L’Université d’Abomey-Calavi a accueilli le mercredi 17 juillet 2024 le lancement officiel du projet Path (Formation des jeunes étudiants et chercheurs africains en agriculture de précision à travers des mobilités académiques inter-régionales pour un système agricole amélioré et intelligent face au climat). Soutenu par l’Union européenne (Ue), le projet vise à améliorer la résilience des systèmes alimentaires en formant les jeunes chercheurs africains sur l’agriculture de précision.
Mouleykatou SOULEYMANE
Face aux effets néfastes du changement climatique sur les systèmes alimentaires, l’agriculture de précision se présente comme une solution alternative. Celle-ci permet aux producteurs de prendre des décisions éclairées sur les cultures et les intrants agricoles en tenant compte des facteurs environnementaux. Le projet Path met l’accent sur cette approche pour améliorer la productivité et la durabilité des exploitations agricoles. Ainsi, ce projet entend répondre aux problématiques que pose le changement climatiques et améliorer la résilience des systèmes alimentaires. Au Bénin, l’ananas, le maïs, l’arachide et l’amarante africaine ou Gboma sont les principales cultures prises en compte dans le projet.
Selon le Professeur Bonaventure Ahohuendo, Doyen de la Faculté des sciences agronomiques (Fsa), « L’émergence de l’agriculture de précision est un enjeu majeur qui doit conduire à un développement économique durable et accompagner une évolution sociétale profonde. Le projet Path construit sur ces opportunités pour contribuer à mieux piloter et mieux gérer les exploitations agricoles ».
La cérémonie de lancement du projet a réuni les coordonnateurs et les partenaires du projet, les Doyens des écoles impliquées, les autorités universitaires à divers niveaux, les représentants des organisations paysannes, les enseignants, le personnel administratif et technique, ainsi que les étudiants. Dans son intervention, le responsable de la génétique et de la sélection végétale et fondateur, chef de l’Unité de génétique, biotechnologie et science des semences (Gbios), Professeur Dr Ir Enoch G. Achigan-Dako a mis l’accent sur l’importance de l’agriculture de précision et de l’intégration des technologies avancées pour moderniser le secteur agricole africain. « Il se trouve que le projet concerne essentiellement la mobilité des apprenants, un projet qui va renforcer les compétences en agriculture digitale, en agriculture de précision, en modernisation des pratiques de production, mais en même temps une intégration de l’intelligence artificielle pour assurer un bon développement du secteur agricole » a-t-il expliqué.
Une vision commune d’un avenir agricole durable
Pour les quatre prochaines années, le projet ambitionne de former 32 étudiants de niveau master et 12 doctorants en agriculture de précision. De plus, des étudiants de licence bénéficieront de stages en entreprise pour renforcer leurs compétences. Les étudiants sélectionnés bénéficieront de bourses mensuelles et auront l’opportunité de réaliser des recherches dans des universités partenaires à travers l’Afrique et l’Europe. Cinq instituts académiques à travers le monde sont inclus dans cette initiative. A savoir l’Université de Cape Coast au Ghana, l’Université du Rwanda, l’Université d’Eswatini, l’Institut Agro-Montpellier en France et l’Université Mohammed VI Polytechnique du Maroc. Ces Universités se sont regroupées pour une vision commune d’un avenir agricole durable et innovante pour l’Afrique. Au Bénin, l’unité Gbios de la Fsa et l’Institut de formation et de recherche en informatique (Ifri) collaborent pour réaliser ce programme.
« À travers ces bourses, nous offrons aux jeunes chercheurs et praticiens béninois et africains ayant reçu des formations en sciences agronomiques et en sciences informatiques l’opportunité unique d’acquérir des compétences avancées en agriculture de précision dans ces institutions de renommée internationale et de vivre les réalités culturelles de leur continent » a fait savoir Juan Luis Barbolla Casas, représentant de l’Ue.
Combler les lacunes en formation spécialisée
Professeur Nelly Kelome, troisième vice-recteur de l’Université d’Abomey-Calavi, représentant le recteur, a mis en avant le rôle crucial de ce projet pour combler les lacunes en formation spécialisée et pour renforcer la capacité à relever les défis agricoles actuels. « Nous devons unir nos forces, en tant que parties prenantes, et trouver des solutions aux problèmes de nos milieux respectifs » a-t-elle exhorté. Par ailleurs, le Professeur Philippe Laleye, représentant le ministre de l’enseignement supérieur, a salué cette initiative qui renforce les capacités des Universités africaines et soutient les objectifs de développement durable.
Le projet Path marque ainsi une évolution vers une agriculture plus durable et efficiente en Afrique, grâce à l’engagement et à la coopération entre institutions académiques et partenaires internationaux. Il représente donc une initiative cruciale pour le développement de l’agriculture de précision en Afrique, en formant une nouvelle génération de chercheurs et de professionnels capables de renforcer la résilience des systèmes alimentaires face aux défis climatiques et aux besoins croissants du marché agricole.
Source: Agratime