La récente tenue du colloque international à l’Université d’Abomey-Calavi, du 23 au 25 juillet, a réuni des experts de divers horizons pour repenser les politiques agricoles en Afrique. Sous le thème « Politiques publiques agricoles et rôle des collectivités territoriales dans la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Afrique : quels leviers de prospective ? ». Cet événement a mis en exergue le rôle central des collectivités territoriales. Les débats ont souligné leur importance dans la formulation et la mise en œuvre de stratégies agricoles adaptées et résilientes face aux défis contemporains comme l’insécurité alimentaire et le changement climatique.
Ulrich DADO TOSSOU
L’Afrique, continent aux potentialités agricoles immenses, fait face à des défis multiples allant de l’insécurité alimentaire aux impacts sévères du changement climatique. Le colloque de trois jours à l’Université d’Abomey-Calavi est initié par le département de sociologie-anthropologie de la Flash-Adjarra et du département de sociologie de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar et autorisé par le Conseil scientifique de l’Université d’Abomey-Calavi sous le n° 009.2024/Uac/Sp-Sc/Sa, à en croire Crystal News. Il a mis en lumière le rôle central des collectivités territoriales dans la gestion de ces défis. En effet, les politiques agricoles doivent être ancrées dans les réalités locales pour être efficaces. La proximité des collectivités territoriales avec les populations rurales en fait des acteurs incontournables dans la mise en œuvre de stratégies agricoles adaptées et résilientes.
Le Maire Coffi Dieudonné Gbedjekan, désigné président du présidium, a apporté une perspective essentielle à ces discussions. En soumettant à la réflexion des chercheurs les problématiques liées à la sécurisation foncière, l’accès des femmes et des jeunes à la terre, le changement climatique, et l’accès aux intrants agricoles, il a mis en avant les défis concrets auxquels sont confrontées les collectivités locales. La vision qu’il porte pour sa commune de Klouékanmè est de devenir une « commune de paix, aménagée, bien gouvernée, à économie prospère basée sur une agriculture résiliente pour le bien-être social » d’ici 2030, laisse entendre Le monde local. Elle est exemplaire et souligne l’importance d’une approche intégrée et locale du développement agricole.
Le colloque a été structuré autour de plusieurs axes de réflexion cruciaux pour l’avenir de l’agriculture en Afrique. Les discussions sur les défis et enjeux de la souveraineté agricole alimentaire ont souligné la nécessité de politiques qui renforcent l’autosuffisance alimentaire tout en répondant aux besoins nutritionnels des populations. L’évaluation des politiques publiques agricoles a mis en évidence la nécessité de les réadapter pour mieux répondre aux réalités actuelles, incluant les défis environnementaux et économiques. La sécurisation foncière a été identifiée comme essentielle pour le développement agricole, avec des droits fonciers clairs et équitables encourageant les investissements et la stabilité rurale. L’inclusion des femmes et des jeunes dans les politiques foncières est également cruciale pour un développement agricole équitable et durable.
Les impacts des mutations climatiques sur les systèmes agricoles ont été abordés, soulignant l’importance des stratégies de résilience et d’adaptation. Les échanges ont également porté sur les mouvements des populations et leurs répercussions sur l’agriculture, avec un appel à des solutions pour stabiliser les populations rurales. Le rôle des collectivités locales dans la relance agricole a été mis en avant ainsi que la nécessité de renforcer ces entités pour une mise en œuvre efficace des politiques agricoles. Le financement de l’agriculture reste un obstacle majeur, nécessitant des mécanismes innovants et adaptés aux réalités locales. Enfin, la mécanisation agricole a été discutée, avec un focus sur la nécessité de l’adapter aux contextes locaux pour augmenter la productivité.
Ce colloque a permis de mettre en exergue l’importance d’une approche décentralisée et inclusive dans la formulation des politiques agricoles. Les collectivités territoriales, en raison de leur proximité avec les populations et de leur connaissance des réalités locales, sont des acteurs essentiels pour la mise en œuvre de stratégies agricoles durables et résilientes. Le rôle du Maire Coffi Dieudonné Gbedjekan dans ces échanges a été déterminant, illustrant comment les leaders locaux peuvent influencer positivement le développement agricole.
Les débats et les conclusions de ce colloque doivent servir de base pour des actions concrètes et coordonnées, intégrant les réalités locales et les aspirations des populations. Seule une telle approche permettra de relever les défis de la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Afrique, tout en assurant un développement agricole durable et inclusif.