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Agrobusiness, Nutrition et Santé

RÉFORME DES ORGANISMES ALIMENTAIRES AU BÉNIN : Une nouvelle ère pour la sécurité nutritionnelle

Ce mercredi 25 septembre 2024, le Conseil des ministres a adopté des décrets clés visant à modifier les statuts de l’Agence nationale de l’alimentation et de la nutrition (Anan) et de l’Agence béninoise de sécurité sanitaire des aliments (Abssa). Ces réformes incluent également l’abrogation du décret n°2009-245 du 09 juin 2009, qui instaurait le Conseil de l’alimentation et de la nutrition (Can). Ces décisions s’inscriraient dans la volonté du gouvernement de moderniser et de renforcer les institutions responsables de la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Bénin. La réorganisation de ces agences par ces nouveaux décrets permettrait une meilleure coordination des actions liées à l’alimentation, à la sécurité sanitaire des aliments et à la lutte contre la malnutrition. Cette réforme offrirait certainement l’opportunité de mettre en place des mécanismes plus efficaces pour garantir aux populations un accès à des aliments sûrs, tout en renforçant la surveillance des risques sanitaires. Dans un contexte où les enjeux de sécurité alimentaire deviennent de plus en plus cruciaux pour le développement durable, cette initiative du gouvernement viendrait soutenir les objectifs nationaux en matière de santé publique et de développement agricole. Malik SOULEMANE

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CLÔTURE DE LA 18ÈME CONFÉRENCE DE L’ALLIANCE AFRICAINE DU CAJOU: Cap sur la Tanzanie en 2025

Le Bénin a accueilli du 17 au 19 septembre 2024 la 18ème Conférence et Exposition de l’Alliance africaine du cajou (Aca). Cet événement majeur, qui a réuni près de 400 participants issus de l’industrie de l’anacarde, s’est achevé sur une note optimiste avec des appels à renforcer la transformation locale du cajou. La Tanzanie, premier producteur de noix de cajou en Afrique de l’Est, sera le prochain pays hôte en 2025. Ulrich DADO TOSSOU Le Bénin vient de clore avec succès la 18ème édition de la Conférence de l’alliance africaine du cajou, confirmant une fois de plus son rôle central dans l’industrie de l’anacarde en Afrique. La Conférence et Exposition de l’Alliance africaine du cajou (Aca), qui s’est tenue du 17 au 19 septembre 2024 à l’Hôtel Sofitel de Cotonou, a réuni près de 400 acteurs de l’industrie de la noix de cajou. Parmi eux, des producteurs, des transformateurs, des exportateurs, des chercheurs, ainsi que des partenaires techniques et financiers venus débattre du thème : « Politiques visant à promouvoir la transformation du cajou en Afrique : Faisons-nous un impact ? ». D’après le rapport Ecofin du 20 septembre 2024, cet événement a été marqué par des échanges riches et dynamiques, notamment lors de panels, conférences-débats et expositions. Tous les participants ont mis l’accent sur la nécessité d’accroître la transformation locale du cajou afin de maximiser les bénéfices pour les producteurs africains et d’augmenter la valeur ajoutée de la filière sur le continent. Lors de la cérémonie de clôture, Gaston Dossouhoui, ministre de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche du Bénin, a salué le succès de cette 18ème édition et l’engagement de longue date des partenaires internationaux, en particulier celui de Rita Weidinger, chef du projet Giz/Move, qui œuvre pour la promotion de la filière anacarde depuis plus de 25 ans. Il a ensuite lancé un appel à tous les acteurs de la filière pour renforcer leur collaboration : « Nous devons travailler de manière concertée pour faire de la filière cajou un moteur de développement pour nos pays et le continent », révèle la même source. L’un des moments forts de cette conférence a été l’élection d’un nouveau président pour l’Aca. Après cinq années à la tête de l’organisation, Babatola Faseru a cédé sa place à Ibrahim Sanfo, qui a été élu nouveau président de l’Alliance. Dans son discours d’acceptation, Sanfo a confirmé que la prochaine édition de la conférence se tiendra en Tanzanie en 2025, pays leader dans la production de noix de cajou en Afrique de l’Est. Alors que la 18ème édition de la Conférence de l’Aca s’achève, les regards sont déjà tournés vers la Tanzanie, avec l’espoir que cette rencontre annuelle continue de stimuler la transformation et l’essor de l’industrie du cajou sur le continent africain.

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CARREFOUR DES OPPORTUNITÉS ET SALON DES PLANS D’AFFAIRES: Une bouffée d’oxygène pour les Mpme de l’ouémé et du plateau

La Chambre de commerce et d’industrie du Bénin (Cci Bénin) a lancé, le vendredi 20 septembre 2024, deux événements majeurs destinés à soutenir les Micro, petites et moyennes entreprises (Mpme) des départements de l’Ouémé et du Plateau. À travers le Carrefour des Opportunités de Financement et le Salon de présentation des plans d’affaires, la Cci Bénin vise à faciliter l’accès au financement et à accompagner le développement des entreprises locales en les mettant en relation directe avec des partenaires financiers. Ulrich DADO TOSSOU Dans un contexte où l’accès au financement demeure un défi majeur pour les petites entreprises, la Chambre de commerce et d’industrie du Bénin (Cci Bénin) prend les devants en offrant aux Mpme de l’Ouémé et du Plateau une plateforme unique pour booster leur développement. Le vendredi 20 septembre 2024, la salle de conférence Hubert Maga de la préfecture de l’Ouémé a accueilli le lancement officiel du Carrefour des opportunités de financement des Mpme et du Salon de présentation des plans d’affaires. Ces deux événements visent à renforcer les capacités des entrepreneurs locaux à obtenir des financements pour leurs projets. Une initiative saluée par les acteurs économiques locaux Lors de la cérémonie de lancement, M. Alfred Houndegla, Coordonnateur de la région économique de Porto-Novo, représentant le président de la Cci Bénin, M. Arnauld Akakpo, a rappelé l’importance de cet événement pour le développement des Micro, Petites et Moyennes Entreprises (Mpme) dans les départements de l’Ouémé et du Plateau. « L’organisation de cette activité s’inscrit dans la rubrique de la facilitation à l’accès au financement, un axe majeur sur lequel la mandature 2020-2025 travaille activement », a-t-il déclaré. Cet événement, qui a réuni une soixantaine de responsables d’entreprises, se présente comme une réponse concrète aux besoins des entrepreneurs locaux. Plusieurs institutions financières, notamment Uba Bénin, Coris bank Bénin, Fececam et Padme sa, étaient présentes pour exposer leurs offres de financement, créant ainsi un pont direct entre les Mpme et les institutions capables de soutenir leurs projets. Deux étapes pour maximiser les opportunités de financement Le déploiement de l’initiative se fait en deux phases distinctes. Tout d’abord, le Carrefour des opportunités de financement des Mpme, cette étape organisée en quatre séances, vise à mettre en contact les entreprises avec les institutions financières. Après la première session à Porto-novo, les communes de Sèmè-Kpodji, Pobè et Ifangni accueilleront successivement l’événement les 24, 25 et 27 septembre 2024. Ce carrefour permettra aux entrepreneurs de découvrir les mécanismes de financement disponibles et de poser des questions directement aux représentants des banques et institutions de microfinance. Ensuite, le Salon de présentation des plans d’affaires, il se tiendra en deux séances, les 22 et 23 octobre 2024, respectivement à Porto-Novo et Pobè. Les Mpme ayant élaboré des plans d’affaires solides pourront soumettre leurs projets via le lien ici. Les dossiers présélectionnés seront ensuite examinés par les partenaires financiers, et les entreprises retenues auront l’opportunité de présenter leurs projets lors du salon de financement. Une opportunité à ne pas manquer pour les Mpme Cette initiative représente une opportunité exceptionnelle pour les Mpme de l’Ouémé et du Plateau de concrétiser leurs projets de développement. Les responsables d’entreprises présents ont salué l’initiative de la Cci Bénin, qui répond à un besoin pressant d’accompagnement financier dans un contexte économique compétitif. Grâce à ce carrefour et à ce salon, les entrepreneurs pourront non seulement bénéficier d’un accompagnement, mais également accéder à des ressources financières cruciales pour la croissance de leurs entreprises. Le Carrefour des opportunités de financement des Mpme et le Salon de présentation des plans d’affaires marquent un tournant dans l’écosystème entrepreneurial de l’Ouémé et du Plateau, offrant aux entreprises locales un tremplin vers le succès. Les Mpme de la région sont invitées à saisir cette occasion pour dynamiser leurs activités et renforcer leur compétitivité.

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INDUSTRIE AGROALIMENTAIRE AU BENIN: Itrak-Bénin en première ligne dans la transformation du karité

Face à l’essor mondial des produits naturels,  l’Industrie de Transformation de Karité du Bénin (Itrak-Bénin), une entreprise fondée en 2019, se positionne comme un leader innovant dans la valorisation du karité au Bénin. Grâce à son modèle économique qui consiste à fonctionner en boucle, en réutilisant systématiquement les déchets générés lors du cycle de transformation du karité, Itrak-Benin fait aujourd’hui la fierté du Bénin et du continent africain. Plutôt que d’être jetées dans la nature avec toutes les conséquences écologiques que cela engendre, Itrak-Benin transforme les coques de karité à des fins utiles. Elles sont converties en poudre exfoliante pour les cosmétiques et en briquettes, une alternative au bois de chauffage. Cette approche, zéro gaspillage, présente de nombreux avantages, tant sur le plan environnemental qu’économique, et contribue à l’amélioration des revenus des femmes rurales travaillant dans la filière karité dans le nord du Bénin. Ses initiatives sociales et environnementales font de Itrak-Bénin un acteur incontournable dans le secteur, avec une ambition de s’imposer à l’échelle internationale. Ulrich DADO TOSSOU Transformer le karité en levier de développement durable, tel est un pari audacieux de Itrak-Bénin. L’Industrie incarne la vision audacieuse de son fondateur, M. Oumaya Moussa Abdoulaye, Spécialiste en économie option Audit. M. Abdoulaye a parcouru plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest au cours de sa carrière, découvrant aunsi le potentiel économique du karité, un produit emblématique de la région. Inspiré par ses expériences au Sénégal, où il a appris les techniques de transformation du karité auprès des coopératives féminines, il a décidé de transposer ces connaissances à son pays natal, le Bénin.  Aux côtés de son épouse et partenaire professionnelle, Mme Aissétou Moussa née Oumarou, il a fondé Itrak-Bénin, avec pour ambition de faire du karité un moteur de développement économique et social dans la région. Vision et Mission de Itrak-Bénin Itrak-Bénin s’est fixé comme objectif de dynamiser l’industrialisation verte des produits forestiers non ligneux en Afrique subsaharienne, à travers la transformation du karité. La mission qu’elle s’est assignée en droite ligne avec sa vision est de créer et d’entretenir une économie d’échelle capable de générer des opportunités d’emploi pour les jeunes et les femmes rurales, tout en promouvant la consommation locale et internationale des produits dérivés du karité. Les valeurs fondamentales de l’entreprise reposent sur l’intégrité, le professionnalisme et la résilience, des qualités essentielles pour atteindre ses objectifs dans un environnement souvent difficile. Le modèle économique circulaire : valoriser les déchets de karité L’une des innovations majeures de Itrak-Bénin réside dans son modèle économique qui consiste à valoriser non seulement le beurre de karité, mais également les déchets issus du processus de transformation. En effet, au-delà du beurre de karité, les coques et les tourteaux sont généralement considérés comme des sous-produits inutilisables. Cependant, Itrak-Bénin a développé des solutions pour réutiliser ces « déchets ». Les coques de karité sont réduites en poudre et vendues à des entreprises cosmétiques, tandis que les tourteaux sont transformés en briquettes de charbon, contribuant ainsi à réduire les déchets et à optimiser les ressources. Un engagement fort avec les coopératives féminines Itrak-Bénin se distingue également par son engagement en faveur des femmes rurales. Les coopératives féminines, qui collectent les amandes de karité, sont les premiers fournisseurs de l’entreprise. En achetant directement auprès de ces coopératives, Itrak-Bénin améliore les revenus des femmes, renforçant ainsi leur autonomie économique. Le cabinet Morando, quant à lui, représente la deuxième ligne d’approvisionnement, fournissant des amandes déjà traitées pour garantir une transformation de qualité. Produits et marchés Itrak-Bénin offre une gamme diversifiée de produits issus du karité, notamment le Karifel, une poudre raffinée à base de coques de karité, utilisée pour exfolier la peau. Karibaum, un baume à base de beurre de karité, efficace contre les douleurs corporelles et les légers problèmes respiratoires, Kari-skin, pommade nourrissante et régénératrice pour la peau. Karibel, un beurre capillaire qui nourrit et fortifie les cheveux. Kariguia, beurre de karité non raffiné, riche en vitamines A, E et F, aux propriétés hydratantes. Les produits d’itrak-Bénin sont distribués sur les marchés asiatique, européen et américain, et l’entreprise envisage de renforcer sa présence à l’international, notamment en installant une usine moderne capable de valoriser entièrement les coques et tourteaux de karité. Perspectives d’avenir D’ici 2027, itrak-Bénin prévoit d’implanter une unité de transformation des coques de karité et de lancer un programme de formation professionnelle certifiant autour de la chaîne de valeur du karité. L’entreprise ambitionne également de créer une communauté transnationale d’acteurs impliqués dans la transformation du karité et de mettre en place un réseau de distribution international, en accord avec les priorités du gouvernement béninois. Avec plus de 300 tonnes d’amandes transformées depuis 2022 et un rendement de 35 à 40 %, Itrak-Bénin est en passe de devenir un acteur clé de l’industrie du karité en Afrique de l’Ouest, alliant innovation, développement durable et impact social.

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HAUSSE DES COÛTS DE PRODUCTION INDUSTRIELLE AU BÉNIN: L’industrie agroalimentaire, la plus souffrante

Au Bénin, les coûts de production industrielle continuent de grimper, affectant de manière significative les secteurs manufacturiers. Selon les dernières données publiées par l’Institut national de la statistique et de la démographie (Instad), l’Indice des prix à la production de l’industrie (Ippi) a enregistré une hausse de 0,8% au deuxième trimestre 2024. Cette tendance à la hausse, qui touche principalement les industries agroalimentaires et des matériaux de construction, menace la compétitivité des entreprises locales et pourrait avoir des répercussions sur l’économie nationale. Ulrich DADO TOSSOU Les entreprises béninoises à l’épreuve de la compétitivité. En effet, face à une hausse constante des coûts de production industrielle, les entreprises béninoises sont confrontées à une pression croissante qui risque de fragiliser leur compétitivité et de freiner la croissance économique du pays. Selon les dernières données de l’Institut national de la statistique et de la démographie (Instad), l’indice des prix à la production de l’industrie (Ippi) a enregistré une augmentation de 0,8% au deuxième trimestre 2024 par rapport à la même période en 2023, relaie la plateforme web Btechnews. Les secteurs les plus impactés par cette hausse sont les industries manufacturières, qui ont vu une augmentation générale de 1,0% des coûts de production. Parmi les plus touchées figurent l’agroalimentaire avec une hausse de  1,4% et les matériaux de construction, en particulier le ciment de 1,8%. Ces augmentations, bien que modérées, alourdissent les charges des entreprises béninoises, déjà confrontées à des marges réduites. Cependant, certaines industries, comme celles du secteur métallurgique, ont connu une baisse de 2,2% des prix à la production au premier trimestre 2023, illustrant des tendances contrastées dans le tissu industriel béninois. D’après la même source, plusieurs facteurs concourent à cette montée des coûts. Les perturbations des chaînes d’approvisionnement, exacerbées par la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine, continuent de renchérir les matières premières et les composants essentiels pour l’industrie. En parallèle, la flambée des prix de l’énergie, notamment du pétrole, pèse lourdement sur les coûts de production, rendant difficile toute prévision à court terme. Le contexte inflationniste mondial contribue également à cette pression sur les entreprises, les forçant à répercuter les hausses de coûts sur leurs prix de vente, alimentant ainsi une inflation déjà élevée. Cette hausse des coûts de production n’est pas sans conséquences pour l’économie nationale. La rentabilité des entreprises est affectée, compromettant leur capacité à investir et à se développer. De plus, l’augmentation des prix de vente, nécessaire pour maintenir les marges, réduit le pouvoir d’achat des ménages et peut alimenter une inflation encore plus importante. Sur les marchés internationaux, les entreprises béninoises risquent de perdre en compétitivité, surtout face à des concurrents étrangers qui bénéficient de coûts de production plus faibles. Cette perte de compétitivité pourrait avoir des répercussions sur les exportations béninoises, menaçant ainsi une source importante de revenus pour le pays. Les perspectives pour les prochains trimestres restent incertaines. Les tensions géopolitiques mondiales et les fluctuations des prix de l’énergie laissent présager une poursuite de la hausse des coûts de production industrielle. Pour contrer ces défis, les entreprises béninoises devront repenser leurs stratégies. L’optimisation des processus de production, la diversification des activités, et la recherche de nouveaux marchés s’imposent comme des solutions pour atténuer les effets de cette crise. Face à cette situation préoccupante, l’intervention de l’État devient cruciale. Des mesures de soutien aux entreprises, telles que des subventions ciblées ou des allègements fiscaux, pourraient être nécessaires pour éviter une crise industrielle plus large. Le dialogue entre les secteurs public et privé doit être renforcé pour développer des solutions structurelles et durables. En conclusion, la hausse des coûts de production industrielle est un défi de taille pour l’économie béninoise. Si aucune action concertée n’est prise rapidement, le pays risque de voir sa compétitivité industrielle et sa croissance économique durement affectées. Les entreprises béninoises à l’épreuve de la compétitivité. En effet, face à une hausse constante des coûts de production industrielle, les entreprises béninoises sont confrontées à une pression croissante qui risque de fragiliser leur compétitivité et de freiner la croissance économique du pays. Selon les dernières données de l’Institut national de la statistique et de la démographie (Instad), l’indice des prix à la production de l’industrie (Ippi) a enregistré une augmentation de 0,8% au deuxième trimestre 2024 par rapport à la même période en 2023, relaie la plateforme web Btechnews. Les secteurs les plus impactés par cette hausse sont les industries manufacturières, qui ont vu une augmentation générale de 1,0% des coûts de production. Parmi les plus touchées figurent l’agroalimentaire avec une hausse de  1,4% et les matériaux de construction, en particulier le ciment de 1,8%. Ces augmentations, bien que modérées, alourdissent les charges des entreprises béninoises, déjà confrontées à des marges réduites. Cependant, certaines industries, comme celles du secteur métallurgique, ont connu une baisse de 2,2% des prix à la production au premier trimestre 2023, illustrant des tendances contrastées dans le tissu industriel béninois. D’après la même source, plusieurs facteurs concourent à cette montée des coûts. Les perturbations des chaînes d’approvisionnement, exacerbées par la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine, continuent de renchérir les matières premières et les composants essentiels pour l’industrie. En parallèle, la flambée des prix de l’énergie, notamment du pétrole, pèse lourdement sur les coûts de production, rendant difficile toute prévision à court terme. Le contexte inflationniste mondial contribue également à cette pression sur les entreprises, les forçant à répercuter les hausses de coûts sur leurs prix de vente, alimentant ainsi une inflation déjà élevée. Cette hausse des coûts de production n’est pas sans conséquences pour l’économie nationale. La rentabilité des entreprises est affectée, compromettant leur capacité à investir et à se développer. De plus, l’augmentation des prix de vente, nécessaire pour maintenir les marges, réduit le pouvoir d’achat des ménages et peut alimenter une inflation encore plus importante. Sur les marchés internationaux, les entreprises béninoises risquent de perdre en compétitivité, surtout face à des concurrents étrangers qui bénéficient de coûts de production plus faibles. Cette perte de compétitivité pourrait avoir des répercussions sur les exportations

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FINANCEMENT AGRICOLE: 30 millions d’euros pour l’agriculture sénégalaise

La Banque Agricole du Sénégal (Lba) vient de signer un accord de prêt de 30 millions d’euros avec la Banque européenne d’investissement (Bei) le vendredi 6 septembre 2024. Ce partenariat, soutenu par l’Union européenne, vise à renforcer les chaînes de valeur agricoles au Sénégal, tout en promouvant l’autonomisation des femmes et la durabilité climatique. Plus de 3 000 agriculteurs sénégalais devraient bénéficier de ce soutien financier, qui permettra de moderniser les équipements agricoles et d’accroître la résilience du secteur face aux changements climatiques. Ulrich DADO TOSSOU Face à l’accès limité du financement agricole dans la majorité des pays d’Afrique Subsaharienne, comme le Sénégal, un nouvel accord de prêt de 30 millions d’euros signé entre la Banque agricole du Sénégal (Lba) et la Banque européenne d’investissement (Bei) pourrait redéfinir l’avenir de milliers de producteurs et entrepreneures rurales. Selon l’information relayée dans le rapport Ecofin du du 9 septembre 2024, cet accord signé le 6 septembre 2024, vise à renforcer les chaînes de valeur agricoles dans les filières céréales, horticulture, arachide et anacarde, tout en offrant des opportunités cruciales pour l’entrepreneuriat féminin. Bien que l’agriculture représente environ 15 % du Pib sénégalais et emploie plus de 20 % de la population active, l’accès au crédit demeure un obstacle majeur à la modernisation du secteur. En 2021, seuls 6,2 % des ménages agricoles ont pu accéder à des prêts, dont plus de la moitié auprès d’institutions formelles, selon les données de la Direction de l’analyse, de la prévision et des statistiques agricoles (Dapsa). Le prêt de 30 millions d’euros, dont 70 % (soit 23,2 millions $) sont spécifiquement alloués à l’achat d’équipements agricoles, arrive à point nommé. Irrigation, mécanisation et infrastructures de stockage sont des investissements essentiels pour améliorer la productivité et atténuer les effets des conditions climatiques de plus en plus imprévisibles. En facilitant l’accès à ces équipements, ce financement pourrait considérablement réduire la vulnérabilité des exploitants et augmenter leurs rendements. Outre le soutien général aux agriculteurs, ce prêt se distingue par sa volonté de promouvoir l’entrepreneuriat agricole des femmes. L’inclusion des femmes dans le développement agricole est indispensable dans un pays où elles jouent un rôle central dans la production, mais restent sous-représentées en matière d’accès aux ressources financières et aux technologies modernes. Une part importante des fonds sera donc dédiée à soutenir ces agricultrices, contribuant ainsi à une autonomisation qui pourrait avoir des répercussions positives sur l’économie rurale dans son ensemble. Un autre aspect prometteur de cet accord réside dans l’adaptation des mécanismes de prêt aux réalités du secteur agricole. Contrairement aux crédits à court terme souvent inadaptés aux cycles de production, la Lba entend proposer des financements de plus longue durée, y compris des prêts saisonniers pluriannuels. Cette flexibilité permettra aux agriculteurs de mieux gérer la variabilité de leurs revenus, tout en leur offrant des ressources pour des investissements durables dans la mécanisation et l’irrigation. Cette approche innovante répond directement à la demande croissante de solutions de financement adaptées aux particularités de l’agriculture, un secteur où les revenus sont souvent irréguliers et fortement dépendants des conditions météorologiques. Bien que cet accord soit une avancée majeure, il ne suffit pas à résoudre l’ensemble des défis auxquels fait face l’agriculture sénégalaise. Avec un taux d’accès au crédit aussi faible, de nombreux agriculteurs, en particulier ceux possédant de petites exploitations, continuent d’être exclus des circuits financiers. L’absence de garanties solides, les coûts élevés des services bancaires et l’instabilité des revenus demeurent des obstacles majeurs à l’inclusion financière. Le prêt de la Bei, aussi important soit-il, devra donc être accompagné d’autres réformes structurelles pour élargir l’accès au crédit et toucher les exploitations les plus modestes. Des initiatives complémentaires, telles que des programmes de formation financière et des efforts pour améliorer la connectivité des zones rurales aux institutions bancaires, seront essentielles pour renforcer l’impact de ce financement. L’accord de prêt de 30 millions d’euros entre la Banque agricole du Sénégal et la Banque européenne d’investissement, comme rapporté par l’agence Ecofin, marque une étape cruciale dans la modernisation du secteur agricole sénégalais. En facilitant l’accès aux équipements agricoles et en soutenant l’entrepreneuriat féminin, cet investissement pourrait transformer durablement les chaînes de valeur agricoles et améliorer la résilience des exploitants face aux aléas climatiques. Cependant, pour que cette transformation soit véritablement inclusive et durable, il faudra aller au-delà de ce financement en mettant en place des réformes plus larges en matière d’inclusion financière et d’accompagnement des petites exploitations. Le succès de cette initiative dépendra donc de la capacité à démultiplier les efforts pour assurer que le financement agricole soit accessible à tous, dans un secteur qui reste le moteur de l’économie sénégalaise.

Agrobusiness, Droit et politiques agricoles

INDUSTRIE DE LA NOIX DE CAJOU EN AFRIQUE: Cotonou accueillera la 18ème conférence de l’Aca

Du 17 au 20 septembre 2024 Cotonou accueillera la 18ème conférence annuelle de l’Alliance Africaine de Cajou (Aca). Cet événement rassemblera plus de 400 acteurs de l’industrie autour du thème « Renforcer les capacités pour une industrie africaine durable de la noix de cajou ». Entre débats sur la transformation locale, droits de l’homme, et innovations, cette rencontre promet de tracer les nouvelles orientations de la filière cajou sur le continent. Ulrich DADO TOSSOU L’industrie africaine de la noix de cajou est à un tournant décisif, et c’est à Cotonou que se jouera son avenir. Selon l’information rapportée par le groupe de presse le Rural et la plateforme web Btechnews, du 17 au 20 septembre 2024, la capitale économique béninoise accueillera la 18ème conférence annuelle de l’Alliance Africaine de Cajou (Aca). Cet événement réunira plus de 400 acteurs majeurs de la filière sous le thème « Renforcer les capacités pour une industrie africaine durable de la noix de cajou ». Alors que des pays comme le Bénin et la Côte d’Ivoire ont récemment interdit l’exportation de noix de cajou brutes pour encourager la transformation locale, cette conférence arrive à point nommé pour évaluer l’impact de ces mesures et envisager l’avenir de la filière. L’ouverture de cette conférence sera marquée par une plénière intitulée « Politiques de promotion de la transformation de la noix de cajou en Afrique : avons-nous un impact ? ». Les participants examineront les récentes politiques visant à stimuler la transformation sur le continent et à créer des emplois locaux. Si l’objectif est de retenir la valeur ajoutée sur place, une question persiste : les infrastructures industrielles africaines sont-elles prêtes à traiter l’ensemble des noix produites sur le continent ? Cette session permettra de faire le point sur les avancées, tout en réfléchissant aux prochaines étapes à franchir pour renforcer les capacités industrielles locales. Outre les enjeux économiques, l’édition 2024 de l’Aca abordera également des questions sociales et environnementales cruciales. Une session sera dédiée à la lutte contre les violations des droits de l’homme dans les chaînes de valeur de la noix de cajou, en lien avec la nouvelle directive européenne sur la diligence raisonnable en matière de durabilité des entreprises. Cette directive impose aux entreprises de s’assurer que leurs chaînes d’approvisionnement respectent les normes éthiques et environnementales. Les participants discuteront des opportunités et des défis que représente cette nouvelle législation pour l’industrie du cajou. La durabilité environnementale sera aussi au centre des débats. Les intervenants exploreront les moyens de rendre la production de cajou plus respectueuse de l’environnement. En effet, face à la pression croissante pour des pratiques agricoles durables, l’industrie doit s’adapter pour rester compétitive à l’échelle mondiale. Parallèlement aux discussions, une exposition internationale sera organisée pour présenter les dernières innovations technologiques et les nouveaux produits liés au cajou. Ce sera l’occasion pour les participants de découvrir des solutions concrètes pour améliorer la productivité et la durabilité de la filière. La conférence offrira également un espace privilégié pour les rencontres et le renforcement des collaborations entre acteurs locaux et internationaux. L’échange d’idées et de bonnes pratiques sera au cœur de cet événement, visant à promouvoir une industrie africaine plus résiliente et compétitive. Le Bénin, qui accueille cette conférence, se positionne comme un acteur majeur de la transformation locale du cajou en Afrique. Les participants auront l’occasion de visiter la Zone Industrielle de Glo-Djigbé (Gdiz), symbole de l’engagement du gouvernement béninois pour structurer et dynamiser l’industrie de la transformation. Cette zone illustre les efforts du pays pour accroître sa capacité de transformation et réduire sa dépendance aux exportations de produits bruts. La 18ème conférence de l’Aca est un rendez-vous crucial pour l’industrie africaine de la noix de cajou. Alors que la transformation locale devient un enjeu de plus en plus central, cet événement permettra de définir les orientations futures de la filière. En renforçant les capacités locales, en adoptant des politiques durables et inclusives, et en misant sur l’innovation, l’Afrique pourra s’imposer comme un leader mondial dans l’industrie du cajou. Cotonou s’apprête ainsi à devenir, pendant quatre jours, le centre névralgique de cette transformation, réunissant experts et décideurs pour façonner l’avenir de cette filière stratégique.

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VENTE GROUPÉE DE NOIX DE CAJOU BIO DANS L’ATACORA – DONGA: Plus de 1000 producteurs ont récolté des millions en prime

La commercialisation des noix de cajou pour l’année 2024 s’avère être un succès pour les producteurs de noix d’anacarde biologique dans les départements de l’Atacora et de la Donga. En partenariat avec la Fédération nationale des producteurs d’anacarde du Bénin (Fenapab), l’usine Afokantan Bénin cashew (Abc) et le groupe Colruyt ont récompensé plus de 1000 producteurs pour leurs mobilisations à collectivement vendre leurs matières. Mouleykatou SOULEYMANE Coopératives et producteurs d’anacarde empochent des millions Fcfa en ces temps de vaches maigres. C’est le fruit d’un partenariat réussi entre la Fenapab, l’usine Abc et le groupe Colruyt qui est parti pour collecter 1 500 tonnes de noix de cajou biologique auprès des producteurs pour le compte de la campagne 2023-2024. En effet, le contrat de cette campagne portait sur un volume de 1 500 tonnes de noix de cajou biologique, dont 78 % ont été effectivement livrées. Selon les informations rapportées par le média Agri Impact, les producteurs ont reçu les soldes restants sur le prix minimum garanti, ainsi que les frais de gestion et les primes bio, pour un montant total de plus de 85 millions de Fcfa. Ce montant se décompose en 36,487 millions de Fcfa pour les frais de gestion, 24 millions de Fcfa pour les ristournes, et 24,324 millions de Fcfa pour les primes bio. L’opération s’est déroulée dans huit communes de l’Atacora-Donga, à savoir Bassila, Copargo, Djougou, Kouandé, Natitingou, Ouaké, Pehunco, et Toucountouna. La Fédération Nationale des Producteurs d’Anacarde du Bénin (Fenapab) se serait assuré que chaque producteur reçoive directement sa part, afin de renforcer la confiance au sein du dispositif. Il faut noter que les Systèmes financiers décentralisés (Sfd), comme la Caisse locale de crédit agricole et mutuel (Clcam), ont également soutenu cette campagne en octroyant des prêts aux coopératives de producteurs d’anacarde. Le Fonds national de développement agricole (Fnda) a, quant à lui, facilité l’obtention de ses crédits en réduisant les taux d’intérêt, ce qui a permis de soutenir financièrement les activités des producteurs, rapportent nos confrères. En ces temps de vaches maigres où les parents ressentent du stress financier à l’idée de la préparation de la rentrée scolaire, ces producteurs qui viennent d’empocher des millions auraient certainement vu le bout du tunnel. Une fenêtre d’espoir s’est donc ouverte à eux pour préparer la rentrée scolaire de leurs enfants en toute sérénité.

Agriculture, Agrobusiness

MARCHÉ MONDIAL DES CÉRÉALES: Les importateurs africains du riz à l’affût des meilleures opportunités

Alors que les prix mondiaux du riz connaissent une baisse depuis le début de l’année 2024, les importateurs africains sont à l’affût d’opportunités pour sécuriser des approvisionnements à moindre coût. Cependant, l’évolution des politiques commerciales des grands exportateurs, en particulier l’Inde, ainsi que les perspectives de récoltes en Asie, rendent l’avenir incertain. Cet article analyse les dynamiques actuelles du marché mondial du riz et explore les stratégies que les pays africains pourraient adopter pour tirer parti de cette conjoncture. Ulrich DADO TOSSOU Le marché mondial du riz traverse une phase de changement, et les importateurs africains sont confrontés à un défi stratégique majeur. Avec des prix en baisse et des dynamiques incertaines, notamment en Asie, la capacité des pays africains à tirer parti de cette conjoncture pourrait avoir des répercussions profondes sur la sécurité alimentaire du continent. Depuis le début de l’année 2024, les prix mondiaux du riz ont amorcé une baisse notable, oscillant entre 8 et 10 % selon les estimations soulignées dans le rapport Ecofin du 30 Août 2024. Cette tendance, observée à travers l’indice des prix du riz de la Fao, qui a atteint son niveau le plus bas depuis un an en juillet, semble prometteuse pour les acheteurs. Toutefois, cette accalmie repose sur des dynamiques spécifiques, notamment une demande soutenue en Asie du Sud-Est, avec des pays comme les Philippines et l’Indonésie jouant un rôle prépondérant. Mais cette réduction des prix pourrait n’être que temporaire. En effet, l’offre mondiale de riz reste sous l’influence de plusieurs facteurs déterminants, parmi lesquels les décisions stratégiques des grands exportateurs asiatiques, en particulier l’Inde. Le continent africain, qui reporte en grande partie ses achats dans l’espoir de bénéficier de baisses supplémentaires, pourrait trouver une fenêtre d’opportunité dans les mois à venir. L’Inde, premier exportateur mondial de riz, joue un rôle central dans l’évolution des prix mondiaux. Ses décisions en matière de politique commerciale, particulièrement en ce qui concerne les restrictions à l’exportation, sont scrutées par tous les acteurs du marché. Actuellement, une taxe de 20 % sur les exportations de riz étuvé, combinée à une taxe forfaitaire de 90 dollars par tonne, limite les flux commerciaux, mais des signes d’assouplissement se font jour. Selon Patricio Mendez del Villar, chercheur au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad), un tel assouplissement pourrait se produire de manière progressive. La prudence du gouvernement indien, face au spectre de l’inflation et à la nécessité de protéger les prix domestiques, pourrait conduire à une levée partielle des restrictions, permettant ainsi aux importateurs africains de bénéficier de prix plus bas. Toutefois, ce scénario reste soumis à l’évolution des conditions économiques et politiques internes en Inde. Face à cette incertitude, les importateurs africains se trouvent dans une situation délicate. Reporter les achats dans l’attente de prix plus bas est une stratégie qui peut porter ses fruits, notamment si les prévisions de récoltes asiatiques se concrétisent avec une augmentation de l’offre mondiale. Cependant, cette stratégie comporte également des risques, en particulier si l’assouplissement des restrictions en Inde se fait attendre ou si d’autres facteurs imprévus viennent perturber le marché. De plus, la dépendance accrue de l’Afrique vis-à-vis des importations de riz expose les pays du continent à une volatilité importante des prix, avec des répercussions directes sur les consommateurs, surtout en milieu urbain. Une gestion proactive et diversifiée des sources d’approvisionnement, couplée à une surveillance constante des tendances du marché, s’avère donc cruciale pour minimiser les risques. Le dernier trimestre de 2024 pourrait s’avérer déterminant pour les importateurs africains de riz. Si les prévisions d’une baisse continue des prix se réalisent, le continent pourrait profiter d’une fenêtre d’opportunité pour sécuriser des approvisionnements à bas coût. Cependant, les incertitudes entourant la stratégie commerciale de l’Inde et l’évolution des conditions mondiales imposent une vigilance accrue. Les pays africains doivent rester agiles, prêts à ajuster leurs stratégies d’achat en fonction des évolutions du marché. Dans ce contexte, le développement d’une capacité d’analyse fine des dynamiques mondiales du riz, ainsi que la diversification des partenariats commerciaux, pourraient se révéler des atouts majeurs pour renforcer la sécurité alimentaire du continent. Source : Rapport Ecofin du 30 Août 2024.

Agrobusiness

TRANSFORMATION DE LA TOMATE AU BÉNIN: Goagri, un leader face à une montagne de défis

La transformation de la tomate au Bénin, un secteur en pleine expansion, se heurte à des défis majeurs allant de l’approvisionnement en matières premières à la commercialisation des produits finis. En l’occurrence Goagri. À travers l’expérience de cette unité de transformation, qui nous a accordé un entretien, les obstacles rencontrés par les acteurs de la filière et les stratégies mises en place pour surmonter ces difficultés ont été parcourus. Par exemple, les produits de Goagri font face à une concurrence féroce et à des limitations technologiques qui freinent son développement. Ulrich DADO TOSSOU La transformation de la tomate au Bénin, malgré son potentiel indéniable, se heurte à une série d’obstacles qui freinent son plein essor. Entre les difficultés d’approvisionnement en matière première, les limitations technologiques, et la concurrence féroce des produits importés, les unités de transformation locales, en l’occurrence Goagri doit redoubler d’efforts pour s’imposer sur le marché. Goagri, une unité de transformation de purée de tomate, ambitionne de devenir le leader de ce produit au Bénin. Son objectif est de substituer les concentrés de tomates importés par une purée locale, intégrée dans les repas quotidiens des Béninois. Cependant, avec une capacité de production de seulement 1200 bouteilles de 370g par an, cette ambition reste encore difficile à concrétiser à grande échelle. Les moyens limités, tant en termes de technologie que d’approvisionnement, constituent un frein majeur à la réalisation de cette vision. L’approvisionnement en tomates fraîches représente l’un des principaux défis pour Goagri. La variabilité des saisons entraîne des fluctuations des prix et une disponibilité irrégulière de la matière première. De plus, les relations contractuelles avec les producteurs locaux sont souvent complexes. La dépendance aux agences étatiques pour établir des contrats avec les producteurs, bien que nécessaire, montre ses limites face à des problèmes logistiques, tels que l’impraticabilité des routes, qui compliquent encore davantage l’approvisionnement. Les technologies de transformation utilisées par Goagri restent largement traditionnelles, loin des standards modernes. Le manque d’équipements conformes aux normes de transformation, ainsi que les pannes fréquentes et les difficultés d’entretien, limitent la capacité de l’unité à optimiser sa production. Pour améliorer leur compétitivité, les unités de transformation comme Goagri ont un besoin urgent d’accéder à des équipements plus performants et durables. Face aux produits importés, les unités de transformation locales luttent pour trouver leur place sur le marché. La réticence des consommateurs à adopter les produits locaux, exacerbée par des prix souvent compétitifs des produits importés, pose un défi de taille. *Goagri, par exemple, rencontre des défis pour positionner sa purée de tomate sur le marché*, malgré des initiatives comme la « Deeman Foire au Quartier » visant à promouvoir les produits locaux. La concurrence n’est donc pas seulement locale, mais surtout internationale, ce qui complique encore la tâche des transformateurs béninois. Pour contrer ces difficultés, Goagri a adopté des stratégies telles que la production en masse pendant les périodes d’abondance pour répondre à la demande durant les périodes de rareté. Bien que cette approche ait permis une augmentation du chiffre d’affaires, elle ne résout pas entièrement les défis structurels de la filière. M. Assanvi Stanislas, promoteur de Goagri, insiste sur l’importance de la coopération entre les transformateurs et la promotion d’une marque commune pour renforcer la filière. L’accès constant à la matière première et des réformes fiscales, notamment une simplification des démarches administratives, sont également identifiés comme des leviers essentiels pour le développement de la transformation de la tomate au Bénin. L’expérience de Goagri illustre bien les défis que rencontrent les unités de transformation de tomate au Bénin. Malgré une volonté claire de promouvoir les produits locaux, le chemin vers une industrialisation à grande échelle reste semé d’embûches. Pour atteindre leurs objectifs, les transformateurs doivent non seulement surmonter les contraintes liées à l’approvisionnement et à la technologie, mais aussi se battre contre une concurrence internationale féroce. Des réformes politiques, un meilleur accès aux financements, et une coopération renforcée entre les acteurs du secteur pourraient offrir des solutions viables pour permettre à la transformation de la tomate au Bénin de devenir un véritable pilier de l’économie nationale.

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