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DÉVELOPPEMENT DE LA FILIÈRE ANACARDE AU BÉNIN : D’importants lots de pulvérisateurs et de biofertilisants réceptionnés pour booster la production

Le lundi 15 juillet 2024, l’Agence territoriale de développement agricole pôle 4 (Atda 4) a réceptionné à Parakou un lot de matériels de pulvérisation et de biofertilisants pour l’année 2024. Par cette action le gouvernement du Bénin entend booster la production du cajou, deuxième produit d’exportation derrière le coton. Mouleykatou SOULEYMANE Cela fait quelques années maintenant qu’une politique nationale visant à développer les filières agricoles à haute valeur ajoutée, telle la filière cajou est mise en place par le gouvernement du Président Patrice Talon. A cet effet l’Atda 4, chargée de promouvoir la filière anacarde, lance chaque année diverses initiatives pour améliorer la productivité des exploitations agricoles. Il s’agit entre autres de l’introduction de biofertilisants dans la production. Cette année, les responsables de l’agence entendent renforcer la mise à disposition de matériels de pulvérisation et de biofertilisants aux producteurs. Moreno Dadjo, Coordonnateur national des Programmes nationaux de développement des filières – ananas, anacarde, produits maraîchers (Pndf- Hva), a souligné l’importance de ces acquisitions. « Nous avons obtenu, grâce au financement du Pndf anacarde, 15 000 doses de biofertilisants Bio+, déjà éprouvés et de plus en plus demandés par les agriculteurs » a-t-il fait savoir. La variété des pulvérisateurs disponibles vont des pulvérisateurs à moteur à quatre temps aux modèles électriques rechargeables et aux versions manuelles. Ce qui offre une large gamme de choix pour répondre aux besoins spécifiques des producteurs. Pour Moreno Dadjo, « les producteurs peuvent choisir le pulvérisateur le plus adapté pour atteindre tout le feuillage de leurs plantations ». Il faut souligner que l’accès à ces équipements est facilité par des subventions de l’État. A Monsieur Siaka Kodjo, Directeur de programme Atda 4, de préciser que « les pulvérisateurs motorisés sont subventionnés à moitié prix. Par exemple, avec 125 000 Fcfa, un producteur peut acquérir un pulvérisateur motorisé. Les modèles électriques sont disponibles pour 10 000 Fcfa et les manuels pour 5 000 Fcfa ». Ces matériels seront mis à la disposition des producteurs et pépiniéristes au niveau des cellules communales des différentes communes du Bénin. L’objectif étant de soutenir les producteurs d’anacarde et les pépiniéristes afin de booster la filière et contribuer à la croissance économique locale. Ainsi, le Bénin, à travers l’Atda 4, montre son engagement à valoriser la filière anacarde ; et positionner le pays comme un acteur majeur dans la production de cette culture à haute valeur ajoutée. Source : Agri Impact

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RÉDUCTION DE LA MALNUTRITION À L’HORIZON 2033 AU BÉNIN : Le document de politique nationale d’alimentation et de nutrition approuvé

La malnutrition est un des principaux problèmes de santé et de bien-être affectant les jeunes enfants au Bénin. Elle résulte tout autant d’une alimentation inadéquate que d’un environnement sanitaire déficient. La communication faite en conseil des ministres de ce 24 juillet 2024 souligne qu’au Bénin actuellement les défis sont liés à l’insécurité alimentaire, la qualité des aliments et des insuffisances dans les interventions de nutrition. Cette situation engendre des prévalences du retard de croissance et de l’anémie chez les enfants. Pour relever ces défis, le conseil des ministres a approuvé le document de politique nationale d’alimentation et de nutrition 2024-2033. Lire ici le compte rendu de cette communication. Malik SOULEMANE Approbation du document de Politique nationale d’alimentation et de nutrition 2024-2033. L’analyse de la gouvernance institutionnelle du secteur de l’alimentation et de la nutrition dans notre pays révèle une fragmentation sectorielle, un besoin accru de coordination et la nécessité d’une vision stratégique intégrée. En effet, le dispositif actuel de prévention et de prise en charge de la malnutrition révèle des défis liés à l’insécurité alimentaire, la qualité des aliments et des insuffisances dans les interventions de nutrition. Cette situation engendre des prévalences du retard de croissance et de l’anémie chez les enfants. Ces troubles nutritionnels carentiels ont des conséquences graves sur les potentiels cognitif et productif de ces adultes de demain et sont sources d’obésité, de diabète et d’hypertension artérielle. Aussi, la présente Politique nationale d’alimentation et de nutrition a-t-elle identifié des stratégies intégrées d’intervention orientées vers l’amélioration de la coordination multisectorielle, la gouvernance et la redevabilité, l’amélioration de la nutrition de l’adolescente, de la femme enceinte ou allaitante et de l’enfant, le renforcement de l’alimentation scolaire, la lutte contre la malnutrition et l’insécurité alimentaire ainsi que la communication pour mieux comprendre et agir en faveur de la nutrition en adéquation avec le diagnostic situationnel. Sa mise en œuvre efficiente contribuera à réduire la malnutrition et à concrétiser la vision selon laquelle « à l’horizon 2033, le Bénin est un pays où chaque personne jouit d’une sécurité alimentaire et d’un état nutritionnel optimal ». Les ministres concernés prendront les dispositions nécessaires à sa bonne application. Source : Compte rendu conseil des ministres du 24 juillet 2024

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PREMIÈRE REVUE SEMESTRIELLE 2024 DE L’ATDA 7: Les réalisations et les défis passées au peigne fin

Les cadres de l’Agence Territoriale du Développement Agricole du pôle 7 (Atda 7) et plusieurs acteurs agricoles se sont réunis du jeudi 11 au vendredi 12 juillet 2024 pour la première revue semestrielle de 2024. Cette rencontre a permis d’évaluer les réalisations du Plan de Travail Annuel Harmonisé (Ptah) de 2024, contenant 466 activités mises en œuvre par 36 acteurs. Ulrich DADO TOSSOU Le premier semestre de l’année 2024 a été marqué par un exploit remarquable. Selon l’information relayée par Le Rural, l’Atda 7 a atteint une performance de 25,04% pour le Plan de travail annuel harmonisé (Ptah), marquée par des avancées notables malgré le taux d’exécution perçu comme faible. Parmi les principales réalisations figurent la promotion des normes de qualité de l’ananas, facilitée par les acteurs tels que le Pineapple processing for export (Pinex) et les Directions départementales de l’agriculture de l’élevage et de la pêche (Ddaep) du Mono et de l’Ouémé. En outre, l’intégration du marché sénégalais, avec près de 25 tonnes d’ananas exportées, constitue une avancée majeure. Dans la filière aquacole, 160 mille larves de géniteurs importées de souches performantes ont été mises en place. L’Atda 7 a également soutenu les écloseries en fournissant équipements et infrastructures en vue de leur certification. Pour les filières de diversification comme le maïs, le manioc et le riz, le Projet d’Appui au développement agricole et à l’accès au marché (Padaam) a financé plusieurs plans d’affaires et formé les producteurs en agro-écologie pour améliorer les pratiques de production. Le faible taux d’exécution du Ptah 2024 s’explique par plusieurs défis, notamment des retards dans la mobilisation des ressources et le processus de passation des marchés. L’indisponibilité de certains acteurs a également été un frein à la mise en œuvre des activités. Prospère Agossou Sagbo, Directeur Général de l’Atda 7, a souligné que ces difficultés ont révélé des points d’amélioration pour les mois à venir. Les participants, dont des représentants des Ddaep, des mairies, des organisations professionnelles agricoles (Opa), et divers projets ou programmes, ont partagé des impressions positives sur le bilan semestriel. Patrice Koutchiko, Chargé de programmes à l’Interprofession de la filière riz du Bénin, a exprimé son optimisme face aux réalisations présentées et a encouragé l’Atda 7 à poursuivre ses efforts pour le développement du pôle. Le représentant du maire de Bonou a également salué l’initiative, affirmant que la revue a permis de mieux comprendre les activités menées dans le pôle. Il a exhorté les acteurs à continuer dans cette dynamique pour une amélioration significative d’ici la fin de l’année. En marge de la revue, les participants ont visité deux fermes dans les communes d’Akpro-Missérété et de Sèmè-Kpodji, afin d’évaluer les effets des interventions agricoles. À l’issue de cette assise, il a été recommandé de plaider auprès du Conseil National d’Orientation et de Suivi du Secteur Agricole (Cnos) pour organiser des activités de renforcement de capacités au profit des cadres municipaux responsables de la mise en œuvre du Fadec-agriculture. Bien que des défis subsistent, les efforts de l’Atda 7 et des différents acteurs agricoles ont jeté les bases pour des améliorations continues et une meilleure performance pour la seconde moitié de l’année 2024.

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RÉORGANISATION DES FILIÈRES ANACARDE ET SOJA EN INTERPROFESSIONS AU BÉNIN: La Cnab et la Dlropea en tournées de sensibilisation

Du 1er au 12  juillet 2024, des élus et le personnel de la Chambre nationale d’agriculture du Bénin (Cnab) ainsi que ceux de la Direction de la législation rurale et de l’appui aux organisations professionnelles et à l’entrepreneuriat agricole (Dlropea) sont en tournées dans les communes du Bénin. L’objectif de ces tournées est d’entretenir les acteurs des filières anacarde et soja sur les réformes des organisations interprofessionnelles agricoles (Oia) en vue d’une signature d’accords-cadres entre ces dernières et le gouvernement. Mouleykatou SOULEYMANE L’existence d’une multitude d’organisations professionnelles agricoles (Opa) dans les filières anacarde et soja, et la variété d’acteurs qui en sont membres ne favorisent pas la mise en place d’un mécanisme harmonisé entre les familles d’acteurs. Ce qui entraîne une faible adhésion des producteurs aux Opa existantes qui, de ce fait, ont du mal à formaliser les liens d’affaires, à mobiliser les ressources et à établir des liens d’affaires avec d’autres acteurs au niveau régional et international. De même, le dialogue entre ces Opa et le gouvernement est quasi inexistant.  Les acteurs de ces filières doivent donc se réorganiser pour disposer désormais d’une seule interprofession chacune qui sera l’interlocutrice unique du Gouvernement afin de faciliter la cohérence et l’efficacité des interventions dans ces filières. C’est en substance le message que la délégation de la Cnab et de la Dlropea est allée porter aux différents acteurs de ces filières. Notamment dans les communes de Toucountouna, Natitingou, Kouandé, Ouassa-Péhunco et Kérou. D’après Épiphane Nadjo, Secrétaire exécutif des Assemblées consulaires départementales de l’Atacora et de la Donga, cette action vise à « créer une organisation assez forte qui va conduire à la mise en place d’une interprofession par filière puis à l’accord-cadre avec le gouvernement » ; a-t-il souligné à ses hôtes. Ainsi, la refonte de ces organisations s’impose pour une meilleure représentativité des acteurs au sein des chaînes de valeurs agricoles, une bonne gouvernance, une couverture géographique plus grande, des filières plus performantes et une étroite collaboration avec l’État à travers des accords-cadres. De ce fait, les changements majeurs à opérer touchent différents aspects de la vie des Opa actuelles. Séparation des commerçants des producteurs et transformateurs Dans les filières anacarde et soja, les producteurs et les transformateurs ne se retrouveront plus dans la même faîtière que les commerçants et les exportateurs. Cela dans le but de donner plus de pouvoir aux producteurs. Au niveau de la filière anacarde, les acteurs de la Fédération nationale des producteurs d’anacarde du Bénin (Fenapab), des Coopératives communale de producteurs d’anacarde (Ccpa) et du Conseil national des transformateurs de Cajou (Cntc) se retrouveront au sein d’une Oia. Quant à la filière soja, l’interprofession ne comportera que les Op faîtières des familles de producteurs et transformateurs, déjà représentés par l’Union nationale des coopératives de producteurs de soja (Uncps). Cependant, dans les deux filières, le maillon transformation sera élargi aux usines installées au sein de la Zone industrielle de Glo-Djigbé (Gdiz). Devenir des anciennes organisations paysannes Divers changements interviendront également au niveau des anciennes organisations paysannes. Dans un premier temps, les coopératives villageoises de producteurs deviendront des sections des coopératives communales. Les unions communales de producteurs d’anacarde de la Fenapab et les coopératives communales de producteurs d’anacarde de l’Unapab donneront naissance aux Ccpa. L’Unapab et l’Urcpa quant à elles disparaitront. Par ailleurs, les conditions d’adhésion à ces nouvelles Oia ont été communiquées aux participants fortement mobilisés et enthousiastes par ces réformes. « La commercialisation sera beaucoup plus structurée. Les prix seront connus. Ils auront en face un interlocuteur cela leur permettra de discuter eux-mêmes de façon franche les prix, de se mobiliser pour non seulement la production mais la commercialisation » a fait savoir le Secrétaire exécutif des Assemblées consulaires départementales de l’Atacora et de la Donga. Dans les jours à venir, des assemblées générales électives se tiendront afin de donner vie à ces réformes qui s’inscrivent dans l’axe 2 du Plan stratégique de développement du secteur agricole (Psdsa). A noter que ce plan positionne les filières anacarde et soja comme des leviers de développement économique.

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REORGANISATION DES INTERPROFESSIONS ANACARDE ET SOJA AU BENIN: « Cette réforme donnera la force aux producteurs… », selon Sylvain Lafia

Le conseil des ministres du Bénin en sa séance du mercredi 19 juin 2024 a fait une communication sur la réorganisation des interprofessions anacarde et soja en vue de l’établissement d’accords-cadres avec l’Etat. A la suite de cette communication, plusieurs acteurs des deux filières concernées apprécient cette démarche du gouvernement. Il s’agit des producteurs, des techniciens et des collecteurs de ces produits. Lisez ici quelques propos de leurs appréciations. Malik SOULEMANE Les filières anacarde et soja reçoivent le pinceau réformateur de la rupture. Après des réformes qui ont pratiquement touché tous les secteurs économiques de notre pays, le gouvernement du président Talon pose désormais son pinceau réformateur sur l’anacarde et le soja. En revanche, si plusieurs réformes ont bousculé des habitudes et ont fait couler beaucoup d’encre et de salive, celles relatives à l’anacarde et le soja semblent rencontrer une forte adhésion des acteurs. C’est ainsi que, opinant sur le sujet, Sylvain Lafia, président de l’Union communale des coopératives de producteurs d’anacarde (Uccpa) de N’Dali, n’a pas caché son espoir de voir que « Les producteurs seront désormais représentés dans les instances de prises de décisions de leurs filières ». Ce qui est de nature à renforcer leur pouvoir. Car « Cela permettra aux producteurs de participer, ensemble avec les autres familles de la filière, à la fixation des prix de leurs produits » a-t-il poursuivi. Le collecteur des produits agricoles, Simon, quant à lui voit d’autres avantages : accès facile à l’information liée à la production, aux intrants agricoles aux crédits et aux différentes politiques gouvernementales concernant ces filières.Abondant dans le même sens que les producteurs et les collecteurs de produits agricoles, Docteur Juste Amanoudo, technicien de la filière anacarde au Bénin depuis une dizaine d’années, clarifie que « Les interprofessions permettent des signatures de contrats entre différentes familles professionnelles de filières. Elles permettent aussi à toutes les familles de se retrouver et d’échanger, de définir les critères de qualité et de quantité des produits et d’avoir une vision globale sur la demande. C’est donc une organisation de coordination de différentes activités complémentaires de production, de transformation et de commercialisation qui permet de pouvoir aller vers certains Labels et qui au finish évite des surprises ». Pour que les producteurs en tirent réellement profit de faire partie des interprofessions, « Il faut qu’ils soient mieux organisés à la base, qu’ils soient unis et qu’ils partagent les mêmes objectifs et d’être dans une même dynamique » a conseillé le technicien. C’est en étant dans une même dynamique qu’ils pourront avoir des avantages tels que des contrats avec d’autres familles d’acteurs qui leur permettront de sécuriser la production, d’aller chercher des financements au besoin pour pouvoir faire une bonne production et d’avoir des prix pré établis, d’avoir plus d’appuis en termes de projets, de financement de l’Etat et même le financement des autres acteurs de la filière, etc. a indiqué le formateur certifié anacarde, Dr Juste Amanoudo. C’est fort de tous ces avantages que le président Uccpa de N’Dali, Sylvain Lafia, voit que « Cette réforme donnera la force aux producteurs dans les prises de décisions ». Enfin pour le technicien Amanoudo, la présence de l’Etat permettra de mieux encadrer le fonctionnement des interprofessions et de protéger les intérêts de chaque famille professionnelle.

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REORGANISATION DES INTERPROFESSIONS ANACARDE ET SOJA AU BENIN: L’Etat préoccupé par l’amélioration des prix aux producteurs

La production d’anacarde et de soja est en constante augmentation ainsi que les exportations qui en découlent. Néanmoins les acteurs, notamment les producteurs, sont affaiblis par l’effondrement des prix sur les marchés. Ce qui se traduit par des bas prix aux producteurs observés ces dernières années. Alors que la coordination au sein d’interprofessions permettrait d’adapter l’offre de ces produits à la demande en assurant une meilleure connaissance des marchés par un partage de l’information et une utilisation optimale du potentiel commercial. En optant pour les interprofessions de ces filières, le gouvernement vise à ce que les retombées impactent les producteurs par l’amélioration des prix à ces derniers. Malik SOULEMANE Depuis ces dernières campagnes agricoles, grâce au soutien de l’Etat, la production d’anacarde et de soja est en constante augmentation aussi bien que les exportations qui en découlent. Ces filières sont portées par des familles d’acteurs qui quoique ne remplissant pas toutes les conditions de représentativité au sens de la règlementation en vigueur, fournissent une importante quantité de ces deux produits sur le marché. S’agissant du soja en particulier, les acteurs ne sont pas encore en interprofession, mais les producteurs sont organisés au sein de l’Union nationale des coopératives de producteurs de soja du Bénin (Uncps-Bénin), représentée dans 50 communes sur les 77. Cependant, l’interprofession organise la coordination d’activités complémentaires (production, transformation, commercialisation) qui exigent des compétences et des savoir-faire différents d’entreprises indépendantes. L’interprofession constitue donc un dispositif de coordination verticale des échanges entre acteurs au sein d’une filière et avec le reste de l’économie. L’interprofession définit des contrats types qui fournissent le cadre des relations de coopération entre les producteurs agricoles et des sociétés agro-industrielles ou des négociants. Pour le producteur, posséder un contrat, en comparaison à des achats ponctuels et aléatoires, représente une espérance de gains futurs. Le producteur est par-là incité à effectuer des efforts de modernisation et à améliorer la qualité de ses produits. Les contrats portent sur la production et la fourniture de produits agricoles selon des accords à terme, fréquemment à des prix préétablis. Ils revêtent des degrés d’intégration variables selon l’importance des dispositions relatives au marché, aux ressources fournies et à la gestion de la production. L’ambition du gouvernement est de favoriser la transformation de la totalité de la production nationale de cajou et du soja sur place dans nos usines pour plus de valeur ajoutée. Ceci permettra de mieux contrôler les flux physiques de ces produits. Dès lors, il s’agira d’œuvrer à la performance globale de ces deux filières avec pour retombées, entre autres, l’amélioration des prix aux producteurs. Ceci nécessite d’une part, l’établissement d’accords interprofessionnels directs entre les familles des producteurs et des transformateurs, les porteurs de risque prépondérant au sein de la filière et, d’autre part, par la signature des accords-cadres avec l’Etat pour les deux interprofessions restructurées. Les accords-cadres constituant des contrats réalisés par un ou plusieurs acheteurs avec un ou plusieurs opérateurs économiques, afin de définir les règles régissant les bons de commande à passer ou les termes des marchés subséquents durant une période déterminée. Ils précisent surtout les prix et, selon les besoins, les quantités à envisager. C’est une technique d’achat très fréquemment utilisée par les acheteurs publics. « C’est à cette fin que la réorganisation de ces deux filières est planifiée pour être exécutée par la Chambre nationale d’Agriculture du Bénin (Cnab), qui mettra en place un comité national d’orientation et un comité technique de mise en œuvre du processus de restructuration » a souligné le compte du conseil des Ministres du 19 juin 2024. 

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COMPOSANTE ALIMENT BÉTAIL DE LA RESERVE REGIONALE DE SÉCURITÉ ALIMENTAIRE : Les acteurs de mise en œuvre sommés de trouver des solutions

Du 28 au 30 mai 2024 s’est tenu un atelier régional dédié à l’application de la composante Aliment bétail de la Réserve régionale de sécurité alimentaire (Rrsa). L’atelier qui s’est tenu à la capitale visait à formuler des solutions adéquates à l’urgence. Mouleykatou SOULEYMANE L’objectif principal de ces trois jours d’échange était de trouver des solutions appropriées et de travailler ensemble à la construction d’une résilience durable pour le sous-secteur de l’élevage. En effet, les sessions de l’atelier ont couvert divers sujets. Notamment la caractérisation des crises pastorales et les spécificités du marché de l’alimentation animale en Afrique de l’Ouest, l’identification des besoins d’intervention et l’élaboration des plans nationaux de réponse. Ainsi que les modalités d’approvisionnement, de stockage et de contrôle qualité des aliments pour le bétail. Les participants ont également examinés les modalités d’intervention et de ciblage, en mettant l’accent sur l’inclusion des transhumants. De même que les options pour la mise en œuvre de la composante Aliment bétail de la Rrsa, en tenant compte des rôles respectifs des différents acteurs impliqués (États, collectivités,..).Dans son discours d’ouverture, Innocent Togla, secrétaire général adjoint du ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche (Maep), a souligné le rôle stratégique de l’élevage dans la sécurité alimentaire et la réduction de la pauvreté dans la région. Il a rappelé l’importance économique, sociale, environnementale et politique du secteur. Notamment au Bénin où l’élevage contribue à 13 % du PIB agricole. Selon Mamadou Konaté, délégué par le représentant résident de la Cedeao au Bénin, la problématique des crises pastorales est liée aux crises alimentaires et nutritionnelles. Il a souligné l’importance de cet atelier dans la construction du dispositif régional de réponse aux crises pastorales, en soutien aux efforts des pays. «Nous abordons ainsi un tournant décisif dans la mise en place de la composante Aliment bétail de la Rrsa, et je compte sur l’engagement de chacun pour y contribuer», a-t-il exhorté.Ces trois jours de concertation ce sont achevés avec l’espoir que les discussions et les recommandations formulées contribueront véritablement à renforcer la résilience du sous-secteur de l’élevage et à garantir la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans la région.

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LANCEMENT DU PROJET PROMAC:  « Nous avons à cœur d’enrichir les fermières et fermiers agricoles du Bénin…»

Le Ministre de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, Gaston Cossi Dossouhoui a lancé le 15 mai 2024 à Cotonou le Projet de l’aquaculture durable et de la compétitivité des chaines de valeur de la pêche (Promac). Ce projet soutenu par la Banque africaine de développement (Bad) s’inscrit dans une dynamique d’accroissement de la contribution du secteur de la pêche et de l’aquaculture au développement socioéconomique au Bénin. Mouleykatou SOULEYMANE Dans le but de faire la promotion de l’aquaculture et d’améliorer la valeur ajoutée de la filière poisson, le gouvernement béninois lance le Promac. Une initiative qui vise à soutenir l’économie locale, nationale et de garantir la sécurité alimentaire. En effet, les pêcheurs artisanaux, les pisciculteurs, les fournisseurs d’intrants, les transformatrices, les commerçants des poissonneries et les consommateurs sont les bénéficiaires directs et indirects de ce projet. Le Ministre de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, Gaston Cossi Dossouhoui, en procédant au lancement du Promac a exprimé sa satisfaction pour sa concrétisation. « Je me fais le devoir d’exprimer la satisfaction morale que j’ai de lancer ce projet. Je suis soulagé parce que c’est l’attente d’une importante partie des communautés de pêcheurs du Bénin. Une communauté d’hommes et de femmes qui ne vit que des produits de pêche, mais qui n’a pas les moyens d’exprimer leurs potentiels », se réjouit-il avant de poursuivre en ces termes, « Nous allons donc leur donner le pouvoir pour développer les initiatives créatrices. Je suis heureux, à travers ce projet, de former des hommes et des femmes avec un nouveau mental, un nouvel engagement, une nouvelle conception de l’activité aquacole et piscicole ». Selon Robert Masumbuto, Représentant de la Banque africaine de développement (Bad), la vision de la Banque est d’accompagner les agriculteurs et agricultrices à mieux profiter de leurs activités. « Nous avons à cœur d’enrichir les fermières et fermiers agricoles du Bénin. Nous voulons des hommes et des femmes agricoles qui gagnent plus que dans le Btp et dans d’autres secteurs. Faisons du Promac un premier succès » déclare-t-il. Pour les acteurs de la filière, le Promac est le soulagement tant entendu qui vient combler un certain vide. « Le projet vient rétablir une justice pour nous acteurs directs de la filière, car plusieurs années durant, cette filière inscrite comme une filière phare du plan stratégique de développement du secteur agricole au Bénin, une filière émergente, qui avait besoin d’une attention particulière, est restée l’un des parents pauvres du Ministère », a laissé entendre Martial Kouderin, Secrétaire général de l’Interprofession poissons d’élevage du Bénin. A noter que, le projet est financé à hauteur de 23,636 milliards Fcfa par la Bad, le Don Fem, le Budget national et les bénéficiaires. Et ses activités s’étendent de 2023 à 2028. D’après Cyrille Aholoukpe, le Coordonnateur du Promac, le projet est d’une envergure nationale et intervient aussi bien au niveau de la façade maritime, qu’au niveau des plans et cours d’eau naturels continentaux, les bas-fonds, les retenues d’eau et les forages artésiens. Le projet a été lancé, en présence, entre autres, des bénéficiaires, des acteurs du secteur, des préfets du Littoral et de l’Atlantique, des maires de certaines communes couvertes.

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SUSPENSION TEMPORAIRE DES EXPORTATIONS DE NOIX DE CAJOU EN CÔTE D’IVOIRE: L’association des exportateurs réagit

Les autorités ivoiriennes ont récemment annoncé une suspension temporaire des achats et exportations de noix brutes de cajou. Cette mesure qui est entrée en vigueur le 7 mai 2024 vise à soutenir le développement de l’industrie de transformation locale. En réponse, l’Association des exportateurs de cajou de Côte d’Ivoire (Aec-ci) a réagi. Ulrich DADO TOSSOU D’après une note officielle du Ministère de l’Agriculture relayée par Abidjan.net, le Ministre Kobenan Adjoumani a temporairement suspendu les achats et exportations de noix brutes de cajou pour les exportateurs. Cette mesure a rigoureusement pris effet depuis le 7 mai 2024. En effet, la décision est conforme à la loi n°2013-656 du 13 septembre 2013 fixant les règles relatives à la commercialisation du coton et de l’anacarde, à la régulation des activités des filières coton et anacarde, et du décret n°2013-810 du 26 novembre 2013 fixant les modalités de la commercialisation extérieure des produits de l’anacarde. La note précise que seuls les transformateurs et acheteurs agréés sont autorisés à acheter des noix brutes de cajou pendant cette période. L’objectif principal est d’assurer l’approvisionnement des unités de transformation locales, conformément à la politique nationale de développement et de promotion de l’agro-industrie. Cette annonce a suscité des réactions de la part de l’Association des exportateurs de cajou de Côte d’Ivoire (Aec-ci) qui a tenu une assemblée générale le 10 mai 2024. Le président de l’Aec-ci, N’Guettia Assouman, a déclaré que bien que l’Aec-ci comprenne la décision elle cherche à atténuer l’impact négatif sur les exportateurs. Des discussions sont en cours avec les autorités compétentes pour trouver des solutions afin de protéger l’intégrité de la filière cajou. Malgré cette mesure, l’économie ivoirienne prévoit de transformer 320 000 tonnes de noix de cajou en 2024 sur une production attendue de 1,25 million de tonnes, selon l’Agence Ecofin. Cela souligne l’importance de l’industrie de transformation pour l’économie du pays et la nécessité de politiques soutenant son développement. Tout non-respect de la note ministérielle entraînera des sanctions conformément aux lois en vigueur concernant la commercialisation et l’exportation illicites des produits agricoles. Cette suspension temporaire met en lumière les défis et enjeux de l’industrie agricole ivoirienne. Elle souligne ainsi l’importance des politiques visant à équilibrer les intérêts des différentes parties prenantes.

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POUR ACCELERER ET RENFORCER LES RESULTATS DU PACOFIDE AU BENIN: Le Gouvernement initie un laboratoire de vitro-plants et une ferme élite

Le Conseil des ministres en sa séance du mercredi 08 mai 2024 a décidé de lancer la production de rejets sains par la technique de vitro-plants et la mise en place d’une ferme élite pour la production et l’exportation de l’ananas. Ces initiatives, selon le Gouvernement, visent à lever les contraintes liées à l’accès difficile aux intrants et l’amenuisement des terres dû à l’urbanisation rapide et l’industrialisation récente dans le bassin traditionnel de production de l’ananas à Allada. Malik SOULEMANE Les principales techniques de culture in vitro permettent d’exploiter la diversité et de faciliter les croisements interspécifiques, de diminuer la durée de création des variétés et d’obtenir du matériel végétal sain. Elles consistent à placer en conditions artificielles et contrôlées des organes de plantes, parfois très petits, afin de reproduire plus vite ou en plus grande quantité des plantes entières. « Aux termes des études de faisabilité réalisées, il convient de retenir que le laboratoire de vitro-plants servira à couvrir les besoins en rejets d’ananas à raison de douze millions de plantules par an ; et à la relance de la filière manioc avec la production annuelle d’un million de plantules puis cinq cent mille plantules pour la banane » précise le relevé du Conseil des ministres. Les plants sortis du laboratoire ont nécessairement besoin d’être acclimatés et multipliés avant de parvenir aux producteurs. Ainsi, la ferme élite « permettra de sécuriser sur une superficie agricole utile de mille hectares la production de l’ananas, tout en servant de champ de référence pour les vitro-plants produits par le laboratoire en vue de la multiplication des rejets. » Toutes ces initiatives, selon le Conseil des ministres, permettront d’accélérer et de renforcer les résultats du Projet d’appui à la compétitivité des filières agricoles et à la diversification des exportations (Pacofide). Faut-il le rappeler, le Pacofide a été lancé en novembre 2021 à Bohicon sous la forme d’un appel à projet et il est devenu fonctionnel depuis avril 2022 après l’entrée en service de l’Opérateur de subvention (Os) et la mise en place du Panel de sélection des projets (Psp). L’objectif du projet est d’accroître la productivité et l’accès au marché d’exportation pour certaines chaînes de valeur agro-alimentaires (ananas, anacarde, etc.) au Bénin. Le projet comporte cinq composantes, les deux premières étant respectivement le renforcement de l’environnement favorable et de l’infrastructure pour les chaînes de valeur agro-alimentaires et l’augmentation de la productivité, de la connectivité, de la valeur ajoutée et la compétitivité des produits agro-alimentaires, en commençant par l’ananas et la noix de cajou et en poursuivant avec les autres chaînes de valeur prioritaires identifiées. D’un coût estimatif de 94 milliards Fcfa, le Pacofide intervient sur toute l’étendue du territoire national, son délai d’exécution court de 2020 au 30 novembre 2026 et il est supervisé par le Ministère de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche (Maep). Certains résultats du Pacofide seraient perceptibles à travers les scores enregistrés dans la chaîne de valeur ananas ces dernières années. De 2016 à 2023, la production de l’ananas a plus que doublé, passant de 244 000 tonnes environ à 520 000 tonnes. Ce qui a induit une augmentation des exportations qui sont passées, de 2017 à 2023, de 1 022 tonnes d’ananas frais à 1 603 tonnes et de 316 000 litres de jus exportés en 2019 à 3 016 000 en 2023. A l’analyse, ces chiffres montrent que la balance à l’exportation est en faveur de la transformation locale de l’ananas et donc pour plus de création d’emplois locaux. Cependant pour aller plus vite, le Gouvernement opte pour une expertise étrangère. En effet, « en vue de favoriser la réalisation de ces deux projets dans les délais rapprochés, le Conseil a autorisé la contractualisation avec une entreprise internationale disposant d’une solide expertise en matière de mise en place d’unités modernes de biotechnologie végétale, de serres, de centres satellite de durcissement ainsi que d’unités de production de bioproduits».