Le Sénégal franchit une nouvelle étape dans sa quête d’une agriculture durable et inclusive. Avec un financement de 55,33 millions d’euros approuvé par la Banque africaine de développement (Bad), la deuxième phase du Projet de valorisation des eaux pour le développement des chaînes de valeur (Provale Cv-2) ambitionne d’améliorer la production agricole, de promouvoir l’emploi et de renforcer les revenus dans neuf régions du pays, tout en misant sur une meilleure gestion des ressources en eau.
Ulrich DADO TOSSOU
Face aux défis agricoles et climatiques, le Sénégal mise sur l’innovation et l’investissement pour transformer son agriculture et stimuler son économie. Le 2 décembre 2024, la Banque africaine de développement (Bad) a approuvé un financement de 55,33 millions d’euros pour la deuxième phase du Projet de valorisation des eaux pour le développement des chaînes de valeur (Provale Cv-2). Ce programme ambitieux vise à augmenter la production agricole, créer des emplois et améliorer les revenus dans neuf régions clés du pays.
Fort des résultats encourageants de la première phase, le Provale Cv-2 étend désormais ses actions à la région de Louga, en plus des huit régions initiales. « Les résultats satisfaisants obtenus par la première phase ont fait naître de nouveaux défis, notamment l’accompagnement des jeunes et des femmes pour valoriser au mieux les investissements réalisés », a expliqué Mohamed Chérif, responsable du bureau pays de la Bad au Sénégal.
Ce projet s’attaque à deux grands enjeux : l’amélioration des infrastructures agricoles et la promotion de l’entrepreneuriat, en s’appuyant sur une meilleure mobilisation des eaux de surface et souterraines. Le Provale Cv-2 prévoit des aménagements agricoles conséquents, notamment l’aménagement de 9 000 hectares de terres, dont 1 950 hectares pour la restauration de terres salées et 450 hectares de périmètres maraîchers collectifs. Il prévoit également la réhabilitation de 15 périmètres irrigués, la construction de 10 points d’eau pastoraux alimentés par énergie solaire, ainsi que la création de 20 kilomètres de réseaux d’alimentation en eau potable.
Par ailleurs, des infrastructures logistiques seront développées, avec la réhabilitation de 130 kilomètres de pistes agricoles, la construction de 20 magasins de stockage de 100 tonnes chacun, et de 4 centres de groupage équipés de chambres froides (300 à 500 tonnes chacun). L’une des priorités du projet est de renforcer l’autonomisation économique des jeunes et des femmes, en développant l’entrepreneuriat agricole. Ainsi, 1 250 fermes seront créées, représentant 2 000 hectares exploités. Des 40 centres de mécanisation agricole et 50 unités de transformation seront mis en place, tous alimentés par énergie solaire. Le projet soutiendra également 180 unités d’élevage et 60 fermes aquacoles, diversifiant ainsi les activités économiques.
Avec une couverture élargie à neuf régions, notamment Louga, Thiès, Kaolack, Fatick, Kaffrine, Diourbel, Ziguinchor, Sédhiou et Kolda, le projet bénéficiera directement à près de 57 000 ménages, soit environ 570 000 personnes. En investissant dans des solutions modernes et durables, il vise à améliorer les conditions de vie des populations rurales tout en stimulant la productivité agricole.
Le Provale Cv-2 s’inscrit dans les efforts du Sénégal pour relever les défis de la sécurité alimentaire et de la résilience climatique. Avec le soutien de la Bad, ce projet symbolise une volonté ferme de transformer l’agriculture sénégalaise en un levier de développement inclusif et durable.