La Côte d’Ivoire fait face à des défis majeurs dans l’approvisionnement de ses usines de transformation. Lors d’une rencontre tenue le 30 mai entre le ministère de l’Agriculture, le Conseil du Coton et de l’Anacarde (Cca), et les industriels du secteur, il a été révélé que les transformateurs ont besoin de 60 000 tonnes de matière première pour assurer le fonctionnement normal de leurs usines durant la campagne de 2024.
Ulrich DADO TOSSOU
Troisième transformateur mondial de noix de cajou derrière le Vietnam et l’Inde, la Côte d’Ivoire peine à approvisionner ses usines de transformation des noix de cajou. A cet effet les transformateurs ont évoqués leurs besoins de 60 000 tonnes de matières premières pour alimenter normalement leurs usines pour le compte de la campagne 2024. Cette annonce survient dans un contexte où les achats des exportateurs et les exportations de noix de cajou brutes sont interdits depuis le 7 mai par le ministère de l’Agriculture, selon un rapport l’agence Ecofin. Cette mesure vise à favoriser l’approvisionnement des transformateurs locaux. Cependant, les industriels rencontrent toujours des difficultés. « Lorsque la mesure de suspension a été prise, les sociétés d’exportation avaient déjà acheté toutes les noix de cajou disponibles. Le problème est toujours là et n’a pas été résolu », a déclaré un industriel à Reuters.
Malgré l’interdiction, les exportateurs se disent prêts à fournir 30 000 tonnes de noix de cajou pour répondre aux besoins des transformateurs locaux, selon le ministère de l’Agriculture. Néanmoins, les acteurs de l’industrie déplorent une augmentation des prix. « Les prix que proposent les exportateurs pour le kilo de noix de cajou sont 95 à 115 Fcfa plus chers que le prix du marché à Korhogo et 80 à 100 Fcfa plus chers que le prix du marché à Bouaké. Qui va payer ce surcoût exigé par les exportateurs ? », s’interroge un industriel.
La Côte d’Ivoire prévoit de transformer 25 % de sa production nationale de noix de cajou, estimée à 1,25 million de tonnes en 2024. Cependant, atteindre cet objectif nécessite des solutions durables pour assurer un approvisionnement stable et abordable en matière première. Les discussions entre le gouvernement et les acteurs de l’industrie se poursuivent afin de trouver un équilibre qui soutienne la croissance du secteur de la transformation tout en maintenant des prix compétitifs pour les industriels locaux.