Après une formation intégrée au centre Songhaï et une professionnalisation en Belgique, Raliyatou Bio Bangana décide de rentrer au pays pour se lancer dans l’aventure entrepreneuriale. Avec son mari, ils mettent en place la ferme « Fermier sans frontières » en 1996 à Banhoukpo dans la commune de N’dali. Vingt-huit (28) ans plus tard c’est un pari gagnant. « Fermier sans frontières » diversifie ses activités et se spécialise dans l’élevage de chèvres laitières.
Mouleykatou SOULEYMANE
La volonté d’être son propre patron a poussé Raliyatou Bio Bangana à s’investir dans l’entrepreneuriat. Et le choix porté sur l’agriculture n’est pas anodin. Car l’entrepreneure, à son bas âge, a baigné dans un environnement où l’agriculture était pratiquée. Son géniteur qui était fonctionnaire remplissait ses temps libres d’agriculture et d’élevage. Raliyatou également faisait son petit élevage domestique, et la vente de ses volailles lui raportait de l’argent. Ce qui a encouragé et renforcé la passion de l’entrepreneure pour l’agriculture dès le bas âge.
Fermier sans frontières en quelques chiffres
Plusieurs activités sont menées au sein de la ferme « Fermier sans frontières ». Notamment l’élevage des chèvres laitières qui est leur spécialité. L’élevage des bœufs, l’élevage de porc, la production des œufs de table, la production de volailles pour la viande et la transformation agroalimentaire. Ainsi, le lait des chèvres et des bœufs est transformé en fromage, en yaourt et en lait pasteurisé. Le cheptel de la ferme est composé d’environ 100 chèvres laitières, d’une trentaine de bœufs et une cinquantaine de reproducteurs de porcs. De plus « Fermier sans frontières » possède jusqu’à 2500 têtes de volaille (poulets locaux et améliorés, pintades). En outre, elle fait la transformation de mangue en provenance de leur verger en jus de mangue naturel.
Pour Raliyatou Bio Bangana, allier maternité et entrepreneuriat agricole n’était pas gagné dès le départ. Mais son amour pour ce qu’elle fait et sa détermination l’ont aidé à garder le cap. Par ailleurs, l’insuffisance de fonds et les caprices climatiques restent les plus gros défis pour porter « Fermier sans frontières » à des niveaux supérieurs de développement.
Responsabilité environnementale
Sur la ferme « Fermier sans frontières » Raliyatou Bio Bangana et son co-promoteur, soucieux de l’impact de leurs activités sur l’environnement ont opté pour l’élevage en stabulation. Une forme d’élevage durable qui permet d’obtenir du fumier, à partir des déjections des bêtes. Cette matière peut être utilisée comme fertilisant naturel pour la production végétale. « Au lieu d’utiliser des engrais chimiques, nous utilisons le fumier pour produire notre maïs, notre soja, etc, de façon naturelle avec un bon rendement. Nous utilisons également le fumier pour fertiliser le champ de fourrage pour nos animaux » ; a fait savoir la co-promotrice de “Fermier sans frontières”.
En ce qui concerne Raliyatou Bio Bangana, co-promotrice de “Fermier sans frontières”, « la terre ne ment pas ». L’agriculture est un métier d’avenir et tout le monde peut le faire s’il a de la passion et de la détermination.