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Edito: Naître au Bénin, un privilège ?

On ne choisit pas son pays de naissance. Si c’était possible, certains pays seraient à coup sûr sans habitants. Sinon quel enfant accepterait naître dans un pays où les conflits armés perturbent gravement les activités agricoles et pastorales, essentielles aux moyens de subsistance des populations. Dans certains pays, l’insécurité alimentaire aigüe est aggravée par des inondations saisonnières et la forte inflation. En outre, dans les zones urbaines où les ménages dépendent des achats de nourriture sur les marchés pour satisfaire leurs besoins de consommation tout au long de l’année, les prix élevés des produits alimentaires et non alimentaires essentiels limitent le pouvoir d’achat des ménages urbains pauvres. Ce qui crée une insécurité alimentaire dans ces ménages et la qualité des aliments qui y sont servis prend un coup.

Tout ceci engendre des prévalences du retard de croissance et de l’anémie chez les enfants. Les troubles nutritionnels carentiels qui en résultent ont des conséquences graves sur les potentiels cognitif et productif de ces adultes de demain et sont source d’obésité, de diabète et d’hypertension artérielle comme l’a si bien souligné le conseil des ministres du mercredi 24 juillet 2024. Une alimentation inadéquate est le résultat d’un manque de nourriture au niveau du ménage ou des pratiques alimentaires inadaptées. Quel enfant, s’il avait le choix naîtrait dans un tel pays encore moins dans les ménages pauvres.

La malnutrition infantile est un problème de santé publique majeur dans les pays à revenu faible. Mais cela n’est pas une fatalité. Car il y a de l’espoir partout où il y a la volonté et l’activité, en l’occurrence au Bénin. En effet, au Bénin avec la vision de « à l’horizon 2033, le Bénin est un pays où chaque personne jouit d’une sécurité alimentaire et d’un état nutritionnel optimal », la Politique nationale d’alimentation et de nutrition a identifié des stratégies intégrées d’intervention orientée, entre autres, vers l’amélioration de la nutrition de l’adolescente, de la femme enceinte ou allaitante et de l’enfant, le renforcement de l’alimentation scolaire, la lutte contre la malnutrition et l’insécurité alimentaire ainsi que la communication pour mieux comprendre et agir en faveur de la nutrition en adéquation avec le diagnostic situationnel. Lorsque tout cela sera bien coordonné dans un environnement multisectoriel, une bonne gouvernance et la redevabilité, il n’y a point de doute que cette vision se concrétisera. Ce faisant, naître au Bénin deviendra un privilège pour tous les enfants. Car ils seront à l’abri de la malnutrition, de l’insécurité alimentaire et seront demain des adultes dotés de très grands potentiels, capables de poursuivre la marche du pays vers le progrès.

Malik SOULEMANE

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