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DÉGRADATION DES PISTES RURALES ET ROUTES EN TERRE CLASSÉES AU BÉNIN : Le gouvernement réagit au cri de cœur des producteurs

Un mois après avoir dénoncé la dégradation des pistes rurales au nord Bénin, soit le 24 octobre 2024, par Daabaaru Agri, le conseil des ministres vient de montrer qu’il est à l’écoute des populations. En effet, le Conseil a décidé, ce mercredi 20 novembre 2024 de donner un coup d’accélérateur à la réfection des pistes rurales et des routes en terre classées dans plusieurs départements du pays. Malik SOULEMANE Lors du Conseil des ministres, il a été annoncé que, dans le cadre de la campagne 2024-2025, 12 943,60 km de pistes rurales et 2 211,619 km de routes en terre seront entièrement rénovés pour améliorer la mobilité des usagers et le transport des produits agricoles. Cette initiative s’inscrit dans une démarche de soutien aux populations rurales, en particulier aux agriculteurs, dont les productions sont souvent difficiles à acheminer vers les marchés en raison de l’état dégradé des routes. Ces travaux de réfection visent à « faciliter la mobilité des usagers et le transport des produits agricoles des champs vers les lieux de stockage ou de commercialisation » a précisé le Conseil des ministres dans son communiqué. A cet effet, le programme couvrira les départements de l’Alibori, du Borgou, de l’Atacora, de la Donga, du Zou, des Collines, de l’Atlantique, du Couffo, du Mono, de l’Ouémé et du Plateau, des zones particulièrement affectées par les intempéries. En effet, moins d’un mois auparavant, le 24 octobre 2024, le journal Daabaaru Agri avait alerté sur la dégradation des pistes rurales, notamment dans le village de Maréborou, commune de N’Dali, après les fortes pluies du nord du pays. Par cette annonce officielle, le gouvernement, conscient des difficultés rencontrées par les populations rurales et les transporteurs, a ainsi marqué son engagement à travers cette action concrète. Qu’il soit à l’écoute des populations et partage leurs souffrances, soulignant l’importance de cette réfection pour les usagers et les acteurs du secteur agricole. Cette démarche vise à renforcer l’efficacité du transport rural et à soutenir le développement économique des zones rurales du Bénin. Il faut noter que pour la réalisation diligente des aménagements, le Conseil a marqué son accord pour la contractualisation avec diverses entreprises.

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ÉDITO: Ça n’huile plus !

Le prix de l’huile de cuisine a connu une flambée vertigineuse, atteignant 1 500 F Cfa à Parakou. Cette augmentation ne saurait être simplement une question d’inflation. Elle témoigne d’une négligence flagrante des cultures oléagineuses au Bénin. L’huile, produit de première nécessité, devient de plus en plus inaccessible pour une grande majorité de la population, mettant en exergue l’absence de politique claire et efficace en matière de production et de transformation locale des cultures oléagineuses. Pour y remédier, il est urgent que l’État prenne des mesures fortes pour soutenir cette filière. La production de cultures oléagineuses, notamment le soja, l’arachide, le coton et le palmier, doit être encouragée par des politiques agricoles qui privilégient l’accès à des semences de qualité, un accompagnement technique constant et des facilités de crédit pour les producteurs. Sans cela, il est illusoire de penser pouvoir maîtriser les prix de l’huile sur le marché local. Cependant, il ne suffit pas de produire davantage. Il est également impératif de renforcer la transformation locale, déjà à petite échelle dans les villages et à grande échelle à la zone industrielle de Glo-Djigbé. En développant des unités de production d’huile et en améliorant les techniques de transformation, le Bénin pourrait non seulement maîtriser ses prix, mais aussi créer de la valeur ajoutée et des emplois. Ce n’est qu’en investissant dans une filière oléagineuse compétitive et bien structurée que le Bénin pourra espérer réduire sa dépendance vis-à-vis des importations et garantir une offre stable et abordable de ce produit vital. Il est temps de sortir de cette crise par une politique proactive et une vision à long terme pour les cultures oléagineuses. Sinon actuellement ça n’huile plus bien dans les plats ! Malik SOULEMANE

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ÉDITO: L’eau, le défi !

La gestion intégrée et concertée des ressources en eau (Gire) représente un défi majeur pour l’agriculture béninoise, un secteur clé de l’économie nationale. En effet, au Bénin, où l’agriculture dépend largement des ressources hydriques, la gestion durable de l’eau est essentielle pour assurer la sécurité alimentaire et la résilience des écosystèmes face au changement climatique. C’est dans ce contexte que le projet « Bassin du Niger et du Système aquifère d’Iullemeden-Taoudéni-Tanezrouft (Nb-Ittas) » a vu le jour, visant à renforcer la gestion, la gouvernance et la conservation des ressources en eau, et à soutenir les communautés locales tout en préservant l’environnement. Lors de l’atelier national de validation du Plan d’action régional (Par) pour la Gire, le Secrétaire général adjoint du Ministère en charge de l’eau, Anassi Dambaro, a souligné que le projet vise à mieux connaître les ressources en eau, afin de mieux les gérer et les protéger. Toutefois, les défis sont nombreux : l’insuffisance des infrastructures hydrauliques, les conflits d’usage entre les secteurs agricoles, industriels et domestiques, et les impacts négatifs des activités humaines sur les écosystèmes aquatiques. Par ailleurs, le gouvernement béninois avait déjà pris des mesures concrètes pour répondre à ces défis. Le 25 septembre 2024, le Conseil des ministres a annoncé la création d’une agence nationale des bassins hydrographiques pour assurer une gestion plus cohérente de l’eau. De plus, la contractualisation du schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux des bassins du Mono-Couffo et de l’actualisation de celui de l’Ouémé marque une avancée importante. Aussi, la Gire permettrait également aux communautés rurales de mieux gérer l’eau, de garantir une irrigation efficace et durable, et d’améliorer leur accès à cette ressource vitale. Cependant, cette approche nécessite une coopération régionale étroite pour éviter les conflits avec les pays voisins partageant les mêmes bassins, comme le Togo et le Nigéria, où la gestion des cours d’eau transfrontaliers pourrait devenir une source de tension. La collaboration régionale est ainsi un pilier pour la réussite de la Gire et pour le bien-être des populations locales. Malik SOULEMANE

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ÉDITO: Pourquoi l’extension du Padmar ?

Le Bénin continue de faire des avancées significatives pour renforcer son secteur agricole, un pilier essentiel de l’économie nationale. Le récent accord de financement de 15,6 milliards Fcfa signé entre le gouvernement béninois et le Fonds de l’Opep pour le Développement international (Ofid), révèle l’engagement du pays à soutenir son potentiel agricole. Ce financement, officialisé par le Ministre de l’économie et des finances, Romuald Wadagni, permettra d’étendre le Projet d’appui au développement du maraîchage (Padmar) dans 27 nouvelles communes. Avec cette expansion, de nombreuses zones comme Karimama, Malanville, Parakou, Ouèssè et bien d’autres bénéficieront d’un appui technique et financier dans le secteur du maraîchage. L’importance de cette initiative dépasse le simple appui à l’agriculture. Ainsi, en soutenant la diversification des cultures maraîchères, le Padmar contribue non seulement à moderniser les pratiques des exploitants, mais aussi à améliorer la résilience des communautés rurales face aux défis climatiques. Dans les zones rurales, souvent vulnérables aux aléas du climat et aux difficultés économiques, l’extension de ce projet est une source d’espoir pour des milliers de familles. Par ailleurs, les retombées de ce projet pour les communautés locales seront multiples. En effet, grâce à des techniques de culture modernes et un encadrement soutenu, les producteurs pourront augmenter la productivité de leurs exploitations et générer des revenus supplémentaires. Ce faisant, ce soutien financier et technique renforcera leur sécurité alimentaire tout en améliorant leurs conditions de vie, contribuant ainsi directement à la réduction de la pauvreté rurale. De même, en redynamisant le secteur maraîcher, le Padmar agit comme un moteur de développement local et national. Les nouvelles opportunités de revenu qu’il génère auront également un impact durable sur l’économie rurale, encourageant l’installation des jeunes dans le secteur agricole, un pas essentiel pour la lutte contre l’exode rural. Enfin cet accord de financement marque une étape importante dans la promotion de l’agriculture durable et inclusive. L’élargissement du Padmar dans ces nouvelles communes sera sans doute un modèle de résilience et de progrès pour un Bénin rural plus prospère et autonome, et Daabaaru Agri continuera de suivre de près ses impacts sur les producteurs béninois. Malik SOULEMANE

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ÉDITO: Violences rurales, l’urgence d’agir

L’affrontement tragique survenu à Kouforpiska, dans la commune de Matéri, rapporté par Fraternité et autres médias locaux, rappelle brutalement l’ampleur de l’insécurité qui gangrène le milieu rural au Bénin. En effet, selon cette source, deux vies perdues, des habitations saccagées, une communauté déchirée. Tels sont les ravages d’un conflit récurrent en cours depuis le 20 octobre 2024 entre éleveurs et populations locales, exacerbés par la lutte pour l’accès aux terres et aux ressources naturelles. Ceci n’est pas un incident isolé dans la région et encore moins au Bénin, mais l’écho d’une situation qui devient malheureusement habituelle dans certaines zones rurales, où l’État semble absent. Il est utile de souligner que l’insécurité rurale est un phénomène multifactoriel pour pouvoir poser le bon diagnostic. En plus des tensions entre agriculteurs et éleveurs, s’ajoutent des problèmes structurels : l’accès inégal aux terres, la rareté des ressources naturelles, et la faiblesse de l’appareil sécuritaire. La défaillance des mécanismes de prévention et de gestion des conflits entre les communautés nourrit la frustration et attise les violences. Si des mesures concrètes ne sont pas rapidement prises, les conséquences pourraient s’avérer désastreuses. La fragilité de ces zones rurales, déjà vulnérables sur le plan socio-économique, pourrait s’aggraver, menaçant la cohésion sociale et compromettant les efforts de développement durable. L’insécurité décourage les investissements agricoles, pousse des populations à l’exode rural, et aggrave la précarité des conditions de vie. Face à ce risque effrayant, l’État doit agir avec fermeté et proactivité pour enrayer cette spirale de violence. La mise en place d’une gestion concertée des terres et des ressources, associée à des mécanismes de médiation inclusifs, apparaît comme une priorité. De plus, il est urgent de renforcer la présence sécuritaire et d’impliquer formellement les autorités locales dans la prévention des conflits. Si ces actions ne sont pas menées, l’instabilité en milieu rural risque de s’aggraver, compromettant le bien-être des populations et la paix dans nos campagnes. Malik SOULEMANE

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ÉDITO: Consommer local, un acte citoyen pour l’avenir de nos régions

Dans un contexte économique mondial de plus en plus incertain, la foire départementale de Parakou, organisée du 17 au 23 octobre 2024 par la Direction départementale d’industrie et du commerce Borgou-Alibori sous le haut parrainage du préfet du Borgou, offre une opportunité unique de promouvoir le « consommons local ». Cet événement s’inscrit dans une dynamique de valorisation des richesses locales et du savoir-faire béninois. La participation massive des partenaires comme Swisscontact, Care, Gain, Dedras Ong, la Cci Bénin et Sia N’son témoigne de l’importance stratégique de cette foire pour l’économie locale. Consommer local, ce n’est pas seulement un acte économique, c’est aussi un geste citoyen qui renforce l’autonomie de nos régions. En choisissant les produits cultivés, transformés et fabriqués par nos artisans et producteurs locaux, nous réduisons notre dépendance aux importations, favorisons l’emploi et dynamisons les petites et moyennes entreprises. Il est clair que les départements du Borgou et de l’Alibori regorgent de talents et de ressources capables de répondre aux besoins de consommation quotidienne. Et ses talents ne peuvent s’éclore et vivre que grâce à nos habitudes de consommation locale. Ainsi, soutenir ces acteurs, c’est investir dans un avenir prospère pour nos familles et nos communautés. À travers la foire de Parakou qui mettra en lumière ces talents locaux, soyons des ambassadeurs du « consommons local », car c’est ensemble, en achetant local, que nous construirons une économie résiliente et durable, au service de tous. Soyons fiers de nos produits et offrons-leur la place qu’ils méritent dans nos habitudes de consommation. Malik SOULEMANE

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EDITO: La flambée des prix malgré les récoltes

En plein cœur des récoltes, un paradoxe lamentable s’abat sur les populations béninoises : au lieu d’une baisse habituelle des prix des denrées alimentaires, c’est une flambée inédite qui s’observe sur les marchés. A en croire le journal La Flamme dans sa parution du 20 septembre dernier, de Lokossa à Klouékanmè, de Togba à Natitingou, la hausse vertigineuse des prix des produits vivriers plonge les familles dans la misère, aggravant une situation déjà critique. Ce constat, issu des enquêtes menées par ce journal, montre la triste réalité d’un pays où même après les récoltes, la faim persiste. En effet, selon cette enquête, au sud, dans le Mono et le Couffo, là où le maïs, le haricot, et le gari devraient normalement être plus accessibles, les prix ont atteint des niveaux insoutenables. À Lokossa, le sac de maïs de 100 kilos qui se vendait à 19 000 Fcfa serait désormais à 37 000 Fcfa. Dans le Couffo, le maïs serait vendu à 10 000 Fcfa la bassine, soit une augmentation de plus de 11 % en à peine un mois. Et les autres produits de base seraient aussi touchés : haricot, huile d’arachide, riz ou tomates. Les prix flambent, tandis que les revenus des populations stagnent. En ce qui concerne le nord, la situation est tout aussi alarmante. À Natitingou, dans l’Atacora, le sac de maïs atteindrait également les 32 000 Fcfa, et les tubercules d’igname, autrefois abordables, coûteraient jusqu’à 5 000 Fcfa pour un simple tas de trois unités. Dans l’Alibori, les prix du mil et du riz auraient doublé également en l’espace d’un an. Face à ce tableau intriguant, il est temps pour les autorités béninoises de prendre la pleine mesure de cette situation dramatique. Des politiques d’urgence doivent être mises en place pour inverser cette tendance. Il faut une régulation immédiate des prix des denrées alimentaires, le soutien des agriculteurs pour booster la production locale. Sans action rapide et décisive, la faim risque de devenir une réalité quotidienne pour une majorité de la population. Le gouvernement ne peut donc rester passif face à ce désastre. Il en va de la survie même du peuple. Les populations du Bénin, des zones rurales aux centres urbains, sont dans la détresse. L’heure n’est plus au saupoudrage ni aux discours, mais à l’action. Malik SOULEMANE

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ÉDITO: Catastrophes climatiques, l’heure de la vigilance et de l’action

Les pluies torrentielles qui ont frappé la ville de Parakou le 30 août 2024 ne sont pas un simple fait divers météorologique. Elles nous rappellent brutalement la vulnérabilité croissante de nos communautés face au changement climatique. Avec une perte en vie humaine, des dégâts dans des magasins de stockage de produits vivriers, et *des revendeurs de fournitures scolaires ayant vu leurs marchandises* emportées par les eaux, ces événements nous plongent dans une réalité alarmante. Dans la foulée, le 12 septembre 2024, le ministre de l’intérieur, Alassane Séibou, a émis une alerte rouge pour les communes de Malanville et Karimama, où la montée des eaux représente une menace imminente. Cette décision appelle à une vigilance accrue de la population, car le danger est bien réel. Au-delà de nos frontières, le Niger, le Mali et le Burkina Faso subissent également les conséquences dramatiques de ces pluies diluviennes. Le Niger a même été contraint de reporter la rentrée scolaire, une mesure qui souligne l’ampleur de cette menace climatique. Ces catastrophes ne sont ni isolées ni accidentelles ; elles sont les symptômes d’un désordre climatique global qui touche particulièrement nos régions sahéliennes. Les experts, comme le président de l’Ong Bien-être et paix pour tous (Ong-Bept), pointent du doigt deux causes principales : le changement climatique et une urbanisation effrénée, mal encadrée. L’impact de l’urbanisation sans planification adéquate aggrave la situation, avec des constructions précaires dans des zones inondables, obstruant les canaux de drainage et exposant des milliers de familles à des risques mortels. Si nous persistons à négliger ces avertissements, ces pluies deviendront de plus en plus destructrices, plongeant nos villes dans le chaos et augmentant les pertes en vies humaines et les dégâts matériels. Face à cette crise climatique, nous devons être prêts, informés et, surtout, responsables. Les autorités, les experts et les communautés locales doivent travailler main dans la main pour prévenir de telles catastrophes. Il est impératif de : renforcer la sensibilisation et la vigilance communautaire. Chaque citoyen doit se sentir responsable de la sécurité collective. Les alertes météorologiques doivent être prises au sérieux, et la prévention devient un devoir pour chacun. Revoir l’aménagement urbain et rural. Les constructions dans les zones inondables doivent être rigoureusement contrôlées. Il est crucial d’investir dans des infrastructures capables de gérer les eaux pluviales de manière efficace. Adopter des pratiques agricoles résilientes. L’augmentation des surfaces forestières et l’adoption de cultures résistantes à la sécheresse peuvent limiter l’impact des catastrophes naturelles. Promouvoir l’action climatique. Les changements climatiques ne sont pas une fatalité. Il est temps de renforcer les politiques environnementales et de pousser pour une transition vers une économie plus verte et durable. Le scénario actuel nous montre que l’inaction n’est plus une option. Nos villes et villages risquent de périr sous l’assaut des inondations, des sécheresses ou des vents violents si nous ne prenons pas des mesures drastiques. En tant que citoyens, nous avons le devoir de protéger non seulement notre environnement, mais aussi nos vies et celles de nos enfants. La vigilance et l’adoption de bonnes pratiques de gestion des ressources naturelles ne sont plus des choix, mais des impératifs pour notre survie. Réveillons-nous avant qu’il ne soit trop tard. Malik SOULEMANE

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Édito: L’igname, un pilier de l’économie agricole du Bénin

Le Bénin, 4ᵉ producteur mondial d’ignames avec 5 % de la production globale, se distingue par la qualité de cette culture ancestrale, profondément enracinée dans son histoire et son identité. Ce tubercule, véritable pilier de la sécurité alimentaire du pays, est cultivé principalement dans les départements des Collines, du Borgou, de la Donga, de l’Atacora, de l’Alibori, du Zou et du Plateau. Ces régions, favorables au développement de l’igname, permettent aux agriculteurs locaux de contribuer de manière significative à l’économie nationale. Selon certaines statistiques révélées par le média l’œil républicain, à l’échelle mondiale, le Nigeria occupe la première place avec 70 % de la production, suivi par la Côte d’Ivoire (9 %) et le Ghana (7 %). Toutefois, le Bénin n’est pas en reste, car l’igname y est bien plus qu’un produit agricole : elle est au cœur de la vie culturelle et sociale. Présente dans les rituels de mariage et les célébrations annuelles, elle devient également une culture de rente pour de nombreux agriculteurs, a fait savoir le même média. En se transformant sous diverses formes, l’igname améliore la stabilité alimentaire du pays et génère des revenus substantiels pour les ménages agricoles. Pour le Bénin, l’enjeu est clair : continuer à renforcer la filière afin de maintenir sa place sur le podium mondial et assurer une meilleure qualité de vie à sa population. Avec l’igname, le Bénin bâtit son avenir agricole mondial. Malik SOULEMANE

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Édito: Les semences agricoles indigènes, c’est plus sûr

La semence est le premier intrant de base en agriculture. La qualité de la semence utilisée par les paysans détermine le type d’agriculture pratiquée. Vu sous cet angle, les semences agricoles représentent un enjeu crucial pour l’Afrique, où l’agriculture emploie 60 % de la population et contribue à plus de 20 % du Pib dans certains pays. Cependant, la dépendance du continent aux semences importées constitue une menace pour sa souveraineté alimentaire. En effet, selon la Fao, jusqu’à 80 % des semences utilisées en Afrique subsaharienne proviennent d’importations, créant une dépendance coûteuse et vulnérable face aux aléas mondiaux. Le déficit de variétés adaptées aux spécificités climatiques locales accentue les défis posés par le changement climatique. Les sécheresses récurrentes et la dégradation des sols réduisent la productivité des cultures, tandis que les semences traditionnelles, souvent mieux adaptées, sont délaissées au profit de variétés hybrides ou génétiquement modifiées, souvent moins résilientes à long terme. Pour relever ce défi, il est impératif de soutenir les initiatives locales qui promeuvent des semences indigènes, résistantes et adaptées. C’est donc à juste titre qu’il faut saluer la campagne « Ma semence ma vie » que mène l’Alliance pour la souveraineté alimentaire en Afrique (Afsa) ensemble avec la Fédération agroécologique du Bénin (Faeb). Les acteurs de l’Afsa étaient face à la presse le jeudi 05 septembre 2024, selon le reportage réalisé par nos confrères de Crystal News : « 80 à 90 % des semences utilisées en Afrique subsaharienne proviennent des systèmes paysans et sont à la base de la souveraineté alimentaire du continent » a laissé entendre l’activiste de la nature, Patrice Sagbo au cours du rendez-vous médiatique. Pour plus d’efficacité dans cette lutte, des investissements dans la recherche agronomique et des politiques favorisant la production locale de semences sont essentiels. Un cadre législatif et économique doit protéger les droits des agriculteurs tout en favorisant l’innovation durable. C’est une course contre la montre pour garantir la sécurité alimentaire de millions d’Africains. Malik SOULEMANE

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