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Droit et politiques agricoles

Agriculture, Droit et politiques agricoles

ÉDITO: L’or blanc, levier pour l’avenir de l’Afrique

La sixième édition de la Journée mondiale du coton, célébrée sous le thème « Le coton pour le bien de tous », met en lumière un enjeu crucial pour le futur du continent africain. Cet événement, organisé à Cotonou au Sofitel Hôtel, a rassemblé des personnalités de premier plan telles que le Ministre d’État Abdoulaye Bio Tchané et la vice-présidente Mariam Chabi Talata, soulignant l’importance que les autorités béninoises accordent à cette filière stratégique. Le coton, cultivé par des millions d’agriculteurs africains, joue un rôle fondamental dans l’économie et l’identité culturelle du continent. Mais pour que cette filière atteigne son plein potentiel, l’Afrique doit impérativement moderniser ses pratiques agricoles. L’objectif est d’améliorer les rendements tout en protégeant l’environnement. Parallèlement, l’investissement dans la transformation locale du coton est indispensable. Réduire la dépendance à l’exportation brute permettrait non seulement de créer davantage de valeur ajoutée sur le continent, mais aussi de générer des emplois durables, en particulier pour les jeunes et les femmes dans les zones rurales. Sur le plan économique, le coton peut devenir un puissant moteur de développement durable, surtout à travers des initiatives telles que la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). Toutefois, l’Afrique doit absolument s’attaquer aux déséquilibres du commerce international pour garantir des prix équitables à ses producteurs, souvent victimes des fluctuations du marché mondial. Culturellement, le coton est aussi le pilier de savoir-faire traditionnels uniques, tels que la fabrication de tissus comme l’indigo ou le bogolan. La valorisation de ces trésors culturels peut renforcer le « Made in Africa » sur les marchés internationaux tout en protégeant un patrimoine ancestral. Promouvoir ces créations, c’est aussi mettre en avant l’identité africaine dans un monde globalisé. Pour que le coton bénéficie véritablement à tous, il est crucial de miser sur trois axes : l’innovation, l’équité dans le commerce et la préservation des traditions locales. Ces leviers, s’ils sont bien actionnés, ouvriront la voie à une émancipation économique et culturelle durable pour l’Afrique. La participation de la Ministre du commerce du Bénin, de la Directrice de l’Organisation mondiale du commerce (Omc) et de près de 400 acteurs de la filière coton témoigne d’un engagement collectif pour des pratiques agricoles durables, essentielles à l’avenir de cette filière. En somme, l’or blanc peut devenir un pilier de la transformation du continent, à condition que l’Afrique adopte une stratégie qui conjugue innovation et justice économique. Malik SOULEMANE

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AGRICULTURE IVOIRIENNE: Ce qu’il faut retenir des deux décrets visant le foncier et la filière mangue

Le 30 septembre 2024, le conseil des ministres de Côte d’Ivoire a validé deux décrets destinés à revitaliser le secteur agricole, se concentrant sur la sécurité foncière et l’organisation de la filière mangue. Ces mesures témoignent de l’engagement du gouvernement pour un développement rural durable et une production optimisée de la mangue. Mouleykatou SOULEYMANE Après les journées nationales du cacao et du chocolat, la Côte d’Ivoire se tourne vers de nouvelles initiatives agricoles, notamment en matière foncière et de mangue. Selon les informations relayées par le média Agratime, le premier décret établit les règles pour une opération intégrée de sécurisation foncière rurale, visant à simplifier les processus et à intégrer les différentes étapes de sécurisation. Cette approche englobe des activités préparatoires, la délimitation des territoires villageois et la reconnaissance des parcelles coutumières, afin de réduire les délais et coûts, comme l’indique le compte rendu ministériel. De plus, il prévoit la délivrance systématique de certificats fonciers aux ayants droit. Le second décret reconnaît l’Organisation Interprofessionnelle Agricole de la Filière Mangue, dénommé Inter-Mangue, chargée de coordonner les activités de 4 000 producteurs répartis sur plus de 20 000 hectares, principalement dans les régions de la Bagoué, du Poro, du Tchologo, du Hambol et du Kabadougou. « Aussi, conformément aux dispositions législatives et réglementaires régissant les groupements de la production agricole, de la transformation et de la commercialisation, ce décret reconnaît à l’Organisation Interprofessionnelle Agricole Inter-Mangue la qualité d’Organisation Interprofessionnelle Agricole de la filière Mangue », ajoute le compte rendu, rapporté par le même média. Cette organisation interprofessionnelle jouera un rôle important pour améliorer la production, la transformation et la commercialisation des mangues en Côte d’Ivoire. En effet, le pays produit environ 180 000 tonnes de mangues fraîches par an, ce qui le classe dans le top 3 des fruits les plus exportés. Il est également le troisième fournisseur de mangues sur le marché européen, derrière le Pérou et le Brésil, avec des exportations de 32 400 tonnes chaque année. Toutefois, la Côte d’Ivoire fait face à des défis significatifs, comme un marché intérieur limité et des maladies touchant les fruits, entraînant un gaspillage d’environ 40 % de la production due au pourrissement, selon le Centre d’Information et de Communication du Gouvernement.

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RÉSOLUTION DES CONFLITS FONCIERS AGRICOLES AU BÉNIN: Les initiatives du programme Acma 3 dans le foncier rural

Le Programme approche communale pour le marché agricole (Acma 3) s’attaque aux conflits fonciers dans les départements du Borgou, de la Donga et des Collines, ses zones clés d’intervention. Pour cela, une étude a été réalisée afin d’analyser les causes de ces tensions et de proposer des solutions pertinentes. Les résultats ont été discutés lors d’un atelier de validation des stratégies. Mouleykatou SOULEYMANE « L’objectif est de soutenir les institutions locales compétentes afin de développer des solutions durables et adaptées aux réalités locales », a déclaré Rassidatou Moustafa, cheffe du programme Acma 3, rapporté par le média Agri Impact. Selon le même média, cette étude vise à formuler des stratégies novatrices pour prévenir et résoudre les conflits liés à la terre. Les experts ont identifié des facteurs comme l’obstruction des couloirs de passage et une méconnaissance des structures locales de gestion foncière. Dr Inoussa Guinin Asso, expert en gestion foncière, a proposé des actions clés pour remédier à ces problèmes ; « Nous avons préconisé l’intensification des mesures de sécurisation foncière, la généralisation des actions du Cadas, ainsi que la sensibilisation sur le code foncier domanial ». Il a également insisté sur la nécessité de rendre opérationnelles les instances locales de prévention et de gestion des conflits fonciers. Les mesures identifiées lors de l’étude ont été regroupées dans une stratégie que les participants à l’atelier étaient invités à valider. Ibidon Firmin Akpo, maire de Ouèssé, s’est réjoui de cette initiative. « Il n’y a pas une semaine sans que nous ayons à régler des problèmes fonciers. L’implication d’Acma 3 à travers cette étude est pour nous une source d’espoir », a-t-il laissé entendre, rapporté par Agri Impact. La mise en œuvre des recommandations issues de cette étude pourrait transformer les zones agricoles concernées par le programme Acma 3 en véritables espaces de paix, de prospérité et de durabilité.

Droit et politiques agricoles

BÉNIN/RECRUTEMENT D’AGENTS CONTRACTUELS DE DROIT PUBLIC DE L’ÉTAT: 225 postes ouverts au ministère de l’agriculture, avec un accent sur l’inclusion

Le Ministère du travail et de la fonction publique (Mtfp) vient de lancer un concours national pour le recrutement de 225 agents contractuels de droit public de l’État, incluant une attention particulière à l’inclusion avec 11 postes réservés aux personnes en situation de handicap, au profit du Ministère de l’agriculture de l’élevage et de la pêche (Maep). Comme annoncé lors du conseil des ministres du 26 juin 2024, ce processus de recrutement vise à renforcer les capacités techniques du secteur agricole, essentiel au développement économique du pays. Les candidats intéressés devront répondre à des critères spécifiques énoncés dans le communiqué officiel n°018/Mtfp/Dc/Sgm/Dgfp/Drae/Stcd/Sa du 02 octobre 2024. Une opportunité qui s’inscrit dans la dynamique d’une administration publique plus inclusive et tournée vers l’avenir. Lire ci-dessous le communiqué du Ministère du travail et de la fonction publique. Malik SOULEMANE

Droit et politiques agricoles

AUTORISATION DE L’ORGANISATION DE LA JOURNÉE MONDIALE DU COTON: Le Bénin marque son soutien aux acteurs de l’or blanc

Lors du Conseil des ministres tenu ce mercredi 02 octobre 2024, le gouvernement du Bénin a donné son feu vert pour l’organisation au Bénin, du 6 au 8 octobre prochain, de la Journée mondiale du coton. Cette décision vise sans doute à valoriser l’importance économique et sociale de la filière cotonnière, premier produit d’exportation et pilier stratégique du développement agricole du pays. Le Bénin entend certainement profiter de cette journée pour promouvoir les bonnes pratiques agricoles, encourager la transformation locale et sensibiliser sur les défis liés à la durabilité environnementale. La célébration de cette journée est souvent marquée par des conférences, des expositions et des rencontres entre producteurs, industriels et partenaires techniques, afin de renforcer les chaînes de valeur et les innovations dans le secteur. En autorisant l’organisation de la sixième édition de cette journée, le gouvernement marque son soutien aux producteurs locaux et de promotion d’une agriculture inclusive et durable. Malik SOULEMANE

Droit et politiques agricoles, Nutrition et Santé

LÉGUMINEUSES ET SÉCURITÉ ALIMENTAIRE AU BENIN: Voici ce qu’il faut retenir de la 7eme conférence mondiale de recherche sur le niébé

Depuis le 23 septembre 2024, Cotonou accueille la septième conférence mondiale de recherche sur le niébé, une légumineuse cruciale pour la sécurité alimentaire. Cet événement, qui se déroule en parallèle avec l’initiative Aïkounzan 2024, vise à formuler des stratégies efficaces pour surmonter les défis liés à la production de niébé. Mouleykatou SOULEYMANE Malgré les efforts pour améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Afrique, les rendements agricoles demeurent faibles, exacerbés par l’insécurité alimentaire et les effets du changement climatique. Abdoulaye Toko, directeur adjoint du cabinet du Ministère de l’agriculture du Bénin, a souligné l’importance de l’innovation, «Pour atteindre l’objectif qui est de produire plus sur une superficie réduite, nos systèmes nationaux et internationaux de recherche agricole ont l’impérieux devoir de favoriser l’innovation par la découverte de nouvelles idées, technologies et méthodes pour renverser la tendance actuelle et rendre durable les systèmes agroalimentaires », rapporté par le média Agratime. Les instituts de recherche ont réalisé des avancées notables, notamment dans la promotion du niébé, qui est une source essentielle de protéines végétales. Cependant, la culture du niébé rencontre plusieurs contraintes socio-économiques qui freinent sa compétitivité. Angelo Djihinto, directeur scientifique de l’Institut National des Recherches Agricoles du Bénin (Inrab), énumère les difficultés suivantes : l’accès difficile aux variétés de qualité, l’absence de stratégies de diffusion des variétés, la sécheresse et la pauvreté des sols, la forte attaque des ravageurs et maladies, ainsi que les pertes post-récolte élevées. Selon les informations rapportées par le média Agratime, cette conférence représente une occasion unique pour renforcer le rôle du niébé dans le système agroalimentaire. Les chercheurs y présentent des travaux sur la production, la transformation et la mise en marché du niébé, en visant à améliorer sa résilience et à favoriser la sécurité alimentaire. Les étudiants présents pourront également établir des contacts précieux avec des experts. « Aïkounzan », une initiative nationale pour valoriser le niébé En parallèle de la conférence, la Journée du Niébé – Aïkounzan 2024 est organisée, visant à sensibiliser le grand public aux enjeux de la filière. Youna Hemery, chercheuse à l’Institut de Recherche pour le Développement (Ird), a expliqué l’importance de cet événement; « Il était normal d’avoir une journée ouverte au grand public pour présenter à la population les enjeux autour de la filière niébé au Bénin, quels sont les problèmes rencontrés par les différents maillons de la filière, et quelles sont les innovations proposées […] de manière à redonner une place au niébé», rapporté par le même média. Des informations sur la lutte biologique contre les ravageurs, les techniques de conservation et les valeurs nutritionnelles du niébé sont accessibles sur place, accompagnées de dégustations de plats à base de cette légumineuse. Cette journée s’inscrit dans une volonté d’améliorer la qualité de vie des acteurs du marché du niébé.

Droit et politiques agricoles, Recherches et innovations agricoles

ACCAPAREMENT DES TERRES EN AFRIQUE: Les ingénieurs agronomes réunis pour discuter des impacts sur la sécurité alimentaire

La deuxième Conférence Internationale des Ingénieurs Agronomes Africains (Ciiaa) s’est ouverte ce lundi 23 septembre 2024 à l’Institut International des Technologies Agricoles (Iita) à Abomey-Calavi. Réunissant plus de 20 acteurs du secteur agricole, y compris des ingénieurs agronomes et des juristes, cette deuxième édition est axée sur l’accaparement des terres arables et la sécurité alimentaire en Afrique. Mouleykatou SOULEYMANE Dans de nombreux pays africains, la tradition affirme que « la terre ne se vend pas ». Cependant, l’accaparement des terres constitue un phénomène inquiétant, remettant en question des pratiques ancestrales et menaçant l’avenir des générations futures. Ce phénomène, qui s’est intensifié après la crise alimentaire de 2008, est souvent lié à l’agrobusiness et privilégie le profit, comme l’indiquent de nombreux exemples en Afrique de l’Ouest et du Centre. Selon les informations rapportées par le média Agratime, l’honorable Henri Gbone, président de la Commission agriculture, économie rurale et ressources naturelles du parlement panafricain, décrit ce processus comme « l’achat à grande échelle par des investisseurs étrangers de vastes superficies de terres agricoles dans les pays en développement, sans tenir compte des besoins alimentaires des populations locales ». Il implique trois principaux acteurs : l’État, les investisseurs étrangers et les communautés locales, a ajouté le Dr Azizou El-Hadj Issa, ancien ministre béninois de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche. « S’accaparer la terre d’un citoyen, c’est non seulement complexifier son existence, mais aussi compromettre son avenir », a regretté Euden Dossou, Secrétaire général adjoint de l’union des ingénieurs agronomes africains. En réponse à cette situation, incompatible avec les objectifs de souveraineté alimentaire, plus de 20 acteurs du secteur agricole, y compris des ingénieurs agronomes et des juristes, se sont réunis pour discuter des impacts sur la sécurité alimentaire et explorer des solutions pour protéger les terres agricoles. En ce qui concerne Mamadou Konaté, conseiller politique et représentant du représentant de la Cedeao au Bénin, « c’est une occasion propice non seulement pour partager des compétences et des expériences, mais aussi pour échanger des idées et trouver des solutions face à l’accaparement des terres», rapporté par le même média. Accaparement des terres en Afrique en chiffres Les statistiques concernant l’accaparement des terres en Afrique sont préoccupantes. « Sur 416 cas d’accaparement recensés à l’échelle mondiale, 228 se situent en Afrique », a déclaré Euden Dossou. Environ 25 millions d’hectares, soit 50 % des terres accaparées, se trouvent sur le continent, comparé à 20 % en Asie-Pacifique et en Asie de l’Est. Au total, 203 millions d’hectares ont été accaparés dans le monde, avec 730 transactions analysées, sans application effective des règles internationales. Au Bénin, 236 100 hectares ont été loués ou vendus en 2020, représentant 0,75 % des terres. Au Gabon, 415 000 hectares ont été cédés (1,32 %), tandis qu’au Ghana, 907 000 hectares sont en cours de location ou de vente à des investisseurs étrangers. Ces pratiques entraînent le déplacement des populations, l’aggravation de la pauvreté, des famines, des conflits croissants, ainsi que la perte des droits fonciers et des moyens de subsistance. Réglementer pour sauver l’agriculture Face aux défis posés par l’accaparement des terres et ses conséquences sur la sécurité alimentaire, des solutions urgentes doivent être envisagées. Selon Abdoulaye Toko, directeur adjoint au ministère de l’Agriculture du Bénin, il est crucial de promouvoir des politiques protégeant les droits des agriculteurs locaux et assurant une gestion durable des terres. Moutaouekkel Abdelali, président de l’Association des ingénieurs agronomes du Maroc, a ajouté qu’il est nécessaire de revoir le modèle de développement agricole actuel en adoptant un approche plus inclusive et durable, centrée sur les besoins des populations locales, en diversifiant les cultures et en préservant la biodiversité. Rappelons que l’Union des ingénieurs agronomes africains a été fondée lors d’un congrès constitutionnel en Égypte les 8 et 9 février 2020, et a tenu son premier congrès organisationnel à Rabat du 25 au 27 mars 2022.

Agriculture, Droit et politiques agricoles

TRANSFORMATION DANS LES FILIÈRES MANIOC, MAÏS ET RIZ AU BÉNIN: Six unités agro-industrielles bientôt installées au sud et au centre

Ce mercredi 18 septembre 2024, le Conseil des ministres s’est prononcé sur une initiative d’envergure visant à booster la transformation agricole au Bénin. Dans le cadre du Projet d’appui au développement agricole et à l’accès au marché (Padam), six complexes de transformation des filières manioc, maïs et riz seront prochainement installés dans plusieurs localités du sud et du centre du pays. Ces unités, qui fonctionneront sous le modèle de coentreprises, seront implantées dans les communes de Toffo, Dassa-Zoumè, Kétou, Aplahoué, Bantè et Bopa. Malik SOULEMANE Le projet Padam, qui se veut une réponse aux défis de la sécurité alimentaire et de l’augmentation des revenus des petits producteurs, surtout des femmes et des jeunes, repose sur un nouveau paradigme axé sur la création durable de valeur ajoutée. Selon le relevé du Conseil des ministres, il vise à promouvoir des partenariats inclusifs reliant les petits producteurs et leurs organisations au secteur privé et au marché. En priorisant les filières conventionnelles à fort potentiel de croissance comme le manioc, le riz et le maïs, le projet ambitionne d’optimiser la transformation et la commercialisation des produits agricoles; a indiqué la même source. Une stratégie concentrée au sud et au centre Cependant, une observation majeure ressort de cette décision gouvernementale : l’ensemble des unités agro-industrielles sera concentré dans les régions du sud et du centre du pays. Les communes de Toffo, Dassa-Zoumè, Kétou, Aplahoué, Bantè et Bopa, toutes situées dans ces deux zones, bénéficieront de ces nouvelles infrastructures. Le Padam se présente comme un projet inclusif visant à répondre aux besoins d’investissements dans les filières porteuses de croissance, à en croire le Conseil des ministres. Un impact majeur attendu sur les revenus et l’inclusion économique Le Conseil des ministres a insisté sur l’importance de ce projet pour améliorer les revenus des producteurs. Ces complexes, en tant que coentreprises, doivent permettre de renforcer les capacités des acteurs locaux et d’améliorer l’intégration des petits producteurs au sein des chaînes de valeur. Les objectifs sont clairs : accroître la productivité, moderniser la transformation des produits agricoles et faciliter leur accès aux marchés locaux et internationaux. Le gouvernement miserait sur la création d’emplois dans ces zones sélectionnées et sur une plus grande participation du secteur privé dans la transformation agricole. Les six complexes agro-industriels, qui seront réalisés dans les plus brefs délais, devraient jouer un rôle clé dans l’industrialisation des filières manioc, maïs et riz, ainsi que dans la lutte contre l’insécurité alimentaire. Inclusion plus équitable Alors que le projet est salué pour ses ambitions et son potentiel de transformation économique, il est crucial que les autorités ne perdent pas de vue les régions comme le nord du Bénin, qui abritent une large part des petits producteurs. Ces derniers méritent également un soutien équitable pour améliorer la productivité et assurer une croissance durable. L’initiative du gouvernement constitue un pas en avant vers la transformation structurelle du secteur agricole, mais un rééquilibrage dans la distribution des infrastructures serait nécessaire pour garantir une véritable inclusion nationale. Le développement agricole ne doit pas se limiter à une seule zone géographique, au risque de renforcer les inégalités régionales déjà existantes. Il faut souligner que la réalisation de ces six complexes dans le sud et le centre du pays représente une avancée prometteuse. Néanmoins, l’absence d’installations similaires dans le nord appelle à une réflexion sur les stratégies de développement agricole au niveau national, afin que l’ensemble du territoire béninois puisse profiter équitablement des opportunités offertes par cette dynamique de transformation.

Droit et politiques agricoles

AGO/E DE LA FENAPAB A PARAKOU: Un nouveau départ pour la filière anacarde au Bénin

Dans le cadre de la restructuration de l’interprofession de la filière anacarde, la Fédération Nationale des Producteurs d’Anacarde du Bénin (Fenapab) a tenu son Assemblée Générale Ordinaire et Extraordinaire (Ago/E) le 16 septembre 2024, dans la salle de réunion de la mairie de Parakou. Cette réunion, organiser par le comité de pilotage et d’orientation, a abouti à l’élection d’un nouveau conseil d’administration. Avec à sa tête Sahadatou Atta Kakayatchi. Mouleykatou SOULEYMANE L’Ago/E fait suite aux rencontres précédentes avec les sections villageoises et les producteurs d’anacarde au niveau communal. « Nous avons sensibilisé les producteurs dans tous les villages pendant deux mois avant cette assemblée », a déclaré Léopold Lokossou, conseillé à la chambre nationale de l’agriculture; rapporté par le média Le Rural. Ces initiatives ont pour but de renforcer la cohésion et de préparer les producteurs aux défis de compétitivité sur les marchés local et international, en collaboration avec les acteurs gouvernementaux et les partenaires techniques. Selon le même media, Djetta Imali Hermann, président de la Chambre de l’Agriculture, a souligné que cette assemblée vise à unifier les associations interprofessionnelles de la filière anacarde, qui incluent désormais l’ancienne Union Nationale des producteurs d’Anacarde du Bénin (Unapab) et la Fenapab. Au total, 135 délégués représentant 45 Coopératives Communales des Producteurs d’Anacarde (Coop-Cpa) ont pris part aux travaux, supervisés par la commission de pilotage et d’orientation de la réforme. Il est important de noter qu’un mémorandum d’entente avait été signé entre les deux organisations, stipulant que le nouveau bureau serait composé de deux tiers de membres de la Fenapab et d’un tiers de l’Unapab. Cette répartition a été respectée lors de l’élection, qui a vu Sahadatou Atta Kakayatchi être élue présidente de la nouvelle fédération. Avec Abdoulaye Madougou et Moussa Chabi Aboudou, respectivement secrétaire et trésorier du bureau. Les délégués pour la future Assemblée Générale de l’Interprofession de la Filière Anacarde du Bénin ont également été élus. Le président de la chambre de l’agriculture, Djetta Imali Hermann, a exprimé ses attentes vis-à-vis des nouveaux responsables, leur confiant la tâche de relever les défis liés à la production, la transformation et la commercialisation du cajou, tout en intégrant les enjeux environnementaux et sociaux. Il a également remercié le gouvernement et le ministère pour leur soutien continu dans le secteur agricole. Le Bénin, fort de son potentiel en production de noix de cajou, ambitionne d’accroître sa compétitivité internationale, visant une position équivalente à celle de la filière coton. La Fenapab, en tant qu’organisation faîtière, se présente donc comme un acteur crucial pour accompagner les producteurs, notamment à travers la formation, l’accès aux financements et la mise en réseau. Cette rencontre inédit a marqué un tournant décisif pour la consolidation de la filière anacarde et le renforcement du leadership de la Fenapab.

Agrobusiness, Droit et politiques agricoles

INDUSTRIE DE LA NOIX DE CAJOU EN AFRIQUE: Cotonou accueillera la 18ème conférence de l’Aca

Du 17 au 20 septembre 2024 Cotonou accueillera la 18ème conférence annuelle de l’Alliance Africaine de Cajou (Aca). Cet événement rassemblera plus de 400 acteurs de l’industrie autour du thème « Renforcer les capacités pour une industrie africaine durable de la noix de cajou ». Entre débats sur la transformation locale, droits de l’homme, et innovations, cette rencontre promet de tracer les nouvelles orientations de la filière cajou sur le continent. Ulrich DADO TOSSOU L’industrie africaine de la noix de cajou est à un tournant décisif, et c’est à Cotonou que se jouera son avenir. Selon l’information rapportée par le groupe de presse le Rural et la plateforme web Btechnews, du 17 au 20 septembre 2024, la capitale économique béninoise accueillera la 18ème conférence annuelle de l’Alliance Africaine de Cajou (Aca). Cet événement réunira plus de 400 acteurs majeurs de la filière sous le thème « Renforcer les capacités pour une industrie africaine durable de la noix de cajou ». Alors que des pays comme le Bénin et la Côte d’Ivoire ont récemment interdit l’exportation de noix de cajou brutes pour encourager la transformation locale, cette conférence arrive à point nommé pour évaluer l’impact de ces mesures et envisager l’avenir de la filière. L’ouverture de cette conférence sera marquée par une plénière intitulée « Politiques de promotion de la transformation de la noix de cajou en Afrique : avons-nous un impact ? ». Les participants examineront les récentes politiques visant à stimuler la transformation sur le continent et à créer des emplois locaux. Si l’objectif est de retenir la valeur ajoutée sur place, une question persiste : les infrastructures industrielles africaines sont-elles prêtes à traiter l’ensemble des noix produites sur le continent ? Cette session permettra de faire le point sur les avancées, tout en réfléchissant aux prochaines étapes à franchir pour renforcer les capacités industrielles locales. Outre les enjeux économiques, l’édition 2024 de l’Aca abordera également des questions sociales et environnementales cruciales. Une session sera dédiée à la lutte contre les violations des droits de l’homme dans les chaînes de valeur de la noix de cajou, en lien avec la nouvelle directive européenne sur la diligence raisonnable en matière de durabilité des entreprises. Cette directive impose aux entreprises de s’assurer que leurs chaînes d’approvisionnement respectent les normes éthiques et environnementales. Les participants discuteront des opportunités et des défis que représente cette nouvelle législation pour l’industrie du cajou. La durabilité environnementale sera aussi au centre des débats. Les intervenants exploreront les moyens de rendre la production de cajou plus respectueuse de l’environnement. En effet, face à la pression croissante pour des pratiques agricoles durables, l’industrie doit s’adapter pour rester compétitive à l’échelle mondiale. Parallèlement aux discussions, une exposition internationale sera organisée pour présenter les dernières innovations technologiques et les nouveaux produits liés au cajou. Ce sera l’occasion pour les participants de découvrir des solutions concrètes pour améliorer la productivité et la durabilité de la filière. La conférence offrira également un espace privilégié pour les rencontres et le renforcement des collaborations entre acteurs locaux et internationaux. L’échange d’idées et de bonnes pratiques sera au cœur de cet événement, visant à promouvoir une industrie africaine plus résiliente et compétitive. Le Bénin, qui accueille cette conférence, se positionne comme un acteur majeur de la transformation locale du cajou en Afrique. Les participants auront l’occasion de visiter la Zone Industrielle de Glo-Djigbé (Gdiz), symbole de l’engagement du gouvernement béninois pour structurer et dynamiser l’industrie de la transformation. Cette zone illustre les efforts du pays pour accroître sa capacité de transformation et réduire sa dépendance aux exportations de produits bruts. La 18ème conférence de l’Aca est un rendez-vous crucial pour l’industrie africaine de la noix de cajou. Alors que la transformation locale devient un enjeu de plus en plus central, cet événement permettra de définir les orientations futures de la filière. En renforçant les capacités locales, en adoptant des politiques durables et inclusives, et en misant sur l’innovation, l’Afrique pourra s’imposer comme un leader mondial dans l’industrie du cajou. Cotonou s’apprête ainsi à devenir, pendant quatre jours, le centre névralgique de cette transformation, réunissant experts et décideurs pour façonner l’avenir de cette filière stratégique.

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