Daabaaru Agri

Nom de l’auteur/autrice :daabaaruagri.com

Agriculture

RACONTER LE QUOTIDIEN DES VILLAGES DU BORGOU PAR DES PHOTOS-HISTOIRES: Un projet novateur qui tient à cœur Michael Brüntrup

Les villages sont souvent invisibles dans les journaux et sur l’internet. Les rares fois qu’on parle d’eux c’est pour raconter seulement des accidents ou catastrophes qui y sont survenus. Au demeurant, les habitants des villages ont un quotidien, des valeurs, des luttes et des solutions à partager avec le reste du monde. C’est donc pour découvrir les villages autrement que l’Agroéconomiste allemand Michael Brüntrup a initié un projet de photos-histoires dans les villages de Kinnoukpannou (Commune de Tchaourou), Simpérou (Commune de Banikoara) et Suya (Commune de Nikki) en distribuant des caméras numériques à quelques photographes ruraux vivant dans ces villages. Malik SOULEMANE Tout a commencé lors de ses travaux de thèse qu’il a réalisés dans le grand Borgou au Bénin entre 1990 et 1992. Michael Brüntrup est un Agroéconomiste d’origine allemande et très passionné des communautés rurales du grand Borgou (actuellement éclaté en Borgou et Alibori). Pendant ses travaux de thèse, il prenait systématiquement des photos dans les villages montrant leur quotidien. Après cette période il se rendait de temps en temps dans ces villages et continuait à prendre des photos avec à l’idée de faire des photos-reportages. Mais se rendant compte qu’une histoire racontée par ceux qui l’ont vécue a plus d’impact que lorsqu’elle est racontée par tierce personne, il a réorienté son idée autrement en impliquant les habitants de ces villages. C’est ainsi qu’il a distribué en 2023 de petites caméras numériques à des photographes ruraux à raison de 4 à Kinnoukpannou et 2 à Suya. C’était au cours d’un petit atelier au cours duquel le mode d’utilisation de ces caméras et les règles fondamentales de photographie ont été expliqués aux bénéficiaires. Une fois bien formés, les bénéficiaires sont appelés à raconter eux-mêmes des histoires autour des photos qu’ils font au sein de leurs communautés respectives. Pour une bonne organisation des opérations sur le terrain, le Groupe d’étude et de recherche sur l’environnement et le développement (Géred Ong) est chargé de collectionner ses photos et les conserver avec la complicité de Michael Brüntrup. Il faut noter que Michael est inspiré par l’impact du site « humains of New York » où les habitants de New York racontent eux-mêmes leurs propres histoires avec des internautes. Toujours préoccupé par la qualité des photos à réaliser, le mardi 07 mai 2024 au cours d’un petit atelier, auquel il a associé les responsables de Géred Ong à savoir le Président du conseil d’administration, Zimè Yérima Ali, et le Directeur exécutif, Léonce Sacca, ainsi que deux étudiants de Master 2 de la Faculté d’agronomie de l’Université de Parakou, Fagnisse Prystill et Aboudou Hadjirou, et le journal Daabaaru agri, représenté par Soulémane Abdoumalik, il leur a changé les anciennes caméras contre d’autres plus performantes en qualité. Au cours de cet atelier les règles fondamentales de photographie ont été rappelées et mode d’utilisation des nouvelles caméras présenté par le porteur du projet photos-histoires. A cette même occasion, les meilleures photos prises par ces photographes ruraux ont été partagées avec tous les participants et des débats ont été animés autour de ces photos en vue d’améliorer les prochaines. Les travaux se sont poursuivis le samedi 11 mai 2024 avec la visite dans les villages de Kinnoukpannou et de Suya où des interviews ont été réalisées pour démarrer déjà les premières photos-histoires. En effet, ces photos-histoires doivent se construire autour des problèmes qui se posent au quotidien dans les villages, des histoires personnelles d’héroïsme des habitants et des activités agricoles et extra agricoles menées dans les villages. Michael Brüntrup ambitionne de diffuser ces photos-histoires sur l’internet avec l’accord des concernés et de participer avec celles-ci aux concours comme ceux qu’organise « Global Landscape Forum ».

Environnement

TANZANIE/ENVIRONNEMENT: Les inondations ont causé 155 morts

Environ 155 personnes ont perdu la vie et plus de 200 000 sinistrés sur l’ensemble du territoire tanzanien suite à des inondations causées par les pluies diluviennes. Ce sont des chiffres officiels annoncé ce jeudi 25 avril 2024 devant le parlement par le premier ministre tanzanien, Kassim Majaliwa. Malik SOULEMANE Les catastrophes climatiques ont plongé la Tanzanie en deuil. En effet, des pluies diluviennes ont causé un bilan dramatique dans ce pays. Le Premier ministre de Tanzanie, Kassim Majaliwa, a annoncé ce jeudi 25 avril 2024 devant le Parlement qu’au moins 155 personnes sont mortes dans le pays en raison des fortes pluies de ces derniers jours. Plus de 10 000 maisons ont été endommagées et 236 personnes ont été blessées, a-t-il par ailleurs précisé. Un bilan bien supérieur aux 58 morts annoncés le 14 avril par le porte-parole du gouvernement. Selon Kassim Majaliwa, ces fortes pluies, qui ont créé des inondations et glissements de terrain, sont liées à El Niño, ce phénomène météorologique naturel qui correspond à un réchauffement d’une grande partie du Pacifique tropical. Il se produit tous les deux à sept ans pour durer entre neuf et douze mois. El Niño modifie la circulation de l’atmosphère à l’échelle de la planète et réchauffe des zones lointaines et, souligne l’Organisation météorologique mondiale, se produit dans le contexte d’un climat modifié par les activités humaines. Voilà ce que peuvent créer comme conséquences les activités humaines si elles sont menées sans tenir compte de dame nature. Condoléances à tout le peuple tanzanien.

Agriculture et chiffres

NOUVEAUX RECORDS AU BÉNIN: Les légumineuses ont connu une forte croissance en 2023

 Au Bénin, les légumineuses ont enregistré une croissance spectaculaire au cours de la campagne agricole 2023-2024. Ce qui  propulse la production totale à des niveaux sans précédent. Selon les données récemment publiées par la Direction de la statistique agricole (Dsa), la production de légumineuses a atteint un nouveau sommet de 845 577 tonnes, marquant une augmentation significative de 11,8% par rapport à la campagne précédente. Ulrich DADO TOSSOU L’élevage n’est pas seul à enregistrer la croissance. Les légumineuses observent également une tendance à la hausse. Ainsi, selon les données de la Direction statistiques agricole, les légumineuses ont connu une croissance remarquable. Cette situation a été largement stimulée par l’essor fulgurant de la production de soja. Le soja, désormais la culture dominante, a enregistré une augmentation impressionnante de 23,5%, soit 520 929 tonnes par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Le Soja représente ainsi une part majeure de 61,6% de la production totale de légumineuses en 2023. Cette impressionnante croissance  a conduit le Bénin au rang de leader régional dans la production de cette culture. Malgré cette réussite éclatante, toutes les cultures de légumineuses n’ont pas connu une croissance. Le niébé, par exemple, a subi une baisse importante de 13,6% par rapport à la campagne précédente. D’autres cultures telles que les pois d’angole, le voandzou, le goussi et le sésame ont également enregistré des baisses respectives de leur production. Malgré les variations dans ces  légumineuses cultures, l’indice de production des légumineuses a augmenté de manière significative. Soit près de 68 points par rapport à la période de référence, et de 34 points par rapport à la dernière campagne. Cette situation témoigne de l’impact positif de l’essor du soja sur le secteur dans son ensemble. En dépit des défis persistants, l’avenir semble prometteur pour le secteur des légumineuses au Bénin, grâce à une croissance soutenue et à un engagement renouvelé en faveur du développement agricole.

Recherches et innovations agricoles

PROJET RIGRA À L’UNIVERSITÉ DE PARAKOU: La Coordonnatrice Ouinsavi offre une serre à la ferme de Baka

Le Recteur Bertrand Sogbossi Bocco a procédé à l’inauguration d’une serre de production de plantes à Baka le mardi 23 avril 2024, apprend-t-on sur la page Facebook de l’Université de Parakou. Cette infrastructure est le don de la coordonnatrice du projet de Renforcement de l’inclusion du genre dans la recherche agronomique pour des résultats plus probants en Afrique de l’ouest (Rigra). Malik SOULEMANE Les serres sont des milieux très contrôlés pour la production végétale. La réalisation de cette infrastructure à la ferme de Baka contribuera aux recherches sur les fruits et légumes de la Faculté d’agronomie (Fa). Elle permettra également aux étudiants d’apprendre de façon pratique les techniques de culture sous serre. La serre a été réalisée par l’entreprise Green tech innovation Sarl avec une garantie de deux ans à un coût global de 8 750 000 Fcfa. La serre est à film haute performance de 20 mètres de longueur sur 6 mètres de largeur permettant un meilleur contrôle de la température et une grande résistance au rayonnement ultraviolet (Uv). Aux côtés de la Coordonnatrice Ouinsavi et du Recteur de l’université de Parakou à cette inauguration étaient présents le Doyen de la Fa, Professeur Valérien Amégnikin Zinsou et du responsable de la ferme, Professeur Rodrigue Diogo ainsi que d’autres enseignants et personnel de la Fa. Ceci dénote clairement de l’importance que revêt cette infrastructure pour cette entité de formation et de recherche de l’Université de Parakou. Le Doyen de la Fa a exprimé sa joie et sa gratitude au Professeur Christine Ouinsavi pour sa générosité qui ajoute une pièce à l’édifice du site de Baka. La coordonnatrice du projet Rigra et donatrice s’est dite simplement honorée pour la réception du joyau qui va servir à toute la Fa. «C’est toujours une joie pour nous de prendre la route de Baka» se réjouit le Recteur, Professeur Bertrand Sogbossi Bocco. Pour une inclusion du genre dans la recherche agronomique, le projet Rigra a marqué une touche spéciale de son passage. Le projet Rigra est mis en œuvre au Bénin, en Côte d’Ivoire et au Niger de 2022 à 2024.

Agriculture et chiffres

ÉLEVAGE AU BÉNIN EN PLEIN ESSOR: Des chiffres révélateurs de la croissance du sous-secteur

Le sous-secteur de l’élevage au Bénin connaît une dynamique positive en 2023, comme le révèle le rapport de la Direction de la statistique agricole (Dsa). Les chiffres dévoilés témoignent d’une croissance significative et diversifiée tant au niveau du cheptel bovin que de la production de viande, de lait et de volailles. Ulrich DADO TOSSOU La Dsa a dévoilé des chiffres relatifs au sous-secteur de l’élevage qui montrent une croissance significative et diversifiée. De la production de têtes de bétails à la production de lait en passant par la viande tout est en nette croissance. En effet, selon le rapport de la Dsa de mars 2024, le nombre de têtes de bétails a connu une augmentation importante en 2023, passant à 2 528 241 ; soit une hausse de 9,3% par rapport à l’année précédente. Cette croissance témoigne d’un intérêt croissant pour l’élevage et d’une gestion efficace des ressources animales par les acteurs. Dans ce même ordre, la production de viande a également enregistré une progression remarquable. Avec une augmentation de 11%, la quantité totale de viande produite s’élève à 108 034 tonnes en 2023. Ainsi donc un bon équilibre entre l’abattage du bétail pour la boucherie et l’élevage du bétail est maintenu pour la durabilité de ce sous-secteur de l’agriculture. Pour ce qui concerne la production de viande, signalons que les bovins jouent un rôle significatif dans cette croissance, avec près de 40% de la production totale de viande. Les productions de viande d’ovins et de caprins y ont également contribué.  En outre, la production laitière, a aussi enregistré une augmentation de 9,3% portant le total à 125 257 tonnes de lait produit en 2023. Enfin dans le domaine avicole, la tendance à la hausse se poursuit également. La production d’œufs a augmenté pour atteindre 20 017 tonnes en 2023. Parallèlement la production d’autres volailles telles que les pintades et les pigeons a enregistré une croissance remarquable de 50,4%. Cette croissance diversifiée dénote d’une bonne politique de ce sous-secteur important pour l’alimentation béninoise et même pour la résilience de l’économie du pays.

Femmes et Agriculture

BENIN/FEMMES ET AGRICULTURE: L’incroyable reconversion professionnelle de Emma Houndjo

Auparavant cadre des finances, Emma Houndjo fait le pari gagnant de se lancer dans l’aviculture, dans la ville de Parakou. C’est notamment porté, par une volonté de passer plus de temps avec sa famille, qu’elle ose l’entrepreneuriat agricole. Dans cet article, découvrez le parcours inspirant de cette femme de valeur. Mouleykatou SOULEYMANE Daabaaru Agri : présentez-vous brièvement et expliquez votre parcours académique et professionnel s’il vous plaît On me nomme Emma Mahoussi Houndjo épouse Onibon. Je suis gestionnaire de formation. J’ai exercé dans les microfinances pendant 10 ans avant de choisir de créer ma propre entreprise dénommée « Shilo Agrobusiness Center ». Quelles ont été vos principales motivations pour vous lancer dans l’entrepreneuriat agricole ? L’idée de création de mon entreprise m’est venue quand on a rejoint notre domicile à Bayerou où mon mari avait commencé par faire l’élevage des poulets locaux améliorés et tout ça. Alors je me suis dit, tiens, je peux me livrer à cette activité. Cela me permettra de plus rester à côté de mes enfants. Je me suis rendue à l’agence nationale pour l’emploi (Anpe) quand j’ai eu l’idée, histoire de voir si je pouvais avoir des renforcements de capacités puisque je n’étais pas du domaine, il fallait que je me fasse former également. l’Anpe m’a fait bénéficier d’un programme de renforcement de capacités où je suis allée sur une ferme à Hêvié, dans la commune d’Abomey-Calavi, pour me faire former. Une fois de retour, je suis repartie encore à l’Anpe où ils m’ont orienté vers les Business promotion center (Bpc) d’alors, où j’ai rédigé mon projet « Production des œufs de table dans la commune de Parakou » par le biais du Fonds national pour la promotion de l’entreprise et de l’emploi des jeunes (Fnpeej). Le projet a été donc financé par le Fnpeej. C’est ainsi que j’ai commencé avec la production des œufs de table en 2015. J’ai reçu mes premiers 1000 poussins pondeuses que j’ai conduits. Cela m’a permis aujourd’hui d’avoir une ferme à Badekparou où nous produisons des œufs de table, en dehors de notre site qui se trouve à Bayerou. De 1000 têtes de pondeuses, nous sommes aujourd’hui à près de 10000 têtes de pondeuses sur nos sites. Pouvez-vous nous parler de votre entreprise agricole et de ses principales activités (et/ou produits) ? Pour ce qui est de nos activités, nous produisons les œufs de table, nous produisons de la volaille. Nous faisons également l’élevage des porcs. Ainsi que la production des légumes et fruits de façon naturelle sans engrais chimiques. Avez-vous rencontré des défis spécifiques en tant que femme entrepreneure dans ce domaine ? Comment les avez-vous surmontés ? L’agriculture est considérée comme la chose des hommes, le propre des hommes. Et effectivement, il y a des travaux qui nécessitent beaucoup plus d’effort physique. Quand j’étais à mes débuts, c’était compliqué. C’est un peu compliqué quand vous n’avez pas un homme à côté. Les hommes vous voient comme des êtres inférieurs. Ils se demandent si vous pouvez le faire, quand vous voulez mener des actions, prendre des responsabilités à des niveaux donnés. Les gens se demandent : est-ce que vous pouvez le faire ? Ce n’est pas facile. C’est quand on se met à la tâche, on commence par démontrer qu’on est aussi à la hauteur, qu’on peut, que petit à petit, on gagne la confiance des gens et on vous reconnaît votre place. Quand j’ai commencé, même mon époux me disait que c’est difficile, est-ce que je peux ? Et je lui disais que j’ai choisi de le faire, et je vais y arriver. Donc ça a été un défi pour moi d’arriver quand même à faire ce travail-là. Un autre défi est d’arriver à gérer un grand stock de matière première, principalement le maïs qui rentre dans la fabrication de notre provende, 50% de la production. Il faudrait qu’on dispose d’un bon fonds de roulement pour pouvoir faire le stockage de cette matière première indispensable pour la production de l’aliment de nos volailles. Dans tout ce qu’on fait, il est important d’avoir des objectifs, d’avoir une vision. Qu’on sache qu’on veut aller à tel endroit. Sinon vous allez être découragé, même par des proches. Mais quand vous avez une vision, vous mettez tout en œuvre pour pouvoir y arriver, accomplir ce que vous devez accomplir. Quelles sont vos initiatives en matière de durabilité et de protection de l’environnement dans votre entreprise ? Pour la pérennité, nous devons faire une agriculture intégrée. Nous voulons également valoriser nos déchets pour pouvoir produire de compost pour les maraîchers et produire de biogaz qui constituera une source d’énergie pour nous dans la production. Cela dans le but de contribuer à protéger l’environnement, notre environnement. C’est-à-dire en fabricant le compost, les maraîchers auront accès au compost organique et ne se rabattrons plus systématiquement sur les intrants chimiques. Les agriculteurs également, auront accès aux engrais organiques, ce qui facilitera la production agricole naturelle. Quels conseils donneriez-vous aux jeunes et aux femmes qui souhaitent se lancer dans l’entrepreneuriat agricole ? La jeunesse a beaucoup à gagner à entreprendre dans la production animale ou végétale. Il y a encore le marché. Avec les mesures de l’État dans notre secteur aujourd’hui où il est dit «zéro importation» de volailles en 2025, je crois pertinemment que la jeunesse a à gagner beaucoup de choses en entreprenant dans le secteur. Et cela va créer de la richesse pour le pays et va réduire le taux de chômage au niveau de la jeunesse. Il faut forcément commencer quelque part. Il ne faut pas forcément attendre un financement avant de commencer. Quand nous on avait commencés, c’était sans financement. C’est parce qu’on a commencé quelque chose, que l’Anpe a vu, que j’ai bénéficié de ce programme de renforcement de capacités et après j’ai rédigé un projet pour financement. Si vous ne commencez pas quelque chose, on ne peut pas apprécier vos compétences et aptitudes. Donc je conseille aux jeunes et aux femmes qui souhaitent se lancer dans ce domaine, de se débrouiller avec

Droit et politiques agricoles

POUR ACCELERER ET RENFORCER LES RESULTATS DU PACOFIDE AU BENIN: Le Gouvernement initie un laboratoire de vitro-plants et une ferme élite

Le Conseil des ministres en sa séance du mercredi 08 mai 2024 a décidé de lancer la production de rejets sains par la technique de vitro-plants et la mise en place d’une ferme élite pour la production et l’exportation de l’ananas. Ces initiatives, selon le Gouvernement, visent à lever les contraintes liées à l’accès difficile aux intrants et l’amenuisement des terres dû à l’urbanisation rapide et l’industrialisation récente dans le bassin traditionnel de production de l’ananas à Allada. Malik SOULEMANE Les principales techniques de culture in vitro permettent d’exploiter la diversité et de faciliter les croisements interspécifiques, de diminuer la durée de création des variétés et d’obtenir du matériel végétal sain. Elles consistent à placer en conditions artificielles et contrôlées des organes de plantes, parfois très petits, afin de reproduire plus vite ou en plus grande quantité des plantes entières. « Aux termes des études de faisabilité réalisées, il convient de retenir que le laboratoire de vitro-plants servira à couvrir les besoins en rejets d’ananas à raison de douze millions de plantules par an ; et à la relance de la filière manioc avec la production annuelle d’un million de plantules puis cinq cent mille plantules pour la banane » précise le relevé du Conseil des ministres. Les plants sortis du laboratoire ont nécessairement besoin d’être acclimatés et multipliés avant de parvenir aux producteurs. Ainsi, la ferme élite « permettra de sécuriser sur une superficie agricole utile de mille hectares la production de l’ananas, tout en servant de champ de référence pour les vitro-plants produits par le laboratoire en vue de la multiplication des rejets. » Toutes ces initiatives, selon le Conseil des ministres, permettront d’accélérer et de renforcer les résultats du Projet d’appui à la compétitivité des filières agricoles et à la diversification des exportations (Pacofide). Faut-il le rappeler, le Pacofide a été lancé en novembre 2021 à Bohicon sous la forme d’un appel à projet et il est devenu fonctionnel depuis avril 2022 après l’entrée en service de l’Opérateur de subvention (Os) et la mise en place du Panel de sélection des projets (Psp). L’objectif du projet est d’accroître la productivité et l’accès au marché d’exportation pour certaines chaînes de valeur agro-alimentaires (ananas, anacarde, etc.) au Bénin. Le projet comporte cinq composantes, les deux premières étant respectivement le renforcement de l’environnement favorable et de l’infrastructure pour les chaînes de valeur agro-alimentaires et l’augmentation de la productivité, de la connectivité, de la valeur ajoutée et la compétitivité des produits agro-alimentaires, en commençant par l’ananas et la noix de cajou et en poursuivant avec les autres chaînes de valeur prioritaires identifiées. D’un coût estimatif de 94 milliards Fcfa, le Pacofide intervient sur toute l’étendue du territoire national, son délai d’exécution court de 2020 au 30 novembre 2026 et il est supervisé par le Ministère de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche (Maep). Certains résultats du Pacofide seraient perceptibles à travers les scores enregistrés dans la chaîne de valeur ananas ces dernières années. De 2016 à 2023, la production de l’ananas a plus que doublé, passant de 244 000 tonnes environ à 520 000 tonnes. Ce qui a induit une augmentation des exportations qui sont passées, de 2017 à 2023, de 1 022 tonnes d’ananas frais à 1 603 tonnes et de 316 000 litres de jus exportés en 2019 à 3 016 000 en 2023. A l’analyse, ces chiffres montrent que la balance à l’exportation est en faveur de la transformation locale de l’ananas et donc pour plus de création d’emplois locaux. Cependant pour aller plus vite, le Gouvernement opte pour une expertise étrangère. En effet, « en vue de favoriser la réalisation de ces deux projets dans les délais rapprochés, le Conseil a autorisé la contractualisation avec une entreprise internationale disposant d’une solide expertise en matière de mise en place d’unités modernes de biotechnologie végétale, de serres, de centres satellite de durcissement ainsi que d’unités de production de bioproduits».

Droit et politiques agricoles

POUR UNE COHABITATION PACIFIQUE ENTRE AGRICULTEURS ET ELEVEURS AU BENIN: Le gouvernement prend de nouvelles dispositions

Dans son compte rendu du conseil des ministres du 8 mai 2024, le gouvernement a procédé à la relecture du décret en vigueur sur le pastoralisme, aux fins de préciser certaines dispositions. Les disparités de compréhension entre acteurs impliqués dans la gestion de la mobilité du bétail, sont entre autres, les facteurs qui ont conduit à cette relecture. Mouleykatou SOULEYMANE Les conflits entre agriculteurs et éleveurs restent récurrents au Benin. Entraînant parfois mort d’hommes, de bétails et destruction de champs et récoltes. Le gouvernement béninois n’a cessé de prendre des mesures dans le but d’en venir à bout de ce fléau qui met à mal le vivre ensemble et la cohésion sociale entre agriculteurs et éleveurs. C’est donc pour promouvoir une cohabitation pacifique entre ces derniers que le conseil des ministres en sa séance du 8 mai 2024 a décidé de réviser le décret qui organise la veille pastorale. Cette relecture vise à préciser certaines dispositions qui révèlent dans la pratique des disparités de compréhension entre acteurs impliqués et de prendre en compte les préoccupations exprimées. Nouvelles dispositions qui encadrent la transhumance nationale Ainsi, dans sa nouvelle version, le texte encadre la transhumance nationale, organise les espaces pastoraux, crée des comités multi-acteurs de concertation pour la cohésion sociale à divers échelons et définit les obligations qui incombent à chaque catégorie d’intervenants. En outre, il met en évidence l’implication des pouvoirs publics pour accompagner l’option faite de promouvoir la sédentarisation des troupeaux. A cet effet, les collectivités territoriales décentralisées prendront les mesures notamment pour délimiter et sécuriser les espaces et couloirs pastoraux, dans le cadre des plans d’aménagement de leur territoire de compétence, garantir le libre accès aux plans d’eau naturels, procéder à un zonage pour l’accès aux ressources pastorales en fonction des usages courants, délimiter, de concert avec les différents usagers, les voies d’accès appropriées aux plans d’eau et les zones d’attente près des points d’eau où les animaux en attente seront parqués afin d’éviter la dégradation des alentours, assurer ou promouvoir les cultures fourragères dans les espaces pastoraux, en vue de rendre disponible le fourrage pour les ruminants, intégrer les espaces pastoraux dans le schéma directeur d’aménagement communal, interdire toute activité non pastorale dans les espaces pastoraux, promouvoir le dialogue communautaire inclusif, favoriser la préservation des réserves naturelles, anticiper sur les conflits et instaurer un climat de paix et de quiétude entre éleveurs et agriculteurs, faciliter la recherche du consensus sur les questions foncières et les moyens d’y répondre à travers des espaces de concertation foncière appropriés. Quant à l’éleveur-pasteur, il lui est fait obligation de garder de nuit le bétail sous contrôle, soit attaché, soit dans un enclos ou un parc sécurisé, quelle que soit la taille du cheptel. De même, il doit prendre les dispositions appropriées pour éviter la destruction des cultures sur pied et des produits de récolte. Pour sa part, l’agriculteur a le devoir de respecter les espaces pastoraux et les aménagements destinés aux animaux. Il doit s’abstenir de provoquer leur abattage et/ou administrer des produits de nature mortifère dans des réceptacles d’eau destinés à leur abreuvage. «Les manquements aux dispositions du texte font l’objet de sanctions visant à décourager tout comportement délictueux», précise le texte.

Droit et politiques agricoles

FACE A LA FLAMBEE DES PRIX DE PRODUITS VIVRIERS AU BENIN: Le gouvernement interdit temporairement les exportations de certains produits

Dans une décision du conseil des ministres du 8 mai 2024, le gouvernement béninois a pris une mesure radicale. Celle de liée à l’interdiction temporaire de  l’exportation massive et informelle de produits vivriers, notamment le maïs, vers les pays voisins. Cette initiative vise à stabiliser les prix sur les marchés intérieurs et à assurer l’accessibilité des produits alimentaires pour les citoyens du Bénin. Ulrich DADO TOSSOU Une forte pression est exercée sur les produits vivriers locaux en raison des exportations incontrôlées. C’est qu’il convient de retenir de cette communication, en conseil des ministres, faite par la ministre de l’Industrie et du Commerce. Malgré une production nationale abondante, la demande croissante des pays étrangers a entraîné une augmentation significative des prix sur les marchés nationaux. Selon le Gouvernement, il est devenu évident que de nombreux producteurs et commerçants ont préféré répondre aux demandes extérieures au détriment du marché intérieur. Ce qui met ainsi en péril la sécurité alimentaire des Béninois. Face à cette situation critique, le conseil des ministres a décidé d’agir rapidement en interdisant temporairement toute exportation de céréales telles que le maïs, le riz, le mil, le sorgho, le niébé, ainsi que des tubercules et leurs dérivés, comme le gari. Face à cette mesure du Gouvernement, plusieurs citoyens se sont exprimés. Il s’agit de producteur, commerçant et consommateur. Cette décision tombe à pic pour les consommateurs. «Cette décision gouvernemental est à saluer parce que la vie dans les foyers devient insupportable», s’est confié Koriko Roufaï entrepreneur agricole résidant à Djougou. «Prendre cette mesure temporaire c’est très bon, sinon même pour les producteurs c’était criard, les vivriers sont finis dans nos greniers», a-t-il poursuivi. Madame M.H., consommatrice de produits vivriers fait savoir que le Gouvernement a pris une très bonne décision. «Le maïs prenait une grande partie de la popote», se désole-t-elle. Cette mesure vise à garantir que les produits vivriers restent abordables pour les citoyens béninois. Les ministres concernés ont été chargés de veiller à l’application stricte de cette mesure. Cette décision marque un engagement ferme du Gouvernement béninois pour lutter contre la flambée des prix des produits vivriers.

Femmes et Agriculture

BENIN/FEMME ET AGRICULTURE: L’incroyable aventure de Dorcas Akouété, une Amazone passionnée vers la prospérité

Plongez dans l’histoire captivante d’une entrepreneure agricole passionnée qui a transformé sa passion pour la terre en une entreprise florissante. Découvrez son parcours inspirant, ses défis surmontés et ses secrets de réussite dans un monde souvent dominé par les hommes. Préparez-vous à être inspirés par le récit palpitant d’une femme qui a frayé son propre chemin vers le succès. Mouleykatou SOULEYMANE Daabaaru Agri : Présentez-vous brièvement et expliquer votre parcours académique s’il vous plaît Dorcas Akouété : Je suis Madoué Joanita Dorcas Akouété. Je suis ingénieure agronome et promotrice de l’entreprise Terre d’Amazone. Après le baccalauréat, je me suis inscrite à la Faculté d’Agronomie de l’Université de Parakou où j’ai obtenu la licence professionnelle et le master en production animale et halieutique. Après cela, j’ai eu à faire des cours en ligne et je continue de me former en ligne sur l’environnement et l’agroécologie. Donc, je continue de me former dans tous ces domaines qui sont proches de mon secteur d’activité, pour pouvoir m’adapter et être plus résiliente. Quelle a été votre parcours professionnel avant de devenir entrepreneure agricole ? Alors, quand j’étais en master, j’avais fait quelques mois de vacations au Lycée technique agricole de Kika (Lta Kika), en 2015. J’ai donné des cours de pisciculture. En 2017 et 2018, j’ai accompagné le cabinet “Al Prince’’ dans le cadre de la réinsertion des jeunes en agriculture, sur un mois de formation théorique et pratique. La première édition s’est passé sur la ferme, « Fermier sans frontière » en 2017. Et la deuxième en 2018 sur la ferme de Monsieur Assankpon Léonce à Baka. J’ai travaillé aussi avec l’Ong “Espoir pour tous’’. Ils me sollicitent très souvent pour donner des formations en maraîchage pour les paysans et autre. Par ailleurs, j’ai eu à donner quelques cours de renforcement aux ouvriers de l’établissement « Aux Délices de la Nature » en 2019. Et même en étant entrepreneur agricole aujourd’hui, je n’hésite pas quand le besoin se fait sentir de donner des formations ou bien de faire des coachings et autres. Quelles ont été vos principales motivations pour vous lancer dans l’entrepreneuriat agricole ? Je suis née dans une famille d’entrepreneurs. Mon père est opérateur économique et feu ma mère, était restauratrice. Mes parents sont mes premiers modèles pour devenir indépendante, je suis fière de cet héritage familial. J’aspirais à prendre un jour les rennes de la ferme familiale Akouété et Fils, de part mon cursus. J’ai eu deux principaux déclics qui m’ont conduit à l’entreprenariat agricole. Le premier est survenu après la grande crise de 2014-2015 où nous avons presque tout perdu à la ferme, à cause de la mévente des œufs de table, dû à l’importation des œufs douteux et de la peste porcine. Cette situation m’a fait perdre l’engouement à poursuivre mes études en écotoxicologie aquatique. C’est ainsi que j’ai arrêté les études après mon master professionnel. Le second déclic, c’est quand j’ai réalisé que je pouvais trouver des solutions aux problèmes de mon entourage et qu’en travaillant activement sur mes recherches je contribuerai à réduire certains problèmes comme les pertes post récoltes (avec la production de purées de tomate, purée de piment, la production de farine d’akassa). C’est à partir de là que j’ai pris la décision de devenir entrepreneur à l’instar de mes parents. En 2015, j’ai écrit mon premier plan d’affaires lors d’un concours de TechnoServe et mes premiers financements sont venu de ma famille (mon frère, mon père et feu ma mère qui m’avait beaucoup soutenue). Il faut dire que depuis ce temps, il n’y a rien qui puisse me démotiver dans cette activité.  Je peux dire qu’il n’y a pas meilleur métier que de travailler la terre pour nourrir la planète. Cela fait partie des premiers objectifs de développement durable, soit «zéro faim». Et c’est une fierté pour moi de dire que je participe à mon niveau à l’atteinte de cet objectif. Pouvez-vous nous parler de votre entreprise agricole et de ses principales activités (et/ou produits) ? Terre d’Amazone a été créé en 2019. J’avais postulé au programme de la Fondation Tony Elumelu et j’ai bénéficié du soutien de la Fondation. Nous sommes une entreprise agricole spécialisée en production animale et végétale, en transformation et en commercialisation de tout ce que nous produisons de façon naturelle. Nous faisons le grand champ; maïs, soja, un peu de manioc. Et nous expérimentons les nouvelles spécificités comme le tournesol et le tout petit sésame. Au niveau de la production animale, nous élevons les porcs, la volaille, les petit ruminants. Les goliath et les coquelets sont spécifiquement pour les fêtes de fin d’année. Nous faisons également le maraîchage, les fruits et légumes. Actuellement, nous avons l’amarante, la corète potagère et le gombo. En ce qui concerne le volet transformation, c’est à petite échelle. Nous faisons la transformation de céréales en amidon séché, spécialement celui du maïs. Nous utilisons que les céréales produits sur notre site sans engrais chimiques pour la transformation. Nous faisons également la transformation de la viande de porc en découpe et en rillettes de porc, le prototypage est déjà fini. On fait la promotion du porc sans gras. C’est-à-dire que l’épaisseur du lard doit être fine. Pour moi, produire les rillettes de porc, c’est l’innovation à accompagner. Je fais aussi les coachings, les accompagnements. Egalement, nous avons deux activités agro-touristique que nous organisons à savoir ; Noël à la ferme et lundi de Pâques fermier. Il y a aussi d’autres activités qui sont prévus dans l’année, comme les week-ends à la ferme. Avez-vous rencontré des défis spécifiques en tant que femme entrepreneure dans ce domaine ? Comment les avez-vous surmontés ? Premier défi… Il y a la maternité, c’est carrément le parcours du combattant. Je ne peux pas beaucoup travailler. À moins de faire un travail intellectuel et de deléguer. Il faut dire qu’au niveau de la production végétale, la transhumance nous dérange beaucoup. Les transhumants et leurs bêtes nous détruisent plants et récoltes. Franchement c’est un défi majeur. C’est vrai qu’il y a des lois qui ont été votées sur

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