Le Bénin franchit une étape majeure vers une agriculture durable avec le lancement du projet Biostimulants. Soutenu par le Coraf (Conseil ouest et centre africain pour la recherche et le développement agricoles) et coordonné par le professeur Lamine Baba-Moussa, ce programme ambitieux mise sur l’utilisation de micro-organismes naturels pour améliorer la fertilité des sols et augmenter les rendements agricoles. Avec un financement de 300 millions Fcfa, il vise à transformer les pratiques agricoles au Bénin, au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire, tout en offrant une alternative écologique aux engrais chimiques.
Ulrich DADO TOSSOU
« Amélioration du rendement du maïs et de la fertilité des sols à partir des biostimulants à base de micro-organismes du sol », tel est le thème de ce projet révolutionnaire coordonné par le professeur Lamine Baba-Moussa. Ce dernier s’appuie sur l’utilisation de micro-organismes naturels pour améliorer la fertilité des sols et augmenter les rendements agricoles, particulièrement celui du maïs.
Officiellement lancé à l’hôtel Azalaï de Cotonou, le projet Biostimulants bénéficie d’un financement de 300 millions de francs Cfa. Il vise à produire des biostimulants à base de champignons mycorhiziens arbusculaires (Cma) et de rhizobactéries favorisant la croissance des plantes (Pgpr). Ces substances naturelles, qui agissent comme des fertilisants biologiques, constituent une alternative écologique aux engrais chimiques, dont l’usage excessif dégrade les sols et menace la santé des agriculteurs.
Le lancement dudit projet a réuni des personnalités importantes telles qu’Innocent Togla, Secrétaire général adjoint du ministère de l’agriculture, Comlan Hervé Sossou, Directeur général de l’Institut national de recherche agricole du Bénin (Inrab), et Dr Fatou Dieng, représentante du Coraf. Des coordonnateurs du projet pour le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire étaient également présents, marquant ainsi la dimension régionale de cette initiative. Ce projet se concentre sur l’importance stratégique du maïs dans l’alimentation et l’économie des populations.
Cependant, ses effets positifs s’étendront à d’autres cultures. « Les biostimulants ne visent pas à remplacer les engrais chimiques, mais à compléter ces derniers de manière durable et écologique », a expliqué le professeur Baba-Moussa. Cette approche innovante permettra de réduire les coûts de production pour les agriculteurs tout en protégeant l’environnement. Quant à Innocent Togla, il a salué cette initiative, soulignant qu’elle pourrait transformer l’ensemble de la production agricole, au-delà du maïs. Il a également encouragé les chercheurs à élargir leurs travaux à d’autres cultures pour maximiser les retombées économiques et sociales du projet.
Par ailleurs, le projet s’appuie sur des institutions locales comme L’Inrab au Bénin, l’Ujkz au Burkina Faso, et l’Upgc en Côte d’Ivoire pour mener les activités sur le terrain. Selon Comlan Hervé Sossou, cette synergie régionale permettra d’atteindre des résultats significatifs, reproductibles et adaptés aux spécificités locales.
Le projet Biostimulants marque un tournant pour l’agriculture au Bénin et en Afrique de l’Ouest. En offrant une alternative viable aux engrais chimiques, il ouvre la voie à une agriculture respectueuse de l’environnement, économiquement accessible et résiliente face aux défis climatiques. Les résultats attendus de ce programme sont prometteurs. En réduisant la dépendance aux intrants chimiques tout en augmentant la productivité, le Bénin pourrait devenir un modèle à suivre pour d’autres pays du continent en quête d’innovation agricole.