Le prix de l’huile de cuisine a connu une flambée vertigineuse, atteignant 1 500 F Cfa à Parakou. Cette augmentation ne saurait être simplement une question d’inflation. Elle témoigne d’une négligence flagrante des cultures oléagineuses au Bénin. L’huile, produit de première nécessité, devient de plus en plus inaccessible pour une grande majorité de la population, mettant en exergue l’absence de politique claire et efficace en matière de production et de transformation locale des cultures oléagineuses. Pour y remédier, il est urgent que l’État prenne des mesures fortes pour soutenir cette filière. La production de cultures oléagineuses, notamment le soja, l’arachide, le coton et le palmier, doit être encouragée par des politiques agricoles qui privilégient l’accès à des semences de qualité, un accompagnement technique constant et des facilités de crédit pour les producteurs. Sans cela, il est illusoire de penser pouvoir maîtriser les prix de l’huile sur le marché local.
Cependant, il ne suffit pas de produire davantage. Il est également impératif de renforcer la transformation locale, déjà à petite échelle dans les villages et à grande échelle à la zone industrielle de Glo-Djigbé. En développant des unités de production d’huile et en améliorant les techniques de transformation, le Bénin pourrait non seulement maîtriser ses prix, mais aussi créer de la valeur ajoutée et des emplois. Ce n’est qu’en investissant dans une filière oléagineuse compétitive et bien structurée que le Bénin pourra espérer réduire sa dépendance vis-à-vis des importations et garantir une offre stable et abordable de ce produit vital. Il est temps de sortir de cette crise par une politique proactive et une vision à long terme pour les cultures oléagineuses. Sinon actuellement ça n’huile plus bien dans les plats !
Malik SOULEMANE