La filière soja au Bénin traverse une période trouble. Les restrictions sur le transport et la commercialisation de cette légumineuse, mises en place par le gouvernement, suscitent une vive inquiétude parmi les producteurs. En effet, alors que le pays aspire à booster la production locale de soja et à renforcer son marché par sa transformation locale, ces mesures risquent de porter un coup fatal à une filière déjà fragile. Les producteurs, notamment dans les régions comme N’Dali, dénoncent une baisse drastique des prix. Ce qui contraste avec la rareté de l’offre sur les marchés locaux. Ils estiment que ces restrictions, loin de stimuler la production, risquent de décourager les producteurs. Si la mise en place d’une interprofession soja visait à organiser et structurer le secteur, ces mesures risquent de la mettre en péril. Comment espérer que les producteurs aient confiance dans la filière si leurs produits sont entravés dans leur circulation ?
Le gouvernement et les responsables de la nouvelle interprofession doivent prendre conscience de l’impact de ces restrictions sur l’avenir de la filière soja. Plutôt que d’imposer des barrières, il serait plus judicieux de chercher des solutions qui garantissent une libre circulation du soja tout en contrôlant son flux de manière plus souple et moins contraignante. Un équilibre est nécessaire pour protéger les intérêts des producteurs tout en permettant à l’État de réguler le marché plus efficacement. Il est encore temps de réviser ces décisions, pour le bien-être des producteurs et l’avenir de la filière soja au Bénin.
La Rédaction