Daabaaru Agri

Agriculture

Agriculture, Environnement, Recherches et innovations agricoles

ACTIONS CLIMATIQUES EN AFRIQUE: Award offre 300 bourses aux femmes spécialistes en changement climatique

« Promouvoir le leadership des femmes à l’égard de l’action climatique », c’est la nouvelle bourse lancée par l’African women in agricultural research and Development (Award). La bourse est ouverte jusqu’au 10 septembre 2024 et s’inscrit dans le cadre du programme Climate adaptation and resilience (Clare). Un programme-cadre qui a pour but, de permettre une action durable et socialement inclusive, pour renforcer la résilience face au changement climatique et aux risques naturels. Mouleykatou SOULEYMANE Au total 300 bourses sont prévues pour les femmes spécialistes du changement climatique dans six pays de l’Afrique. A savoir le Bénin, le Cameroun, le Ghana, le Kenya, le Malawi et le Sénégal. Ces pays sont choisis à dessein car ils dépendent fortement de l’agriculture à petite échelle et sont particulièrement touchés par le changement climatique. À propos de la bourse La bourse d’accélération du leadership des femmes africaines dans l’action climatique a pour objectif d’augmenter le nombre de femmes africaines à la tête de l’action contre le changement climatique et de catalyser la production de solutions climatiques qui fonctionnent pour les femmes petites exploitantes. Grâce à cette bourse, Award entend contribuer à promouvoir des moyens de subsistance ruraux équitables en augmentant le nombre de femmes leaders dans le domaine du changement climatique, qui produisent des innovations qui répondent aux divers besoins des petits exploitants dans les systèmes agroalimentaires africains. La bourse encouragera la production et le transfert de connaissances spécifiques au contexte sur les technologies d’adaptation au climat à différentes parties prenantes notamment les petits exploitants, les agents de vulgarisation et les décideurs politiques. Contenu de la bourse Il y a le Fellowship qui est un programme mixte (interventions virtuelles et en face à face), non résidentiel, qui sera dispensé sur une période de deux ans et déroulera plusieurs activités. Au menu, notamment, des formations virtuelles et en présentiel, notamment en leadership, en négociation et en mentorat intergénérationnel sont prévues. Un cours sur l’intégration du genre dans les interventions liées au changement climatique sera également dispensé. Des coachings de groupe et individuel, des programme d’encadrement, des séances d’apprentissage régulières entre pairs, des masterclasses seront également organisés ainsi que des événements de modélisation dans les pays. Il faut noter que la date limite pour postuler à cette bourse est fixée au 10 septembre 2024. Le lien pour en savoir plus sur cette bourse et postuler est disponible sur le site d’Award.

Agriculture, Recherches et innovations agricoles

MECANISATION AGRICOLE AU BENIN: Le parc de la Sonama s’agrandit avec 2 900 kits d’équipements agricoles

Le rendez-vous hebdomadaire du conseil des ministres du mercredi 17 juillet 2024 a révélé un investissement de vingt-un (21) Milliards de Fcfa du budget national pour l’agrandissement du parc de la Société nationale de la mécanisation agricole (Sonama Sa.). Ainsi, il a été annoncé l’acquisition de 2 900 kits d’équipements agricoles au titre de l’année 2024 pour le compte de la Sonama Sa. Les kits sont composés notamment de tracteurs et motoculteurs, de remorques, semoirs conventionnels, outils de préparation du sol et d’installation de cultures, de semoirs semis directs et d’autres types d’équipements agricoles. Malik SOULEMANE Le volet de la mécanisation agricole a permis de déployer plusieurs milliers de kits tracteurs et motoculteurs avec des résultats encourageants selon le relevé du conseil des ministres. Le gouvernement entend encore faire davantage pour l’amélioration des performances de l’agriculture béninoise avec en perspective de meilleurs rendements. C’est d’ailleurs dans ce cadre que « le Gouvernement a mis en place en 2021, le Programme national de développement de la mécanisation agricole, le Programme national de développement de l’irrigation et créé la Sonama Sa » a indiqué le compte rendu du conseil des ministres. Dans la mise en œuvre de cette politique, 21 Milliards de Fcfa sont investis par l’Etat béninois pour davantage répondre aux besoins exprimés par les producteurs bénéficiaires, combler les attentes pour les grandes plantations et maintenir l’engouement pour les nouvelles filières promues par le gouvernement. C’est qu’il convient de retenir de cette communication. « Tenant compte des besoins exprimés par les producteurs bénéficiaires, des attentes pour les grandes plantations sans oublier l’engouement pour les nouvelles filières promues par le Gouvernement, il s’est avéré important de compléter le parc de la Sonama Sa par l’acquisition de 2 900 kits d’équipements agricoles au titre de l’année 2024 », a précisé le compte rendu. En effet, ces kits sont composés de divers matériels agricoles notamment de « tracteurs et motoculteurs, de remorques, de semoirs conventionnels, outils de préparation du sol et d’installation de cultures, de semoirs semis directs. » a indiqué le compte rendu. Cette même communication a annoncé que d’autres équipements sont à venir. « Seront également acquis, des équipements complémentaires nécessaires pour l’essouchage, des broyeurs forestiers et de végétaux, des outils agricoles attelés, des matériels de désherbage, des planteuses d’ananas, des chargeurs frontaux, de petits outillages, des pièces détachées ainsi que divers autres équipements pour la production animale, halieutique et post-récolte», a détaillé le même compte rendu du conseil des ministres de ce 17 juillet 2024. Avec tous ces équipements pour un lourd investissement du budget national, il est clair que le gouvernement mettra tout en œuvre pour l’atteinte des objectifs. Néanmoins pour réduire des inégalités liées à l’accès de ces équipements et l’impact environnemental de la mécanisation, d’autres mesures doivent forcément accompagner les efforts du gouvernement.

Agriculture, Agrobusiness

POUR  RENFORCER LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE: Le Burkina Faso quintuple le capital de la Sonagess

Dans un effort significatif pour renforcer la sécurité alimentaire et soutenir les producteurs locaux, le gouvernement burkinabé a approuvé l’augmentation du capital social de la Société nationale de gestion du stock de sécurité alimentaire (Sonagess) à 1 milliard de Fcfa, soit 1,6 million de dollars. Cette décision, annoncée lors du Conseil des ministres du 3 juillet, multiplie par cinq le capital initial de la Sonagess, qui était de 329 250 dollars. Ulrich DADO TOSSOU Créée en 1994, la Sonagess joue un rôle crucial dans la gestion du stock national de sécurité alimentaire (Sns). Ce stock comprend principalement le mil, le maïs et le sorgho, des céréales essentielles aux habitudes alimentaires locales. En plus de cette mission, la Sonagess est responsable de la gestion du stock d’intervention (Si), du Stock commercial de régulation (Scr), des Aides alimentaires (Aa), et de l’approvisionnement des zones déficitaires. Elle assure également la collecte, le traitement et la diffusion des informations sur les marchés des produits agricoles.  Selon le rapport Ecofin du 4 juillet 2024, cette initiative du gouvernement burkinabé intervient dans un contexte de crise alimentaire où plus de 2,5 millions de Burkinabés, représentant 11 % de la population, sont confrontés à une insécurité alimentaire sévère. Selon les projections du Cadre harmonisé, plus de 260 000 personnes vivent une situation d’insécurité alimentaire d’« urgence ». L’augmentation du capital de la Sonagess est une mesure stratégique pour renforcer la résilience du pays face aux défis de la sécurité alimentaire. Le gouvernement espère ainsi améliorer l’accès des producteurs aux marchés et garantir un approvisionnement alimentaire stable et suffisant pour les populations les plus vulnérables. Cette décision marque une étape importante dans la lutte contre l’insécurité alimentaire et témoigne de l’engagement du gouvernement à soutenir les secteurs agricoles et alimentaires en période de crise.

Agriculture, Environnement

CONSÉQUENCES DE LA CULTURE INTENSIVE DU COTON SUR LA DÉSERTIFICATION DANS L’ALIBORI: Nécessité d’adopter des pratiques agroécologiques

La culture  du coton, pilier de l’économie béninoise, génère des revenus essentiels pour de nombreuses familles rurales. Cependant, cette réussite se paie au prix fort, avec des conséquences écologiques et sociales alarmantes particulièrement dans le département de l’Alibori, bassin cotonnier. La déforestation, la dégradation des sols et la désertification menacent non seulement l’environnement, mais aussi la sécurité alimentaire et la stabilité socioéconomique. Face à cette situation, plusieurs solutions durables sont proposées et mises en place pour préserver cette richesse nationale tout en protégeant les ressources naturelles essentielles. Ulrich DADO TOSSOU Le Bénin, avec sa production de plus de 765 000 tonnes de coton en 2020 et 587 000 tonnes en 2023, se positionne comme le plus grand producteur de coton d’Afrique. Ce succès économique a toutefois un revers environnemental préoccupant, particulièrement dans la région de l’Alibori. Cette agriculture serait un moteur de la désertification notamment dans certaines communes de l’Alibori. La recherche incessante de nouvelles terres agricoles pousserait les producteurs à défricher des forêts, menant à une déforestation accélérée. La désertification, définie comme la dégradation des terres dans les zones arides et semi-arides, est exacerbée par la surexploitation des sols, l’absence de jachère, et l’épuisement des nappes phréatiques. Les conséquences de cette désertification sont alarmantes. «J’ai constaté un changement au niveau de la fertilité des sols depuis que je cultive le coton. Chaque année les sols deviennent moins fertiles surtout lorsqu’on a commencé par utiliser la charrue a disque pour le labour.», a fait constater Djoude Alou, trésorier général de l’Ucom Kandi et producteur de coton. De plus « Il n’y a plus assez d’arbres pour contenir les vents violents ce qui fait tomber les cultures mises en place. », a-t-il enchaîné. La désertification entraîne également des irrégularités des pluies «Créant ainsi des poches de sécheresse, qui impactent négativement la production cotonnière dans la région de l’Alibori. », selon Djoude Alou. A cela s’ajoute la perte de la biodiversité rendant les sols de moins en moins résilients. L’insécurité alimentaire augmentant. A cet effet le Docteur Armel Kouglenou, agro-sociologue, déclare que  les espèces locales, cruciales pour la subsistance des habitants, disparaissent, aggravant la pauvreté et déstabilisant l’équilibre socioéconomique. Par ailleurs, la culture intensive du coton, bien qu’elle soit une source majeure de revenus pour plus de 50% de la population béninoise et qu’elle génère plus de 40% des emplois en milieu rural, présente des défis écologiques de taille. Dr Kouglenou pense que l’utilisation massive d’engrais chimiques pour maintenir des rendements élevés contribue à la pollution des sols et des nappes phréatiques, qui sont essentielles pour l’approvisionnement en eau potable. Les substances chimiques non absorbées par les plantes sont souvent lessivées par les pluies, polluant ainsi les cours d’eau et appauvrissant les sols. Pour contrer ces effets néfastes, des pratiques agro-écologiques durables doivent être adoptées. La technique du Zaï, qui consiste à semer dans des trous enrichis de matières organiques, peut aider à restaurer les sols dégradés et à optimiser l’utilisation de l’eau de pluie. Le reboisement et le boisement sont également essentiels pour prévenir l’érosion des sols, améliorer leur fertilité et restaurer les écosystèmes. Il est aussi crucial que les producteurs de coton utilisent rationnellement les engrais chimiques, qu’ils pratiquent la jachère avec les plantes améliorantes et qu’ils intègrent la fertilisation organique et minérale dans leurs pratiques. La combinaison de la gestion des terres et des eaux est nécessaire pour protéger les sols contre l’érosion et la salinisation. De même le gouvernement béninois n’est pas resté indifférent face à cette situation. En 2017 le gouvernement a mis en  en place le projet Transition agroécologiques dans les zones cotonnières  (Tazco). Ainsi, ce dernier a pour objectif d’améliorer la fertilité des sols avec comme finalité de sécuriser le niveau de vie des agriculteurs du coton sur le long terme. Bien que la production cotonnière soit une pierre angulaire de l’économie béninoise, il est impératif de trouver un équilibre entre développement économique et préservation de l’environnement. La mise en œuvre de pratiques agroécologiques durables peut aider à assurer un avenir plus résilient pour la région de l’Alibori et ses habitants.

Agriculture

MÉCANISATION AGRICOLE POUR LES MOINS FORTUNÉS DANS LE BORGOU: Les Cuma, une solution éprouvée sur le terrain

Pour une mécanisation agricole disponible et accessible aux petits et moyens producteurs dont les revenus sont souvent faibles, se mettre en coopératives pourrait aider chacun à y accéder. Ceci pour booster et moderniser la production agricole du pays. Pour répondre à cette problématique, les Coopératives d’utilisation de matériel agricole (Cuma) ont vu le jour dans le Borgou. On compte à ce jour 30 Cuma dans ce département et 159 à travers l’ensemble du pays. Elles ont pour faîtière départementale, l’Ud-Cuma dans le Borgou. Depuis leur création, les Cuma ont fait leurs preuves à travers les défis surmontés et les résultats satisfaisants obtenus. Les acteurs de ces Cuma nous parlent ici de leur fonctionnement et de leurs défis. Malik SOULEMANE La Cuma, c’est le résultat de la volonté d’un certain nombre d’agriculteurs qui décident de mécaniser leurs exploitations. Ce sont des agriculteurs qui se connaissent, qui se font mutuellement confiance et qui décident de mutualiser leurs moyens en achetant ensemble un matériel ou des matériels agricole(s) dont ils ont besoin et qu’ils utiliseront sur leurs exploitations. Cela veut dire que si un seul agriculteur n’a pas les moyens pour s’acheter à lui seul un matériel agricole, à plusieurs c’est possible, il peut s’associer à d’autres agriculteurs de son village/localité qui ont besoin du même matériel pour un achat collectif. Le cadre juridique dans lequel s’exerce les activités de ces agriculteurs qui décident de se mettre ensemble, et le statut approprié sont donc les Cuma. Ainsi, la Cuma vient répondre à un besoin donné, c’est une solution à un problème commun. « Si des agriculteurs ont de problème de labour, ils peuvent investir ensemble dans l’achat d’un tracteur par exemple pour labourer ensuite leurs champs. S’ils ont des problèmes pour les récoltes, ils peuvent décider de créer une Cuma en achetant ensemble une moissonneuse ; des transformatrices de soja peuvent décider de créer une Cuma en achetant ensemble un moulin pour leur activité de transformation. », a renchéri Abraham Gandé Guéré, Coordonnateur de l’Union départementale des Cuma (Ud-Cuma) du Borgou. On peut dire que la Cuma est en sorte un outil de travail au service des adhérents pour développer leurs activités. Une Cuma, c’est une coopérative avant tout, donc elle fonctionne selon les principes coopératifs universels. « Cette organisation collective est régulée par les statuts coopératifs, qui définissent un socle de règles communes. En conséquence, chaque groupe en Cuma décide de ses règles de facturation, de gestion des plannings et les écrits dans le règlement intérieur. Il y a des organes de gestion élus par les membres. Les Cuma du Borgou ont une faîtière départementale qui est l’Ud-Cuma et qui les accompagne dans la gestion, et dans bien d’autres appuis. », a renseigné Abraham Gandé Guéré. Le président de la Cuma ‘’Wanrou Sourou’’ de Sokka, commune de Sinendé se réjouit du bon fonctionnement de leur Cuma. « Nous tenons de très bonnes relations au sein de la Cuma et nous tenons fréquemment des réunions. Tous les membres sont très proches de par leurs habitats. Les responsables de l’Ud-Cuma nous encouragent toujours dans ce sens et ils conduisent souvent vers nous des délégations de nos pairs producteurs qui viennent du Togo, Mali, Burkina Faso et Niger » a témoigné Boukari Idrissou Issa Touré, président Cuma ‘’Wanrou Sourou’’. Cependant, certaines Cuma n’arrivent pas à tenir régulièrement des réunions pour discuter des problèmes auxquels elles font face. « Au sein de notre Cuma Nonganèra de Gnanhoun, nous n’arrivons pas à tenir régulièrement des réunions pour discuter. Aussi, la marque de tracteur que nous avons tombe en panne souvent et ça consomme assez de carburant » s’est plaint le président Cuma, Séro Gounou. Mais il faut signaler que c’est une nouvelle Cuma créée en janvier 2024 et c’est leur première campagne agricole. Par ailleurs, les Cuma sont confrontées à plusieurs défis. « La mécanisation n’est qu’un facteur de production parmi tant d’autres et les Cuma sont confrontées à des défis parmi lesquels on peut citer : faible maîtrise de la mécanisation par les usagers ; difficultés d’accès aux pièces de rechange en raison de leur coût élevé ou de leur indisponibilité sur place ; insuffisance de mécaniciens compétents ; difficultés d’accès au financement (crédits inadaptés) ; difficultés de commercialisation des produits ; dessouchage des terrains ; effets néfastes de changement climatique ; insuffisance de partenaires techniques et financiers ; insuffisance de personnel d’encadrement sur le territoire » a poursuivi Abraham Gandé Guéré. De même, certains producteurs ont des difficultés à se constituer en Cuma. C’est le cas de Pierre Sarè Bagoudou à N’dali, « J’ai ouvert un compte avec mes frères pour constituer une Cuma, mais quand le moment est venu de cotiser l’argent à verser pour avoir le tracteur, ils se sont désistés. Seul, je n’ai pas pu mobiliser le montant qu’il faut et depuis lors, je n’ai pas trouvé d’autres à qui m’associer. » Pour atténuer ces difficultés, Abraham Gandé Guéré propose de : promouvoir une mécanisation compatible avec le maintien d’une agriculture familiale garante d’un milieu rural vivant ; accompagner et promouvoir le modèle Cuma pour le développement des territoires ; créer des conditions favorables d’acquisition de matériels agricoles pour des petits producteurs qui veulent se mettre en Cuma. En définitive, les Cuma doivent être accompagnées par les politiques publiques pour une mécanisation agricole pour tous.

Agriculture

LANCEMENT DU PROACT: Un projet pour booster l’agropastoralisme au Sénégal et en Guinée

Le 30 juin dernier à Labé, en Guinée, Mamadou Malal Baldé a annoncé le lancement du Projet de développement économique de la filière agropastorale et gouvernance commune des territoires (Proact). Financé par l’Agence française de développement (Afd) à hauteur de 2,1 millions d’euros, ce projet de trois ans vise à améliorer les conditions de vie des populations agropastorales au Sénégal et en Guinée en augmentant la productivité du cheptel et en valorisant les produits de la filière. Ulrich DADO TOSSOU Le pastoralisme joue un rôle crucial en Afrique de l’Ouest, représentant 60 % de l’offre de viande et de produits laitiers. Le Sénégal et la Guinée sont des leaders dans ce secteur. Le projet  Proact vient alors renforcer le secteur agropastoral dans ces deux pays. D’un coût total de 2,1 millions d’euros soit environ 2,3 millions de dollars, le Proact est financé par l’Agence française de développement (Afd) et sera mis en œuvre sur une période de trois ans. Les régions de Kédougou au Sénégal et de Labé et Kankan en Guinée sont les zones ciblées pour ce projet. L’ambition principale de ce projet est d’améliorer les conditions de vie des populations agropastorales. Pour cela, le projet se concentrera sur l’augmentation de la productivité du cheptel et sur l’appui à la valorisation des produits de la filière. Près de 300 000 personnes travaillant dans l’élevage de bétail et les chaînes de valeurs connexes devraient bénéficier de ce projet. Concrètement, le Proact prévoit plusieurs infrastructures et initiatives dans les régions ciblées dont l’Installation de 3 points d’eau pour l’abreuvement du bétail. La construction de 5 infrastructures marchandes pour faciliter les échanges. La mise en place de 3 parcs de vaccination pour le bétail. L’établissement de 5 points de collecte de lait et d’une mini laiterie. De plus, des séances de formation sur les bonnes pratiques d’élevage seront organisées pour les bénéficiaires afin d’assurer une meilleure gestion et productivité des troupeaux. Les liens entre le Sénégal et la Guinée sont nombreux et complémentaires, particulièrement dans le secteur agropastoral. En période de saison sèche, les pasteurs sénégalais migrent vers la Guinée en raison de la diminution des pâturages et de l’accès limité à l’eau. Parallèlement, les éleveurs guinéens se rendent au Sénégal pour vendre leur bétail à des prix plus avantageux. En effet, cette collaboration transfrontalière est essentielle pour maximiser les avantages du Proact et renforcer le développement économique des communautés agropastorales des deux pays. Le Projet de développement économique de la filière agropastorale et gouvernance commune des territoires au Sénégal et en Guinée (Proact) représente une initiative prometteuse pour améliorer la productivité et les conditions de vie des populations agropastorales. Avec des investissements significatifs dans les infrastructures et la formation, ce projet pourrait transformer le secteur et bénéficier à des centaines de milliers de personnes dans les deux pays.

Agriculture, Agrobusiness, Nutrition et Santé

RAPPEL DE LOTS D’ANANAS BÉNINOIS DE LA VENTE EN France : « Le Bénin n’avait jamais connu un cas de rappel … » clame Adam Sounon Kondé

Le rappel d’un lot d’ananas béninois du marché français suscite de nombreuses réactions dans le pays. Dans la foulée, le vendredi 28 juin 2024, le Directeur général (Dg) de l’Agence béninoise de sécurité sanitaire des aliments (Abssa), clé du marché des aliments, Sètondji Epiphane Hossou, est suspendu de ses fonctions pour faute grave et un intérimaire, Towanou Conrad Kanmadozo, nommé. Pour mieux comprendre cette actualité, nous avons interviewé Dr Adam Sounon Kondé, ancien Dg de l’Abssa, qui nous a éclairés sur la situation. Malik SOULEMANE L’Agence béninoise de sécurité sanitaire des aliments (Abssa) est sous les feux de l’actualité à la suite du rappel de lot d’ananas béninois en France. En cause, « la concentration au-delà des limites autorisées de résidus de pesticides », explique la fiche de rappel citée par Rappel Conso. Cette même source rapporte deux fiches de rappel différentes qui concernent toutes les deux des ananas originaires du Bénin et vendus en vrac dans le pays de France. Il s’agit de l’ananas de marque Topexo et de l’ananas pain de sucre sans marque. Le premier est rappelé en raison d’une « concentration au-delà des limites autorisées de résidus de pesticides » et le second en raison de la présence de « contaminants chimiques ». Selon la même source, la date de fin de rappel, c’est-à-dire le délai pour retirer les produits, de l’ananas Topexo serait fixée au 30 juin 2024 et pour l’ananas sans marque le 5 juillet 2024. Comme une trainée de poudre, cette information a été abondamment relayée par des quotidiens béninois. Dans la foulée le ministre en charge de l’Agriculture, Gaston Dossouhoui, dans une décision en date du 28 juin 2024 a suspendu le Dg Sètondji Epiphane Hossou pour faute grave sans autre précision et a nommé dans la même journée un intérimaire en la personne de Towanou Conrad Kanmadozo. Aucune ligne de ces deux documents n’a fait de lien entre cette actualité et les décisions du ministre. Par ailleurs, le Député de l’opposition Eric Houndété aurait déposé une série de 12 questions à l’adresse du gouvernement en lien avec cette actualité, nous renseigne Inf’au Zénith. A quoi peut-on s’attendre pour la suite des exportations de l’ananas béninois sur le marché européen ? « Le Bénin n’a jamais connu un cas de rappel de produits. Mais il recevait des alertes à la suite des contrôles de routine en France. », a clamé Dr Adam Sounon Kondé, ancien Dg de l’Abssa sous le défunt régime joint au téléphone. On peut alors comprendre pourquoi ce rappel qui est une première pour le Bénin qui connait ces dernières années de profondes réformes dans le secteur agricole suscite tant de réactions et ne saurait laisser indifférents les tenants et les aboutissants de ces réformes. « Pour pouvoir nous conformer aux alertes qu’on recevait, on a acquis un chromatogramme à haute résolution d’une valeur de 300 millions qui permettait de tester les résidus de pesticides dans les aliments. » a poursuivi l’ancien Dg. Selon lui, les cas d’alertes que le Bénin recevait survenaient à cause des difficultés liées au transport du produit. Puisque l’exportation de l’ananas au Bénin se fait par le transport aérien via des cargos qui n’arrivent pas à atterrir à l’aéroport de Cotonou. C’est donc en fonction du délai dont dispose l’exportateur entre la récolte et l’arrivée du cargo qu’il fait le dosage d’ethephon. Quand le délai est court l’exportateur surdoserait le produit et quand le délai est important il respecterait la dose. L’ethephon, de son nom scientifique, acide chloroethyl phosphonic permet de faire jaunir l’ananas. Dr Adam Sounon Kondé a également fait savoir que l’ananas et le miel béninois ont le quitus du marché européen. Il faut signaler au passage que l’Abssa fait partie des rares structures du ministère de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche qui résistent encore aux tempêtes des réformes et de liquidations.

Agriculture

UTILISATION DE MATERIELS AGRICOLES AU NORD BÉNIN: Plusieurs défis restent encore à relever

Pour moderniser son agriculture et booster sa production, le Bénin s’est engagé dans la mécanisation agricole depuis les années 1980. D’abord avec l’essor de la traction animale grâce à la Coopérative béninoise de matériel agricole (Cobémag) et le centre de promotion de la culture attelée (Cpca) de Boko dans la commune de N’dali et autres. Ensuite est venue la motorisation agricole avec l’Agence de développement de la mécanisation agricole (Adma), anciennement Ppma (Programme de promotion de la mécanisation agricole), et actuellement Sonama, qui a permis d’introduire au cours des dix dernières années plus de mille (1000) tracteurs de 30, 60 et 80 chevaux (Cv) accompagnés de certains accessoires tels que  des charrues, girobroyeusr, rotavators, semoirs, etc., des motoculteurs, des moissonneuses batteuses et autres équipements provenant essentiellement de la Chine et de l’Inde selon le document de la Stratégie nationale de mécanisation agricole (Snma) 2022-2026. En revanche, les utilisateurs sont confrontés à plusieurs défis sur le terrain au nord Bénin. Malik SOULEMANE Le Bénin est résolument engagé dans la mécanisation de son agriculture. Et pour y réussir le pays s’est doté de plusieurs outils qu’il ne cesse de réformer dans le temps. Ainsi on a connu le Ppma devenu par la suite Adma et aujourd’hui la Sonama (Société nationale de mécanisation agricole). Sous le régime actuel il y a un document qui a été élaboré pour conduire le processus de mécanisation agricole au Bénin. Il s’agit de la Stratégie nationale de mécanisation agricole (Snma) 2022-2026. Malgré cette volonté affichée des politiques publiques de métamorphoser le secteur agricole en le rendant facile, attrayant et hautement productif pour continuer à créer de la richesse dans le pays, plusieurs défis se posent aux acteurs. Parlant de ces défis, pour Abraham Gandé Guéré, Coordonnateur de l’Union départementale des Coopératives d’utilisateurs de matériel agricole (Ud-Cuma) du Borgou, les producteurs sont souvent confrontés aux « Difficultés de disponibilité des pièces de rechange ; insuffisance de compétence pour l’utilisation durable des machines, défaut d’utilisation optimale des matériels, faible pouvoir d’achat des agriculteurs, les bas prix des produits agricoles, difficulté d’accès des agriculteurs aux crédits agricoles et manque de techniciens spécialisés qualifiés. » Ainsi la mécanisation agricole reste encore un luxe pour un bon nombre de producteurs qui rêvent dans leurs coins d’y accéder. C’est le cas par exemple de Dénis Dieudonné, producteur à Maréborou, commune de N’Dali qui dispose d’une exploitation de près de 30 hectares mais ne disposant pas de tracteur à cause de son coût d’acquisition au-delà de ses moyens : « Si on pouvait revoir la première tranche d’acquisition de tracteur à 1 million, je pouvais en avoir » a-t-il suggéré. Loin de lui, à Fo-Sakarou, commune de Sinendé, Zimè Tamou Orou Séko, membre de Cuma qui dispose d’un tracteur de marque Mf de 60 Cv a d’autres défis. Au moment où on l’interviewait le tracteur était en panne en pleine opération de labour dans son exploitation de près de 90 hectares. En effet, l’hydraulique qui soulève le système d’attelage était en panne. Ce qui a bloqué sa journée de travail. « Pour avoir des pièces de rechange, je passe par Cuma ou bien auprès des particuliers qui les vendent à Bembèrèkè et je fais appel à un mécanicien basé à N’dali pour mettre les pièces ou pour d’autres réparations. Les pièces de rechange de la marque Mf sont pour la plupart du temps disponibles mais souvent nous manquons de moyens financiers pour les acheter. », a rapporté Zimè Tamou Orou Séko. C’est donc le lieu pour Dr Julien Boulga, Enseignant-Chercheur chargé de la mécanisation agricole à la Faculté d’agronomie de l’Université de Parakou, de proposer que « Les producteurs qui ont leurs champs dans une même zone devraient se mettre ensemble pour acquérir des matériels agricoles et d’y associer aussi la culture attelée ». Cependant, le Coordonnateur Ud-Cuma du Borgou suggère de « Créer des conditions favorables avec des taux bonifiés pour l’acquisition des matériels ». Face à tous ces défis, on est en droit de dire que la mécanisation agricole a encore du chemin pour répondre aux besoins des acteurs. Le chemin sera long, certes, mais on y arrivera tout en préservant l’environnement, les forêts!

Agriculture

POLITIQUE AGRICOLE DU BÉNIN : Le « Maep » annonce un recrutement spécial de 225 agents contractuels pour 2024

Dans le cadre de la mise en œuvre de la politique agricole, le Ministère de l’agriculture de l’élevage et de la pêche (Maep), a exprimé un besoin de recruter un personnel qualifié. Ce besoin a été exprimé en conseil des ministres de ce mercredi 26 juin 2024. Les spécialistes recherchés sont notamment en production animale, végétale, halieutique et aquacole, en aménagement et équipement rural, en agroéconomie, de médecins vétérinaires, de gestionnaires de projets, de statisticiens, d’informaticiens, etc. Lire ici l’intégralité des détails de ce point relaté par le compte rendu du secrétariat général du gouvernement. Malik SOULEMANE Recrutement spécial de 225 agents contractuels de droit public de l’Etat au profit du ministère de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche, au titre de l’année 2024. Dans le cadre de la mise en œuvre de la politique agricole, le besoin d’un renforcement en ressources humaines qualifiées dans les directions centrales et techniques du Ministère s’avère crucial, pour leur permettre d’atteindre le niveau de performance attendu. Ainsi, au niveau des structures centrales et déconcentrées où celles-ci seront déployées, elles prendront en charge les programmes des domaines de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture dans leurs dimensions aussi bien administrative que technique, pour plus d’efficience. C’est pourquoi, le Conseil a marqué son accord pour le recrutement au profit dudit ministère, de 225 agents contractuels de droit public de l’Etat, toutes catégories confondues, au titre de l’année 2024. Il s’agit notamment de spécialistes en production animale, végétale, halieutique et aquacole, en aménagement et équipement rural, d’agroéconomistes, de médecins vétérinaires, de gestionnaires de projets, de statisticiens, d’informaticiens, etc.

Agriculture, Environnement

PRÉSERVER ET RESTAURER NOS TERRES: L’initiative Fao-Fem en Action

Chaque année, plus de 100 millions d’hectares de terres sont dégradés en raison de pratiques agricoles non durables, d’urbanisation galopante et des impacts croissants du changement climatique, selon le magazine Afrique Agriculture. Face à ce défi, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao) et le Fonds pour l’environnement mondial (Fem) développent des solutions innovantes pour préserver et restaurer notre patrimoine naturel. Ulrich DADO TOSSOU Les terres arides représentent plus de 40 % de la planète, et la dégradation des sols combinée au changement climatique augmente les risques de désertification et de perte de biodiversité. Pour contrer ces menaces, la Fao collabore avec le Fem pour promouvoir des systèmes agroalimentaires durables. Ce partenariat vise à inverser la dégradation des terres et à renforcer la résilience climatique, conformément à la Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes. Restaurer nos terres est essentiel pour freiner la désertification et assurer un avenir prospère et durable. Dans cette lutte cruciale, une série d’initiatives novatrices est en cours pour restaurer et préserver nos précieuses ressources naturelles à travers le globe. Restaurer les Pâturages au Kenya Au pied du majestueux mont Kenya, les communautés Massaï de Maiyanat dépendent traditionnellement de leurs troupeaux pour leur alimentation et leurs revenus. Cependant, les effets du changement climatique ont rendu les pluies saisonnières imprévisibles, exacerbant les sécheresses et la dégradation des terres. Grâce à l’Initiative pour la Restauration de la Fao, en partenariat avec le Programme des Nations Unies pour l’environnement et l’Union internationale pour la conservation de la nature, des méthodes simples mais efficaces ont été adoptées. Des demi-cercles ont été créés pour capturer l’eau de pluie et restaurer les paysages dévastés. Raison Letutan, leader de la jeunesse locale, témoigne de l’impact positif : « Nous avons vu l’herbe pousser à de nouveaux endroits. Ce serait notre plus grand bonheur de voir de l’herbe partout. Régénération des Steppes Mongoles Les vastes steppes mongoles orientales, parmi les écosystèmes herbacés les plus vastes du monde, subissent une dégradation alarmante, avec 57 % de leurs terres déjà affectées. Batnaran Batdeleg, un agriculteur local, a pris l’initiative d’introduire des techniques d’agriculture régénérative. En cultivant simultanément une diversité de plantes, il a réussi à revitaliser près de 3,700 hectares de terres agricoles. Grâce à un projet conjoint de la Fao et du Wwf-mongolie financé par le Fem, plus de 292,200 hectares de zones herbeuses et arbustives ont été restaurés, réduisant les émissions de gaz à effet de serre de 8.8 millions de tonnes. Éducation à la Restauration en Moldavie En République de Moldova, les effets de la dégradation des terres sont exacerbés par les sécheresses et les inondations, impactant lourdement la production agricole et les communautés rurales. Pour lutter contre cette menace, le projet Fao-Fem a mis l’accent sur l’éducation. Plus de 600 enfants ont été enseignés sur l’importance cruciale du sol et les pratiques pour le préserver. Gabriela, une élève engagée, partage : « Si nous ne prenons pas soin du sol, un jour nous n’aurons plus à manger. » Les jeunes apprennent des techniques simples telles que la plantation d’arbres et la réduction de l’utilisation de produits chimiques toxiques, contribuant ainsi à la préservation à long terme des terres agricoles. Ces initiatives illustrent clairement que des solutions simples et ciblées peuvent avoir un impact significatif sur la restauration des terres et la promotion de systèmes agricoles durables. Elles offrent un modèle concret pour un avenir où la coexistence harmonieuse entre l’homme et la nature est non seulement possible, mais essentielle pour assurer la sécurité alimentaire mondiale et la résilience climatique.

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