Daabaaru Agri

Agriculture

Agriculture, Recherches et innovations agricoles

INNOVATIONS ET SOUTIEN MATÉRIEL A SÈMÈ-PODJI: Le projet d’appui aux infrastructures agricoles transforme la vie des producteurs

Dans la commune de Sèmè-Podji, au sud-est du Bénin, un projet ambitieux transforme la vie des agriculteurs locaux. Le Projet d’appui aux infrastructures agricoles dans la vallée de l’Ouémé (Paia-Vo) a permis à des producteurs comme Justine Gantekpin et Jean Loupeda de moderniser leurs exploitations et d’améliorer leur rendement. Grâce à des infrastructures adaptées et un soutien matériel, ces agriculteurs témoignent d’une réelle évolution de leur activité, tant sur le plan économique que social. Découvrez comment cette initiative contribue à dynamiser le secteur agricole et à améliorer le quotidien des producteurs. Ulrich DADO TOSSOU À Djeffa, le soleil se lève sur une nouvelle ère pour l’agriculture, où des agriculteurs prennent le contrôle de leur destin grâce à des innovations et un soutien décisif. Aux premières lueurs du jour, Justine Gantekpin, une agricultrice âgée de cinquante ans, observe fièrement sa ferme maraîchère. Selon le rapport de la Banque africaine de développement du 7 octobre 2024, il y a quelques années, elle cultivait une petite surface, mais aujourd’hui, elle exploite deux hectares de terre où poussent des tomates, des aubergines et de la salade, arrosées régulièrement grâce à un forage construit à proximité et à l’installation de tuyaux de qualité. « Ce projet a été très bien pensé et mis en œuvre. J’en suis fière ! Il a mis à notre disposition les moyens matériels adéquats pour réaliser une agriculture moderne. Aujourd’hui, nos activités ont prospéré », s’enthousiasme-t-elle. À quelques pas de là, Jean Loupeda partage également son expérience positive. « Avant, j’avais un sérieux problème de main-d’œuvre. Pour arroser un hectare, il fallait employer au moins six ouvriers pendant six heures. Grâce au matériel déployé par le projet, je n’ai besoin que de deux ouvriers seulement. Cela me fait gagner du temps, de l’énergie et de l’argent », confie-t-il. Jean ajoute que le soutien du projet a également été crucial pour l’acquisition d’intrants agricoles. « Au moment où nous avions du mal à acheter des intrants, le projet nous a apporté un appui salutaire. Nous travaillons maintenant avec beaucoup plus de facilité. Tout cela nous a permis de stimuler notre production tout en faisant des économies. » Justine et Jean, comme d’autres agriculteurs de la région, bénéficient du Projet d’appui aux infrastructures agricoles dans la vallée de l’Ouémé (Paia-Vo). Lancé en 2014 et financé à hauteur de 63,63 millions d’euros par le Fonds africain de développement, ce projet a touché 14 communes dans les départements de l’Ouémé, du Zou et de l’Atlantique, le long du Golfe de Guinée, selon le même rapport. En favorisant la promotion de trois filières porteuses telles que le riz, le maïs et le maraîchage, le projet a permis de réaliser des aménagements hydro-agricoles pour sécuriser les productions et de construire des infrastructures de stockage et de commercialisation pour assurer une meilleure prise en compte des chaînes de valeur. Les résultats parlent d’eux-mêmes. Au terme du projet, prévu pour décembre 2023, la production agricole vivrière (riz, maïs) a augmenté de 70 100 tonnes avant le projet à 90 300 tonnes durant les campagnes 2021-2022 et 2022-2023. Le revenu annuel moyen des producteurs rizicoles a considérablement progressé, passant d’environ 108 euros à 358 euros, dépassant l’objectif initial de 220 euros. « Le projet nous a permis de développer notre productivité, témoigne Enock Koumagnon, agriculteur à Sèmè-Podji. Nous avons pu scolariser nos enfants et les inscrire dans de grandes universités. Moi qui suis un paysan, j’ai pu envoyer mes enfants à l’université… C’est vous dire si ce projet nous a fait du bien ! Nous pouvons dire que le projet est notre bienfaiteur. » L’histoire de Justine, Jean et Enock illustre l’impact significatif que des initiatives comme le Paia-Vo peuvent avoir sur la vie des agriculteurs, en transformant non seulement leurs méthodes de production, mais également leur qualité de vie. En mettant à disposition des ressources et des infrastructures adaptées, le projet contribue à une agriculture moderne et durable, essentielle pour le développement économique de la région.

Agriculture, Nutrition et Santé

SÉNÉGAL: Le Cres initie un projet novateur pour des régimes alimentaires plus sain

Le 1er octobre 2024, un projet ambitieux a été lancé à Dakar pour transformer les environnements alimentaires au Sénégal, avec pour objectif de promouvoir des régimes plus sains. Initiée par le Consortium pour la recherche économique et sociale (Cres) en collaboration avec le Centre de recherches pour le développement international (Crdi), cette initiative a été présentée lors d’un atelier réunissant des acteurs clés du gouvernement, des experts en santé publique, des chercheurs et des représentants du secteur privé. Mouleykatou SOULEYMANE Réduire de manière significative les cas de malnutrition et les maladies chroniques liées à l’alimentation au Sénégal, est le but de ce projet. Selon les informations rapportées par les confrères d’Agratime, les acteurs et experts présent à cet atelier ont échangé sur les moyens de lutter contre la malnutrition et les maladies non transmissibles (Mnt). Abdoulaye Diagne, directeur exécutif du Cres, a souligné l’importance d’un changement dans les politiques publiques et les comportements des acteurs du système alimentaire afin de favoriser des choix alimentaires plus sains. Toujours selon le même média, les discussions de l’atelier se sont concentrées sur la régulation des environnements alimentaires, la promotion d’aliments nutritifs et l’implication des femmes dans la sensibilisation à une alimentation équilibrée. Le directeur de la Santé de la mère et de l’enfant, représentant le ministre de la Santé, ainsi qu’Aminata Ndoye, Secrétaire exécutive du Conseil national de développement de la nutrition, ont tous deux exprimé leur soutien à cette initiative. Ce projet, qui s’étendra sur deux ans, s’appuie sur une décennie de données collectées par le Cres et ses partenaires, axées sur les comportements alimentaires des ménages sénégalais. Son thème central etant « agir sur les environnements alimentaires pour un accès universel à des régimes alimentaires sains au Sénégal ».

Agriculture, Recherches et innovations agricoles

GESTION DES PERTES POST-RECOLTE AU BÉNIN: Des agriculteurs du Nord bénéficie de renforcement de capacité

L’Institut national des recherches agricoles du Bénin (Inrab) a organisé, les 2 et 3 octobre 2024 à Parakou, un atelier de formation destiné aux producteurs agricoles du Nord Bénin. Cette initiative s’inscrit dans le cadre du projet Technologies et Innovations Agricoles de la résilience des systèmes de production et des exploitations familiales en Afrique de l’ouest et du centre (TarsPro), qui vise à renforcer la résilience des systèmes de production agricole en Afrique de l’Ouest et du Centre. Mouleykatou SOULEYMANE Intitulé « Atelier d’identification des types de perte post-récolte et des technologies de gestion des pertes », cet atelier allie théorie et pratique et cible cinq filières agricoles majeures : le maïs, la mangue, l’oignon, la pomme de terre et le soja. L’objectif est de réduire les pertes post-récolte subies par les agriculteurs membres des plateformes d’innovation, qui comprennent également des filières comme le lait et la viande. Selon Dansou Valère, Attaché de recherche au programme Technologies Agricoles et Alimentaire de l’Inrab et formateur lors de l’atelier ; de nombreux agriculteurs, souvent limités par des moyens techniques insuffisants, enregistrent des pertes importantes au cours du processus de production et de transformation. Il a déclaré « A la fin de cet atelier, nous voudrions que les producteurs puissent savoir et maîtriser les différentes pertes qu’ils enregistrent, afin d’y apporter comme solution des technologies d’innovation et se familiariser aussi avec celles mise en place par l’Inrab pour réduire les pertes post-récolte », rapporté par nos confrères d’Agri Impact. Adam Kora Aboubakari, président de la Plateforme d’innovation Maïs blanc de Sinendé, a souligné l’importance de cette formation ; « Effectivement nous sommes confrontés régulièrement à des pertes de nos produits agricoles chaque saison. Cet atelier va nous permettre de réduire ces pertes. C’est une grande satisfaction pour nous producteurs à voir l’intérêt que le gouvernement, le projet TarsPro et l’Inrab portent à notre égard pour l’amélioration de nos productions agricoles » a-t-il laissé entendre, rapporté par Agri Impact. Le projet TarsPro, initié par le Conseil Ouest et Centre Africain pour la Recherche et le Développement Agricoles (Coraf), vise à promouvoir la diffusion des résultats de la recherche agricole dans la région, en s’appuyant sur des plateformes d’innovation comme levier d’action.

Agriculture, Agrobusiness

CÉLÉBRATION DE LA JOURNÉE MONDIALE DU COTON 2024 AU BÉNIN: Vers une transformation locale du coton africain

Le Bénin a accueilli, pour la première fois, la 6e édition de la Journée mondiale du coton, les 7 et 8 octobre 2024, réunissant des acteurs de l’industrie cotonnière et des organisations internationales. Cet événement a mis en lumière l’importance stratégique du coton pour les économies africaines, tout en soulignant la nécessité de renforcer la transformation locale pour créer plus de valeur ajoutée. Sous le thème « Le coton pour le bien de tous », la rencontre a ouvert de nouvelles perspectives pour le développement durable de la filière. Ulrich DADO TOSSOU Le coton, pilier économique de l’Afrique, s’impose aujourd’hui comme un levier incontournable de développement et de transformation industrielle. C’est sous cette vision que le Bénin a accueilli pour la première fois la Journée mondiale du coton (Jmc), les 7 et 8 octobre 2024, plaçant la transformation locale de cette fibre au cœur des débats. Selon le site officiel du Gouvernement de la république du Bénin, gouv.bj, cet événement de portée internationale a rassemblé des acteurs clés de l’industrie cotonnière, des représentants gouvernementaux ainsi que des organisations internationales, pour discuter des enjeux économiques, sociaux et environnementaux liés à cette filière vitale pour le continent africain. Le coton représente bien plus qu’une simple matière première pour l’Afrique : il est une source de revenus cruciale pour des millions de petits producteurs et constitue un pilier de l’économie dans plusieurs pays. Pourtant, la majorité de la production africaine est exportée sous forme brute, privant le continent de la valeur ajoutée qui résulterait de la transformation industrielle. C’est dans ce contexte que la Journée mondiale du coton, sous le thème « Le coton pour le bien de tous », a souligné l’importance stratégique de cette ressource pour les économies africaines et pour l’atteinte des Objectifs de développement durable (odd) à l’horizon 2030 révèle la même source. La ministre béninoise de l’Industrie et du Commerce, Alimatou Shadiya Assouman, a rappelé lors de l’ouverture de l’événement que le Bénin, premier producteur de coton en Afrique de l’ouest, joue un rôle central dans ce secteur et se doit de prendre les devants en matière de transformation locale. « Le secteur cotonnier doit être un moteur de développement économique durable pour le Bénin et l’ensemble du continent africain », a-t-elle affirmé. Durant cette édition, le Bénin s’est démarqué en tant que leader dans la transformation industrielle du coton en Afrique. En accueillant la Journée mondiale du coton, le pays a offert une vitrine pour ses avancées en matière de valorisation locale de la fibre. La visite de la Zone économique spéciale de Glo-Djigbé (Gdiz) a permis aux participants de constater de visu les infrastructures mises en place pour transformer une part croissante de la production nationale de coton. Cette zone, l’une des plus grandes d’Afrique, ambitionne de traiter l’intégralité du coton produit au Bénin d’ici 2035. « La Gdiz a un rôle crucial à jouer pour connecter le Bénin aux chaînes de valeur mondiales du coton », a souligné Ngozi Okonjo-Iweala, directrice générale de l’Organisation mondiale du commerce (Omc), lors de sa visite. Ce projet illustre bien la stratégie de transformation locale qui vise à maximiser la création d’emplois et à augmenter la part de valeur ajoutée conservée sur le continent. Outre les retombées économiques, la transformation du coton en Afrique soulève également des enjeux environnementaux et sociaux majeurs. Lors des discussions, les participants ont insisté sur la nécessité d’adopter des pratiques agricoles plus durables, notamment à travers l’agriculture régénératrice, afin de préserver les ressources naturelles et d’améliorer les conditions de vie des producteurs. Face aux défis croissants des changements climatiques, des fluctuations des prix mondiaux et de la concurrence internationale, une approche résolument soutenable s’impose. Abdoulaye Bio Tchané, ministre d’État chargé du développement, a réaffirmé l’engagement du Bénin à renforcer les politiques publiques et à encourager la coopération régionale afin de soutenir les producteurs africains. « Nous devons transformer au moins 50% de notre production cotonnière d’ici 2035, tout en adoptant des pratiques respectueuses de l’environnement pour garantir un avenir durable à cette filière essentielle », a-t-il déclaré. La Journée mondiale du coton 2024 a marqué un tournant pour la filière cotonnière africaine. En plaçant la transformation locale au cœur des priorités, les pays africains producteurs, en particulier ceux du C4+ (Bénin, Burkina Faso, Mali, Tchad) et la Côte d’Ivoire, ont montré leur détermination à maximiser les opportunités offertes par ce secteur. Le forum business, organisé en marge de l’événement, a permis de renforcer les partenariats entre producteurs, transformateurs, exportateurs et institutions financières, ouvrant de nouvelles perspectives pour la compétitivité du coton africain sur les marchés internationaux. Les défis ne manquent pas, mais avec le soutien de la communauté internationale et la volonté des gouvernements africains, l’avenir du coton africain semble plus que jamais prometteur. En investissant dans la transformation locale et en promouvant des chaînes de valeur durables, l’Afrique entend s’imposer comme un acteur clé sur la scène mondiale, tout en assurant le développement économique et social de ses populations. La Journée mondiale du coton à Cotonou se clôturera sur un appel à l’action pour poursuivre les efforts en vue de faire du coton un moteur de croissance durable pour le continent africain.

Agriculture, Droit et politiques agricoles

RÉSOLUTION DES CONFLITS FONCIERS AGRICOLES AU BÉNIN: Les initiatives du programme Acma 3 dans le foncier rural

Le Programme approche communale pour le marché agricole (Acma 3) s’attaque aux conflits fonciers dans les départements du Borgou, de la Donga et des Collines, ses zones clés d’intervention. Pour cela, une étude a été réalisée afin d’analyser les causes de ces tensions et de proposer des solutions pertinentes. Les résultats ont été discutés lors d’un atelier de validation des stratégies. Mouleykatou SOULEYMANE « L’objectif est de soutenir les institutions locales compétentes afin de développer des solutions durables et adaptées aux réalités locales », a déclaré Rassidatou Moustafa, cheffe du programme Acma 3, rapporté par le média Agri Impact. Selon le même média, cette étude vise à formuler des stratégies novatrices pour prévenir et résoudre les conflits liés à la terre. Les experts ont identifié des facteurs comme l’obstruction des couloirs de passage et une méconnaissance des structures locales de gestion foncière. Dr Inoussa Guinin Asso, expert en gestion foncière, a proposé des actions clés pour remédier à ces problèmes ; « Nous avons préconisé l’intensification des mesures de sécurisation foncière, la généralisation des actions du Cadas, ainsi que la sensibilisation sur le code foncier domanial ». Il a également insisté sur la nécessité de rendre opérationnelles les instances locales de prévention et de gestion des conflits fonciers. Les mesures identifiées lors de l’étude ont été regroupées dans une stratégie que les participants à l’atelier étaient invités à valider. Ibidon Firmin Akpo, maire de Ouèssé, s’est réjoui de cette initiative. « Il n’y a pas une semaine sans que nous ayons à régler des problèmes fonciers. L’implication d’Acma 3 à travers cette étude est pour nous une source d’espoir », a-t-il laissé entendre, rapporté par Agri Impact. La mise en œuvre des recommandations issues de cette étude pourrait transformer les zones agricoles concernées par le programme Acma 3 en véritables espaces de paix, de prospérité et de durabilité.

Agriculture

MODERNISATION DANS L’ÉLEVAGE AU BÉNIN: La filière ovine au cœur des réformes

Le Bénin accélère la modernisation de sa filière ovine avec l’appui du Fonds africain de développement. Ce dernier, acteur majeur du financement des projets agricoles dans le pays, a joué un rôle central dans la réalisation d’infrastructures clés visant à renforcer la production de viande et de lait. Grâce à des investissements conséquents et à des réformes structurelles, le pays tend à réduire sa dépendance aux importations, tout en améliorant la sécurité alimentaire et le bien-être des éleveurs locaux. Ulrich DADO TOSSOU Face à une demande croissante en viande et en lait, le Bénin mise sur la modernisation de sa filière ovine pour réduire sa dépendance aux importations et assurer sa souveraineté alimentaire. Selon le rapport de la Banque africaine du développement du 1 Octobre 2024, depuis le début des années 2000, le pays a entrepris une vaste réforme de ce secteur clé, avec l’appui du Fonds africain de développement (Fad), guichet concessionnel du Groupe de la Banque africaine de développement. En 2008, le Projet d’appui aux filières lait et viande a été lancé grâce à un financement de 39,24 millions de dollars du Fad, révèle le rapport. Ce projet ambitieux visait à améliorer la production locale, à réduire les importations annuelles de 60 000 tonnes de viande et 40 000 tonnes de lait, et à moderniser les infrastructures agricoles dans 18 communes. Des infrastructures telles que des retenues d’eau, des fermes d’élevage, des laiteries et des abattoirs ont vu le jour, contribuant à dynamiser le secteur. Émile Godonou, coordonnateur du projet, souligne que « la plupart des infrastructures prévues ont été réalisées avec succès ». Des communes comme Calavi et Savè ont bénéficié de ces installations, permettant aux éleveurs d’améliorer la qualité de leurs produits et de faciliter leur commercialisation. Le maire de Savè, Timothée Biaou, se félicite des impacts positifs dans sa commune : « Nous avons désormais un marché à bétail, une aire d’abattage moderne et un barrage restauré pour abreuver le bétail, ce qui dynamise notre économie locale ». Les résultats du projet, achevé en 2017, sont parlants. D’après la même source, le taux de mortalité annuel des bovins a chuté de 12 % à 3 %, celui des ovins de 15 % à 8 %, et la production laitière par vache a grimpé de 212 à 316 litres par lactation. En cinq ans, le projet a généré une production supplémentaire de plus de 79 000 tonnes de viande, contribuant à un meilleur approvisionnement en produits animaux et réduisant la dépendance du pays vis-à-vis des importations. Fort de ce succès, le Bénin a lancé en 2021 un nouveau projet d’appui au développement des filières lait et viande, avec un financement de 28,57 millions de dollars du Fad. Prévu pour la période 2022-2026, ce projet a pour ambition de rendre la filière ovine plus productive et durable. Parmi les actions programmées figurent la réhabilitation de retenues d’eau, la construction de forages équipés de pompes solaires, l’aménagement de pâturages, ainsi que la construction de nouveaux marchés et abattoirs.

Agriculture, Recherches et innovations agricoles

RENFORCEMENT DES CAPACITÉS AGRICOLES DANS LE BORGOU: L’Adecob reçoit un soutien matériel stratégique

Dans le cadre du Projet d’appui au développement des investissements agricoles productifs (Padiap), l’Association pour le développement des communes du Borgou (Adecob) a reçu, le lundi 30 septembre 2024, un important lot de matériel roulant et d’équipements informatiques. Financé par des partenaires internationaux et le gouvernement béninois, cet appui vise à renforcer les capacités opérationnelles de l’association. Si ce soutien promet d’améliorer la productivité agricole et les revenus des exploitations familiales, il reste à évaluer son impact concret sur le développement durable du Borgou. Ulrich DADO TOSSOU Renforcer les moyens d’action des acteurs locaux, c’est garantir un avenir plus prometteur pour l’agriculture dans le Borgou. C’est dans cet esprit que l’Association pour le développement des communes du Borgou (Adecob) a bénéficié, le lundi 30 septembre 2024, d’un important lot de matériel roulant et d’équipements informatiques dans le cadre du Projet d’Appui au Développement des Investissements agricoles productifs (Padiap). Ce soutien, financé par l’Agence française de développement (Afd), l’Union européenne (Ue) et le gouvernement béninois, représente un investissement stratégique pour améliorer la productivité agricole et les revenus des exploitations familiales dans les communes de N’Dali, Nikki, Pèrèrè, Parakou et Tchaourou. La dotation inclut six motos, un véhicule pick-up, ainsi que des équipements informatiques tels que des ordinateurs, des imprimantes, des disques durs et des vidéoprojecteurs, le tout évalué à 41 954 000 Fcfa. Cette remise de matériel marque un tournant pour l’Adecob, en améliorant la mobilité des agents sur le terrain et en facilitant la collecte et l’analyse de données agricoles. Pour Tidjani Bani Chabi, président de l’Adecob, ces équipements permettront d’optimiser les interventions auprès des communautés agricoles ciblées, augmentant ainsi l’efficacité des actions menées dans le cadre du Padiap. Grâce à ces nouveaux outils, les points focaux, facilitateurs communaux et superviseurs pourront intervenir plus rapidement et de manière plus proactive auprès des exploitants agricoles. Le suivi de proximité des producteurs sera amélioré, favorisant l’adoption de pratiques agricoles innovantes et durables, indispensables à l’augmentation des rendements. L’apport d’équipements informatiques permet à l’Adecob de franchir une étape importante dans la modernisation de la gestion des données agricoles. La collecte et l’analyse d’informations précises sur les pratiques et besoins des exploitants deviendront plus rigoureuses, facilitant ainsi la prise de décisions éclairées. La centralisation des données permettra d’évaluer avec plus de précision l’impact des interventions et de mieux orienter les actions futures. De plus, ces équipements favoriseront l’organisation de formations plus interactives et pédagogiques, grâce à l’utilisation de supports multimédias. Cela renforcera les capacités techniques des producteurs en matière de gestion durable des ressources agricoles et d’amélioration des rendements. Malgré ces avancées, l’impact réel de cet apport dépendra fortement de l’usage qui en sera fait. Bertin Tamegnon, coordinateur du Padiap, a rappelé lors de la cérémonie de remise l’importance d’une gestion responsable de ce matériel. « Je ne voudrais pas qu’avec le véhicule ou les motos, on fasse des courses personnelles ou qu’on oublie la raison de notre présence ici », a-t-il averti. Une telle déclaration souligne la nécessité d’une rigueur dans l’utilisation de ces ressources pour garantir l’atteinte des objectifs du projet. Dans un contexte où les moyens sont limités, il est primordial que ces équipements soient utilisés exclusivement pour les interventions liées au développement agricole, afin d’optimiser leur efficacité et de maximiser les bénéfices pour les producteurs. Le Padiap, lancé en décembre 2023 à Parakou, a pour objectif d’améliorer de manière durable la productivité des filières agricoles dans les communes du pôle 4. Ce renforcement des capacités opérationnelles de l’Adecob contribuera sans aucun doute à la réalisation de ces ambitions, notamment en permettant un accompagnement plus efficace des agriculteurs familiaux. En renforçant la mobilité des agents et la gestion des données, cette dotation devrait permettre d’accroître les rendements agricoles et, par ricochet, les revenus des producteurs. Cependant, pour garantir un impact durable, il sera crucial que les agents sur le terrain fassent preuve de responsabilité dans l’usage des équipements et que l’Adecob poursuive ses efforts de formation et d’accompagnement technique. Le soutien matériel offert à l’Adecob représente bien plus qu’une simple amélioration logistique. Il s’agit d’un levier stratégique pour renforcer l’efficacité des interventions dans le Borgou et contribuer au développement durable des filières agricoles locales. Toutefois, la réussite de cette initiative repose sur une gestion rigoureuse des ressources et un engagement collectif à maximiser leur utilisation au service des communautés agricoles. Source : Quotidien Daabaaru, Octobre 2024.

Agriculture

PROGRAMME RÉGIONAL D’INTÉGRATION DES MARCHÉS AGRICOLES: 12 000 agriculteurs formés pour une agriculture durable

Dans le cadre du Programme régional d’intégration des Marchés Agricoles (Prima), le Bénin intensifie ses efforts pour promouvoir une agriculture durable et résiliente face aux changements climatiques. À travers la formation de 12 000 agriculteurs et agricultrices puis la mise en place de Champs Écoles Paysans (Cep), le pays s’engage à améliorer la productivité tout en préservant l’environnement. Cette initiative ambitieuse vise à renforcer la sécurité alimentaire et à dynamiser les filières agricoles clés. Ulrich DADO TOSSOU Face aux défis grandissants des changements climatiques, le Bénin mise sur l’innovation agricole pour garantir sa sécurité alimentaire. Dans le cadre du Programme Régional d’Intégration des Marchés Agricoles (Prima), le pays s’engage dans une démarche ambitieuse visant à promouvoir une agriculture durable et résiliente. Selon Btechnews, ce programme, à travers sa sous-composante 2.1, prévoit la formation de 12 000 agriculteurs et agricultrices grâce à la mise en place de 480 Champs Écoles Paysans (Cep). L’objectif est d’amener 80% des participants à adopter des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement, afin d’accroître la production et la productivité de 30%. Des actions concrètes dès 2024 Pour l’année 2024, le Prima-Bénin a intégré la création de 80 Cep dans son Plan de Travail et Budget Annuel (Ptba), lesquels seront axés sur la diffusion de pratiques agricoles durables et climato-résilientes. D’après la même source, ces Cep couvrent dix filières majeures, telles que le maïs, le riz, l’anacarde, le manioc, et les cultures maraîchères. Situées dans les Pôles de Développement Agricole (Pda) 1, 4, et 5, ces filières jouent un rôle essentiel dans le renforcement de la sécurité alimentaire du pays. Afin d’assurer une mise en œuvre efficace, Prima-Bénin s’appuie sur une approche collaborative impliquant des partenaires stratégiques tels que la Plateforme Nationale des Organisations Paysannes et de Producteurs Agricoles (Pnoppa-Bénin). La Fédération Nationale des Producteurs d’Anacardes du Bénin (Fenapab) joue notamment un rôle clé dans l’accompagnement des producteurs d’anacarde, une filière prioritaire pour le programme. Mise en place de huit Champs Écoles Paysans dédiés à l’anacarde En 2024, huit Cep spécifiquement dédiés à la filière anacarde sont en cours de création dans les communes de Glazoué et de Djougou, avec quatre Cep dans chacune de ces localités. En mai 2024, deux facilitateurs et un point focal ont été formés par trois maîtres formateurs pour superviser et animer ces Cep. Leur mission principale est de promouvoir des pratiques agro-forestières sur une superficie d’au moins 56 hectares, dans le but d’augmenter durablement les rendements et les revenus des producteurs. Pour accompagner cette initiative, deux conseillers agricoles ont été désignés, chacun étant responsable de quatre villages. Ensemble, ils encadrent un total de 200 producteurs d’anacarde, avec une attention particulière portée à l’inclusion des femmes, des jeunes et des personnes handicapées, qui représentent 40% des bénéficiaires. Des résultats déjà prometteurs Après seulement trois mois de mise en œuvre, les progrès sont déjà visibles sur le terrain. Les actions concrètes réalisées incluent la constitution des Unités de Conseil Agricole (Uca) ou Groupes de Contact (GC), avec chaque unité comptant 25 bénéficiaires, dont une grande part de femmes et de jeunes. La création des huit Cep, qui servent de plateformes d’apprentissage pour diffuser des techniques agricoles durables, est également une réussite. L’animation régulière des Cep permet un suivi personnalisé des agriculteurs dans l’application des pratiques enseignées, tandis que l’élaboration de référentiels technico-économiques fournit des lignes directrices claires pour chaque filière. De plus, l’identification de planteurs de fruitiers sur au moins 0,5 hectare encourage la mise en œuvre des pratiques agro-forestières, avec une forte attention portée à l’inclusion des femmes et des jeunes. Les facilitateurs encouragent fortement l’adoption de ces pratiques agro-forestières, ce qui contribue non seulement à améliorer la résilience climatique, mais aussi à augmenter les revenus des producteurs sur le long terme. Un engagement pour l’avenir Le programme Prima-Bénin, à travers ses Champs Écoles Paysans et son réseau de partenaires, joue un rôle central dans la transformation agricole du pays. L’initiative contribue non seulement à renforcer les capacités des agriculteurs locaux, mais aussi à promouvoir des pratiques agricoles innovantes et respectueuses de l’environnement. En mettant l’accent sur la durabilité et la résilience, ce programme vise à garantir la sécurité alimentaire et à promouvoir un développement agricole durable, indispensable dans un contexte de changements climatiques. En somme, le Prima-Bénin, par la mise en place de Cep et l’accompagnement des producteurs, œuvre pour une agriculture plus performante et respectueuse de l’environnement. Grâce à l’adoption de pratiques climato-résilientes, cette initiative contribue à renforcer la productivité agricole tout en préservant les ressources naturelles, assurant ainsi un avenir plus durable pour les générations futures.

Agriculture, Recherches et innovations agricoles

RENTRÉE UNIVERSITAIRE 2024-2025 AU BÉNIN: L’Una ouvre les inscriptions en Master professionnel jusqu’au 25 septembre

L’Université Nationale d’Agriculture (Una) du Bénin ouvre son registre d’inscriptions pour les étudiants souhaitant poursuivre un Master en agriculture. Pour la première année, les filières proposées sont l’aquaculture et le management des ressources halieutiques. Les candidats sont donc invités à soumettre leur dossier avant le 25 septembre 2024 à 16h00. Il faut noter que les dépôts peuvent se faire au secrétariat administratif du rectorat à Porto-Novo ou à l’École d’Aquaculture à Adjohoun, du lundi au vendredi entre 8h et 16h. Les documents peuvent également être envoyés par voie électronique. Mouleykatou SOULEYMANE Source: Agri Impact

Agriculture

TOGO/CHANGEMENT CLIMATIQUE ET GENRE: Atj2e et Fedia outillent les journalistes

Dans la lutte contre le changement climatique en Afrique, l’implication des femmes, en particulier celles vivant sur le littoral, est essentielle. C’est pour éveiller la sensibilité de ces femmes sur le changement climatique que le mercredi 11 septembre 2024, l’Association togolaise des journalistes engagés sur l’environnement (Atj2e) et Familles engagées pour le développement inclusif en Afrique (Fedia) ont organisé un atelier de formation à Lomé pour outiller les professionnels des médias sur ces enjeux. Ceci leur permettra de mieux traiter les informations sur le changement climatique en lien avec la vulnérabilité des femmes. Mouleykatou SOULEYMANE Les femmes sont particulièrement vulnérables au changement climatique en Afrique. Selon certains rapports des Nations-Unies : « Les femmes ont 14 fois plus de risques de mourir lors des catastrophes climatiques que les hommes ». Leur dépendance aux ressources naturelles accentue cette vulnérabilité. Cependant, les reportages sur cette « injustice climatique » sont insuffisants pour une large prise de conscience. C’est que Atj2e et Fedia tentent de corriger en organisant cet atelier de formation au profit des professionnels des médias du Togo. D’après les informations rapportées par le média Togo daily news, l’objectif de la formation est de renforcer les compétences des femmes et hommes des médias sur l’impact du changement climatique sur les femmes, et de les outiller afin de mieux documenter les initiatives de ces dernières. Sandro Agbeli, Chef de projet à Fedia, a déclaré, à l’ouverture de l’atelier, que « C’est une fierté énorme de voir la présence des journalistes qui ont suivi cet atelier de formation sur les questions de l’environnement parce que nous savons que c’est une question qui est d’actualité et si on n’agit pas très vite, on risque de ne pas laisser un monde meilleur à nos enfants dans l’avenir ». Les discussions, lors de cet atelier de formation, ont essentiellement porté sur les défis rencontrés par les femmes dans les zones rurales et côtières, ainsi que les stratégies d’adaptation. Christelle Koffi Akakpo, agricultrice et présidente des Jeunes agriculteurs de la région Maritime, a souligné que « Nous avons plusieurs défis : la sécurité alimentaire, les inégalités genres auxquelles nous faisons face, les questions foncières auxquelles nous faisons face parce que la femme d’ores et déjà n’a pas accès à la terre. Vous savez que les politiques font leur part, mais nous demeurons toujours très en retard par rapport aux réalisations pour soulager le quotidien de la femme rurale ». Avant d’ajouter que « Malgré les difficultés, nous nous concertons par rapport aux actions comme les caisses d’épargnes qui nous appuient dans nos communautés et qui constituent un soulagement pour les femmes », propos rapportés par le même média. Parlant des actions de Fedia sur la question, Sandro Agbeli a confié que « Fedia intervient sur plusieurs thématiques. Il y a la santé, le développement des enfants et des femmes. Il y a également l’environnement et nous sommes là aujourd’hui sur l’environnement. Fedia s’est engagée depuis plusieurs années à soutenir les femmes sur le terrain […] pour les accompagner à adopter les nouvelles pratiques qui leur permettront de ne pas trop déroder notre écosystème ». Enfin, le président de l’Atj2e a insisté sur l’urgence de faire évoluer les récits concernant le changement climatique.  « Nous sommes dans une urgence. La planète est en train de subir véritablement les actions anthropiques et aujourd’hui le journalisme a encore du chemin à faire. C’est de notre devoir d’inciter nos confrères et consœurs à être beaucoup plus engagés dans nos productions dans notre traitement d’informations sur l’aspect climatique en général et la gent féminine en particulier », a-t-il laissé entendre. Il faut signaler que les activités de cet atelier de formation se sont terminées avec l’espoir d’un meilleur traitement de l’information tenant compte de l’aspect genre dans la lutte climatique.

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