Le gouvernement béninois vient de franchir une étape importante dans la gestion de ses ressources en eau, avec la contractualisation pour l’élaboration du schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux du bassin du Mono-Couffo et l’actualisation de celui du bassin de l’Ouémé. Ce processus, annoncé lors du conseil des ministres du mercredi 25 septembre 2024, vise à garantir une gestion plus concertée et durable des ressources hydriques du pays.
Malik SOULEMANE
Une gestion efficiente des eaux pour le développement durable du Bénin. Les ressources en eau du pays sont réparties en quatre grands ensembles hydrographiques : l’Ouémé, le Mono-Couffo, le bassin béninois du Niger, et celui de la Volta. Parmi eux, à en croire le relevé du Conseil des ministres, seul le bassin de l’Ouémé dispose actuellement d’un schéma directeur finalisé en 2013 et adopté en 2015. Cependant, après une décennie, il apparaît nécessaire pour le gouvernement de l’actualiser pour prendre en compte les nouvelles orientations et les défis qui se posent dans la gestion des ressources en eau, notamment avec les effets du changement climatique et l’accroissement des besoins en eau pour l’agriculture, l’industrie et la consommation domestique. L’élaboration du schéma directeur pour le bassin du Mono-Couffo représenterait également une première dans ce sens. Ce bassin, partagé avec le Togo, revêt une importance capitale pour l’agriculture dans le sud-ouest du pays, mais, à en croire certaines études, il est également sujet à de nombreuses pressions, telles que la déforestation, l’expansion des surfaces agricoles et l’urbanisation croissante.
Une gouvernance concertée des ressources en eau opérationnelle au Bénin pourrait rendre plus efficace la gestion de cette ressource. Le projet de création d’une agence nationale des bassins hydrographiques viendrait renforcer la vision du gouvernement en matière de gestion intégrée des ressources en eau. Cette initiative viserait à harmoniser les efforts de gestion au niveau national pour une meilleure gestion des ressources en eau. « La réalisation de ces schémas directeurs est nécessaire pour, à terme, favoriser la création d’une agence nationale de bassins hydrographiques, la finalité étant de gérer plus efficacement les ressources en eau du pays en lieu et place d’agences réparties par bassin. » souligne le gouvernement. Cette agence nationale aurait pour rôle de piloter la mise en œuvre des schémas directeurs, de coordonner les actions des différents acteurs, et de veiller à une utilisation durable et équitable de l’eau. Ce projet s’inscrirait dans une dynamique régionale où plusieurs pays ouest-africains adoptent des approches similaires, favorisant une gestion transfrontalière et concertée des ressources en eau.
En effet, les bassins fluviaux partagés, comme ceux du Niger et de la Volta, nécessitent une coopération accrue avec les pays voisins pour éviter les conflits d’usage et garantir une gestion durable. C’est certainement aussi une réponse aux défis agricoles et environnementaux. Cette initiative du gouvernement est également cruciale pour l’agriculture, qui est la principale consommatrice d’eau au Bénin. Avec les pressions exercées sur les ressources en eau par les activités humaines, une planification rigoureuse est nécessaire pour éviter les pénuries d’eau et préserver les écosystèmes aquatiques. L’adoption de ces nouveaux schémas directeurs permettra de mieux anticiper les besoins en eau pour l’irrigation, tout en veillant à ce que les écosystèmes fluviaux soient protégés.
Enfin, cette gestion concertée des ressources en eau aurait un impact direct sur les populations, notamment dans les zones rurales. En garantissant un accès équitable à l’eau, le gouvernement ambitionnerait d’améliorer les conditions de vie des populations, en réduisant les conflits d’usage et en soutenant une agriculture plus productive et résiliente. Ce faisant, le Bénin se dote progressivement d’outils efficaces pour la gestion de ses ressources en eau. L’élaboration et l’actualisation des schémas directeurs pour les bassins Mono-Couffo et Ouémé marquent une avancée significative vers une gestion plus durable et plus équitable. Ces initiatives, bien que techniques, concernent directement les populations, notamment les agriculteurs, qui bénéficieront d’une meilleure gestion des ressources en eau, essentielle pour la sécurité alimentaire du pays. La création d’une agence nationale des bassins hydrographiques s’inscrit dans cette vision de gouvernance concertée, permettant au Bénin de mieux faire face aux défis environnementaux et économiques.