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AGRICULTURE HORS-SOL AU BURKINA: Le salut des femmes déplacées internes

L’agriculture hors-sol joue un rôle crucial pour améliorer la sécurité alimentaire des personnes déplacées internes (Pdi) au Burkina.  Elle est pratiquée dans de petits espaces permettant aux femmes déplacées internes de subvenir aux besoins de leurs familles sous la coupole du centre d’une association de femmes mise en place pour s’occuper de l’intégration de ces femmes déplacées en raison de la crise sécuritaire dans le pays. Elles ont fait de l’agriculture hors-sol une source de revenus. Découverte !

Malik SOULEMANE

En agriculture hors-sol, les femmes déplacées internes du Burkina ont trouvé un salut pour ne pas vivre dans la précarité. Elles sont nombreuses à se donner à cette technique. Selon Burkina 24, Minata Bamogo, âgée de 40 ans, vivait dans la commune rurale de Namissiguima dans la province du Sanmatenga. Elle accepte sacrifier une partie de son temps pour une causette. Comme beaucoup d’autres femmes, elle a été contrainte de fuir son domicile avec ses quatre enfants à la recherche d’une zone plus sécurisée à cause des attaques répétées des terroristes. Les violences et les menaces vécues ont fait de sa vie une lutte pour la survie. Arrivée à Kaya, elle apprend à ses dépens que les réalités sont toutes autres. Une réadaptation s’impose. Elle trouve un abri de fortune. Mais les conditions de vie sont précaires. C’est un accès limité à l’eau potable et à la nourriture. Elle vivait principalement de l’agriculture dans sa zone d’origine. Impossible pour elle de pratiquer aujourd’hui cette activité en zone urbaine. Malgré les difficultés, Minata montre une résilience remarquable pour éviter la mendicité. C’est ainsi qu’elle décide de rejoindre un groupe de femmes, organisées en association pour produire dans un jardin communautaire.

Quant à Pingréwaoga Ouédraogo, elle est aussi membre de l’association. Elle est originaire de Namissiguima, et trouve sa pitance quotidienne grâce à la culture hors-sol. Cela fait plusieurs mois qu’elle pratique cette technique de production qu’est l’agriculture hors-sol. En plus d’avoir un revenu constant grâce à cette activité, elle contrôle également ce qu’elle consomme. « Ça fait plus de 6 mois que j’ai débuté l’agriculture hors-sol ici. Cette technique est très pratique. Je produis de l’oseille, les feuilles du niébé, de l’aubergine sauvage, du gombo, etc. Depuis que j’ai commencé à produire, je n’achète plus de condiments au marché. C’est très bénéfique pour moi. Au lieu d’acheter des condiments, c’est moi qui les commercialise. Après la commercialisation, le reste, je fais la cuisine avec. Cette pratique agricole a permis d’améliorer la qualité de mes plats. Avec mes économies, j’arrive à acheter les semences et à aider mon mari et à prendre soin de mes enfants », relate-t-elle. Elle révèle que pour chaque récolte, elle peut avoir entre ses mains 4 000 Fcfa. « Quand je repartirai, je pratiquerai cette agriculture hors-sol qui ne prend pas trop d’espaces, et qui ne demande pas beaucoup d’efforts. En saison sèche, on peut pratiquer cette technique qui permettra de cueillir des feuilles vertes pour notre alimentation », indique-t-elle.

Mariam Ouédraogo, également membre de l’association, est originaire de Namissiguima. La cinquantaine bien sonnée et mère de 8 enfants. Elle a été contrainte de fuir son village aussi avec sa famille en raison de l’insécurité. Elle laisse derrière elle, sa maison, des terres agricoles et ses souvenirs. Arrivée à Kaya, elle fait face à des conditions de vie précaires et une incertitude constante de l’avenir de sa famille. Pour trouver son pain quotidien et vivre dignement, elle s’est donnée également à la pratique de l’agriculture hors-sol. A notre retour, en saison sèche on peut produire pour la commercialisation et la consommation. C’est très rentable l’agriculture hors-sol. « Pour produire, on doit créer des espaces entre les jours pour les semis afin que l’on puisse récolter graduellement dans le temps. Pendant les évènements sociaux, je commercialise mes feuilles », souligne-t-elle fièrement.

Originaire de Barsalogho, 26 ans et mère de 5 enfants, Alizéta Sawadogo, soutient que l’agriculture hors-sol est très bénéfique. « Avec un petit espace, on arrive à produire plusieurs variétés. Même avec les caprices de la pluviométrie, on arrive à produire sereinement. Avec cette technique, on n’a même pas de souci… », dit-elle en arrachant de mauvaises herbes dans son espace, relayé par Burkina 24. Rasmata Ouédraogo, quant à elle, précise que l’agriculture hors-sol se fait dans des outils sans contact direct avec le sol et permet aux familles à faibles revenus notamment les Personnes déplacées internes (Pdi) d’y produire des légumes, de disposer en toute saison de condiments et de fruits frais et sains pour la consommation familiale à moindre coût.

L’agriculture hors-sol offre ainsi une voie prometteuse pour renforcer la résilience des femmes déplacées, en améliorant leur sécurité alimentaire, en créant des opportunités économiques, et en soutenant leur bien-être psychologique et social. Elle constitue une piste, parmi tant d’autres, à l’atteinte de la souveraineté alimentaire. C’est aussi une piste pour booster l’agriculture urbaine pour être plus résilient face au changement climatique.

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