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ÉDITO: L’eau, le défi !

La gestion intégrée et concertée des ressources en eau (Gire) représente un défi majeur pour l’agriculture béninoise, un secteur clé de l’économie nationale. En effet, au Bénin, où l’agriculture dépend largement des ressources hydriques, la gestion durable de l’eau est essentielle pour assurer la sécurité alimentaire et la résilience des écosystèmes face au changement climatique. C’est dans ce contexte que le projet « Bassin du Niger et du Système aquifère d’Iullemeden-Taoudéni-Tanezrouft (Nb-Ittas) » a vu le jour, visant à renforcer la gestion, la gouvernance et la conservation des ressources en eau, et à soutenir les communautés locales tout en préservant l’environnement. Lors de l’atelier national de validation du Plan d’action régional (Par) pour la Gire, le Secrétaire général adjoint du Ministère en charge de l’eau, Anassi Dambaro, a souligné que le projet vise à mieux connaître les ressources en eau, afin de mieux les gérer et les protéger. Toutefois, les défis sont nombreux : l’insuffisance des infrastructures hydrauliques, les conflits d’usage entre les secteurs agricoles, industriels et domestiques, et les impacts négatifs des activités humaines sur les écosystèmes aquatiques.

Par ailleurs, le gouvernement béninois avait déjà pris des mesures concrètes pour répondre à ces défis. Le 25 septembre 2024, le Conseil des ministres a annoncé la création d’une agence nationale des bassins hydrographiques pour assurer une gestion plus cohérente de l’eau. De plus, la contractualisation du schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux des bassins du Mono-Couffo et de l’actualisation de celui de l’Ouémé marque une avancée importante. Aussi, la Gire permettrait également aux communautés rurales de mieux gérer l’eau, de garantir une irrigation efficace et durable, et d’améliorer leur accès à cette ressource vitale. Cependant, cette approche nécessite une coopération régionale étroite pour éviter les conflits avec les pays voisins partageant les mêmes bassins, comme le Togo et le Nigéria, où la gestion des cours d’eau transfrontaliers pourrait devenir une source de tension. La collaboration régionale est ainsi un pilier pour la réussite de la Gire et pour le bien-être des populations locales.

Malik SOULEMANE

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