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INSÉCURITÉ ALIMENTAIRE AU NIGER: L’inflation des prix des denrées alimentaires menace les ménages pauvres

Le rapport de Fews Net sur l’Indice des prix à la consommation (Ipc) pour le compte du mois de juin est disponible. Les denrées alimentaires concernées sont le maïs, le sorgho, le mil et le riz. Le moins qu’on puisse dire de ce rapport, c’est que l’insécurité alimentaire aiguë de Crise persiste chez les ménages pauvres et les populations déplacées des régions de Diffa, de Tillabéry, le nord ouest de Tahoua et le sud ouest de Maradi. Les causes de cette inflation sont entre autres liées à l’insécurité dans le pays qui perturbe les sources de nourriture et de nourriture et le fonctionnement des marchés, à la fermeture de la frontière entre le Niger et le Bénin. Lire ici le commentaire de Fews Net sur la situation.

Malik SOULEMANE

L’insécurité alimentaire aiguë de Crise (Phase 3 de l’Ipc) persiste chez les ménages pauvres et les populations déplacées des régions de Diffa, de Tillabéry, le nord ouest de Tahoua, et le sud ouest de Maradi suite à l’insécurité qui perturbe les sources de revenus et de nourriture, le fonctionnement des marchés et entraîne une hausse des prix. L’insécurité alimentaire est en Stress (Phase 2 de l’Ipc) dans les zones agricoles et agropastorales où le niveau élevé des produits alimentaires limite les revenus des ménages pauvres aux achats des aliments et ne permet pas de faire des dépenses non alimentaires. A la faveur des sélectionnés, les conditions d’abreuvement et de pâturages des animaux se sont améliorées dans les zones pastorales permettant la réhabilitation de l’état d’embonpoint et de la production laitière. Les ménages peuvent accéder aux revenus et aux aliments conduisant ainsi à l’insécurité alimentaire Minimale (Phase 1 de l’Ipc).

La réduction significative de l’offre locale et transfrontalière par rapport à la moyenne à cause de l’insécurité sur les corridors habituels et le maintien de la fermeture de la frontière entre le Niger et le Bénin, accentue la baisse des approvisionnements des marchés et de la hausse des prix des produits alimentaires. Les prix des principales céréales atteignent des niveaux plus élevés de 57, 55, 48 et 46% pour le maïs, le sorgho, le mil et le riz importés, respectivement par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Dans les zones pastorales, l’installation des pluies permet d’améliorer les pâturages et les points d’eau, ainsi que l’état physique des animaux, ce qui en résulte l’augmentation des prix des bétails en faveur des éleveurs.

Les pluies sont devenues régulières avec des quantités de retenues dépassant la moyenne en général et permettent une installation définitive de la saison en fin juin et début juillet. La moyenne de couverture des villages agricoles en semis est évalué à 95% à la première décade de juillet 2024 contre 90% la même décade de juillet 2023. Selon le Groupe de travail pluridisciplinaire coordonné par la Direction de la météorologie nationale, malgré les séquences sèches enregistrées dans le mois de juin 2024 et qui ont occasionné des pertes de semis, l’installation de la saison des pluies est définitive dans les régions de Zinder, Maradi et Dosso où 100% des villages agricoles ont bouclé les semis à la première décade de juillet. Toutefois, les abandons des champs de cultures dans les zones d’insécurité de Diffa, Tillabéry et Tahoua se traduisent par des taux de réalisation se situant entre 40 et 70%.

Selon l’Office des affaires humanitaires des Nations-Unies (Ocha), en juillet 2024, le niveau de financement du Plan national de réponse à l’Insécurité alimentaire et nutritionnelle est de 22,8%. Ce faible niveau de financement conjugué aux contraintes d’accès humanitaires limite les opérations de distribution des aides alimentaires à des faibles proportions de populations bénéficiaires ne dépassant pas 15% des populations ciblées et à des rations alimentaires inférieures aux quantités nécessaires pour couvrir les besoins.

Source : FEWS NET Niger Mise à jour des messages clés Juillet 2024 : La hausse atypique des prix des céréales limite la consommation alimentaire des ménages, 2024. »

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