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CONFLITS ENTRE ÉLEVEURS ET AGRICULTEURS DANS LA DONGA: Les chefferies traditionnelles, pilier de paix

La commune de Djougou a été, ce jeudi 24 octobre 2024, le théâtre d’un dialogue historique entre éleveurs et agriculteurs de la Donga et d’autres localités, sous l’égide de l’Association nationale des organisations professionnelles d’éleveurs de ruminants du Bénin (Anoper). Organisé à Partago, ce rassemblement a vu l’implication personnelle du chef traditionnel local, qui, par son influence, a mobilisé plus de cinquante autres chefs traditionnels issus des départements de la Donga et de l’Atacora voire du Borgou. Cette initiative souligne le rôle primordial des chefferies traditionnelles dans la gestion pacifique des conflits intercommunautaires, particulièrement entre éleveurs peulhs et agriculteurs.

Malik SOULEMANE

Le dialogue a rassemblé divers acteurs clés, parmi lesquels le Chef traditionnel des Peulhs du Bénin, Bani Sabi Djobo, le président de l’Anoper, El-Hadj Aboubacar Tidjani, ainsi que les présidents des jeunes et des agriculteurs de la Donga. Tous se sont unis pour aplanir les tensions liées au respect des couloirs de passage pour le bétail, en proie à des conflits de longue date. Ce climat tendu dans la Donga découle principalement de la saisie illégale de terres pastorales, obligeant les éleveurs peulhs à fuir vers les pays voisins, les manipulations orchestrées par un certain individu, ainsi que des menaces d’empoisonnement de bétail par certains agriculteurs.

Au cours des discussions, l’accent a été mis sur la vulgarisation de la loi régissant les couloirs de passage pour les troupeaux et l’importance de son respect par toutes les parties. En prenant la parole, le président de l’Anoper et Chargé de mission du Chef de l’État à la transhumance et par ailleurs premier vice-président de l’association culturelle du Barutem, El-Hadj Aboubacar Tidjani, a rappelé la volonté du Chef de l’État de promouvoir la paix et la cohabitation pacifique entre éleveurs et agriculteurs. C’est dans ce cadre que le Chef de l’État lui a confié cette mission de règlement pacifique des conflits entre éleveurs et agriculteurs. Il a aussi particulièrement remercié le chef traditionnel de Partago, dont l’implication active a renforcé l’adhésion au dialogue.

En effet, « L’implication des chefferies traditionnelles du Bénin et du Nigeria peut fortement contribuer à résoudre les conflits entre éleveurs et agriculteurs », a affirmé Tidjani en lançant un appel pressant à l’empereur de Nikki. Les chefferies traditionnelles, profondément respectées et enracinées dans les communautés, jouent un rôle d’intermédiaire privilégié, leur autorité facilitant l’adhésion aux décisions de paix. Face aux défis persistants, ce dialogue marque un pas vers une cohabitation pacifique et renforce l’idée que les solutions locales, portées par les leaders traditionnels, sont déterminantes pour une paix durable au Bénin.

A la suite de ce dialogue, les participants ont pris l’engagement de céder les zones de pâturage et de s’impliquer activement dans la délimitation et le respect des couloirs de passage dans leurs communes respectives. Il faut signaler que ces conflits sont récurrents ces derniers temps dans le pays. Pas plus tard que ce 20 octobre 2024, Ils ont encore occasionné deux morts et des dégâts matériels importants dans la commune de Matéri.

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