La production d’anacarde et de soja est en constante augmentation ainsi que les exportations qui en découlent. Néanmoins les acteurs, notamment les producteurs, sont affaiblis par l’effondrement des prix sur les marchés. Ce qui se traduit par des bas prix aux producteurs observés ces dernières années. Alors que la coordination au sein d’interprofessions permettrait d’adapter l’offre de ces produits à la demande en assurant une meilleure connaissance des marchés par un partage de l’information et une utilisation optimale du potentiel commercial. En optant pour les interprofessions de ces filières, le gouvernement vise à ce que les retombées impactent les producteurs par l’amélioration des prix à ces derniers.
Malik SOULEMANE
Depuis ces dernières campagnes agricoles, grâce au soutien de l’Etat, la production d’anacarde et de soja est en constante augmentation aussi bien que les exportations qui en découlent. Ces filières sont portées par des familles d’acteurs qui quoique ne remplissant pas toutes les conditions de représentativité au sens de la règlementation en vigueur, fournissent une importante quantité de ces deux produits sur le marché. S’agissant du soja en particulier, les acteurs ne sont pas encore en interprofession, mais les producteurs sont organisés au sein de l’Union nationale des coopératives de producteurs de soja du Bénin (Uncps-Bénin), représentée dans 50 communes sur les 77. Cependant, l’interprofession organise la coordination d’activités complémentaires (production, transformation, commercialisation) qui exigent des compétences et des savoir-faire différents d’entreprises indépendantes. L’interprofession constitue donc un dispositif de coordination verticale des échanges entre acteurs au sein d’une filière et avec le reste de l’économie. L’interprofession définit des contrats types qui fournissent le cadre des relations de coopération entre les producteurs agricoles et des sociétés agro-industrielles ou des négociants. Pour le producteur, posséder un contrat, en comparaison à des achats ponctuels et aléatoires, représente une espérance de gains futurs. Le producteur est par-là incité à effectuer des efforts de modernisation et à améliorer la qualité de ses produits. Les contrats portent sur la production et la fourniture de produits agricoles selon des accords à terme, fréquemment à des prix préétablis. Ils revêtent des degrés d’intégration variables selon l’importance des dispositions relatives au marché, aux ressources fournies et à la gestion de la production.
L’ambition du gouvernement est de favoriser la transformation de la totalité de la production nationale de cajou et du soja sur place dans nos usines pour plus de valeur ajoutée. Ceci permettra de mieux contrôler les flux physiques de ces produits. Dès lors, il s’agira d’œuvrer à la performance globale de ces deux filières avec pour retombées, entre autres, l’amélioration des prix aux producteurs. Ceci nécessite d’une part, l’établissement d’accords interprofessionnels directs entre les familles des producteurs et des transformateurs, les porteurs de risque prépondérant au sein de la filière et, d’autre part, par la signature des accords-cadres avec l’Etat pour les deux interprofessions restructurées. Les accords-cadres constituant des contrats réalisés par un ou plusieurs acheteurs avec un ou plusieurs opérateurs économiques, afin de définir les règles régissant les bons de commande à passer ou les termes des marchés subséquents durant une période déterminée. Ils précisent surtout les prix et, selon les besoins, les quantités à envisager. C’est une technique d’achat très fréquemment utilisée par les acheteurs publics. « C’est à cette fin que la réorganisation de ces deux filières est planifiée pour être exécutée par la Chambre nationale d’Agriculture du Bénin (Cnab), qui mettra en place un comité national d’orientation et un comité technique de mise en œuvre du processus de restructuration » a souligné le compte du conseil des Ministres du 19 juin 2024.