L’eau, source de vie reste un facteur indispensable dans l’agriculture. Les cultures pour leur développement ont besoin d’un apport suffisant et régulier d’eau. Depuis quelques années les pluies se font de plus en plus rares ou ne tombent plus à point pour le bonheur des uns et des autres. Comment les agriculteurs peuvent-ils s’en sortir face à ce caprice climatique ? Dr Marietta Gonroudobou nous montre des pistes dans cet entretien exclusif.
Mouleykatou SOULEYMANE
L’agriculture béninoise, tributaire des précipitations se retrouve frappée de plus en plus par des évènements climatiques plus ou moins extrêmes. Notamment la rareté des pluies, l’insuffisance ou encore le retard de cette eau, source de vie. La zone nord du pays, ces derniers temps est particulièrement touchés par le manque de pluies. Ce qui n’est pas sans incidence sur la production agricole et la sécurité alimentaire.
Selon Dr Marietta Gonroudobou, spécialiste en production végétale, les enjeux de la rareté, insuffisance et retard des pluies est de plusieurs ordres. Notamment la réduction des rendements agricoles, la réduction de la diversité des cultures, l’augmentation de la vulnérabilité des systèmes agricoles aux maladies et aux ravageurs ainsi que l’insécurité alimentaire.
Il est évident que l’agriculture du « bon vieux temps » doit être repensée et adaptée pour faire face aux dures réalités climatiques de cette décennie. A ce sujet, Dr Marietta Gonroudobou conseille que « les agriculteurs doivent adapter leurs pratiques pour faire face à la rareté des pluies. Par exemple en adoptant des cultures résistantes à la sécheresse, en améliorant les systèmes d’irrigation ou en adoptant les techniques de conservation des sols et de l’eau ». Par ailleurs, les chercheurs sont également appelés à développer des solutions durables pour une agriculture résiliente et durable. « Il va s’agir aussi pour les chercheurs de mettre en place des semences qui sont résistantes à la sécheresse et qui ne sont pas trop dépendantes de l’eau », a fait savoir Dr Marietta Gonroudobou.
Il urge également que les gouvernements et organisations initient et soutiennent les actions dans ce sens. « Les gouvernements et les organisations doivent développer des politiques pour gérer les ressources en eau, soutenir les pratiques agricoles résilientes et renforcer les systèmes d’alerte précoce pour les périodes de sécheresse », a lancé Dr Marietta Gonroudobou. Il faut rappeler qu’avant les pluies diluviennes qui s’abattent actuellement ne viennent, la nord Bénin a connu une très longue poche de sécheresse. Ce qui reste préoccupant pour les perspectives de la campagne en cours.