Daabaaru Agri

Agrobusiness

Agriculture, Agrobusiness

MARCHÉ DE JUS DE FRUITS ET COCKTAILS AU BÉNIN :Avec El Gusto, Faouziyatou fait découvrir un autre goût local

À 23 ans, Faouziyatou Bani Gani, promotrice de l’entreprise agroalimentaire El Gusto, se distingue par son parcours impressionnant dans un secteur en constante évolution. Originaire de Banikoara, dans le nord du Bénin, elle a su transformer sa passion pour la nutrition et la technologie alimentaire en un projet entrepreneurial innovant. El Gusto, spécialisé dans la production de jus de fruits et le service de bar à cocktails, incarne l’aboutissement de plusieurs années de travail et de sacrifices. Voici le récit de son parcours, de ses débuts modestes à la gestion de son entreprise actuelle. Mouleykatou SOULEYMANE Après l’obtention de son Brevet d’étude premier cycle (Bepc), Faouziyatou Bani continue des études en nutrition et technologie alimentaire, au lycée agricole de Barienou à Djougou où elle obtient son Diplôme d’Études en Agriculture tropicale (Deat) en 2019. Avant de poursuivre à la Faculté d’agronomie de l’Université de Parakou (Up) où elle obtient sa licence en technologie alimentaires en 2022. Ces formations solides ont constitué la base de son expertise dans l’agroalimentaire, une spécialité qu’elle a su valoriser dans son projet entrepreneurial. Ses premiers pas dans le monde du travail la mènent à l’Association Bénin Soja (Abs), où elle était chargée de collecter des informations sur les coopératives villageoises de femmes transformatrices de soja. Bien que cette expérience lui ait permis de découvrir les réalités du terrain, elle ne répondait pas aux aspirations profondes de la jeune femme. « Je me suis rendu compte que ce n’était pas ce que je voulais, » confie-t-elle. L’expérience de six mois chez Abs devient donc un déclencheur, une prise de conscience qui la pousse à se réorienter vers l’entrepreneuriat. Naissance d’El Gusto C’est ainsi qu’en 2021, avec un modeste budget de 50 000 Fcfa, Faouziyatou Bani cré son entreprise El Gusto qui signifie la saveur, le goût en Latin. Son idée ? Créer des jus de fruits frais, faits maison, sans additifs ni colorants. Elle commence modestement avec un cocktail d’ananas gingembre qu’elle avait créé pour son propre plaisir. Ce mélange, qu’elle consommait elle-même, rencontre un grand succès auprès de son entourage qui l’encourage à en produire en grande quantité pour la commercialisation. Les premiers pas sont timides, mais El Gusto trouve son public. Ingénieuse la jeune entrepreneure se procure des machines à crédit, auprès d’un de ses anciens professeurs pour augmenter sa production. Crédit qu’elle rembourseras peu à peu. Son activité prend de l’ampleur, toutefois, Faouziyatou Bani se rend vite compte que le marché des jus de fruits est saturé, ce qui la pousse à réfléchir à une manière de se démarquer. L’innovation : le bar à cocktails pour événements Face à la concurrence, elle décide de se réinventer en proposant un concept innovant : le service de bar à cocktails, un concept bien implanté dans le sud du Bénin mais encore inédit dans le nord. Ce service consiste à offrir des jus naturels et des cocktails personnalisés, extraits instantanément devant le client. El Gusto se distingue ainsi en apportant une valeur ajoutée, un cachet spécial à des événements comme les mariages, baptêmes ou anniversaires, en proposant des boissons fraîches, naturelles et sur mesure, à base de fruits comme la goyave, la pastèque, l’ananas. Ce service, bien que nécessitant un investissement en matériel, permet de contourner les lourdes démarches administratives et financières liées à l’autorisation de mise sur le marché des produits alimentaires, auxquelles sont confrontés les entrepreneurs du secteur. Les clients peuvent ainsi déguster des jus et cocktails préparés à la demande, en toute fraîcheur, ce qui confère à chaque événement une touche particulière. Les défis de l’entrepreneuriat Malgré les succès, l’entrepreneuriat n’est pas un long fleuve tranquille. La jeune maman entrepreneure de 23 ans se heurte à plusieurs défis, principalement liés au financement et à l’équilibre entre sa vie professionnelle et familiale. « Le financement reste un grand défi. L’accès au marché est également compliqué, surtout pour les femmes entrepreneures », explique-t-elle. Bien que l’activité de El Gusto commence à décoller, l’entrepreneure n’en vit pas encore pleinement. La conciliation de la vie familiale avec l’activité entrepreneuriale est également une source de stress. « C’est vraiment compliqué, surtout quand tu es mère de famille », confie-t-elle, soulignant les difficultés de jongler entre les responsabilités domestiques et professionnelles. Malgré ces obstacles, Faouziyatou Bani reste optimiste et déterminée. « La persévérance, la curiosité et l’ambition sont trois valeurs qui me définissent », affirme-t-elle. Sa vision claire et son ambition la poussent à aller de l’avant, même dans les moments difficiles. « Je ne lâche pas. Quand ça ne marche pas ici, je fais tout pour contourner et trouver une solution. La vie appartient à ceux qui n’abandonnent pas », ajoute-t-elle. Fort de son expérience la jeune entrepreneure conseil les jeunes et les femmes désireux de développer leur propre entreprise de prendre le temps de se constituer un fond de roulement, même si cela implique d’avoir pendant un certain temps ou à temps partiel un emploi salariale. Parce que l’entrepreneuriat ça demande du financement, de l’investissement en temps et en argent. « Ça demande beaucoup de sacrifices, du temps, du courage aussi. Et n’ayez pas honte de pleurer parce que quand on est entrepreneur, tout au début on pleure beaucoup. Parce que tu peux investir, ça ne va pas donner », confie-t-elle. Aujourd’hui, El Gusto avec son concept innovant se développe peu à peu, grâce à l’engagement de sa fondatrice et au bouche-à-oreille. Avec une présence marquée sur les réseaux sociaux, notamment Facebook et Instagram, l’entreprise bénéficie d’une visibilité croissante. L’avenir semble prometteur pour cette jeune entrepreneure, qui espère pouvoir vivre entièrement de son activité dans un avenir proche. Si l’entrepreneuriat peut être semé d’embûches, l’histoire de Faouziyatou Bani prouve que, avec de la persévérance et une vision claire, tout est possible. En attendant, El Gusto continue d’embellir les événements des populations de la cité des Kobourou, tout en étant un exemple de réussite pour de nombreux jeunes entrepreneurs du pays.

Agrobusiness, Nutrition et Santé

CROISSANCE DU COMMERCE DES PRODUITS AGRICOLES SUR LA NUTRITION: Le progrès qui accentue la malnutrition dans les pays sous-développés

Le commerce agricole mondial est à la croisée des chemins : alors qu’il favorise l’accès à une alimentation diversifiée, il alimente également des pratiques alimentaires qui menacent la santé publique. Face à l’essor des produits ultra-transformés et à la double charge nutritionnelle dans les pays en développement, le rapport 2024 de la Fao propose des solutions pour harmoniser commerce et nutrition, un enjeu crucial pour garantir des systèmes alimentaires durables. Ulrich DADO TOSSOU Le commerce agricole, moteur de progrès, peut aussi devenir le terreau de nouvelles crises sanitaires si ses impacts nutritionnels ne sont pas maîtrisés. Depuis deux décennies, l’essor du commerce des produits agricoles a bouleversé les régimes alimentaires à travers le monde, offrant des opportunités pour diversifier l’alimentation, mais exposant aussi les populations à de nouveaux risques. Le rapport 2024 de la Fao sur « The State of Agricultural Commodity Markets » explore ces dynamiques complexes et propose des solutions pour mieux aligner commerce et nutrition. Une dynamique paradoxale L’analyse de la Fao montre que le commerce agricole a permis de combler certaines lacunes nutritionnelles, notamment dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. L’accès à des aliments riches en micronutriments comme le calcium ou la vitamine A s’est amélioré grâce aux importations. Cependant, cette ouverture a aussi entraîné une explosion de la consommation d’aliments ultra-transformés. Riches en sucres, graisses saturées et sel, ces produits contribuent à l’augmentation des maladies non transmissibles, telles que l’obésité et le diabète. Ce paradoxe est particulièrement visible dans les pays en développement, où la double charge nutritionnelle persiste : des communautés continuent de souffrir de malnutrition chronique, tandis que d’autres voient les cas de surpoids et d’obésité augmenter. Cette situation met en évidence les effets contradictoires du commerce sur les habitudes alimentaires mondiales. Dans toute autre pays de l’Afrique subsaharienne, notamment le Bénin, les importations alimentaires ont permis une meilleure diversité alimentaire, notamment dans les zones urbaines. Cependant, les aliments ultra-transformés, souvent plus abordables, dominent les marchés au détriment des produits locaux comme les fruits et légumes. Ces derniers, pourtant essentiels pour une alimentation équilibrée, restent coûteux et moins accessibles, notamment pour les populations rurales. Alors que ces pays poursuivent leurs transitions nutritionnelles, ils font face à un défi majeur : comment tirer parti des avantages du commerce sans compromettre la santé publique ? La dépendance croissante aux produits importés, souvent de faible qualité nutritionnelle, pose la question de l’impact durable de ces choix sur les générations futures. Des solutions pour réconcilier commerce et nutrition Pour inverser cette tendance, le rapport de la Fao propose des mesures concrètes. Parmi elles, la taxation des aliments ultra-transformés et la mise en place d’un étiquetage nutritionnel clair pour informer les consommateurs. Ces initiatives peuvent encourager des choix alimentaires plus sains tout en réduisant l’attrait des produits transformés. En parallèle, promouvoir la production locale de produits nutritifs, comme les fruits et légumes, est essentiel. En soutenant les agriculteurs locaux et en facilitant l’accès à ces aliments pour les populations, le Bénin peut réduire sa dépendance aux importations et renforcer son économie. La sensibilisation des citoyens aux bienfaits d’une alimentation équilibrée doit également jouer un rôle central. Un appel à l’action Le commerce agricole, s’il est bien encadré, peut devenir un outil puissant pour transformer les systèmes alimentaires mondiaux. Cependant, pour que ses bénéfices l’emportent sur ses risques, les pays doivent adopter une approche proactive et cohérente. Intégrer les objectifs nutritionnels dans les politiques commerciales n’est plus une option, mais une nécessité. Pour ces pays comme le Bénin, il s’agit d’une opportunité unique de renforcer sa résilience alimentaire tout en améliorant la santé publique. En repensant ses stratégies, le pays peut non seulement répondre aux défis actuels, mais aussi garantir un avenir plus sain et durable pour ses populations. Le commerce agricole doit évoluer pour soutenir des régimes alimentaires qui, à la fois, nourrissent et protègent.

Agrobusiness

LANCEMENT DE LA PREMIÈRE USINE DE TOMATE D’ENTREPRENEURIAT COMMUNAUTAIRE AU BURKINA: Un modèle pour l’industrialisation de l’Afrique

Le samedi 30 novembre 2024, le Burkina Faso a marqué un tournant historique dans son processus d’industrialisation avec l’inauguration de la première usine de l’entrepreneuriat communautaire, la Société burkinabè de tomates (Sobto), à Bobo-Dioulasso. Cette usine, construite dans le cadre de l’actionnariat populaire, est le fruit de la vision d’un développement endogène porté par l’Agence pour la promotion de l’entrepreneuriat communautaire (Apec), sous l’impulsion du président Ibrahim Traoré. La Sobto, spécialisée dans la production de pâte de tomate sous la marque « A’diaa » (signifiant « la saveur » en dioula), incarne un modèle de développement basé sur l’implication des citoyens dans les projets industriels du pays. Malik SOULEMANE Avec une capacité de transformation de 100 tonnes de tomates par jour, l’usine couvre une superficie de 5 hectares et génère 180 emplois directs permanents, ainsi que 3 000 emplois indirects. Selon le directeur général de l’Apec, Karim Traoré, l’usine répond non seulement à la demande locale en produits de qualité, mais vise aussi à se lancer dans la conquête du marché international. L’industrialisation, au cœur de la politique économique burkinabè, doit d’abord répondre aux besoins des populations africaines. « Le développement endogène est une doctrine. Il faut que tout le monde se l’approprie. On ne pourra que par nous-mêmes nous développer. » a souligné le président Ibrahim Traoré lors de la cérémonie d’inauguration. Le modèle d’actionnariat populaire adopté par l’Apec repose sur une participation active des citoyens, permettant à chacun d’avoir une part dans la réussite économique du pays. Cette initiative n’est que la première phase d’une série de projets industriels, avec une autre usine déjà en préparation à Yako et des perspectives de développement à Tenkodogo. Cela fait partie d’une ambition de créer un véritable tissu industriel national, soutenu par la participation de tous. « Tout cela entre dans le cadre du processus d’industrialisation de notre pays, cela ne peut que nous rendre fiers » a laissé entendre le président Ibrahim Traoré. Le lancement de la Sobto est un modèle à suivre pour d’autres pays africains. L’industrialisation du continent doit avant tout être conçue pour répondre aux besoins des Africains, et non comme une simple stratégie d’exportation. Les initiatives comme celles-ci montrent que le développement durable et l’industrialisation peuvent être réalisés de manière inclusive, par et pour les Africains. Il est temps pour les autres nations africaines de prendre exemple et d’investir dans des projets similaires pour renforcer l’économie locale et promouvoir un avenir plus prospère. Source: Direction de la communication de la présidence du Faso, relayée par le média Burkina 24, Décembre 2024

Agrobusiness

BAISSE DU PRIX DE L’HUILE VÉGÉTALE AU TOGO: A Lomé le goût, Parakou l’odeur

Après plusieurs mois de hausse, le prix de l’huile végétale connaît une baisse significative dans la capitale togolaise, au grand « bonheur » des consommateurs et commerçants. En effet, selon le média Bénin-new, le prix du bidon de 25 litres d’huile, qui se vendait entre 30 000 et 32 000 Fcfa, est désormais accessible à 23 000 Fcfa à Lomé, soit une réduction de 30 %. Cette baisse serait liée à une stabilisation des approvisionnements, après des tensions sur le marché. Le litre d’huile, qui coûtait jusqu’à 2000 Fcfa, est désormais à environ 1000 Fcfa dans la capitale togolaise. À l’approche des fêtes de fin d’année, cette baisse est particulièrement appréciée. Par ailleurs, de l’autre côté de la frontière, au Bénin, précisément à Parakou le prix d’un bidon d’huile végétale de 25 litres s’élève à environ 32 000 Fcfa, et le litre vendus à environ 1500 Fcfa. Une cherté insoutenable pour les populations dans ces conditions de morosité économique. En attendant la même nouvelle, la cité des Kobourou ne peut que sentir l’odeur provenant depuis Lomé. Mouleykatou SOULEYMANE

Agrobusiness, Droit et politiques agricoles

DÉVELOPPEMENT DE LA FILIÈRE ANANAS AU BÉNIN: Le projet Pinex clôture avec des résultats encourageants

Le mardi 19 novembre 2024, l’organisation américaine Partners for development (Pfd) a organisé dans la salle Baobab du Novotel à Cotonou, la cérémonie de clôture du projet Pinex. Lancé en 2016 et achevé cette année, ce projet visait à stimuler la production d’ananas au Bénin tout en favorisant son expansion sur les marchés internationaux. L’événement a réuni des personnalités de premier plan, dont le Ministre de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, Gaston Dossouhoui, l’ambassadeur des États-Unis près le Bénin, ainsi que les représentants des organisations professionnelles bénéficiaires et d’autres acteurs impliqués dans le projet. Mouleykatou SOULEYMANE Le projet de coopération agricole Pineapple processing for export (Pinex), soutenu par un financement de 14,88 millions de dollars de l’ambassade des États-Unis, a pour objectif de dynamiser la filière de l’ananas au Bénin, notamment dans les départements de l’Atlantique et du Littoral, zones phares de la production. Ce projet a permis d’injecter près de 15 milliards de francs Cfa dans l’économie locale, en visant trois objectifs principaux. Selon les informations rapportées par le média Le Rural, lors de la cérémonie de clôture, l’ambassadeur des États-Unis près le Bénin, Brian Shukan, a rappelé les trois axes stratégiques du projet : accroître la productivité en renforçant les compétences techniques et managériales des producteurs et des transformateurs d’ananas ; faciliter l’accès au financement pour les acteurs de la filière ; et enfin, dynamiser les échanges commerciaux d’ananas frais et transformés en améliorant l’accès aux marchés nationaux et internationaux. Les résultats du projet ont été présentés par les acteurs clés de la chaîne de valeur, notamment le Réseaux des producteurs d’ananas du Bénin (Repab), la Coopérative des entreprises de transformation d’ananas du Bénin (Cetrab), la Coopérative des commerçants d’ananas du Bénin (Ccab) et l’Association des exportateurs d’ananas du Bénin (Aeab), qui ont salué les réussites obtenues. En neuf (09) ans d’activités, Pinex a impacté « 36 500 bénéficiaires directs et plus de 163 000 bénéficiaires indirects », rapporté par le même média. Entre 2016 et 2022, les revenus nets des producteurs ont augmenté de 38%, tandis que pour les transformateurs, cette hausse est passée de 40% à 74%. Les commerçants et exportateurs ont également vu leurs conditions d’opération améliorées grâce à de nouvelles infrastructures, équipements et certifications, leur permettant de mieux valoriser l’ananas sur le marché international. Il faut noter que le projet Pinex s’inscrit dans le cadre de l’initiative Food for progress du Département de l’agriculture des États-Unis (Usda), qui a pour objectif de renforcer et moderniser les secteurs agricoles des pays en développement.

Agrobusiness

BUSINESS DE LA PASTÈQUE À PARAKOU: Entre bienfaits et enjeux du marché d’un fruit très prisé

Au Bénin, la pastèque est un fruit prisé pour sa fraîcheur, mais elle fait face à une concurrence accrue des fruits importés du Burkina Faso, perçus comme plus juteux et savoureux. Derrière cette bataille commerciale se cachent des enjeux liés à la qualité de la production locale et aux préférences des consommateurs. Cependant, la pastèque, qu’elle soit locale ou importée, reste un véritable trésor de bienfaits pour la santé, grâce à sa richesse en eau, anti-oxydants et nutriments essentiels. Ulrich DADO TOSSOU La consommation de pastèques connaît une croissance rapide au Bénin, mais les fruits locaux peinent à s’imposer face à la concurrence des pastèques importées du Burkina Faso. Appréciées pour leur saveur, leur jutosité et leur couleur éclatante, les pastèques burkinabè dominent les étals et captent l’attention des consommateurs, au grand dam des producteurs locaux. Pour Ramane, amateur de ce fruit rafraîchissant, « les pastèques du Burkina Faso contiennent plus de jus et sont bien rouges ». Ce constat est partagé par Assana, une revendeuse du marché, qui explique : « Les pastèques burkinabè sont plus grosses, plus rouges et plus juteuses. Celles du Bénin, malheureusement, pourrissent rapidement parce que certains producteurs utilisent trop d’engrais. » En dépit de leur proximité, les fruits locaux ne parviennent pas toujours à rivaliser en qualité et en durabilité. Au-delà de la qualité perçue, les prix sur le marché varient. Assana précise que « le chargement de tricycle coûte actuellement environ 70 000 Fcfa pour le transport, mais en période de forte demande, comme pendant le Carême, ce prix peut atteindre 120 000 à 130 000 Fcfa ». Cette hausse variations des prix pèse lourdement sur les marges des producteurs et revendeurs locaux, accentuant leur désavantage face à la concurrence burkinabè. Cependant, le Bénin dispose de variétés de pastèques performantes, comme les Logone, Koloss et Gray-belle, qui peuvent atteindre des rendements de 20 à 24 tonnes par hectare, selon la fiche technique sur la production de la pastèque publié en novembre 2020 à la Faculté des Sciences Agronomiques de l’Université d’Abomey-Calavi. Pour Nassirine Tamou, productrice locale, « tout dépend du choix des semences et des bonnes pratiques agricoles. Plusieurs variétés poussent très bien au Bénin, mais les producteurs doivent miser sur la qualité et la durabilité». Un fruit aux multiples bienfaits Au-delà de la rivalité commerciale, la pastèque reste un fruit riche en bienfaits pour la santé. Ahouanye Marie Ruth, nutritionniste, souligne que ce fruit, Composée à 90 % d’eau, la pastèque est un excellent allié pour l’hydratation, tout en étant faible en calories (38,9 kcal pour 100 grammes). Riche en fibres, en sucres naturels comme le fructose et le saccharose, la pastèque regorge également d’anti-oxydants tels que la vitamine A, la vitamine C et la lycopène. Ce dernier, responsable de la couleur rouge du fruit, joue un rôle essentiel dans la prévention de maladies comme le cancer de la prostate et le vieillissement cellulaire en neutralisant les radicaux libres. Elle contient également de la citrulline, un acide aminé qui améliore la circulation sanguine en augmentant la dilatation des vaisseaux sanguins. Ce composant est particulièrement bénéfique pour les sportifs, car il aide à réduire les courbatures. La pastèque est une source précieuse de potassium, ce qui favorise l’élimination des toxines et réduit la rétention d’eau, notamment chez les personnes souffrant de cellulite. Elle renforce aussi le système immunitaire grâce à ses propriétés anti-oxydantes. Pour les femmes ménopausées, la consommation de ce fruit et de ses graines peut offrir un soutien nutritionnel important grâce à leur richesse en magnésium, protéines, vitamines B et graisses végétales. Alors que beaucoup enlèvent les pépins avant de consommer la pastèque, ces graines sont pourtant un véritable trésor nutritionnel. Elles peuvent être consommées crues ou grillées, offrant des bienfaits similaires à des apéritifs sains et énergétiques. Le magnésium contenu dans les graines aide à combattre la fatigue, tandis que leur teneur en protéines et en graisses végétales complète parfaitement une alimentation équilibrée. Pour bien choisir sa pastèque, Marie Ruth Ahouanye, recommande de vérifier deux critères essentiels : le poids (plus une pastèque est lourde, plus elle est juteuse et savoureuse) et la tige du pédoncule (une tige sèche est un signe que le fruit est arrivé à maturité). Bien que la pastèque regorge de bienfaits, il est conseillé d’en consommer entre 300 et 450 grammes par jour. Ce dosage garantit une absorption optimale de ses nutriments sans excès. Pour une expérience différente, il est possible de mixer la pastèque avec du concombre, un mélange à la fois savoureux et hydratant. Pour que les pastèques béninoises gagnent en compétitivité, il est essentiel de valoriser les pratiques agricoles durables, d’améliorer la qualité des semences et de réduire les pertes post-récolte. Avec un effort conjoint des producteurs, des chercheurs et des décideurs, le Bénin peut exploiter pleinement le potentiel de ce fruit et répondre à la demande croissante des consommateurs. En attendant, qu’elle soit locale ou importée, la pastèque demeure un allié précieux pour la santé et un symbole de fraîcheur sur les marchés béninois.

Agrobusiness, Droit et politiques agricoles

TRANSFORMATION LOCALE: Kétou inaugure un projet de 4,5 milliards pour valoriser le manioc, le maïs et le riz

Le Ministre de l’Agriculture, de l’élevage et de la Pêche, Gaston Dossouhoui, a lancé le 12 novembre 2024 à Kétou les travaux de construction de six unités modernes de transformation de manioc, maïs et riz. Financé à hauteur de 4,5 milliards de FCFA par le gouvernement béninois et le Fida, ce projet ambitieux vise à valoriser la production locale, à créer des emplois et à améliorer la sécurité alimentaire. Les usines, qui devraient être opérationnelles d’ici juin 2025, marquent un tournant stratégique pour l’industrialisation agricole de la région du Plateau. Ulrich DADO TOSSOU À Kétou, le 12 novembre 2024, un pas décisif a été franchi pour transformer l’agriculture béninoise, avec le lancement des travaux de six unités modernes de transformation de produits locaux, une initiative prometteuse pour le développement économique de la région. Le Ministre de l’agriculture, de l’élevage et de la Pêche, Gaston Dossouhoui, a officiellement donné le coup d’envoi de ce projet ambitieux, financé par le gouvernement béninois et le Fonds International de Développement Agricole (Fida). Le coût total du projet s’élève à 4,5 milliards de Fcfa, un investissement majeur qui vise à doter la région d’infrastructures modernes capables de transformer sur place les produits agricoles phares de la région du Plateau. Les travaux, confiés à la Société Nationale de Mécanisation Agricole (Sonama), devraient être achevés d’ici fin juin 2025. Les unités de transformation de manioc, maïs et riz, prévues dans le cadre du Projet d’appui au développement agricole et à l’accès au marché (Padaam), ont pour objectif de dynamiser les chaînes de valeur des productions locales. En transformant le manioc, le maïs et le riz sur place, ces usines permettront de produire des farines de qualité, réduisant ainsi la dépendance aux importations et augmentant les revenus des agriculteurs locaux. L’usine de Kétou, l’une des plus attendues, nécessitera 1 500 tonnes de manioc par an pour produire du lafou, une farine de manioc de qualité supérieure, destinée à la fois au marché local et à l’exportation. La production de farine de maïs et de riz servira à alimenter l’industrie alimentaire locale, contribuant ainsi à une chaîne d’approvisionnement plus durable et compétitive. Lors de la cérémonie de lancement, le Ministre Gaston Dossouhoui a souligné l’importance de ce projet pour la région et pour le pays : « Nous ne nous contenterons plus d’être de simples producteurs. Nous allons transformer nos produits agricoles sur place pour en augmenter la valeur. L’usine de Kétou, en produisant du lafou de qualité et de la farine, va créer un marché local dynamique et réduire notre dépendance aux importations. C’est une véritable révolution pour Kétou, le grenier du Plateau, et une réponse aux aspirations des producteurs ». Au-delà de la transformation, ces usines généreront des emplois tant dans la production que dans la transformation, offrant ainsi de nouvelles opportunités économiques aux jeunes et aux femmes de la région. De plus, elles permettront aux producteurs locaux de bénéficier de prix plus stables et de meilleures conditions de commercialisation. Ce projet ne se limite pas à la création d’emplois et à la croissance économique. Il vise également à améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations locales. En produisant des produits transformés de qualité, ces unités contribueront à une meilleure alimentation et à une réduction de la dépendance aux importations. Avec ce projet pilote à Kétou, la région pourrait devenir un modèle pour d’autres parties du Bénin. En transformant ses produits agricoles sur place, Kétou se positionne comme un exemple de développement économique et social durable, contribuant à l’industrialisation du secteur agricole béninois. Le projet pourrait inspirer d’autres régions à suivre cette voie et ainsi renforcer la résilience des communautés agricoles à travers tout le pays. Le lancement de ces unités de transformation à Kétou marque une étape clé dans la stratégie du gouvernement béninois pour moderniser l’agriculture et soutenir l’industrialisation locale. Ce projet contribuera à un avenir plus prospère pour la région, en créant des opportunités d’emploi et en favorisant une économie plus diversifiée et autonome. En transformant ses produits agricoles sur place, Kétou offre une nouvelle vision du développement agricole, axée sur la durabilité et la valorisation des ressources locales.

Agriculture et chiffres, Agrobusiness

HAUSSE DES PRIX DES PRODUITS DE PREMIÈRE NÉCESSITÉ EN OCTOBRE: Un fardeau étouffant pour les ménages béninois ?

En octobre 2024, l’Indice harmonisé des prix à la consommation (Ihpc) a connu une légère hausse, marquée par une augmentation notable des prix des produits agricoles de base. Entre flambée des coûts des légumes frais et stabilisation des prix des tubercules, cette évolution suscite des inquiétudes quant à l’impact sur le pouvoir d’achat des consommateurs et les revenus des agriculteurs. Ulrich DADO TOSSOU La flambée des prix des produits agricoles de base en octobre 2024 ravive les inquiétudes des ménages béninois déjà confrontés à un pouvoir d’achat sous pression. En octobre 2024, les prix des « Produits alimentaires et boissons non alcoolisées » ont été parmi les plus touchés par cette hausse de l’Ihpc, augmentant de 0,7%. Cette tendance reflète les difficultés d’approvisionnement en denrées essentielles telles que les légumes frais, particulièrement les oignons, dont les prix ont bondi de 9,8%. Cette flambée est attribuée à des perturbations dans les importations en provenance du Niger, aggravées par des problèmes logistiques et des tensions commerciales dans la région. Les légumes secs et oléagineux, comme les haricots secs, ont également subi une augmentation notable de 5,9%. Ce phénomène est lié à une demande croissante sur les marchés locaux, combinée à une offre insuffisante en raison des conditions climatiques défavorables qui ont affecté la production agricole. De même, les huiles alimentaires, notamment l’huile de palme et l’huile de coton, ont vu leurs prix grimper de 3,2%, conséquence directe de la hausse des coûts des matières premières et des intrants agricoles. Malgré cette hausse générale des prix, certains produits agricoles ont connu une baisse, ce qui a modéré la progression globale de l’Ihpc. Les tubercules et plantains, particulièrement les ignames fraîches et les bananes plantains, ont affiché une baisse significative de 8,4%. Cette tendance s’explique par le début de la saison de récolte, qui a accru l’offre sur le marché et entraîné une réduction des prix. En parallèle, le prix des épices, comme le piment frais, a diminué de -2,2%, en raison de l’abondance de l’offre pendant cette période. L’augmentation des prix des produits alimentaires de base, notamment des légumes, des haricots secs et des huiles, pourrait peser lourdement sur le budget des ménages béninois, en particulier ceux à faibles revenus. Les familles, déjà touchées par les effets de l’inflation, pourraient être contraintes de réduire leur consommation de ces denrées, limitant ainsi leur accès à une alimentation diversifiée et équilibrée. Pour les producteurs agricoles, cette situation présente un double enjeu. D’une part, la hausse des prix des produits alimentaires pourrait leur permettre d’accroître leurs revenus, surtout pour ceux qui cultivent des légumes secs ou produisent des huiles alimentaires. D’autre part, les coûts élevés des intrants agricoles et l’incertitude climatique peuvent affecter la stabilité de leur production, compromettant ainsi leur capacité à tirer pleinement parti de cette situation de hausse des prix. Dans ce contexte de hausse des prix agricoles, il est essentiel pour les autorités et les acteurs du secteur agricole de mettre en place des mesures visant à stabiliser le marché. Cela pourrait inclure le renforcement de l’approvisionnement en denrées alimentaires, l’amélioration des infrastructures de stockage et de transport, ainsi que le soutien aux producteurs pour faire face aux coûts élevés des intrants. En outre, des politiques de soutien aux ménages vulnérables, telles que des subventions ciblées ou des programmes d’aide alimentaire, pourraient être envisagées pour atténuer l’impact de cette inflation sur le pouvoir d’achat et garantir un accès équitable aux produits de première nécessité. La montée de l’Ihpc en octobre 2024 met en lumière les défis persistants auxquels sont confrontés les ménages béninois, pris entre l’augmentation des prix des denrées alimentaires de base et les pressions économiques globales. Dans ce contexte, il est crucial de renforcer les mesures de stabilisation des prix et de soutien aux ménages, afin d’assurer une sécurité alimentaire durable et de préserver le pouvoir d’achat des consommateurs, tout en soutenant la résilience des producteurs agricoles face aux aléas du marché.

Agrobusiness

COTONOU CÉLÈBRE L’AUDACE ENTREPRENEURIALE: Un mois dédié aux Pme béninoises

Le Palais des Congrès de Cotonou a accueilli, ce 5 novembre 2024, le lancement de la première édition du Mois de l’entrepreneuriat au Bénin (Meb). Portée par l’Agence de développement des petites et moyennes entreprises du Bénin (Adpme Bénin), cette initiative a pour objectif de célébrer les entrepreneurs locaux et de renforcer l’écosystème des petites et moyennes entreprises, en faisant de novembre un rendez-vous annuel pour soutenir le dynamisme et l’innovation au Bénin. Ulrich DADO TOSSOU Le 5 novembre 2024, le Palais des Congrès de Cotonou a vibré au rythme de la première édition du Mois de l’entrepreneuriat au Bénin (Meb). Cet événement inédit, initié par l’Agence de développement des petites et moyennes entreprises, ambitionne de faire de novembre un rendez-vous annuel pour mettre en lumière les initiatives entrepreneuriales béninoises, tout en renforçant l’écosystème des Pme, moteur de l’économie nationale. La cérémonie d’ouverture a démarré avec un discours inspirant de M. Laurent Gangbes, Directeur Général de l’Adpme Bénin, qui a rappelé l’importance des Pme dans le développement économique du pays. Il a également souligné la nécessité de créer une synergie entre les différents acteurs, locaux et internationaux, pour accompagner les entrepreneurs de manière structurée et efficace. M. Mohammed Aguyl Chabi Lafia, Directeur de l’assistance technique et des Services à l’Adpme, a ensuite détaillé les dispositifs concrets mis en place : assistance technique, accompagnement personnalisé, et accès au financement. Ces mesures visent à faciliter le développement des jeunes entreprises béninoises et à renforcer leur compétitivité. En prenant la parole, M. Grégoire Gailly, représentant d’Expertise France, a dévoilé le calendrier du mois, riche en activités : conférences, ateliers de formation, et rencontres de réseautage qui permettront aux entrepreneurs de renforcer leurs compétences et de nouer des partenariats stratégiques. Un des temps forts de la journée a été la masterclass sur l’entrepreneuriat, qui a réuni près de 800 étudiants venus de tout le pays, de Cotonou à Porto-Novo en passant par Abomey et Lokossa. Cet échange a permis aux jeunes participants d’entendre des témoignages inspirants et de poser des questions aux intervenants. Les conseils pratiques prodigués ont renforcé leur motivation à se lancer dans le monde entrepreneurial, consolidant ainsi une nouvelle génération de créateurs d’entreprises. Le Mois de l’entrepreneuriat au Bénin marque un tournant pour les jeunes entreprises locales. Grâce à des collaborations solides avec des partenaires comme la Chambre de commerce et d’industrie du Bénin, Sèmè City, la Snv et l’Agence Française de Développement, l’Adpme Bénin aspire à bâtir un environnement propice au développement des Pme et à répondre aux défis de l’économie moderne. Ce premier Meb n’est que le début d’un projet ambitieux, et le rendez-vous est pris pour chaque mois de novembre, avec l’espoir de voir encore plus d’actions, de collaborations et de réussites pour les entrepreneurs béninois.

Agrobusiness

PROMOTION DU MADE IN BÉNIN SUR LA SCÈNE INTERNATIONALE EN CHINE: Huit entreprises béninoises représentent fièrement le pays

À l’occasion de la 7ème Exposition internationale d’importation de Chine (Ciie) qui se déroule du 5 au 10 novembre 2024 à Shanghai, le Bénin se distingue en exposant le meilleur de son terroir. Huit entreprises béninoises représenteront fièrement le pays, valorisant des produits emblématiques tels que l’ananas Pain de Sucre, les amandes de cajou, et des produits dérivés du miel et du karité. Une vitrine exceptionnelle pour le « Made in Bénin » sur le marché chinois, qui s’avère être une opportunité stratégique pour l’économie béninoise. Ulrich DADO TOSSOU Le Bénin s’invite sur la scène internationale en dévoilant l’excellence de son terroir au cœur de la Chine. Du 5 au 10 novembre 2024, le Bénin est à l’honneur à la 7ème Exposition internationale d’importation de Chine (Ciie) qui se tient à Shanghai. Cet événement de renommée mondiale réunit des exposants venus des quatre coins du globe, offrant au Bénin une vitrine privilégiée pour faire découvrir ses produits phares, dont l’ananas Pain de Sucre, les amandes de cajou, ainsi que des produits à base de miel et de karité. Regroupés sous le slogan « Choose Benin », huit entreprises béninoises font la promotion du « Made in Bénin » sur l’un des marchés les plus dynamiques au monde. Dans un communiqué daté du 31 octobre, l’Agence de promotion des investissements et des exportations (Apiex) a souligné l’importance de cette participation pour l’économie béninoise, en insistant sur l’opportunité unique de promouvoir les produits locaux auprès de partenaires et acheteurs internationaux. « C’est une occasion majeure pour nos exposants de se positionner sur un marché en pleine croissance et de mettre en avant la qualité de nos produits », a affirmé Sindé Chékété, Directeur général de l’Apiex. La présence du Bénin à la Ciie est marquée par des entreprises qui incarnent l’excellence du savoir-faire national. Parmi elles, la Fédération Nationale des Coopératives de Producteurs d’Ananas (Fenacopab) représente plus de 2 865 producteurs et leur offre des services pour améliorer la qualité de leurs récoltes. Les Fruits Tillou, quant à eux, sont le principal horticulteur et exportateur d’ananas au Bénin, et ils mettent l’accent sur la qualité et la fraîcheur de leurs produits. Le secteur du karité est représenté par Natura, qui valorise cette ressource locale à travers des cosmétiques naturels. Dans le domaine de l’agro-industrie, Africa Green Corporation se distingue par sa spécialisation dans la transformation d’oléagineux. Par ailleurs, les entreprises Les Triangles et Api Services Monde œuvrent pour la promotion de l’apiculture durable et la formation de petits producteurs. Fram Conseil (King of Soto) valorise la gastronomie béninoise à travers des produits agroalimentaires locaux, tandis que Biskuiti Fabric innove avec des biscuits fabriqués à partir de farines locales, notamment de manioc et de fonio. La Ministre de l’Industrie et du Commerce, Shadiya Assouman, a salué cette opportunité pour le Bénin, déclarant que « la participation du Bénin à la Ciie 2024 représente une occasion exceptionnelle de promouvoir le « Made in Bénin » et de mettre en avant les entrepreneurs béninois comme des ambassadeurs de notre savoir-faire ». Cet engagement institutionnel démontre la volonté du pays de renforcer sa présence économique à l’international. Depuis 2016, le Bénin s’est imposé comme une nation dynamique avec une économie en pleine croissance. Le pays a enregistré un taux de croissance du Pib réel de 6,4 % entre 2017 et 2019, avant de rebondir après la Covid-19, atteignant 7,2 % en 2021 et 6,3 % en 2022. Cette performance est soutenue par des secteurs clés comme l’agriculture et le commerce de transit via le Port de Cotonou, qui constitue un axe stratégique pour l’import-export en Afrique de l’Ouest. La Ciie, qui existe depuis 2018, est devenue un rendez-vous incontournable pour les entreprises souhaitant accéder au marché chinois et y nouer des partenariats durables. Avec une gamme variée de produits issus de l’agriculture et de l’agro-industrie, le Bénin entend démontrer la diversité et la qualité de son terroir. En se tournant vers l’exportation de produits transformés et de qualité, le Bénin continue d’avancer dans sa stratégie de diversification économique. Sa participation à la Ciie confirme sa volonté de s’inscrire dans une dynamique d’ouverture et de croissance durable, et de positionner ses produits sur l’un des plus grands marchés mondiaux.

Retour en haut