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Environnement

Agrobusiness, Environnement

CHANGEMENT CLIMATIQUE EN AFRIQUE : Une menace silencieuse sur les greniers du Ghana

Face à une sécheresse sans précédent qui a dévasté 62% de ses terres agricoles, le Ghana prend des mesures d’urgence. La suspension des exportations de céréales et la mobilisation du gouvernement témoignent de la gravité d’une crise qui menace la sécurité alimentaire du pays et révèle la fragilité des systèmes agricoles face au changement climatique. Ulrich DADO TOSSOU La terre craque, les greniers se vident. Le ciel implacable du Ghana ne laisse plus aucun répit aux agriculteurs. Alors que la sécheresse s’étend comme un linceul sur les terres autrefois fertiles, le pays est désormais confronté à une crise agricole sans précédent qui menace la sécurité alimentaire de millions de ses habitants. Les chiffres sont sans appel : 62% des régions agricoles du pays ont été frappées par un épisode de sécheresse d’une intensité rarissime. Les cultures, jadis promesses de vie et de subsistance, se dessèchent aujourd’hui sous un soleil impitoyable, transformant les champs verdoyants en territoires arides et stériles. Le maïs, pilier alimentaire des familles ghanéennes, paie un lourd tribut. Les rendements ont chuté de manière dramatique, obligeant le gouvernement à prendre des mesures drastiques : la suspension temporaire des exportations de céréales. Cette situation compromet près de 1,8 million d’hectares de terres agricoles, dont la moitié est déjà fortement impactée. Les cultures les plus vulnérables sont le maïs, le riz, le soja, mais également des denrées de base comme le mil et l’igname. Le nord du pays, particulièrement frappé par cette sécheresse, fait face à un assèchement des sols qui menace les rendements agricoles. « Nous devons protéger nos populations », déclare Kwame Mensah, ministre de l’agriculture. « Chaque grain de maïs, chaque sac de riz est désormais vital. » Cette décision unilatérale de bloquer les exportations de maïs, de riz et de soja illustre la gravité de la situation. Les marchés locaux, déjà sous tension, ont vu les prix flamber. Pour les familles les plus vulnérables, chaque repas devient un défi, chaque achat un calcul précaire entre nécessité et capacité financière. Face à ce défi, le gouvernement ne reste pas inactif. Des programmes de soutien sont rapidement mis en place : distribution de semences résistantes, aides financières aux agriculteurs, négociations pour des importations d’urgence.Mais les experts sont formels : cette crise est le symptôme d’un mal plus profond. Le changement climatique n’est plus une menace hypothétique, c’est une réalité qui frappe à la porte de l’Afrique. « Nous devons réinventer nos pratiques agricoles », explique Adwoa Sarfo, agronome spécialiste du climat. « Diversifier les cultures, développer des systèmes d’irrigation innovants, favoriser des semences adaptées : c’est notre seule voie de survie. » La coopération régionale apparaît également comme un rempart contre la catastrophe. Les pays d’Afrique de l’Ouest sont invités à renforcer leur solidarité, à mutualiser leurs ressources et leurs connaissances. Cette situation climatique défavorable survient alors que le Ghana, deuxième producteur mondial de cacao après la Côte d’Ivoire, doit déjà composer avec des défis structurels dans son secteur agricole. Pour pallier la crise, les autorités comptent mobiliser les réserves céréalières de la Cedeao (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) et augmenter les importations grâce à des partenariats avec le secteur privé. Le ministre des Finances, Mohammed Amin Adam, a également annoncé sur le réseau Twitter un plan ambitieux visant à collecter 500 millions de dollars pour soutenir des initiatives de sécurité alimentaire, notamment des subventions et des aides directes aux agriculteurs les plus vulnérables. La crise que traverse le Ghana aujourd’hui n’est pas qu’une crise agricole. C’est un avertissement. Un message envoyé à la face du monde sur l’urgence climatique et la nécessité de repenser nos modèles de développement.Le Ghana lutte. Et dans cette lutte, se dessinent les contours d’une résilience qui pourrait bien devenir un modèle pour tout un continent.

Agriculture, Agrobusiness, Environnement

HUITIÈME ÉDITION DES RICMA : La Fupro-Bénin célèbre 30 ans d’engagement à travers cette édition

La fédération des unions de producteurs du bénin (Fupro-bénin) célèbre ses 30 ans d’existence à travers la huitième édition des Rencontres internationales de court métrage pour l’agriculture (Ricma), prévue du 17 au 22 décembre 2024 à Bohicon. Cet événement phare mettra en lumière les innovations agricoles, les défis et les perspectives d’un secteur au cœur des grandes réformes pour une agriculture familiale compétitive et inclusive. Ulrich DADO TOSSOU Trente ans d’engagement, d’innovations et de défis célébrés sous le signe de l’agriculture familiale et de la compétitivité des filières. Du 17 au 22 décembre 2024, Bohicon accueille la huitième édition des rencontres internationales de court métrage pour l’agriculture (Ricma), un événement d’envergure qui coïncide avec les 30 ans de la Fédération des Unions de Producteurs du Bénin (Fupro-Bénin).Organisée sous le thème « Compétitivité de l’agriculture et développement inclusif des filières : contribution de l’agriculture familiale à l’ère des grandes réformes de soutien au secteur », cette rencontre se veut un espace d’échanges, d’innovation et de célébration des succès du secteur agricole béninois.La cérémonie d’ouverture qui s’est tenue dans la journée du 17 décembre 2024 a réunie de nombreuses personnalités, notamment représentants du Ministère de l’agriculture, de l’élevage et de la Pêche (Maep) c’est-à-dire, la Directrice de l’Atda pôle 5, le Préfet du département du Zou, le Maire de Bohicon, le Président de la Fupro-Bénin, ainsi que des cadres de la Chambre nationale d’agriculture et des partenaires techniques et financiers. Parallèlement aux projections de courts métrages, une grande foire baptisée « Foire aux ressources agricoles, aux innovations paysannes et agroalimentaires » mettra en valeur les savoir-faire locaux et les produits agricoles du pays. Plus de 50 stands sont attendus, présentant des innovations technologiques, des produits biologiques, des ateliers de dégustation et des rencontres professionnelles. Des forains venus de tous les pôles de développement agricole du Bénin participeront à cette foire, témoignant de la richesse et de la diversité de l’agriculture nationale. Depuis trois décennies, la Fupro-Bénin œuvre pour la promotion des filières agricoles, le renforcement des capacités techniques et organisationnelles des producteurs, ainsi qu’une gouvernance transparente et participative. Ce 30ième anniversaire est l’occasion de célébrer les succès du passé tout en préparant l’avenir face aux nombreux défis, notamment les réformes agricoles, les changements climatiques et la compétitivité des filières. Cet événement est une opportunité unique pour les acteurs et les consommateurs de s’immerger dans les avancées du secteur agricole béninois, tout en partageant les visions et innovations pour un avenir durable. Rendez-vous du 17 au 22 décembre 2024 au siège de la Fupro-Bénin à Bohicon, face aux Sapeurs-pompiers.Avec Fupro-Bénin : innovons, cultivons et avançons la main dans la main pour nourrir demain.

Agriculture, Écho de nos fermes, Environnement

FICHE DE CONVOYAGE POUR LE TRANSPORT DU SOJA : « Aucune contrainte pour le Producteur » clarifie le Sp N’guatado

Le Secrétaire Permanent de l’Interprofession Soja-Bénin est monté au créneau pour clarifier que les producteurs n’ont aucune contrainte à prendre la fiche de convoyage. Selon lui, ils peuvent transporter leur soja du champ vers leur domicile sans fiche de convoyage. En effet, depuis l’adoption des nouvelles mesures de régulation de la filière soja au Bénin en 2022, des inquiétudes étaient apparues chez les producteurs, notamment concernant l’obligation de se rendre au service des douanes pour obtenir une fiche de convoyage avant de transporter leur soja du champ vers leur domicile. Cette exigence avait semé la confusion et suscité des interrogations parmi les producteurs, certains craignant des contraintes supplémentaires. Malik SOULEMANE « Il n’y a qu’au sein des magasins identifiés au niveau des arrondissements, c’est à ce niveau que la commercialisation va s’opérer. » a déclaré le Secrétaire Permanent Interprofession Soja sur la chaîne de télévision nationale. Cependant, à la lumière des récentes déclarations de Hassane Ibrahim N’guatado, Secrétaire permanent de l’Interprofession soja, la situation s’éclaire enfin. Sur la chaîne nationale, N’guatado a précisé que cette procédure n’était plus nécessaire pour le simple transport du soja du champ à la maison. « Il faut dire qu’il n’y a aucune exigence, aucune contrainte pour le Producteur pour pouvoir transporter son produit du champ vers la maison », a-t-il souligné. Ce qui met un terme aux inquiétudes et doutes émis par les producteurs. Ce clarificateur message met fin à la confusion qui régnait dans le secteur, précisant que la fiche de convoyage, délivrée par le service des douanes, n’est requise que pour des mouvements liés à l’exportation ou les sorties commerciales frauduleuses, qui sont désormais strictement interdites. Le Secrétaire permanent a aussi rappelé que la commercialisation du soja se fera exclusivement au sein des magasins identifiés dans les arrondissements, et que le produit ne pourra pas être exporté sans respecter ces nouvelles règles. Les producteurs peuvent donc désormais transporter librement leur soja vers leurs maisons sans devoir passer par la douane, apportant ainsi une clarté bienvenue dans le cadre des réformes récentes. Cependant, il est important de noter que les contrôles se poursuivront au niveau de la commercialisation, notamment au moment de l’évacuation des produits.

Agriculture, Agrobusiness, Environnement

COTON BIO AU BÉNIN : La révolution silencieuse des champs

Au cœur du Bénin, une révolution agricole se dessine, transformant les champs de coton en territoire d’innovation sociale et environnementale. En trois ans, 9 000 petits exploitants ont réinventé leur rapport à la terre, démontrant qu’un modèle agricole durable peut simultanément régénérer les écosystèmes, émanciper les communautés et générer de la prospérité économique. Entre développement local et ambition internationale, le projet « Growing Benin’s Organic Cotton Sector » écrit une nouvelle page du développement agricole africain. Ulrich DADO TOSSOU Le coton n’est plus seulement une fibre : il est devenu l’étoffe d’une transformation écologique et sociale. Trois ans après son lancement, le projet Growing Benin’s Organic Cotton Sector, porté par la Fondation Aid by Trade, a démontré que l’agriculture biologique peut être à la fois viable et rentable. Avec une augmentation impressionnante de 65 % de la production de coton biologique, l’initiative a également permis une hausse moyenne des revenus des agriculteurs de 9 %. Ce progrès bénéficie directement à 9 000 petits exploitants, qui ont été formés pour adopter des pratiques agricoles durables et respectueuses de l’environnement. Comme relayé par Afrik.com, le secret de ce succès réside dans une approche intégrée. Au-delà de la conversion technique, le projet investit dans les agriculteurs eux-mêmes. Formations pratiques, gestion biologique des ravageurs et conseils sur les semences transforment chaque paysan en acteur clé de sa propre réussite. Mariame Dabo, agricultrice engagée dans cette révolution, témoigne : « Nous cultivons désormais des cultures saines à moindre coût, tout en préservant la santé de nos familles et de nos sols. » L’impact du projet dépasse les champs. Dans les coopératives agricoles, 30 % des postes de leadership sont désormais occupés par des femmes, révèle la même source. Une avancée majeure dans un secteur longtemps dominé par les hommes, qui marque un tournant décisif pour l’émancipation sociale au sein des communautés rurales. Loin des mécanismes traditionnels d’aide au développement, ce projet repose sur un partenariat équilibré entre acteurs locaux et internationaux, dont le Bmz allemand et le Pesticide Action Network Uk. Benjamin Mohr, représentant de la Giz, souligne : « Nous connectons et renforçons les acteurs de toute la chaîne d’approvisionnement pour rendre le secteur agricole plus équitable et durable. » Malgré ses succès, le projet n’en est qu’à ses débuts. Aujourd’hui, seulement 30 % du coton africain est certifié biologique ou durable. La prochaine étape consistera à élargir ces pratiques à d’autres régions et à renforcer leur adoption dans d’autres filières agricoles. Avec ce projet, le Bénin s’affirme comme un modèle pour une agriculture africaine alliant rentabilité, équité sociale et respect de l’environnement. Cette transformation, bien que discrète, pourrait redéfinir le futur de l’agriculture sur le continent.

Agriculture, Agrobusiness, Environnement

FLAMBÉE DES PRIX DES PRODUITS AGRICOLES : Les fêtes de fin d’année trop salées pour les ménages

Alors que les fêtes de fin d’année approchent, les prix des produits agricoles s’envolent, mettant en péril les préparatifs culinaires des ménages béninois. Entre hausse vertigineuse des produits maraîchers et disparités régionales marquées, la flambée des prix reflète les défis structurels du marché agricole national. Ulrich DADO TOSSOU Les étals des marchés béninois racontent une histoire d’inflation, où les produits agricoles échappent peu à peu au pouvoir d’achat des ménages. Selon les données récentes de l’Institut national de la statistique et de la démographie (Instad) publié le 10 décembre 2024, les prix des produits maraîchers, notamment le piment frais, ont enregistrés une hausse vertigineuse dans la période du 25 novembre au 1er décembre. À Cotonou, le prix du piment a bondi de 22,8 % en une semaine ; suive de Natitingou avec une augmentation de 21,7%. Porto-Novo et Parakou ont également subi cette hausse, avec respectivement 17,9% et 17,4%. La tomate fraîche, un autre produit phare des marchés, affiche une augmentation de 13,1 % à Cotonou. Ces augmentations traduisent les tensions dans les chaînes de production et de distribution, exacerbées par des conditions climatiques défavorables et une gestion insuffisante des stocks. Les tubercules, tels que les ignames, subissent également la pression inflationniste. À Cotonou, leur prix moyen a grimpé de 13,5 %, variant entre 130 et 694 FCFA le kilogramme selon les régions. Ces écarts importants mettent en évidence les disparités régionales et les défis logistiques qui impactent la distribution. Face à cette volatilité, les céréales comme le riz, le sorgho et le mil offrent un certain répit. Leurs prix sont restés constants dans les principales villes du pays, permettant aux consommateurs de diversifier leurs choix alimentaires malgré les hausses ailleurs. Les fluctuations actuelles des prix soulèvent des interrogations sur les facteurs structurels qui perturbent le marché agricole : les aléas climatiques, marqués par des poches de sécheresse et des pluies irrégulières ; l’insuffisance des infrastructures de stockage et de transformation des produits agricoles ; et la multiplicité des intermédiaires dans la chaîne de distribution, qui contribue à l’instabilité des prix. Dans ce contexte, les ménages doivent ajuster leurs priorités et faire preuve de créativité dans leurs choix alimentaires. Pour une solution durable, des actions doivent être entreprises à plusieurs niveaux, notamment un soutien renforcé aux producteurs locaux pour accroître leur résilience face aux aléas, la modernisation des infrastructures agricoles comme les entrepôts de stockage, et la simplification des chaînes de distribution pour réduire les écarts de prix régionaux. Alors que les familles se préparent pour les festivités, les défis économiques rappellent l’urgence d’une réforme en profondeur du secteur agricole pour garantir la sécurité alimentaire et le bien-être des ménages.

Environnement

AMÉNAGEMENT ET BITUMAGE DE LA ROUTE KOTA-KOUANDÉ : Quel impact pour la productivité agricole de la commune ?

L’infrastructure routière est un facteur clé de développement pour les zones rurales, et la construction de la route Kota-Kouandé, longue de 43,5 km, est un exemple frappant de ce potentiel. En facilitant la circulation des biens et des personnes, cette route devrait transformer profondément l’économie des communes de Kouandé, Kérou et Péhunco, en particulier pour les producteurs agricoles. Avec des productions variées telles que l’arachide, le soja, le niébé et le coton, la route promet d’améliorer l’écoulement des produits et d’encourager la croissance économique locale, répondant ainsi à un besoin crucial pour les populations de cette région du Bénin. Ulrich DADO TOSSOU La route Kota-Kouandé, longue de 43,5 km et en pleine construction, pourrait bien être le catalyseur attendu pour transformer l’économie de la région. Cette infrastructure, longtemps espérée par les habitants des communes de Kouandé, Kérou et Péhunco, représente bien plus qu’un simple moyen de transport. Elle pourrait avoir un impact majeur sur l’agriculture locale, un secteur clé pour cette zone, en facilitant l’accès aux marchés et en réduisant les coûts de transport. Les productions agricoles locales, notamment l’arachide, le soja, le niébé et le coton, sont à la fois abondantes et variées, mais leur écoulement reste un défi majeur en raison de l’enclavement des zones rurales. La production d’arachides, par exemple, a connu des pics de 12 123 tonnes en 2017-2018 avant de redescendre à 4 301 tonnes en 2020-2021, illustrant l’instabilité des rendements. Une meilleure infrastructure routière pourrait jouer un rôle crucial dans la stabilisation de ces rendements en facilitant l’accès aux marchés et en réduisant les pertes post-récolte dues à des routes impraticables. Le soja, qui a également enregistré des hauts et des bas, pourrait connaître une reprise. Le soja, dont la production a culminé à 8 431 tonnes en 2019-2020, a encore un grand potentiel de croissance. Une meilleure connectivité permettra aux producteurs d’atteindre plus facilement les marchés de consommation, renforçant ainsi la rentabilité de cette culture à forte valeur ajoutée. Le niébé, essentiel pour la sécurité alimentaire locale, bénéficierait également de la route en réduisant les risques de gaspillage et en ouvrant de nouveaux marchés. Quant au coton, culture emblématique de la région, il pourrait voir son écoulement vers les usines de transformation et les marchés se fluidifier, réduisant ainsi les pertes post-récolte et augmentant la compétitivité du coton de Kouandé. Au-delà de l’agriculture, cette route pourrait stimuler d’autres secteurs économiques. L’amélioration de la connectivité favorisera les échanges commerciaux et facilitera l’accès aux services essentiels, notamment la santé et l’éducation. De plus, la région pourrait devenir plus attractive pour les investisseurs, en particulier dans l’agro-industrie et la transformation des produits agricoles. Ainsi, la route Kota-Kouandé représente une véritable opportunité pour les communes de Kouandé, Kérou et Péhunco. Si son potentiel est bien exploité et que des mesures d’accompagnement sont mises en place, notamment pour soutenir les producteurs et renforcer la transformation locale, cette infrastructure pourrait jouer un rôle déterminant dans le développement économique et social de la région.

Droit et politiques agricoles, Environnement

RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE: La lutte s’intensifie avec le procès en cours à la Cij

Le 2 décembre 2024, un procès historique a débuté à la Cour internationale de justice (Cij), marquant un tournant potentiel dans la lutte contre le changement climatique. Cela pourrait ouvrir la voie à des actions en justice contre les États qui ne respectent pas leurs engagements climatiques. Malik SOULEMANE La Cij, plus haute juridiction de l’Onu, examine les obligations légales des pays face au réchauffement climatique et la manière dont ils peuvent aider les nations vulnérables à y faire face, nous apprend Fraternité Fm. Cette affaire concerne notamment les îles menacées de l’océan Pacifique et le Vanuatu, un pays déjà frappé par des catastrophes climatiques. Ce procès suscite de grands espoirs, notamment parmi les militants du climat, qui espèrent que l’avis des juges de la Cij aura des répercussions juridiques significatives, en établissant des responsabilités claires pour les pays pollueurs. Si la Cour internationale de justice (Cij) reconnaît des obligations légales contraignantes, cela pourrait ouvrir la voie à des actions en justice contre les États qui ne respectent pas leurs engagements climatiques, une avancée majeure dans la protection des nations vulnérables. Cependant, des doutes demeurent, principalement sur la durée qu’il pourrait falloir à la Cij pour rendre son avis et sur la portée réelle de ses recommandations. Le timing de ce procès, qui suit de près la Cop29 tenue en Azerbaïdjan, pourrait avoir des implications importantes dans l’application des accords internationaux. En effet, bien que la Cop29 ait conclu un financement limité de 300 milliards de dollars par an d’ici 2035 pour lutter contre le changement climatique, l’avis de la Cij pourrait accélérer les actions concrètes et l’engagement juridique des États.

Environnement, Recherches et innovations agricoles

MISE EN ŒUVRE DU PROJET BIOSTIMULANTS AU BÉNIN: L’utilisation des micro-organismes du sol pour la durabilité de l’agriculture

Le Bénin franchit une étape majeure vers une agriculture durable avec le lancement du projet Biostimulants. Soutenu par le Coraf (Conseil ouest et centre africain pour la recherche et le développement agricoles) et coordonné par le professeur Lamine Baba-Moussa, ce programme ambitieux mise sur l’utilisation de micro-organismes naturels pour améliorer la fertilité des sols et augmenter les rendements agricoles. Avec un financement de 300 millions Fcfa, il vise à transformer les pratiques agricoles au Bénin, au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire, tout en offrant une alternative écologique aux engrais chimiques. Ulrich DADO TOSSOU « Amélioration du rendement du maïs et de la fertilité des sols à partir des biostimulants à base de micro-organismes du sol », tel est le thème de ce projet révolutionnaire coordonné par le professeur Lamine Baba-Moussa. Ce dernier s’appuie sur l’utilisation de micro-organismes naturels pour améliorer la fertilité des sols et augmenter les rendements agricoles, particulièrement celui du maïs. Officiellement lancé à l’hôtel Azalaï de Cotonou, le projet Biostimulants bénéficie d’un financement de 300 millions de francs Cfa. Il vise à produire des biostimulants à base de champignons mycorhiziens arbusculaires (Cma) et de rhizobactéries favorisant la croissance des plantes (Pgpr). Ces substances naturelles, qui agissent comme des fertilisants biologiques, constituent une alternative écologique aux engrais chimiques, dont l’usage excessif dégrade les sols et menace la santé des agriculteurs. Le lancement dudit projet a réuni des personnalités importantes telles qu’Innocent Togla, Secrétaire général adjoint du ministère de l’agriculture, Comlan Hervé Sossou, Directeur général de l’Institut national de recherche agricole du Bénin (Inrab), et Dr Fatou Dieng, représentante du Coraf. Des coordonnateurs du projet pour le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire étaient également présents, marquant ainsi la dimension régionale de cette initiative. Ce projet se concentre sur l’importance stratégique du maïs dans l’alimentation et l’économie des populations. Cependant, ses effets positifs s’étendront à d’autres cultures. « Les biostimulants ne visent pas à remplacer les engrais chimiques, mais à compléter ces derniers de manière durable et écologique », a expliqué le professeur Baba-Moussa. Cette approche innovante permettra de réduire les coûts de production pour les agriculteurs tout en protégeant l’environnement. Quant à Innocent Togla, il a salué cette initiative, soulignant qu’elle pourrait transformer l’ensemble de la production agricole, au-delà du maïs. Il a également encouragé les chercheurs à élargir leurs travaux à d’autres cultures pour maximiser les retombées économiques et sociales du projet. Par ailleurs, le projet s’appuie sur des institutions locales comme L’Inrab au Bénin, l’Ujkz au Burkina Faso, et l’Upgc en Côte d’Ivoire pour mener les activités sur le terrain. Selon Comlan Hervé Sossou, cette synergie régionale permettra d’atteindre des résultats significatifs, reproductibles et adaptés aux spécificités locales. Le projet Biostimulants marque un tournant pour l’agriculture au Bénin et en Afrique de l’Ouest. En offrant une alternative viable aux engrais chimiques, il ouvre la voie à une agriculture respectueuse de l’environnement, économiquement accessible et résiliente face aux défis climatiques. Les résultats attendus de ce programme sont prometteurs. En réduisant la dépendance aux intrants chimiques tout en augmentant la productivité, le Bénin pourrait devenir un modèle à suivre pour d’autres pays du continent en quête d’innovation agricole.

Environnement, Recherches et innovations agricoles

ADOPTION DES MESURES AGROÉCOLOGIQUES POUR LA PRÉSERVATION DE L’ENVIRONNEMENT: Le Cevaste imprime une synergie d’actions communautaires à Pahou

Le jeudi 28 novembre 2024 à Pahou, le Centre d’expérimentation et de valorisation de l’agroécologie et des sciences et techniques endogènes (Cevaste) a organisé une rencontre stratégique sous le leadership du père Jah. C’était dans le cadre de son projet qui vise à renforcer le réseautage et influencer les politiques sur la souveraineté alimentaire, la résilience communautaire et la régénération de la diversité biculturelle en Afrique. Mouleykatou SOULEYMANE Promouvoir l’agroécologie, la gestion durable de l’eau et la préservation des sols au Bénin, c’est l’engagement qu’a pris le Cevaste en partenariat avec le Réseau africain de la biodiversité (Abn). Selon les informations rapportées par le Journal Santé Environnement, l’objectif de cette rencontre majeure est de sensibiliser les décideurs et de formuler des recommandations pour l’adoption de pratiques agricoles écologiques. Un objectif qui a fait écho chez de nombreux acteurs. Pour Jean Daniel Edwens, chargé de projet au Cevaste, il s’agit d’impulser des réformes favorables à l’agroécologie, les politiques et l’opinion publique. Le président de la Fédération d’agroécologie du Bénin (Faeb), dans sa prise de parole, a exposé les avantages de l’agroécologie, notamment son rôle dans la préservation des ressources naturelles. Il a également exprimé son inquiétude face à la disparition progressive de certains plats traditionnels. Toujours selon le même journal, cette journée stratégique a connu la présence des chefs de villages, agriculteurs, chercheurs, et membres d’organisations partenaires. Ces parties prenantes ont apporté leurs perspectives pour enrichir les discussions. Par ailleurs, un documentaire illustrant des techniques agroécologiques a été projeté, suscitant des échanges parmi les participants. Des discussions qui ont porté sur des stratégies concrètes pour intégrer l’agroécologie dans les pratiques agricoles et les politiques publiques. Pour Gbedewa Bernard, chef du village de Tori-Gbedewahoué, l’agroécologie constitue une voie essentielle pour garantir la sécurité alimentaire et, par conséquent, une meilleure santé pour les communautés. Les producteurs, quant à eux se sont réjouis et ils ont exprimé leur gratitude au Cevaste pour leur avoir donné cette opportunité de renforcer leur capacité et de réseauter sur l’agroécologie au Bénin. Dorénavant mieux aguerris ils comptent restituer à leurs différentes bases l’importance d’adopter les techniques agroécologiques pour une prise de conscience générale, face aux défis environnementaux et climatiques auxquels fait face le pays.

Environnement

INTERDICTION D’UTILISATION DES SACHETS PLASTIQUES NON BIODÉGRADABLES AU BÉNIN: 7 ans après, la loi jetée à la poubelle ?

Depuis décembre 2017, le Bénin est entré dans le cercle des pays ayant voté la loi sur le sachet plastique non biodégradable. Avec l’interdiction de sa production, son importation, son exportation, sa commercialisation, sa détention, sa distribution ainsi que son utilisation. Environ 7 ans plus tard ces sachets nuisibles continuent de circuler flagramment dans les marchés et rues des villes du pays. Mouleykatou SOULEYMANE Il n’est un secret pour personne que le plastique représente un risque sanitaire et environnemental à l’échelle mondiale. Véritable danger écologique, le sachet plastique a une durée de vie qui peut aller jusqu’à 1000 ans. Fin 2017, l’adoption et la promulgation de la loi « anti-sachet » par le gouvernement de Patrice Talon fut acclamé par le peuple. En particulier par les défenseurs de l’environnement, qui y voyaient sans doute le soutien pour porter très haut leurs actions. Malheureusement, à ce jour rien de concret ne semble être encore fait, l’usage des sachets plastiques reste une triste réalité. Ils continuent allègrement d’être importé, commercialisés, détenus et distribués sur le marché Béninois. Faut croire que ces mauvaises habitudes ont la peau dure. Malgré que la loi n° 2017-39 du 26 décembre 2017 portant interdiction de la production, de l’importation, de l’exportation, de la commercialisation, de la détention, de la distribution et de l’utilisation de sachets en plastique non biodégradable en République du Bénin prévoit plusieurs sanctions à l’encontre des contrevenants. Entre autres sanctions, « Toute personne physique ou morale qui produit, importe ou exporte les sachets en plastique en contravention aux dispositions de l’article 4 est punie d’une amende de cinq millions (5 000 000) à cinquante millions (50 000 000) de francs Cfa, sans préjudice des peines complémentaires de retrait d’agrément ou d’autorisation, du gel et de la confiscation des avoirs, de fermeture provisoire ou définitive qui peuvent être prononcées », stipule l’article 12. Les contrevenants sont passibles d’une peine d’emprisonnement de trois (03) mois ou six (06) mois. En cas de récidive, ces peines sont portées au double. La loi sanctionne également toute personne qui déverse, commercialise, détient, distribue, vend, cède gratuitement ou qui jette par-dessus bord des véhicules et dans la rue les sachets plastiques.  La loi étant claire et les sanctions définies, n’y a t’il personne pour les faires appliquer ? Depuis le début de sa gouvernance, le gouvernement de la rupture s’est illustré dans l’application stricte de ses dispositions et législations. On se demande ce qui cloche cette fois-ci.

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