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Agrobusiness

Agriculture, Agrobusiness, Droit et politiques agricoles

PREMIÈRE RENCONTRE RÉGIONALE DU PROGRAMME PRIMA À GRAND-POPO : Un pas décisif pour l’intégration des marchés agricoles du Bénin et du Togo

Du 10 au 12 décembre 2024, la première rencontre régionale du Programme régional d’intégration des marchés Agricoles (Prima) s’est tenue à Grand-Popo, réunissant des acteurs clés du secteur agricole du Bénin et du Togo. Cet événement a permis de poser les bases d’une coopération renforcée entre les deux pays pour stimuler l’entrepreneuriat agricole et faciliter les échanges commerciaux, tout en abordant les défis communs et les opportunités pour l’intégration des marchés agricoles dans la région. Ulrich DADO TOSSOU L’agriculture, levier stratégique pour l’intégration des marchés agricoles entre le Bénin et le Togo. Du 10 au 12 décembre 2024, la première rencontre régionale du Programme régional d’intégration des marchés agricoles (Prima) s’est tenue à Grand-Popo, réunissant des acteurs clés du secteur agricole du Bénin et du Togo. Cet événement a permis de poser les bases d’une coopération renforcée entre les deux pays pour stimuler l’entrepreneuriat agricole et faciliter les échanges commerciaux, tout en abordant les défis communs et les opportunités pour l’intégration des marchés agricoles dans la région. Sous le thème « Entrepreneuriat agricole dans les corridors du Bénin et du Togo : État des lieux, enjeux, défis et perspectives », les participants ont dressé un état des lieux détaillé de l’agriculture dans les deux pays. Ils ont identifié des obstacles à surmonter, tels que la compétitivité des produits agricoles, les effets du changement climatique et la difficulté d’accès aux financements et aux technologies modernes. En outre, les échanges ont permis de dégager des pistes pour renforcer l’environnement des affaires, faciliter l’accès au financement et promouvoir l’innovation dans le secteur agricole. Casimir Migan, premier vice-président de la Cci Bénin, a salué la participation active des entrepreneurs des deux pays. Il a souligné que cette rencontre visait à identifier les obstacles à l’entrepreneuriat agricole et à stimuler les échanges commerciaux dans le cadre du soutien du Fonds international pour le développement de l’agriculture (Fida). Le Directeur de l’entrepreneuriat et du financement agricole (Defa) du Togo, représentant du Ministère de l’agriculture du Togo, a également exprimé sa gratitude et encouragé les chefs d’entreprise à renforcer les partenariats entre les deux nations. Mme Françoise Assogba, lors de l’ouverture de l’événement, a mis l’accent sur le rôle crucial de l’entrepreneuriat agricole pour la sécurité alimentaire et le développement économique. Elle a également insisté sur les défis liés au changement climatique et à la compétitivité des produits agricoles, tout en appelant à une coopération renforcée pour l’intégration des marchés agricoles. Les Chambres de Commerce des deux pays ont partagé une vision commune pour l’avenir de l’agriculture, visant à améliorer les conditions de vie des petits exploitants agricoles et stimuler la croissance économique. Cette collaboration s’inscrit pleinement dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) et de la Cedeao, et ambitionne de créer un environnement propice à l’essor des chaînes de valeur agricoles durables. Le Programme Prima se déploie à travers deux projets nationaux, Prima-Bénin et Prima-Togo, sur six ans. Il vise à renforcer la compétitivité et la durabilité des systèmes agricoles familiaux, en se concentrant sur trois axes principaux : l’intégration des marchés et l’entrepreneuriat rural, la transformation de l’agriculture familiale face au changement climatique, et le dialogue politique et l’engagement citoyen.

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CHANGEMENT CLIMATIQUE EN AFRIQUE : Une menace silencieuse sur les greniers du Ghana

Face à une sécheresse sans précédent qui a dévasté 62% de ses terres agricoles, le Ghana prend des mesures d’urgence. La suspension des exportations de céréales et la mobilisation du gouvernement témoignent de la gravité d’une crise qui menace la sécurité alimentaire du pays et révèle la fragilité des systèmes agricoles face au changement climatique. Ulrich DADO TOSSOU La terre craque, les greniers se vident. Le ciel implacable du Ghana ne laisse plus aucun répit aux agriculteurs. Alors que la sécheresse s’étend comme un linceul sur les terres autrefois fertiles, le pays est désormais confronté à une crise agricole sans précédent qui menace la sécurité alimentaire de millions de ses habitants. Les chiffres sont sans appel : 62% des régions agricoles du pays ont été frappées par un épisode de sécheresse d’une intensité rarissime. Les cultures, jadis promesses de vie et de subsistance, se dessèchent aujourd’hui sous un soleil impitoyable, transformant les champs verdoyants en territoires arides et stériles. Le maïs, pilier alimentaire des familles ghanéennes, paie un lourd tribut. Les rendements ont chuté de manière dramatique, obligeant le gouvernement à prendre des mesures drastiques : la suspension temporaire des exportations de céréales. Cette situation compromet près de 1,8 million d’hectares de terres agricoles, dont la moitié est déjà fortement impactée. Les cultures les plus vulnérables sont le maïs, le riz, le soja, mais également des denrées de base comme le mil et l’igname. Le nord du pays, particulièrement frappé par cette sécheresse, fait face à un assèchement des sols qui menace les rendements agricoles. « Nous devons protéger nos populations », déclare Kwame Mensah, ministre de l’agriculture. « Chaque grain de maïs, chaque sac de riz est désormais vital. » Cette décision unilatérale de bloquer les exportations de maïs, de riz et de soja illustre la gravité de la situation. Les marchés locaux, déjà sous tension, ont vu les prix flamber. Pour les familles les plus vulnérables, chaque repas devient un défi, chaque achat un calcul précaire entre nécessité et capacité financière. Face à ce défi, le gouvernement ne reste pas inactif. Des programmes de soutien sont rapidement mis en place : distribution de semences résistantes, aides financières aux agriculteurs, négociations pour des importations d’urgence.Mais les experts sont formels : cette crise est le symptôme d’un mal plus profond. Le changement climatique n’est plus une menace hypothétique, c’est une réalité qui frappe à la porte de l’Afrique. « Nous devons réinventer nos pratiques agricoles », explique Adwoa Sarfo, agronome spécialiste du climat. « Diversifier les cultures, développer des systèmes d’irrigation innovants, favoriser des semences adaptées : c’est notre seule voie de survie. » La coopération régionale apparaît également comme un rempart contre la catastrophe. Les pays d’Afrique de l’Ouest sont invités à renforcer leur solidarité, à mutualiser leurs ressources et leurs connaissances. Cette situation climatique défavorable survient alors que le Ghana, deuxième producteur mondial de cacao après la Côte d’Ivoire, doit déjà composer avec des défis structurels dans son secteur agricole. Pour pallier la crise, les autorités comptent mobiliser les réserves céréalières de la Cedeao (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) et augmenter les importations grâce à des partenariats avec le secteur privé. Le ministre des Finances, Mohammed Amin Adam, a également annoncé sur le réseau Twitter un plan ambitieux visant à collecter 500 millions de dollars pour soutenir des initiatives de sécurité alimentaire, notamment des subventions et des aides directes aux agriculteurs les plus vulnérables. La crise que traverse le Ghana aujourd’hui n’est pas qu’une crise agricole. C’est un avertissement. Un message envoyé à la face du monde sur l’urgence climatique et la nécessité de repenser nos modèles de développement.Le Ghana lutte. Et dans cette lutte, se dessinent les contours d’une résilience qui pourrait bien devenir un modèle pour tout un continent.

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SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE DANS L’AES : Une rencontre clé à Niamey pour repenser l’avenir agricole des trois pays

L’Organisation non-gouvernementale (Ong) Ensemble Main dans la Main Niger-Russie (Emmnr) a organisé, le 14 décembre 2024 à Niamey, une conférence internationale d’envergure sur la souveraineté alimentaire, un enjeu majeur pour les pays de l’Alliance des États du Sahel (Aes). Malgré plus de 60 ans d’indépendance, ces pays dépendent encore des importations pour 90 % de leur alimentation de base, ce qui génère des pertes économiques importantes chaque année. Mouleykatou SOULEYMANE « Souveraineté alimentaire des pays de l’Aes : enjeux, défis et perspectives » est le thème de la conférence qui a réuni des experts, des responsables gouvernementaux du Burkina Faso, du Mali et du Niger, ainsi que plus de 250 participants. L’objectif était de réfléchir à des solutions pour rompre avec cette dépendance alimentaire et repenser les politiques agricoles. En effet, des produits essentiels comme les céréales, les produits laitiers, les fruits et légumes proviennent en grande partie de l’extérieur, fragilisant davantage des économies déjà affectées par des défis sécuritaires et climatiques majeurs. Amadou Tidjani Maman, de l’Ong Emmnr, a souligné l’importance de cette réflexion, rappelant que la souveraineté alimentaire reste une quête inachevée dans la région. Le Dr Abdel Kader Naino Jika, enseignant-chercheur à l’Université Abdou Moumouni de Niamey, a présenté un exposé sur la souveraineté alimentaire au Niger et les défis spécifiques rencontrés. Il a évoqué les vastes ressources inexploitées du Niger, comme les nappes phréatiques et les terres agricoles. Par ailleurs, il a dénoncé la centralisation des financements, soulignant que l’absence de politiques inclusives empêche l’optimisation des projets agricoles et a plaidé pour une réforme des politiques agricoles. « Il est temps de revoir nos politiques agricoles pour valoriser nos ressources locales et adapter nos approches aux réalités du terrain », a-t-il exhorté. Fatimata Segda, ingénieure agroalimentaire a proposé une stratégie en trois volets basés notamment sur la diversification de la production locale, l’investissement dans des systèmes d’irrigation durables et la promotion des produits nationaux à travers des initiatives de labellisation, afin de renforcer la souveraineté alimentaire du Burkina Faso. Quant au Dr Fatoumata Tounkara, experte malienne en sciences alimentaires, elle a insisté entre autres sur l’importance de soutenir l’agriculture familiale et d’adapter les pratiques agricoles au changement climatique. Ainsi que l’intensification des productions agricoles, tout en préservant l’environnement, pour garantir une souveraineté alimentaire résiliente au Mali. La conférence a mis en lumière l’urgence d’adapter les stratégies agricoles aux réalités des pays du Sahel. Les experts ont plaidé pour la valorisation des ressources locales, la diversification des pratiques agricoles et le renforcement de la coopération régionale, afin de garantir une souveraineté alimentaire durable. La mise en œuvre de politiques adaptées, l’amélioration de la gestion des ressources naturelles et le soutien à une agriculture durable seront essentiels pour relever les défis alimentaires actuels et garantir un avenir plus résilient et autonome pour les pays de l’Aes. Source : VivAfrik.com , décembre 2024

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CATASTROPHES CLIMATIQUES AU MOZAMBIQUE : Le cyclone Chido a fait des morts et des dégâts matériels

Le cyclone tropical Chido a frappé lourdement le Mozambique, faisant au moins 34 morts, selon l’Institut national mozambicain de gestion des risques et désastres (Ingd) ce mardi 17 décembre 2024 selon l’information relayée par le média Olofofo. Malik SOULEMANE Après avoir frappé l’archipel de Mayotte, le cyclone a continué sa trajectoire dévastatrice en atteignant la province de Cabo Delgado, dans le nord du pays. Cette région a été la plus touchée, avec 28 morts. Les violentes rafales de vent et les pluies torrentielles ont causé des inondations massives, détruisant des habitations précaires et endommageant les infrastructures déjà fragilisées par des années de conflit. Les provinces de Nampula et Niassa ont également été affectées, avec trois morts dans chacune. Les inondations ont gravement perturbé les transports et endommagé les cultures agricoles. En tout, plus de 20 000 maisons ont été détruites et plus de 170 bateaux de pêche endommagés, affectant l’économie locale. Par ailleurs, les autorités préviennent que les conditions météorologiques pourraient se détériorer davantage, augmentant les risques d’inondations. Alors que des équipes de secours sont mobilisées, l’accès aux zones les plus reculées reste difficile. Cette catastrophe illustre l’impact des événements climatiques extrêmes sur nos vies quotidiennes, perturbant la sécurité alimentaire, l’économie et les infrastructures essentielles. Elle met en lumière la vulnérabilité croissante des communautés face aux catastrophes naturelles et aux crises humanitaires. Au vu de cette récente catastrophe climatique, le thème de Bénin Daabaaru Tour 5e édition se montre plus pertinent et d’actualité et rencontrera l’adhésion et la mobilisation de l’opinion nationale pour une meilleure sécurité alimentaire du pays.

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HUITIÈME ÉDITION DES RICMA : La Fupro-Bénin célèbre 30 ans d’engagement à travers cette édition

La fédération des unions de producteurs du bénin (Fupro-bénin) célèbre ses 30 ans d’existence à travers la huitième édition des Rencontres internationales de court métrage pour l’agriculture (Ricma), prévue du 17 au 22 décembre 2024 à Bohicon. Cet événement phare mettra en lumière les innovations agricoles, les défis et les perspectives d’un secteur au cœur des grandes réformes pour une agriculture familiale compétitive et inclusive. Ulrich DADO TOSSOU Trente ans d’engagement, d’innovations et de défis célébrés sous le signe de l’agriculture familiale et de la compétitivité des filières. Du 17 au 22 décembre 2024, Bohicon accueille la huitième édition des rencontres internationales de court métrage pour l’agriculture (Ricma), un événement d’envergure qui coïncide avec les 30 ans de la Fédération des Unions de Producteurs du Bénin (Fupro-Bénin).Organisée sous le thème « Compétitivité de l’agriculture et développement inclusif des filières : contribution de l’agriculture familiale à l’ère des grandes réformes de soutien au secteur », cette rencontre se veut un espace d’échanges, d’innovation et de célébration des succès du secteur agricole béninois.La cérémonie d’ouverture qui s’est tenue dans la journée du 17 décembre 2024 a réunie de nombreuses personnalités, notamment représentants du Ministère de l’agriculture, de l’élevage et de la Pêche (Maep) c’est-à-dire, la Directrice de l’Atda pôle 5, le Préfet du département du Zou, le Maire de Bohicon, le Président de la Fupro-Bénin, ainsi que des cadres de la Chambre nationale d’agriculture et des partenaires techniques et financiers. Parallèlement aux projections de courts métrages, une grande foire baptisée « Foire aux ressources agricoles, aux innovations paysannes et agroalimentaires » mettra en valeur les savoir-faire locaux et les produits agricoles du pays. Plus de 50 stands sont attendus, présentant des innovations technologiques, des produits biologiques, des ateliers de dégustation et des rencontres professionnelles. Des forains venus de tous les pôles de développement agricole du Bénin participeront à cette foire, témoignant de la richesse et de la diversité de l’agriculture nationale. Depuis trois décennies, la Fupro-Bénin œuvre pour la promotion des filières agricoles, le renforcement des capacités techniques et organisationnelles des producteurs, ainsi qu’une gouvernance transparente et participative. Ce 30ième anniversaire est l’occasion de célébrer les succès du passé tout en préparant l’avenir face aux nombreux défis, notamment les réformes agricoles, les changements climatiques et la compétitivité des filières. Cet événement est une opportunité unique pour les acteurs et les consommateurs de s’immerger dans les avancées du secteur agricole béninois, tout en partageant les visions et innovations pour un avenir durable. Rendez-vous du 17 au 22 décembre 2024 au siège de la Fupro-Bénin à Bohicon, face aux Sapeurs-pompiers.Avec Fupro-Bénin : innovons, cultivons et avançons la main dans la main pour nourrir demain.

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TOURNÉE DE LA CNA-BÉNIN SUR LE VOLET AGRICULTURE DU PAG : Les producteurs entre satisfaction et attentes

Du 11 au 22 décembre 2024, la Chambre Nationale d’Agriculture du Bénin (Cna-Bénin) mène une tournée Nationale consacrée à l’appréciation, par les acteurs agricoles eux-mêmes, des actions menées par le Gouvernement dans leur secteur. Une occasion pour ces acteurs de faire leur propre bilan et d’exprimer leurs ressentis et leurs attentes pour le reste du mandat du Gouvernement de la rupture. Mouleykatou SOULEYMANE Depuis 2016, d’importantes réformes ont été engagées dans presque tous les secteurs au Bénin. Notamment l’agriculture qui bénéficie depuis le début, d’une attention particulière de la part du gouvernement de la rupture. En effet, selon les informations relayées par le média Le Rural, depuis le mercredi 11 décembre, les producteurs agricoles ont commencé, à parler au Chef de l’État, Patrice Talon, à travers les séances de rencontre organisées avec l’équipe de la Cna-Bénin. Pour le Président de la Chambre Nationale d’Agriculture du Bénin, Herman Imali Djeta, il s’agit d’une nouvelle forme de reddition de compte, sans intermédiaire presque entre les producteurs et le président de la République. « Pour les acteurs, c’est une occasion de faire le bilan des Programmes d’Action du Gouvernement mis en œuvre depuis 2016 à leur profit. Il leur revient d’apprécier ce qui a été fait, le saluer au besoin, de dire leur satisfaction ou pas et d’exprimer des attentes au besoin. Il leur revient d’apprécier ces actions dont ils sont directement bénéficiaires et celles qui sont transversales, qui profitent à une population plus large », a précisé le Président de la Chambre, lors du lancement officiel de la tournée, le jeudi 12 décembre dernier à Péhunco, rapporté par Le Rural. D’un autre côté, dans le même sens, Oscar Amadji, Président de la chambre départementale de l’Atlantique a souligné lors de l’étape d’Allada que « cette tournée est une occasion pour les acteurs de reconnaitre les efforts fournis par le gouvernement dans le secteur agricole. Aussi, c’est surtout le moment pour eux d’exprimer d’autres attentes qu’ils souhaiteraient que le gouvernement satisfasse », rapporté par le même média. Concrètement, neuf équipes conduites par la Chambre Nationale d’Agriculture, les faîtières et les organisations paysannes, parcourent l’ensemble des 77 communes du Bénin pour ces échanges avec les producteurs. À chaque séance, les structures décentralisées du Ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche (Maep) présentent les performances enregistrées dans le secteur. Toutes les filières sont minutieusement abordées et les actions exposées avec détails. Puis la parole est donnée aux producteurs pour donner leurs appréciations et, éventuellement exprimer leurs attentes. Dans les prises de parole, les acteurs se sont effectivement prêtés à l’exercice. Pour la plupart, ils saluent le Chef de l’État, Patrice Talon, pour les réalisations à leur profit. Toutefois, ils convient ce dernier à également prendre en compte leurs préoccupations pour parfaire ses actions. « Il serait ingrat de jeter tout ce que le Gouvernement fait à notre profit depuis 2016, pour le développement du secteur agricole, et pour notre épanouissement personnel. Ces séances vont l’éclairer davantage pour mieux agir pour nous », a reconnu un agriculteur de Péhunco, rapporté par le média Le Rural.Un autre agriculteur de Tori-Bossito s’inscrira dans la même posture, tout en insistant beaucoup plus sur un problème crucial lié à des fermes agricoles menacées d’utilité publique dans la commune. D’autres d’Allada dans le maraîchage, une filière de diversification dans leur pôle d’appartenance, souhaitent avoir plus d’espace pour mieux produire et satisfaire le marché. Au regard donc des doléances et attentes exprimées, l’enjeu de cette initiative de la Cna semble être davantage renforcé.Il faut noter qu’à l’issue de cette tournée, la Chambre nationale d’agriculture produira un rapport qui sera présenté au chef de l’État lors d’une rencontre publique avec plusieurs producteurs

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COTON BIO AU BÉNIN : La révolution silencieuse des champs

Au cœur du Bénin, une révolution agricole se dessine, transformant les champs de coton en territoire d’innovation sociale et environnementale. En trois ans, 9 000 petits exploitants ont réinventé leur rapport à la terre, démontrant qu’un modèle agricole durable peut simultanément régénérer les écosystèmes, émanciper les communautés et générer de la prospérité économique. Entre développement local et ambition internationale, le projet « Growing Benin’s Organic Cotton Sector » écrit une nouvelle page du développement agricole africain. Ulrich DADO TOSSOU Le coton n’est plus seulement une fibre : il est devenu l’étoffe d’une transformation écologique et sociale. Trois ans après son lancement, le projet Growing Benin’s Organic Cotton Sector, porté par la Fondation Aid by Trade, a démontré que l’agriculture biologique peut être à la fois viable et rentable. Avec une augmentation impressionnante de 65 % de la production de coton biologique, l’initiative a également permis une hausse moyenne des revenus des agriculteurs de 9 %. Ce progrès bénéficie directement à 9 000 petits exploitants, qui ont été formés pour adopter des pratiques agricoles durables et respectueuses de l’environnement. Comme relayé par Afrik.com, le secret de ce succès réside dans une approche intégrée. Au-delà de la conversion technique, le projet investit dans les agriculteurs eux-mêmes. Formations pratiques, gestion biologique des ravageurs et conseils sur les semences transforment chaque paysan en acteur clé de sa propre réussite. Mariame Dabo, agricultrice engagée dans cette révolution, témoigne : « Nous cultivons désormais des cultures saines à moindre coût, tout en préservant la santé de nos familles et de nos sols. » L’impact du projet dépasse les champs. Dans les coopératives agricoles, 30 % des postes de leadership sont désormais occupés par des femmes, révèle la même source. Une avancée majeure dans un secteur longtemps dominé par les hommes, qui marque un tournant décisif pour l’émancipation sociale au sein des communautés rurales. Loin des mécanismes traditionnels d’aide au développement, ce projet repose sur un partenariat équilibré entre acteurs locaux et internationaux, dont le Bmz allemand et le Pesticide Action Network Uk. Benjamin Mohr, représentant de la Giz, souligne : « Nous connectons et renforçons les acteurs de toute la chaîne d’approvisionnement pour rendre le secteur agricole plus équitable et durable. » Malgré ses succès, le projet n’en est qu’à ses débuts. Aujourd’hui, seulement 30 % du coton africain est certifié biologique ou durable. La prochaine étape consistera à élargir ces pratiques à d’autres régions et à renforcer leur adoption dans d’autres filières agricoles. Avec ce projet, le Bénin s’affirme comme un modèle pour une agriculture africaine alliant rentabilité, équité sociale et respect de l’environnement. Cette transformation, bien que discrète, pourrait redéfinir le futur de l’agriculture sur le continent.

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FLAMBÉE DES PRIX DES PRODUITS AGRICOLES : Les fêtes de fin d’année trop salées pour les ménages

Alors que les fêtes de fin d’année approchent, les prix des produits agricoles s’envolent, mettant en péril les préparatifs culinaires des ménages béninois. Entre hausse vertigineuse des produits maraîchers et disparités régionales marquées, la flambée des prix reflète les défis structurels du marché agricole national. Ulrich DADO TOSSOU Les étals des marchés béninois racontent une histoire d’inflation, où les produits agricoles échappent peu à peu au pouvoir d’achat des ménages. Selon les données récentes de l’Institut national de la statistique et de la démographie (Instad) publié le 10 décembre 2024, les prix des produits maraîchers, notamment le piment frais, ont enregistrés une hausse vertigineuse dans la période du 25 novembre au 1er décembre. À Cotonou, le prix du piment a bondi de 22,8 % en une semaine ; suive de Natitingou avec une augmentation de 21,7%. Porto-Novo et Parakou ont également subi cette hausse, avec respectivement 17,9% et 17,4%. La tomate fraîche, un autre produit phare des marchés, affiche une augmentation de 13,1 % à Cotonou. Ces augmentations traduisent les tensions dans les chaînes de production et de distribution, exacerbées par des conditions climatiques défavorables et une gestion insuffisante des stocks. Les tubercules, tels que les ignames, subissent également la pression inflationniste. À Cotonou, leur prix moyen a grimpé de 13,5 %, variant entre 130 et 694 FCFA le kilogramme selon les régions. Ces écarts importants mettent en évidence les disparités régionales et les défis logistiques qui impactent la distribution. Face à cette volatilité, les céréales comme le riz, le sorgho et le mil offrent un certain répit. Leurs prix sont restés constants dans les principales villes du pays, permettant aux consommateurs de diversifier leurs choix alimentaires malgré les hausses ailleurs. Les fluctuations actuelles des prix soulèvent des interrogations sur les facteurs structurels qui perturbent le marché agricole : les aléas climatiques, marqués par des poches de sécheresse et des pluies irrégulières ; l’insuffisance des infrastructures de stockage et de transformation des produits agricoles ; et la multiplicité des intermédiaires dans la chaîne de distribution, qui contribue à l’instabilité des prix. Dans ce contexte, les ménages doivent ajuster leurs priorités et faire preuve de créativité dans leurs choix alimentaires. Pour une solution durable, des actions doivent être entreprises à plusieurs niveaux, notamment un soutien renforcé aux producteurs locaux pour accroître leur résilience face aux aléas, la modernisation des infrastructures agricoles comme les entrepôts de stockage, et la simplification des chaînes de distribution pour réduire les écarts de prix régionaux. Alors que les familles se préparent pour les festivités, les défis économiques rappellent l’urgence d’une réforme en profondeur du secteur agricole pour garantir la sécurité alimentaire et le bien-être des ménages.

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DIVERSITÉ VÉGÉTALE FACE AUX DEFIS CLIMATIQUES : Un atout majeur pour la protection des cultures en Afrique

Une équipe internationale de chercheurs, comprenant des experts de Tanzanie, de Sierra Leone, de Guinée, d’Éthiopie, du Sénégal, du Royaume-Uni, des États-Unis, du Brésil, de Bolivie, de Colombie, de Suède, d’Italie et de France, a récemment réalisé une étude sur les bienfaits de la diversité végétale pour la protection des cultures agricoles. Cette étude, publiée en septembre 2024 dans la revue « Nature Sustainability », se penche sur les défis liés à la conservation in situ de l’agrobiodiversité et sur les stratégies de financement nécessaires pour soutenir ces initiatives à long terme. Mouleykatou SOULEYMANE Le botaniste et expert en écologie des communautés végétales à l’Université Faya Julien Simbiano, souligne l’importance des espèces sauvages pour maintenir l’équilibre entre les besoins alimentaires humains et la préservation des écosystèmes. « Cette approche est essentielle pour une agriculture durable, surtout face aux effets néfastes de l’activité humaine qui modifient les écosystèmes naturels », déclare Simbiano, co-auteur de l’étude. En Afrique centrale et de l’Ouest, les efforts de conservation de la biodiversité visant à améliorer la productivité agricole ont parfois donné des résultats décevants, selon l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (Fao). Les chercheurs recommandent donc des stratégies spécifiques, y compris la préservation des espèces végétales menacées par la pression humaine et climatique, tant in situ qu’ex situ. Au Rwanda, la conservation de la faune et de la flore sauvages est encouragée pour promouvoir des pratiques agricoles durables, améliorer la productivité et garantir la sécurité alimentaire. L’impact des pratiques agricoles sur le changement climatique, particulièrement en Afrique centrale et de l’Ouest, est bien documenté, et il est essentiel d’adapter les méthodes de production traditionnelles pour limiter leurs effets environnementaux. L’importance des pratiques traditionnelles L’étude met également en lumière la pression exercée par l’activité humaine et le changement climatique sur les terres et ressources naturelles en Afrique de l’Ouest et centrale, menaçant la viabilité économique et écologique de l’agriculture. Bien que certaines techniques aient permis d’améliorer les rendements, les chercheurs estiment que l’agro-biodiversité doit être mieux intégrée dans les politiques nationales et sous-régionales de gestion des terres. « Une reconnaissance appropriée des connaissances et des pratiques autochtones et traditionnelles est essentielle pour diversifier les pratiques agricoles et garantir la durabilité à long terme », affirme Dr James Borrell, chercheur aux Jardins botaniques royaux de Kew (Royaume-Uni) et co-auteur de l’étude. Bien que le climat de la région favorise une agriculture diversifiée, les irrégularités climatiques fragilisent le secteur et affectent la stabilité des rendements agricoles. Les chercheurs estiment que la diversification agricole est essentielle pour la transition agroécologique, car elle permet d’améliorer la sécurité alimentaire, de renforcer la nutrition et de préserver les ressources naturelles tout en contribuant à l’atténuation du changement climatique. Intégration de la faune et de la flore sauvages dans l’agriculture Dr Abdou Gado Fanna, enseignante-chercheuse à la Faculté d’Agronomie de l’Université Abdou Moumouni de Niamey (Niger), insiste sur le fait que la diversité des pratiques agricoles est l’une des causes principales de la perte de biodiversité en Afrique, notamment au Sahel. « Il est crucial de protéger et de valoriser la diversité écologique du Niger, ainsi que d’intégrer la faune sauvage dans une agriculture productive pour restaurer les écosystèmes », déclare-t-elle. Le secteur agricole génère actuellement des revenus bien plus importants que celui de la conservation, avec un chiffre d’affaires dépassant 817 milliards de dollars par an entre 2019 et 2021, provenant de 54 pays en développement. Sophie Jago, chercheuse aux Jardins botaniques royaux de Kew et auteure principale de l’étude, propose d’allouer une partie de ces fonds à des programmes de conservation de l’agro-biodiversité. Cela permettrait de soutenir les pays riches en biodiversité, comme ceux du bassin du Congo, dans leurs efforts de réensauvagement et de répondre aux objectifs internationaux de conservation. Source : vivafrik.com

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RESTRICTIONS AUTOUR DES PRODUITS AGRICOLES AU BÉNIN : Le Soja, plus que le chanvre indien ?

La commercialisation du soja au Bénin, un produit important de l’agriculture nationale, est au cœur d’une vive controverse, notamment en ce qui concerne les nouvelles mesures prises par le gouvernement et l’interprofession pour la campagne agricole 2024-2025. En effet, la mise en place d’une fiche de convoyage du soja des champs vers la maison soulève scepticisme et méfiance sur le terrain, chez les producteurs et dans les marchés villageois. Malik SOULEMANE Depuis l’adoption d’un décret en 2023 exigeant la mise en place d’une fiche de convoyage pour tout chargement de soja, la situation s’est tendue entre les producteurs, les commerçants et les autorités publiques. Une mesure qui, selon les acteurs du secteur, est perçue comme un frein au bon déroulement de la campagne et un obstacle à la libre commercialisation de ce produit. L’introduction de ce décret pris par l’État en 2023 a en effet donné naissance à de vives discussions. Celui-ci impose aux acteurs de la filière soja de se rapprocher des unités douanières pour récupérer des fiches de convoyage avant toute opération de commercialisation. Ce dispositif, qui était censé réguler et organiser la filière, n’a pas été bien accueilli par l’ensemble des parties prenantes, notamment les producteurs et certains commerçants. Steeve Adjaman, président de l’Union nationale des coopératives de producteurs de soja (Uncps), a expliqué lors du grand direct de la radio Sêdohoun d’Agbotagon le 10 décembre 2024, que la controverse autour de cette mesure réside avant tout dans l’interprétation de cette nouvelle régulation. Selon lui, « ce que les gens disent un peu partout, c’est par rapport au décret qui a été pris en 2023 par l’État qui demande aux gens de faire le rapprochement avec des fiches que nous devons aller prendre au niveau des douanes ». Une exigence qu’il qualifie de mal comprise par certains, mais qu’il justifie par le besoin d’organiser la filière après l’absence d’une interprofession claire jusqu’alors. Le président de l’Uncps a également tenu à rappeler que la problématique ne venait pas des producteurs eux-mêmes. « Ce ne sont pas les producteurs qui crient. Nous, nous ne savons pas quel intérêt ils ont », a-t-il affirmé, soulignant que les producteurs de soja étaient prêts à coopérer si la mesure était bien expliquée et si elle avait un sens pour eux. Les commerçants et l’absence d’un dispositif de soutien La problématique soulevée par Steeve Adjaman met en lumière une autre difficulté : l’absence d’un dispositif de soutien efficace pour les commerçants de soja. Selon lui, « ce qu’on a refusé, c’est qu’on a dit que les commerçants ne vont plus rester dans le dispositif parce qu’ils ne prennent aucun risque avec les acteurs. » Ce point semble être un des principaux moteurs de la polémique. Un climat de méfiance Le climat autour de cette nouvelle réglementation semble tendu sur le terrain, notamment dans la commune de N’Dali, une zone agricole où la culture du soja est particulièrement développée. Les producteurs de la localité, comme Djobo, un producteur de soja, ont exprimé leur scepticisme face à ces mesures, les qualifiant de « non réalistes et inopérantes sur le terrain ». Il ajoute qu’ils « n’en tiendront pas compte » et qu’il s’agit uniquement « d’un effet de communication », laissant entendre que la mesure risquait de ne pas avoir d’impact concret sur les pratiques agricoles locales. Pourtant, certains responsables, comme Seidou, président d’une coopérative de producteurs de N’Dali, tentent de calmer le jeu. Selon lui, « nous avons été sensibilisés à intégrer les coopératives, mais les producteurs n’aiment pas qu’on fasse les choses dans la douceur avec eux. Mais cette fois-ci ils comprendront. » Il est clair que, même si certains producteurs sont réfractaires, les autorités tentent d’organiser une transition vers un système plus structuré de commercialisation. Cependant, sur le terrain, la réalité semble différente. Dans les marchés villageois de N’Dali, la mesure semble avoir déjà eu des effets notables : « Aucun grain de soja ne s’y trouve. Tout ce qu’on voit dans les marchés c’est le maïs », constate votre journal. Cette situation soulève des inquiétudes quant à la viabilité de la campagne de soja et à la capacité des autorités à faire respecter leurs mesures dans un contexte où les acteurs du secteur manquent de confiance. La fiche de convoyage et ses implications Le décret en question fait référence à une note de service Nds n°0122/Dgd/Dlc du 2 mars 2022, qui stipule que « tout chargement de soja ou de cajou doit être accompagné d’une fiche de convoyage, y compris les opérations de rapprochement ». La fiche de convoyage, gratuite et disponible dans les unités douanières et les organisations faîtières, vise à assurer la traçabilité et la régulation des produits agricoles. Cette note, bien que formulée de manière officielle, semble néanmoins peu comprise par les producteurs et commerçants, qui redoutent sa mise en application effective. La question de la faisabilité et de l’efficacité de cette mesure est donc centrale dans les discussions actuelles. Les producteurs, notamment ceux de N’Dali, expriment leurs doutes sur la capacité des autorités à imposer cette nouvelle règle tout en maintenant un marché libre et fluide. Une mesure à réévaluer ? La polémique autour de la commercialisation du soja au Bénin pour la campagne 2024-2025 soulève des questions sur l’efficacité des nouvelles régulations dans un secteur déjà fragilisé par des pratiques informelles et une organisation peu structurée. Bien que le gouvernement cherche à rationaliser et organiser la filière soja, la mesure semble entraîner plus de confusion que de solutions, notamment en raison d’un manque de dialogue entre les autorités et les acteurs locaux. Face à cette situation, il apparaît essentiel que le gouvernement réévalue ses mesures et engage un dialogue plus poussé avec les producteurs et les commerçants. Seul un cadre d’accompagnement plus clair et plus adapté à la réalité du terrain pourrait permettre à la filière soja de se développer de manière durable et prospère.

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