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ÉDITO : Deux mois exclusifs pour l’agriculture !

Le Bénin Daabaaru Tour, événement majeur qui s’impose comme une plateforme de sensibilisation et de dialogue autour des enjeux cruciaux du développement, revient pour sa 5e édition, du 6 au 18 février 2025. Cette année, le thème central, « Agriculture et changement climatique, quel impact sur la sécurité alimentaire au Bénin ? », place les défis environnementaux et leur influence sur la production alimentaire au cœur des préoccupations du pays. En effet, ce tour médiatique, qui s’étendra sur plus de 3 000 villes et villages à travers les 77 communes et les 12 départements du Bénin, représente une occasion unique pour les entreprises, les Ong, les autorités et autres acteurs du secteur agricole de contribuer activement aux discussions et solutions autour de la sécurité alimentaire. Pour les entreprises, ce sera l’opportunité de se positionner en tant qu’acteurs responsables, prêts à investir dans des solutions innovantes pour un secteur agricole durable, tout en bénéficiant d’une visibilité accrue auprès des populations locales et des autorités nationales. De même, les Ong, quant à elles, auront la chance de renforcer leur impact social en s’associant à des initiatives de sensibilisation et de mise en œuvre de projets agricoles résilients face au changement climatique. C’est un moment privilégié pour nouer des partenariats avec les producteurs locaux, les chercheurs, ainsi que les responsables de projets, afin de multiplier les efforts collectifs dans l’amélioration de la sécurité alimentaire au Bénin. Ensuite pour les autorités, du niveau local au gouvernemental, ce tour sera une occasion de dialoguer directement avec les citoyens, d’échanger sur les politiques publiques agricoles et de faire entendre leurs actions concrètes face aux défis du changement climatique. Enfin les invités, notamment les enseignants chercheurs et experts, enrichiront le débat avec leurs analyses et solutions pratiques, apportant des éclairages essentiels pour orienter les décisions futures. En somme, Bénin Daabaaru Tour 2025 est bien plus qu’un simple événement médiatique : c’est une plateforme de dialogue, de collaboration et de partage de connaissances qui façonnera l’avenir de l’agriculture et de la sécurité alimentaire au Bénin. Nous invitons toutes les parties prenantes à saisir cette occasion pour participer activement à ce tour exceptionnel et devenir partenaires d’une initiative porteuse de changement. Malik SOULEMANE

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ÉDITO: Maep, miroir des défis de l’emploi ?

Le concours de recrutement de 225 agents contractuels pour le Ministère de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, ayant attiré plus de 5000 candidats le samedi 30 novembre 2024, soulève des interrogations profondes sur l’état du marché de l’emploi au Bénin. Cette affluence massive pour un nombre limité de postes n’est pas simplement un phénomène ponctuel, mais un indicateur des déséquilibres structurels dans l’économie béninoise. D’une part, cette situation témoigne d’une précarité accrue dans le secteur privé, où les opportunités d’emploi stables et sécurisés sont rares. Le secteur public, perçu comme un refuge contre l’instabilité, attire ainsi un nombre croissant de jeunes diplômés en quête de sécurité. Le concours n’est pas seulement une démarche professionnelle pour ces candidats, il devient, sans doute, un moyen de garantir un avenir sans les incertitudes inhérentes au secteur privé. D’autre part, cette masse de candidatures pointe également un taux de chômage élevé dans le pays. Si l’accès à l’emploi dans le secteur privé reste un défi pour beaucoup, l’offre publique, bien que généreuse, reste insuffisante pour absorber cette demande pressante. Face à ce tableau peu reluisant, il devient impératif de repenser le marché du travail béninois. Une réorientation des politiques économiques, visant à encourager les investissements privés et à diversifier les secteurs porteurs d’emplois, est plus que jamais nécessaire pour éviter que le secteur public ne devienne la seule planche de salut pour la majorité des jeunes. La question qui reste posée est : Le Bénin saura-t-il réinventer son marché du travail pour briser ce cercle de précarité ? Malik SOULEMANE

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ÉDITO: L’agonie du Comptoir ?

La liquidation judiciaire de la société Cdpa Sarl (Comptoir de distribution de produits alimentaires), un acteur majeur de l’agroalimentaire au Bénin, marque un tournant inquiétant pour le secteur. Avec une dette colossale de près de 400 millions de Fcfa, selon les sources du media Tempête infos, la société fondée par Jean Baptiste Satchivi, ancien président de la Chambre de commerce et d’industrie du Bénin, a été condamnée à la liquidation par jugement n°009/24/Cdpa/Tcc rendu par le tribunal de commerce de Cotonou le 22 novembre 2024, relayé par Tempête infos. Ce jugement met en lumière les difficultés financières croissantes auxquelles font face de nombreuses entreprises du pays, en particulier dans le secteur stratégique de l’agroalimentaire. Il est à souligner que la situation du Cdpa n’est qu’un révélateur des défis que rencontrent les entreprises béninoises face à la conjoncture économique difficile. En plus des lourdes dettes, les acteurs de ce secteur sont confrontés à des problèmes de gestion, de financement et de concurrence étrangère accrue. La liquidation de cette société ne touche pas seulement ses employés et partenaires directs, mais aussi l’ensemble de l’économie locale, avec des répercussions sur l’approvisionnement des marchés et la chaîne de valeur agroalimentaire. Cependant, tout n’est pas perdu. Pour redonner espoir aux acteurs de l’agroalimentaire béninois, plusieurs pistes sont envisageables. D’abord, il est essentiel d’améliorer l’accès au financement pour les Pme, en simplifiant les démarches et en offrant des conditions plus favorables. Ensuite, une meilleure gestion des risques financiers et une révision des stratégies d’approvisionnement et de production sont cruciales. Enfin, il est important de renforcer la formation des entrepreneurs et de stimuler les partenariats entre les entreprises locales et internationales, afin de rendre le secteur plus compétitif et résilient face aux aléas économiques. Pour ce qui concerne l’agonie du Comptoir, Cdpa, les avocats se mobilisent à son chevet pour envisager des voies de recours afin de lui redonner espoir. Malik SOULEMANE

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POUR UNE BONNE RÉGULATION ÉCONOMIQUE : La RDC lance l’application Talo

La République Démocratique du Congo (Rdc) innove dans la régulation économique en lançant « Talo », une application développée par des jeunes talents congolais pour surveiller les prix et les stocks en temps réel. Cet outil numérique vise à renforcer la transparence du marché national, lutter contre les abus et garantir une stabilité des prix pour les consommateurs. Mouleykatou SOULEYMANE Lors de sa présentation au Conseil des ministres par Daniel Mukoko Samba, vice-Premier ministre et ministre de l’Économie nationale, Talo a été présentée comme un outil permettant une surveillance en temps réel des pratiques commerciales. L’application se compose de deux éléments essentiels ; à savoir une application mobile pour la collecte des données sur les prix par les enquêteurs, et une plateforme numérique dédiée aux opérateurs économiques pour la déclaration en ligne de leurs stocks et prix.L’objectif fondamental est de centraliser les données relatives aux prix des produits de base, afin de favoriser le respect des réglementations commerciales et d’assurer une meilleure stabilité des prix. Talo permettra de limiter les fluctuations injustifiées et d’identifier les abus préjudiciables aux consommateurs et à l’économie du pays.Il faut savoir qu’en Rdc, l’instabilité économique est souvent exacerbée par les hausses de prix erratiques et les pénuries artificielles de produits. À travers l’introduction de Talo, le gouvernement chercherait à instaurer un contrôle dynamique et transparent du marché.Cette initiative offrira aussi aux consommateurs et aux entreprises la possibilité de signaler des plaintes, renforçant ainsi la confiance envers les institutions régulatrices. Le ministre Daniel Mukoko Samba a précisé que l’application ne se contentera pas de surveiller, mais qu’elle jouera un rôle actif dans la stabilisation des prix et la protection des droits des consommateurs.Talo s’inscrit dans une stratégie nationale plus large pour moderniser les mécanismes de régulation économique. Le gouvernement prévoit également d’accompagner les commerçants et les entreprises avec des supports éducatifs et des guides sur les bonnes pratiques.Cette initiative témoigne de la volonté de la Rdc d’exploiter l’innovation locale pour résoudre des problèmes économiques profonds. Si Talo réussit, elle pourrait devenir un modèle pour d’autres pays africains désireux d’intégrer des solutions numériques dans leurs systèmes de régulation. En se tournant vers la digitalisation, la Rdc montre que la technologie peut jouer un rôle clé dans la transformation économique, en renforçant la transparence et en créant un environnement commercial plus stable et équitable pour ses citoyens. Source : Afrique it news, novembre 2024

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ÉDITO : Les milliards de Sokka

Le lancement de la campagne de commercialisation du coton graine 2024-2025, qui a eu lieu le 14 novembre 2024 à Sokka, commune de Sinendé, annonce une dynamique positive pour le secteur cotonnier béninois. Avec une projection de plus de 640 000 tonnes de coton graine à vendre aux égreneurs, représentant une valeur brute estimée à au moins 194 milliards F Cfa, cette campagne promet donc de stimuler l’économie rurale et d’améliorer les conditions de vie de plus de 180 000 producteurs répartis à travers le pays. Selon les acteurs de premier plan de la filière, les effets des mesures de subvention du premier traitement préventif au Jacobia et les dispositifs techniques en lien avec l’engagement des producteurs fondent les espoirs de cette campagne. Ainsi, cet afflux de 194 milliards F Cfa, qui sera directement injecté dans les poches des producteurs, représente une manne significative, contribuant à la réduction de la pauvreté en milieu rural. Ces revenus vont permettre aux producteurs de renforcer leur pouvoir d’achat, d’investir dans leurs exploitations, et d’améliorer leur qualité de vie. En revanche, plusieurs mesures restent à mettre en place pour garantir l’efficacité de la filière. Entre autres mesures, la baisse du prix des engrais et des pesticides, ainsi que la mise à disposition de semences hautement productives et d’intrants de qualité, sont des facteurs déterminants pour améliorer les rendements cotonniers. Ces mesures réduiront les coûts de production et augmenteront la rentabilité des exploitations, contribuant ainsi à la stabilité des revenus des producteurs. De même, l’accompagnement technique, via des formations et des conseils pratiques, reste également un pilier essentiel pour accroître les rendements et assurer une gestion optimale des cultures. En renforçant ces mesures, le Bénin peut espérer non seulement une reprise durable de la production cotonnière, mais aussi un impact social et économique durable pour les communautés rurales. En attendant, les milliards F Cfa entendus à Sokka ont un goût d’inachevé. Malik SOULEMANE

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FINANCE CLIMATIQUE POUR LA RÉDUCTION DES ÉMISSIONS DE GAZ À EFFET DE SERRE : Le Bénin et la Norvège signent un accord bilatéral

Le 17 novembre 2024, à l’occasion de la conférence des parties (Cop 29) à Bakou en Azerbaïdjan, un accord bilatéral important a été signé entre le Bénin et la Norvège, marquant un tournant dans leur coopération pour le climat. Ce partenariat s’inscrit dans l’Article 6 de l’Accord de Paris, qui permet aux pays de collaborer pour atteindre leurs objectifs climatiques par des mécanismes de marché, comme les échanges de crédits carbone. Mouleykatou SOULEYMANE Le Bénin, déjà reconnu pour son rôle pionnier dans la finance durable grâce à l’émission de son obligation Odd en 2021, se positionne de plus en plus comme un leader dans le domaine du financement climatique.Selon les informations relayées par le média Agratime, selon le communiqué de presse, cet accord avec la Norvège vient renforcer cette volonté du Bénin de s’impliquer activement dans la lutte contre le changement climatique tout en favorisant un développement économique durable. Romuald Wadagni, ministre béninois des Finances et de la Coopération, a souligné que « le partenariat avec la Norvège dans le cadre de l’Article 6 ouvre de nouvelles perspectives pour le développement durable, le financement climatique et la protection de l’environnement au Bénin. Nous sommes déterminés à mettre en œuvre des projets qui bénéficieront à nos communautés tout en contribuant aux objectifs climatiques mondiaux », rapporté par le même média. La Norvège, quant à elle, continue de jouer un rôle clé dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre, avec des objectifs de neutralité carbone pour 2030. Pour Tore O. Sandvik, ministre norvégien du Climat et de l’Environnement, « cet accord illustre l’engagement de la Norvège en faveur de l’action climatique mondiale et notre soutien au développement durable dans les pays partenaires. En collaborant avec le Bénin, nous visons à atteindre des avantages mutuels en matière de réduction des émissions et de croissance verte » , rapporté par Agratime. Les projets de cette coopération incluent le financement d’initiatives en énergie renouvelable, principalement dans le solaire et les solutions hors réseau, visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre. La coopération inclut également un renforcement des capacités du Bénin, avec un soutien technique pour l’implémentation et le suivi des projets de réduction des émissions. Ce soutien est aussi un levier pour renforcer les capacités locales et garantir la réussite et la durabilité des projets climatiques au Bénin. Ce partenariat ouvre ainsi la voie à une coopération fructueuse entre le Bénin et la Norvège. Alliant réduction des émissions et développement économique durable, fondé sur la finance climatique et l’innovation verte.

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REMISE DES AUTORISATIONS DE MISE SUR LE MARCHÉ : 16 entreprises béninoises honorées par la Cci Bénin

Seize entreprises agroalimentaires béninoises viennent de franchir une étape cruciale dans leur développement en obtenant les autorisations de mise sur le marché de leurs produits. Lors d’une cérémonie organisée le 15 novembre 2024, la Chambre de commerce et d’industrie du Bénin (Cci Bénin) a salué leur engagement en faveur de la conformité et de la qualité, tout en réaffirmant son soutien continu aux entrepreneurs locaux. Ulrich DADO TOSSOU La Cci Bénin mise sur la qualité pour valoriser les produits locaux. Le vendredi 15 novembre 2024, elle a organisé une cérémonie officielle de remise des autorisations de mise sur le marché à 16 entreprises agroalimentaires béninoises. L’événement s’est tenu dans la salle de conférence de l’institution et a marqué une étape importante dans l’accompagnement des entreprises locales vers la conformité et la compétitivité. Les entreprises récompensées, parmi lesquelles Groupe pépite d’or, Établissement prince de la paix, S3a, Secret AGRO, et Shiba, ont démontré leur capacité à répondre aux normes de conformité nécessaires pour commercialiser leurs produits sur le marché national. Cette reconnaissance est le résultat d’un programme structuré mené par la Cci Bénin en partenariat avec l’Agence de développement des petites et moyennes entreprises (Adpme) et l’Agence béninoise de sécurité sanitaire des aliments (Abssa). Lors de son intervention, Casimir Migan, premier vice-président de la Cci Bénin, a insisté sur l’importance de ce programme pour renforcer le tissu économique local. « Cette remise d’autorisations est une étape, mais pas une fin. Nous continuerons à valoriser les produits de ces entreprises dans les circuits régionaux et internationaux, en partenariat avec des grandes surfaces de distribution », a-t-il déclaré. Laurent Gangbes, directeur général de l’Adpme, a félicité la Cci Bénin pour son engagement envers les entrepreneurs et a réaffirmé le soutien de son agence. De son côté, Sètondji Epiphane Hossou, directeur général de l’Abssa, a encouragé les entreprises qui n’ont pas encore obtenu leurs autorisations, en leur promettant un accompagnement continu pour atteindre les standards requis. Les entrepreneurs honorés ont exprimé leur gratitude par la voix de leur porte-parole, Bide Adegnandjou Ruth, qui a salué l’accompagnement de la Cci Bénin et s’est engagée, au nom des bénéficiaires, à appliquer les bonnes pratiques apprises. « Nous serons de véritables ambassadeurs des produits du terroir béninois, avec des produits compétitifs et traçables », a-t-elle affirmé. Cette cérémonie témoigne de la volonté de la Cci Bénin et de ses partenaires de promouvoir les Pme locales comme un moteur clé de la diversification de l’économie nationale. Par ce programme, les entrepreneurs béninois bénéficient non seulement d’un accès facilité au marché, mais aussi d’une reconnaissance de leur contribution au rayonnement des produits du terroir béninois. Avec cet engagement collectif, le Bénin s’inscrit dans une dynamique de transformation économique, portée par l’innovation et la qualité des productions locales.

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COMMERCIALISATION DE COTON GRAINE 2024-2025 : Une hausse de 11,5% attendue

Le Bénin, deuxième producteur de coton au sein de la zone Cfa, vise une récolte record de 669 000 tonnes de coton graine pour la campagne 2024-2025, marquant une hausse significative de 11,5% par rapport à l’année précédente. Entre augmentation des superficies cultivées et maintien d’un prix attractif pour les producteurs, le pays intensifie ses efforts pour rivaliser avec le Mali, leader actuel de la région. Ulrich DADO TOSSOU Dans la bataille pour la suprématie cotonnière en Afrique de l’Ouest, le Bénin se prépare à franchir un nouveau cap. Le pays vise une production record de 669 000 tonnes de coton graine pour la campagne 2024-2025, selon les annonces de Gaston Dossouhoui, ministre de l’Agriculture, lors du lancement officiel de la campagne de commercialisation à Sokka, dans la commune de Sinendé, le 14 novembre dernier. Cette ambition reflète une hausse de 11,5 % par rapport aux 600 000 tonnes récoltées lors de la campagne précédente, selon le rapport du 18 novembre 2024 de l’agence Ecogin. Une performance que le ministre attribue aux efforts conjoints des acteurs de la filière pour améliorer la productivité grâce à la lutte contre les ravageurs et à l’adoption de pratiques agricoles plus résilientes. L’augmentation des superficies consacrées à la culture du coton constitue l’un des leviers majeurs de cette croissance. D’après le Programme régional de production intégré du coton en Afrique (Pr-pica), le Bénin a étendu ses terres cotonnières de 18 %, atteignant 600 000 hectares en 2024-2025, contre 508 359 hectares lors de la précédente campagne, révèle le rapport Ecofin. Par ailleurs, le gouvernement a décidé de maintenir le prix d’achat du kilogramme de coton conventionnel à 300 francs Cfa, un tarif jugé attractif. Cette mesure, annoncée en avril dernier, vise à motiver davantage d’agriculteurs à cultiver le coton, consolidant ainsi la dynamique positive de la filière. Cependant, malgré cette progression, le Bénin devra redoubler d’efforts pour rattraper son principal concurrent, le Mali, leader de la zone Cfa depuis 2023-2024. Avec une production visée de 765 000 tonnes pour 2024-2025, le Mali continue de dominer le marché régional, renforçant la compétition. À l’échelle de la zone Cfa, la production totale de coton graine a atteint 2,6 millions de tonnes en 2023-2024, soit une augmentation de 24 % par rapport aux 2,1 millions de tonnes enregistrées lors de la campagne précédente, selon les données du Pr-pica. Le coton, principal produit agricole d’exportation du Bénin, joue un rôle essentiel dans l’économie nationale. Ce nouvel objectif de production traduit l’engagement du pays à renforcer sa compétitivité et à maximiser les retombées économiques de cette filière stratégique. Toutefois, cette expansion s’accompagne de défis. L’augmentation des superficies cultivées et l’intensification des pratiques agricoles nécessitent une gestion durable des sols et une réflexion sur les impacts environnementaux. Dans cette course au leadership cotonnier, le Bénin entend démontrer sa capacité à conjuguer performance et durabilité, tout en consolidant sa position parmi les plus grands producteurs de coton de la sous-région. Les prochains mois seront décisifs pour concrétiser ces ambitions

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PRODUCTION INNOVANTE DE TOMATE ET PASTÈQUE À PARAKOU : Le projet « Dfl » lancé pour une agriculture durable et l’autonomisation de la jeunesse

Le jeudi 14 novembre 2024, le projet Deranan fruits et légumes (Dfl) a officiellement vu le jour à Parakou. Initié par un groupe de jeunes diplômés des lycées techniques agricoles du Bénin, le projet se concentre sur la production maraîchère, en particulier de la tomate et de la pastèque, avec pour objectif une récolte ambitieuse de 70 tonnes de tomate et 30 tonnes de pastèque par hectare. « Ce projet représente l’union et l’entraide », a souligné le coordonnateur de la coopérative, mettant en lumière la signification du nom Deranan, qui en langue Baatonu signifie « l’entraide ». Malik SOULEMANE Le projet Dfl, soutenu par le Laboratoire de réflexions et méthodes à succès (Tank Rm), prévoit de commencer avec huit employés, pour atteindre rapidement 24 personnes. De plus, le site de culture situé à Sébou, commune de Tchaourou, servira de ferme-école, formant ainsi des dizaines de jeunes à la production de fruits et légumes. L’appui financier de Tank Rm, un crédit à taux zéro, permet aux jeunes agriculteurs d’adopter des pratiques agricoles modernes, respectueuses de l’environnement, et d’améliorer la qualité de leurs récoltes. A cette occasion, dans son allocution, Evariste Tamou, chargé de mission de Reckya Madougou, la fondatrice de Tank Rm, a félicité les jeunes promoteurs du projet pour leur courage et leur engagement. « Fidèle à sa vision du social productif, elle vous exhorte à une gestion judicieuse et transparente des fonds alloués afin que les fruits portent la promesse des fleurs », a-t-il déclaré. Il faut noter que ce projet pilote s’inscrit dans une vision plus large de Tank Rm, qui soutient des initiatives en faveur de l’autonomisation de la jeunesse, l’inclusion financière et l’autonomisation des femmes, même dans des périodes difficiles. Le projet Dfl est un modèle à suivre, contribuant non seulement à l’emploi des jeunes, mais aussi à la durabilité de l’agriculture au Bénin.

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RENFORCEMENT DU SYSTÈME IMMUNITAIRE : Les aliments à privilégier selon Dr Akondé

Dans un monde où les infections sont de plus en plus fréquentes, renforcer son système immunitaire devient une priorité. Manger des aliments locaux, riches en vitamines et minéraux essentiels souvent oubliés, jouent un rôle crucial dans le bon fonctionnement de nos défenses naturelles. Dans une interview exclusive accordée à notre rédaction, Dr Christel Akondé, Médecin Généraliste et Nutritionniste, donne des conseils sur les aliments locaux à privilégier pour booster notre immunité et nous protéger des maladies. Mouleykatou Souleymane Daabaaru Agri : Qu’est-ce que le système immunitaire et quel est son rôle principal dans notre santé ? Dr Akondé : le système immunitaire se définit comme étant l’ensemble des organes et des cellules qui protègent le corps contre les agressions, les invasions extérieures. La peau par exemple est un organe tout entier qui intervient dans le système immunitaire, et qui protège tout le corps contre les agressions extérieures. Parmi les cellules du système de défense immunitaire, nous avons les lymphocytes, les monocytes, les macrophages, les polynucléaires, les trophiles. Donc, le système immunitaire c’est l’ensemble de tout cela. Par exemple, il y a la rate qui va permettre de produire et de recycler ces cellules, quand elles sont vieillissantes.En effet, le système immunitaire a pour but, d’abord de prévenir les infections. Il faut savoir que nous vivons dans un environnement où nous sommes constamment exposés aux agressions. L’air que nous respirons, l’eau que nous buvons, tout autour de nous, même les personnes étrangères à nous transportent avec elles des micro-organismes, c’est-à-dire des bactéries, des virus et aussi des champignons, susceptible de nous nuire.Ainsi, la peau, qui est le premier organe, va nous protéger dans une certaine mesure. Il y’a les sourcils, les cils, les poils des narines, qui sont aussi des éléments de protection, de filtration, de tout ce qui va pénétrer à l’intérieur du corps. Le système immunitaire nous protège constamment. C’est lorsqu’il est défaillant, dans une certaine mesure, que nous tombons malades. Et quand cela arrive, le système défend notre organisme contre l’agresseur (bactéries, microbes, champignons,), et l’élimine généralement.A chaque infection qui affecte l’organisme, le système apprend à reconnaître ces corps étrangers, afin de donner à la prochaine invasion ou à la prochaine infection, une réponse encore plus forte, encore plus vive. C’est ça l’immunité proprement dit.Par exemple, en Afrique nous avons ce qu’on appelle une immunité naturelle contre le paludisme. C’est-à-dire que nous sommes naturellement résistants au paludisme. Et, il faut arriver à un certain degré de plasmodium dans le sang avant que nous manifestions la maladie. Daabaaru Agri : pourquoi est-il essentiel de renforcer le système immunitaire ? Dr Akondé : c’est évident qu’un système immunitaire fort et vigoureux va déjà permettre d’éviter les maladies. La maladie a un coût. Et quand nous parlons de coût, ce n’est pas seulement le coût financier quand on tombe malade, mais également le coût en matière de ressources de l’organisme. Il est très important de se maintenir en bonne santé, d’avoir un système immunitaire vigoureux, qui est entretenu. Ça permet justement d’éviter d’user l’organisme à puiser dans ses ressources énergétiques, nutritionnel et tout, pour pouvoir lutter contre les maladies. En plus, ça va réduire les coûts liés au traitement de façon générale. Sachant que les médicaments eux-mêmes, vous savez, dans les pays occidentaux, on dit que les médicaments sont des drogues. Donc, il faut savoir les utiliser. Et c’est d’ailleurs pour ça que nous, les spécialistes, nous sommes là. Mais la santé à un coût de façon générale, et donc avec un système immunitaire fort, vigoureux, cela permet d’éviter de tomber malade et donc de réduire les coûts sur tous les plans.Par ailleurs, il est important de souligner qu’un système immunitaire renforcé, vigoureux, se transmet également aux générations futures. En effet, le corps humain a la mémoire de tout, absolument tout ce que nous faisons. Que ce soit les bonnes choses ou les mauvaises choses. C’est ça que nous appelons les prédispositions génétiques. Par exemple, une personne qui n’a pas une bonne hygiène de vie et qui développe le diabète au cours de sa vie, va transmettre des gènes qui vont faire que ses descendants, enfants et petits-enfants, si eux-mêmes continuent sur la même lancée que lui, auront plus de chances, de développer la maladie. De la même façon, à l’inverse, une personne qui entretient son corps, qui prend bien soin de lui, se soigne régulièrement, s’alimente convenablement, fait tout ce qu’il faut pour se maintenir en bonne santé, va avoir des gènes de meilleure qualité qu’il va transmettre à sa descendance. Et ceux-ci seront naturellement résistants aux maladies et ces gènes ne vont que se renforcer au cours des générations. Donc, un système immunitaire fort, n’est pas seulement « instantané », c’est quelque chose qui se transmet également de générations en générations. Daabaaru Agri : Quelles sont les vitamines et minéraux les plus importants pour maintenir un système immunitaire fort ? Dr Akondé : Les vitamines et les minéraux, sont vraiment nombreux. Pour ce qui est des vitamines, nous avons les vitamines A, B, C, D, E et F, qui sont les principales vitamines. Et généralement, on les classes en deux catégories. Nous avons les vitamines hydrosolubles, c’est-à-dire qui se dissolvent dans l’eau, qui sont présentes dans les aliments qui contiennent beaucoup d’eau. Les vitamines liposolubles, qui sont dans les aliments qui contiennent beaucoup de lipides. Toutefois, les vitamines qui interviennent dans l’immunité sont les vitamines A, B1 à B12 et les vitamines C. La vitamine A est une vitamine liposoluble. C’est une vitamine qu’on va retrouver dans les graisses, les lipides. Remarque qu’il y a plusieurs types de lipides, dont les lipides sains. Ça, c’est un autre débat.Pour ce qui est des vitamines B, c’est-à-dire B1 à B12 et C, elles sont présentes dans les aliments qui contiennent beaucoup d’eau. En dehors des vitamines, il y a aussi certains macronutriments qui interviennent dans le renforcement de l’organisme. Notamment les protéines, et en particulier les protéines animales qui sont meilleures pour la santé et l’immunité que les protéines d’origine végétale. Mais

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