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ÉDITO: Coton, le jeu du trône

La campagne cotonnière 2023-2024 a été marquée par un retournement de situation dans la zone Cfa avec une hausse de la production de coton graine de plus de 24% par rapport à l’année précédente et un camouflet pour le Bénin. La zone a enregistré une production dépassant les 2,6 millions de tonnes, selon Vivafrique. Dans certains pays de la région, les rendements ont augmenté de 11% à 53%, une progression spectaculaire qui a permis à la zone Cfa de regagner une place importante sur le marché mondial du coton, a indiqué la même source. En ce qui concerne le Mali, il a réalisé une production de 690 000 tonnes de coton graine à la fin de la campagne 2023-2024 contre 600 063 tonnes pour le Bénin selon les statistiques du Programme régional de production intégrée du coton en Afrique (Pr-Pica). Un véritable camouflet. Le Bénin est ainsi détrôné de la première place qu’elle a occupée depuis quelques années. Ce regain de productivité a particulièrement bénéficié au Mali, qui a enregistré une augmentation de 77% de sa production, atteignant 690 000 tonnes, tandis que le Bénin n’a progressé que de 2% dans la même période. Le Mali a ainsi devancé le Bénin et retrouve sa position de leader au sein de la zone Cfa. Ce renversement de situation illustre la résilience des producteurs maliens et la capacité du pays à tirer parti des innovations agricoles pour dynamiser une filière clé de son économie. Le Cameroun quant à lui a connu une augmentation de 25% de sa production pour atteindre 387 000 tonnes, selon Vivafrique. Autrefois en retrait, le Cameroun s’est imposé en troisième position, surpassant ainsi le Burkina Faso dont la production a diminué de 6%. Cette évolution reflète une concurrence croissante entre les principaux producteurs de la zone Cfa, avec une redistribution des rôles en fonction des capacités de réponse aux défis agronomiques et climatiques, a souligné la source. Cependant, poursuit notre source, la Côte d’Ivoire, avec une production de 347 371 tonnes, reste un acteur stable dans la secte. Malik SOULEMANE

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Edito: Un jeudi ruralement noir au Bénin

La vie en milieu rural au Bénin devient inquiétante. Poser le problème sous ce ton n’est pas exagéré au regard de la gravité des faits qui se sont produits en une seule journée sur le territoire béninois. Autrefois, le milieu rural est considéré à tort ou à raison comme un endroit où la nature est en harmonie avec les populations. Un endroit où le temps se lit sur la nature et non sur une montre ou un calendrier. L’endroit le moins exposé aux pollutions sonores et autres liées à la modernisation qu’en milieu urbain. Un milieu qui assure la couverture des besoins alimentaires pour ses populations ainsi que pour les populations urbaines. Un milieu qui fournit la matière première pour tourner les usines en villes. Car c’est le milieu par excellence de l’exercice des activités agricoles. Bref un milieu qui sert de base à la vie en milieu urbain. En réalité l’agriculture est la base de l’économie de notre pays. De ce point de vue, tout ce qui menace la vie des communautés rurales doit faire l’objet d’une attention particulière des gouvernants. Sinon comment ne pas s’inquiéter quand dans une seule journée plusieurs incidents se produisirent et conduisirent soit à la perte de vie humaine ou à des blessures graves à des citoyens du monde rural simultanément au sud, au centre et au nord du pays. En effet au cours de la journée du jeudi 15 août 2024, plusieurs incidents ont été signalés par voie de presse dans les communes de Lokossa au sud, Ouèssè au centre et à N’dali au nord du pays. Cela montre combien de fois la vie en milieu rural devient de plus en plus inquiétante. Faut-il les rappeler, selon les médias Bénin Web Tv et Oxygène Bénin, ce jeudi-là à Atikpéta dans la commune de Lokossa un pêcheur a été grièvement blessé à coups de machette par un jeune homme qu’il surprit en train de voler ses poissons. Il n’eut la vie sauve que par l’intervention impromptue des passants qui le conduisirent à l’hôpital et l’agresseur au commissariat. De même médiapart Bénin et Fraternité Fm nous ont rapporté que ce même jeudi deux enfants sont morts à Tèbou dans la commune de N’dali après avoir consommé un repas apparemment intoxiqué. La grand-mère qui a préparé le repas a succombé sous le coup de l’émotion et qu’une quatrième victime a été hospitalisée et recevait les soins intensifs. En outre, ce même jour à Ikèmon dans la commune de Ouèssè, selon Honougbo, Bénin New et Fraternité Fm, un agriculteur est mort aussi suite à une dispute avec un éleveur qui assena un coup d’épée à la victime. Comme si ces incidents étaient coordonnés pour troubler la quiétude des communautés rurales, cela laisse pantois et nécessite que les autorités s’y penchent résolument pour éviter à l’avenir d’autres jours noirs en milieu rural. Il y va du soutien aux efforts de production de ces communautés. Malik SOULEMANE

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ACTIVITE DE LA COOPERATIVE ALLEMANDE GIZ: « Sais » lance un appel à candidatures au profit des start-ups africaines

Dans un effort pour stimuler l’innovation technologique dans les secteurs de l’agriculture et de l’agroalimentaire en Afrique, la Giz, en partenariat avec la Fondation Bill et Melinda Gates et la Fondation Bayer Cares, lance un programme ambitieux : Scaling digital agriculture innovations through startups (Sais). Il vise à soutenir les start-ups africaines en leur offrant des formations spécialisées, du mentorat et un accès facilité aux investissements. Un appel à candidatures a été lancé pour recruter les futures pépites de l’innovation agricole sur le continent. Ulrich DADO TOSSOU Les start-ups connaissent un réel succès en Afrique ces dernières années. Toutefois plusieurs défis s’imposent à elles. Face à ces défis croissants que rencontrent les start-ups africaines dans les secteurs de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de l’élevage, une initiative unique voit le jour pour leur fournir un soutien essentiel en matière de formation, de mentorat et d’accès aux capitaux. L’Agence allemande de coopération internationale pour le développement (Giz), en partenariat avec la Fondation Bill et Melinda Gates et la Fondation Bayer Cares, a lancé un appel à candidatures pour la nouvelle édition de son programme de préparation à l’investissement nommé Scaling digital agriculture innovations through startups (Sais). Ce programme cible les jeunes entreprises technologiques africaines qui ont développé des solutions numériques ou technologiques visant à améliorer la chaîne de valeur agricole, alimentaire ou pastorale. Avec l’objectif d’accélérer la croissance de ces start-ups et de maximiser leur impact socio-économique. Le Sais propose un éventail de services d’une valeur allant jusqu’à 35 000 Euros. Ces services incluent des formations sur mesure, des conseils juridiques, du mentorat avec des experts locaux et internationaux, ainsi qu’une assistance technique spécifique pour améliorer les aspects numériques de leurs activités. Les critères d’éligibilité sont stricts, reflétant l’ambition du programme de soutenir les start-ups les plus prometteuses. Les entreprises doivent être enregistrées en Afrique, avoir une solution numérique opérationnelle, et justifier d’un produit minimum viable. En outre, elles doivent démontrer des preuves de *traction* telles que des premiers revenus ou des *clients payants*, et contribuer à l’adaptation au changement climatique, à la sécurité alimentaire ou nutritionnelle, ou à la génération de revenus. Les start-ups sélectionnées suivront un cursus intensif entre décembre 2024 et février 2026, avec des sessions de formation sur des thèmes variés : stratégie de croissance, marketing, gestion des données, optimisation des produits, etc. L’événement phare du programme, Saistival, organisé à Nairobi en marge de l’Africa Tech Summit, offrira aux participants des opportunités uniques de réseautage et de présentation de leurs projets à des investisseurs potentiels. Au-delà des formations, Sais facilite l’accès aux capitaux pour les start-ups en offrant des conseils stratégiques sur la collecte de fonds, en préparant les entreprises aux tours de financement, et en les mettant en relation avec des investisseurs. Des prêts de fonds de roulement jusqu’à 50 000 Euros sur 9 mois seront également disponibles pour soutenir la croissance des start-ups. Le programme de la Giz s’engage également à soutenir les femmes leaders dans ces domaines en leur offrant des sessions de réseautage spécifiques, de mentorat et de visibilité accrue. Alors que l’appel à candidatures est ouvert jusqu’au 2 septembre 2024, les start-ups intéressées ont encore la possibilité de postuler pour faire partie de ce programme transformateur. Avec une stratégie claire pour renforcer les innovations technologiques africaines dans l’agriculture et l’agroalimentaire, Sais se positionne comme un levier essentiel pour soutenir l’économie africaine et favoriser une agriculture plus résiliente face aux défis climatiques et économiques. Pour plus d’informations cliquez ici Source : Rapport Ecofin du 19 Août 2024.

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Edito: Tchakaou Pèhoun a brillé en noir !

Peut-on se donner la mort volontairement ? Prendre une échelle depuis la maison et se diriger vers le champ qui devrait normalement porter l’espoir. En sortant de la maison, saluer, certainement, des amis qu’on aurait croisés sur le chemin et s’échanger à coup sûr des vœux les meilleurs de la journée pour les familles respectives et pour le village. Puis poursuivre son chemin vers un destin incertain et funeste sans dire aux autres, même aux siens le projet lugubre qu’on s’en va réaliser dans les minutes qui suivent. Même avant de quitter la maison, le sourire de sa femme et de ses enfants n’a pu donner la joie à ce cœur troublé. Sur le chemin aucun cri strident d’un enfant n’a pu donner goût à la vie. Aucun chant d’oiseau n’a pu faire sauter de joie. Aucune herbe n’a pu ralentir le pied zélé vers l’incertitude. Aucun arbre n’a pu convaincre qu’il peut encore offrir généreusement de l’oxygène pour une vie ravissante. Et même le champ de maïs n’a pu convaincre à son propriétaire qu’il peut encore lui assurer des revenus nobles pour un avenir plus prometteur. Apparemment ce 08 août 2024 tout a brillé en noir à Tchakaou Pèhoun dans l’imaginaire de ce vaillant cultivateur. Même ses 55 années d’existence sur cette terre n’ont pas pu indiquer une lueur d’espoir ce jour-là.  Le vaillant cultivateur a profité de l’indifférence de Tchakaou Pèhoun voire de Djougou et du Bénin à son quotidien pour s’engouffrer dans la fatalité. Impavide, il porta cette échelle non pas pour l’utiliser pour visualiser l’avenir avec un nouveau regard ; non pas s’en servir pour pouvoir grimper et contempler la vaste étendue de son champ de maïs qui porte en lui-même l’espoir de la nation tout entière. Malheureusement il s’en est servi pour se percher sur le gros arbre de son champ avec une grande corde comme chaîne au cou pour révéler la beauté de la laideur de cet acte. Peut-être qu’il pensait que comme son quotidien, son suicide laisserait Tchakaou Pèhoun indifférent. Djougou indifférent. Le Bénin où le suicide s’impose de plus en plus comme une alternative au désespoir indifférent. Non son suicide ne peut laisser personne indifférente. « Tout d’abord, ils ont constaté sa disparition. C’est la famille qui s’est réveillée très tôt et ne l’a pas vu dans la maison. Et ils se sont mis à sa recherche » a réagi le Chef de l’arrondissement de Pélébina contrairement à ce que la victime aurait pensé. Se pendre au milieu de l’espoir, un vaste champ de maïs, laissant derrière soi femme et enfants, c’est tout simplement ineffable. Mais en questionnant Emile Durkheim, il nous apprend que le suicide diffère du fait biologique, qu’il diffère surtout du fait psychologique parce qu’il est extérieur à l’individu et qu’il trouve son origine dans la société. Malik SOULEMANE

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Édito: Le compost, pour plus de résilience !

Pas de sol pas d’agriculture. C’est sous cette citadelle que les pédologues ont consacré tous les travaux afin de garantir des sols sains pour une agriculture saine, durable et résiliente. La terre comme toutes les autres ressources naturelles non renouvelables est menacée par les activités humaines, en l’occurrence l’agriculture. La terre n’étant pas extensible et à l’opposé, la démographie ne cessant pas de s’accroître à une vitesse remarquable au Bénin, il y a indiscutablement lieu de revoir les habitudes de gestion des terres en vue de garantir aux générations futures un garde-manger bien garni. Sans quoi on aurait relâché dans la construction pour la postérité. Ce faisant, la postérité n’entonnerait pas l’aube nouvelle avec toute la solennité requise. Néanmoins, il y a de l’espoir au fond des peurs que le changement climatique insuffle à la génération présente. C’est certainement cette peur qui pousse à recourir à n’importe quelle méthode pour survivre au dépens de la terre. Nonobstant cela, il existe encore d’autres manières de gérer cette ressource naturelle afin de laisser à la postérité des terres vivantes pour la nourrir. Parmi ces manières ou disons mieux ces techniques, il y a le compostage. Le compostage est un processus naturel de décomposition de la matière organique telle que les restes de nourriture, les feuilles et les déchets organiques en un produit appelé compost (biofertilisant). Ce processus est facilité par des micro-organismes (bactéries et champignons) et des macro-organismes (vers de terre, insectes) qui dégradent la matière organique en présence de l’oxygène et de l’eau. Cette technique regorge plusieurs avantages agronomique et économique. Au plan agronomique, il y a l’amélioration du sol. Le compost améliore la structure du sol, augmente sa capacité de rétention de l’eau et fournit des nutriments essentiels aux plantes. Au plan économique, l’utilisation du compost réduit la dépendance aux engrais chimiques qui peuvent être coûteux et avoir des impacts environnementaux négatifs. Faut-il le souligner, il y a plusieurs façons de faire le compostage. En effet, on peut faire le compostage en tas. C’est la méthode la plus simple où les matières organiques sont simplement empilées en tas. On peut également le faire en bac. L’utilisation de bacs spécialement conçus pour faciliter la gestion et l’aération du compost. Mais aussi on note le vermicompostage. C’est-à-dire l’utilisation de vers pour décomposer la matière organique plus rapidement. Le compostage est à tout point de vue une pratique bénéfique tant pour l’environnement que pour l’agriculture. Il permet de recycler les déchets organiques et d’améliorer la fertilité des sols de manière naturelle. Pour une agriculture plus résiliente, l’adoption du compost est ainsi un impératif ! Malik SOULEMANE

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Edito: Naître au Bénin, un privilège ?

On ne choisit pas son pays de naissance. Si c’était possible, certains pays seraient à coup sûr sans habitants. Sinon quel enfant accepterait naître dans un pays où les conflits armés perturbent gravement les activités agricoles et pastorales, essentielles aux moyens de subsistance des populations. Dans certains pays, l’insécurité alimentaire aigüe est aggravée par des inondations saisonnières et la forte inflation. En outre, dans les zones urbaines où les ménages dépendent des achats de nourriture sur les marchés pour satisfaire leurs besoins de consommation tout au long de l’année, les prix élevés des produits alimentaires et non alimentaires essentiels limitent le pouvoir d’achat des ménages urbains pauvres. Ce qui crée une insécurité alimentaire dans ces ménages et la qualité des aliments qui y sont servis prend un coup. Tout ceci engendre des prévalences du retard de croissance et de l’anémie chez les enfants. Les troubles nutritionnels carentiels qui en résultent ont des conséquences graves sur les potentiels cognitif et productif de ces adultes de demain et sont source d’obésité, de diabète et d’hypertension artérielle comme l’a si bien souligné le conseil des ministres du mercredi 24 juillet 2024. Une alimentation inadéquate est le résultat d’un manque de nourriture au niveau du ménage ou des pratiques alimentaires inadaptées. Quel enfant, s’il avait le choix naîtrait dans un tel pays encore moins dans les ménages pauvres. La malnutrition infantile est un problème de santé publique majeur dans les pays à revenu faible. Mais cela n’est pas une fatalité. Car il y a de l’espoir partout où il y a la volonté et l’activité, en l’occurrence au Bénin. En effet, au Bénin avec la vision de « à l’horizon 2033, le Bénin est un pays où chaque personne jouit d’une sécurité alimentaire et d’un état nutritionnel optimal », la Politique nationale d’alimentation et de nutrition a identifié des stratégies intégrées d’intervention orientée, entre autres, vers l’amélioration de la nutrition de l’adolescente, de la femme enceinte ou allaitante et de l’enfant, le renforcement de l’alimentation scolaire, la lutte contre la malnutrition et l’insécurité alimentaire ainsi que la communication pour mieux comprendre et agir en faveur de la nutrition en adéquation avec le diagnostic situationnel. Lorsque tout cela sera bien coordonné dans un environnement multisectoriel, une bonne gouvernance et la redevabilité, il n’y a point de doute que cette vision se concrétisera. Ce faisant, naître au Bénin deviendra un privilège pour tous les enfants. Car ils seront à l’abri de la malnutrition, de l’insécurité alimentaire et seront demain des adultes dotés de très grands potentiels, capables de poursuivre la marche du pays vers le progrès. Malik SOULEMANE

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Edito : Les champignons du village 

La vie au village rime souvent avec pauvreté, misère et malnutrition infanto-juvénile. Des statistiques officielles confirment cet état de fait et c’est la raison pour laquelle plusieurs projets et programmes seraient conçus et beaucoup plus orientés vers les villages pour endiguer ces fléaux qui dévastent des familles rurales. Par exemple, les résultats de l’enquête démographique et de la santé au Bénin, 2001, ont révélé que les taux d’anémie due à la carence en fer chez les enfants de 6 à 59 mois sont les plus élevés dans le département de l’Atacora (89%) et les plus faibles dans la ville de Cotonou (50%). Voilà qui confirme que le mal sévit plus aux villages qu’en villes. Comme un abcès puant, le problème de la malnutrition infanto-juvénile dans les villages est toujours d’actualité. Le conseil de l’alimentation et de la nutrition et ses partenaires techniques et financiers en font, sans aucun doute, leur cheval de bataille avec le projet de nutrition et de développement de la petite enfance et bien d’autres projets à travers l’ensemble du territoire national. Il ne pouvait en être autrement puisque l’avenir du pays ce sont les enfants. Bien les nourrir aujourd’hui c’est garantir au pays des adultes valides demain qui vont poursuivre à leur tour son développement. Cela étant, l’alimentation et l’éducation sont la clé pour ouvrir les portes de l’avenir avec sourire. C’est sans conteste pour mieux garder cette clé merveilleuse que le gouvernement béninois déploie des efforts pour apporter des repas chauds aux enfants à travers les cantines scolaires dont le taux de couverture est très satisfaisant selon les autorités. Mais la question qu’on est en droit de se poser est de savoir si tout cela suffit pour faire reculer la malnutrition infantile dans les villages ? Certainement pas suffisant ! Il faut donc envisager d’autres pistes beaucoup plus endogènes pour être plus efficace dans la lutte contre ce fléau. L’environnement dans lequel l’on vit, se trouve souvent tout ce qu’il faut pour réussir, dit-on. C’est pourquoi, pour résoudre de façon durable un problème qui se pose dans une communauté donnée, il faut préconiser des solutions à portée de main ; c’est-à-dire ce qui se trouve dans l’environnement immédiat. Pour ce qui concerne les solutions endogènes contre la malnutrition infantile, les champignons comestibles d’Afrique de l’Ouest pourraient offrir des solutions saines et durables. En effet, ces champignons poussent rapidement et sont accessibles facilement dans les villages. Ils sont très riches en nutriments indispensables pour la croissance et le développement des enfants et même des personnes plus âgées. Ils sont riches en lipides, acides gras, sodium, potassium, fibres alimentaires, protéines, vitamines C, D, B6, B12, fer, calcium, magnésium, et bien d’autres. Il serait donc intéressant et rationnel d’intégrer toutes les solutions endogènes possibles dans la lutte contre la malnutrition infantile au Bénin. Et sur ce terrain, les champignons comestibles qu’on rencontre dans les localités sont de véritables champions au village. Il faut les vulgariser, montrer comment bien les préparer afin qu’ils soient bien digestes pour les enfants. Malik SOULEMANE

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EDITO: Le crédit qui fait du bien

Toute activité économique a besoin d’un crédit et surtout d’un bon crédit pour son développement. Le crédit est bon quand il répond aux critères d’efficacité pour l’activité en termes de quantité, de spécificité et surtout de temps. Ainsi, pour être efficace, le crédit doit pouvoir couvrir entièrement le besoin exprimé selon la spécificité et l’environnement dans lequel l’activité est exercée, il doit aussi être remis à l’opérateur économique au bon moment pour les besoins de l’activité. Nous étions dans une localité de la commune de N’dali le mardi 16 juillet 2024 où nous avons pu voir l’efficacité d’un crédit agricole au sein d’un groupe de producteurs. L’un des producteurs de ce groupe que nous avons pu rencontrer du nom de Zimè Yarou, dispose d’une exploitation de plus de 30 hectares. Il cultive de l’anacarde, du soja, du maïs, du sorgho, du riz, du niébé. Il a obtenu son crédit, contrairement aux autres producteurs du groupe, très tôt. Ce qui lui a permis de louer très tôt un tracteur pour le labour de ses parcelles avec les toutes premières pluies de la saison qui ont ensuite laissé place à une longue poche de sécheresse. Dès le retour des pluies, il a poursuivi avec les opérations de semis et de traitement herbicides. Il a donc pu respecter pour ces trois opérations (labour, semis, herbicidage), le calendrier cultural tandis que les autres producteurs, qui ont obtenu leurs crédits un peu plus tard que lui, se débattent en ce moment pour le labour de leurs parcelles sous une poche de sécheresse qui s’observe depuis un moment dans la localité. Il faut ajouter à cela que Zimè Yarou a déjà atteint tous ses objectifs d’emblavures et s’est retourné au village pour prendre part aux activités culturelles telles que la fête de jet de feu appelée ‘’Donkonro’’ et autres tandis que les autres sont à la ferme se plaignant des pluies qui se font rares. Cette histoire de ce groupe de producteurs de la localité de N’dali pourrait être sans doute l’histoire d’un grand nombre de producteurs dans le pays. Et c’est le lieu pour la rédaction de Daabaaru Agri, votre hebdomadaire thématique dédié à l’agriculture et au développement durable pour un futur qui pousse de raconter cette lutte que mènent inlassablement les braves producteurs au quotidien pour nourrir le Bénin et faire entrer des devises pour le développement économique du pays. C’est aussi le lieu d’encourager les acteurs des microfinances qui octroient des crédits agricoles aux producteurs de redoubler davantage d’efforts pour leur octroyer des crédits à temps et selon les besoins exprimés. Ce n’est certes pas facile au regard des réalités et spécificités du secteur agricole mais le changement climatique et surtout la précarité des producteurs y obligent. A la lumière du récit de ce groupe de producteurs, on peut déjà connaître le sort de chacun d’eux. On peut dire sans doute que Zimè Yarou ferait une très bonne campagne et rembourserait très facilement son crédit tandis que les autres feraient probablement une mauvaise campagne et se donneraient tout le mal du monde pour rembourser leurs crédits. Si les microfinances font en sorte qu’on ait assez de cas de Zimè Yarou, elles contribueront à réduire l’impact du changement climatique, au développement culturel du pays et aussi à l’amélioration des rendements agricoles. C’est ce crédit qui fait du bien ! Malik SOULEMANE

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EDITO: Le « Pain de sucre » amer ?

On ne mange plus d’ananas dans ce pays sans se rappeler de son rappel en France. Tant les journaux en ont fait leurs choux gras pour informer à chaque fois le niveau d’avancement dans ce dossier. Comme on pouvait s’attendre, ce dossier a fini par prendre une tournure judiciaire et par envoyer le Directeur général de l’Agence béninoise de sécurité sanitaire des aliments (Abssa) dans les liens de la détention. Qu’il vous souvienne que déjà le 28 juin 2024, le Dg de l’Abssa avait été suspendu de ses fonctions pour, selon le Ministre en charge de l’Agriculture de l’élevage et de la pêche, Gaston Dossouhoui, faute grave sans faire de lien avec le rappel de lots d’ananas en France, sur la note. En revanche, plus les jours passent plus tout semble se complique pour le désormais ancien Dg Epiphane Hossou. Curieusement, en dehors des motifs pour lesquels ces lots d’ananas ont été rappelés, il plane encore le doute dans les esprits sur ce qui est réellement reproché à l’ancien Dg. Tout ce qu’on sait à ce jour, c’est que des lots d’ananas sont retirés à cause de concentration au-delà des limites autorisées de résidus de pesticides d’une part et de présence de contaminants chimiques d’autre part ; et l’ancien Dg déposé en prison dans ce dossier. Cette situation, le cas de rappel, est une première au Bénin à en croire l’ancien Dg de l’Abssa, Dr Adam Sounon Kondé. Par ailleurs, le porte-parole du gouvernement, Wilfried Léandre Houngbédji a rassuré lors d’une de ses sorties médiatiques que l’ananas béninois continue d’être exporté vers la France. Quel que soit ce qu’on dit de cet ananas Topexo ou pain de sucre ici ou ailleurs, il laisse un goût amer. Il est devenu amer pour le Dg Epiphane Hossou et son collaborateur déposés en prison et certainement, dans une large mesure, pour tous ceux qui s’en défendent. En attendant de connaitre plus sur ce qui est reproché à l’ancien Dg de l’Abssa nous recommandons à tout responsable de redoubler de vigilance dans leurs tâches quotidiennes pour éviter des démêlés plus tard. Malik SOULEMANE

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EDITO: Passion du champ ou instinct de survie ?

Comme la foudre, les coups de machette du bouvier sur une septuagénaire ont semé la terreur à N’dali et même dans tout le pays. Une vieille femme, qui à cet âge, devrait bénéficier du plaisir d’être entourée de ses petits et arrières petits-enfants continuait à fréquenter les champs. Elle continuait à aller à la cueillette des amandes de karité. Avec son énergie aussi robuste que celle d’un beurre de karité sous le soleil, elle arpentait les champs dès l’aube pour reconstituer son stock de karité. Elle parcourait les champs de l’arrondissement de Bori. Quand dans sa cueillette, elle s’est trouvé nez à nez avec un troupeau de bœufs. Confiante en sa « robuste » force et peut-être même à la puissance d’un décret sur le pastoralisme dont le gouvernement a révisé certaines dispositions lors du conseil des ministres du 8 mai 2024 pour le rendre encore plus « efficace », elle se serait battue avec ce troupeau bœufs espérant pouvoir remplir sa bassine d’amandes de karité. Lequel exploit qu’elle aurait réussi et qui aurait certainement mis le bouvier en courroux. Le bouvier n’a assurément pas apprécié qu’une vieille de plus de 70 puisse vaincre son « vaillant » troupeau et réussir à remplir sa bassine d’amandes de karité. Pour venger ses « vaillantes » bêtes, mal lui en aurait pris de se jeter sur cette vieille qui aurait pu être ta mère ou grand-mère. Il lui aurait roué de coups de machette et du sang aurait coulé. Sous ces coups de machette du bouvier et loin de sa maison, cette vieille femme de plus de 70 ans aurait rendu l’âme. C’est sur le chemin de sa passion du champ qu’elle est tombée ou bien c’est en combattant pour la survie ? Si c’est pour la survie, la mort cruelle dont elle a été victime devrait interpeller notre société pour que plus jamais personne ne soit encore obligée à 70 ans à travailler pour survivre. Ou bien à 70 ans on continue à travailler au Bénin !? Malik SOULEMANE

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