Les bas-fonds, véritables oasis agricoles, offrent aux maraîchers un environnement privilégié pour cultiver une diversité de produits tout au long de l’année. Cependant, ces producteurs font face à de nombreux défis, tels que les inondations et le manque de matériels, qui compromettent leurs activités. C’est dans cette optique qu’il a été exploré les atouts et les difficultés rencontrées par les exploitants de ces bas-fonds, ainsi que leur appel à un soutien de la part des autorités pour valoriser cette zone de production prometteuse.
Ulrich DADO TOSSOU
Les bas-fonds, ces terres riches en eau et en potentiel agricole, cachent derrière leur verdure des défis quotidiens auxquels font face les maraîchers. Ces espaces, alimentés par les précipitations, les rivières et les aquifères, permettent aux agriculteurs de cultiver une variété de produits tout au long de l’année. Guerra Monique, maraîchère dans le quartier Wansirou, témoigne de l’abondance de ces terres : « Nous cultivons des choux, de la laitue, du persil et des aubergines en saison sèche. Pendant les fortes pluies, nous semons du maïs ou parfois du riz. Quelle que soit la saison, la terre n’est jamais laissée en jachère. » Ces bas-fonds, qui bénéficient d’un approvisionnement constant en eau, permettent aux agriculteurs de maximiser leur rendement, comme l’indique Taïrou O., un autre maraîcher : « En saison sèche, j’appelle les jeunes pour creuser des retenues d’eau. Chaque producteur a sa propre réserve, et l’eau ne manque jamais pour nos planches».
Cependant, les maraichers sont confrontés à de nombreux défis dans ces bas-fonds. Ils doivent lutter contre les inondations, le manque de matériels adéquats et les difficultés d’accès aux semences. Bello Mohamed, qui cultive dans la même région, souligne les problèmes liés à l’équipement : « Nous manquons de matériels de jardinage comme les arrosoirs et les pioches pour remuer la terre. Bien que nous puissions utiliser des motopompes, il nous est interdit de forer dans cette zone, car elle appartient à l’État. Cela rend notre travail plus difficile. » Les inondations représentent un défi majeur, surtout durant la saison des pluies. Comme l’explique Bello, « en saison des pluies, nous devons souvent abandonner la production maraîchère. Certains se tournent vers le maïs ou le riz, mais l’humidité est trop élevée pour d’autres cultures».
Face à ces difficultés, les producteurs lancent un cri aux autorités. Ils demandent un soutien financier et matériel pour améliorer leurs conditions de travail et encourager la valorisation des bas-fonds de Parakou. L’absence d’accompagnement et de suivi les laisse dans une situation précaire, malgré le potentiel considérable des bas-fonds. Ces maraîchers, bien qu’ils aient su tirer parti des atouts naturels de leur environnement, espèrent que les dirigeants prendront des mesures pour les aider à surmonter les obstacles qui entravent leur développement. Valoriser ces espaces de production pourrait non seulement améliorer les conditions de vie des producteurs, mais aussi renforcer la sécurité alimentaire de la ville.