La fête de la Tabaski aura lieu dans ce mois de juin. Le mouton étant le principal animal sacrificiel pour les fidèles musulmans à cette célébration, coûte très cher à cause de plusieurs facteurs géostratégiques et agro-pastoraux. Dans les marchés de vente de ces ruminants, à l’annonce des prix, les acheteurs crient « Lahila!! » en signe d’étonnant et surprise.
Malik SOULEMANE
Immoler un mouton sans défaut lors de la célébration de la Tabaski est un devoir religieux pour les fidèles musulmans ayant les moyens. Le mouton est donc au cœur de cette fête partout dans le monde musulman. Chaque fidèle a sa stratégie pour pouvoir disposer du mouton le jour de cette célébration. Cela dépend de son pouvoir d’achat et de l’environnement géographique dans lequel il vit. Pour certains, surtout ceux qui vivent hors des villes, dès le lendemain de la Tabaski, ils mettent à l’engrais un agneau mal pour la prochaine édition. Pour d’autres, les citadins surtout et qui sont d’ailleurs les plus nombreux, c’est la veille ou le jour de la Tabaski qu’ils vont acheter le mouton. Mais pour ceux-là, le mouton sera de la nivaquine cette année au regard de la crise diplomatique entre le Bénin et le Niger mais aussi des conditions agro-pastorales des pays d’où proviennent ces moutons.
En effet, « sur le plan pastoral, les conditions d’élevage restent marquées par l’amenuisement des pâturages dans les zones sahéliennes, la baisse du niveau d’eau au niveau de certains fleuves et point d’eau.» constatent les experts de Fews net. « Cette situation reste davantage préoccupante dans les zones pastorales du Niger, Tchad, Mauritanie, Mali et Sénégal qui ont enregistré de très faibles productions de pâturages. » avertissent-ils. Il en résulte une dégradation de l’état corporel du bétail, surtout pour les petits ruminants. L’accroissement de la demande pour la Tabaski en juin pourra rehausser les prix, mais cela ne sera pas profitable aux ménages pauvres dans les zones en proie à l’insécurité du fait des faibles effectifs. En outre, la fermeture de la frontière entre le Bénin et le Niger, principal pays fournisseur des moutons de Tabaski, la fête s’annonce ruineuse et cauchemardesque pour les fidèles musulmans. Pour amortir le choc chez ces fidèles, Talon doit encore envoyer une autre lettre à Tiani par le biais de Dossouhui pour que la fermeture de la frontière fasse cette fois-ci exception aux moutons !