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Agrobusiness, Droit et politiques agricoles, Recherches et innovations agricoles

SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE DANS L’AES : Une rencontre clé à Niamey pour repenser l’avenir agricole des trois pays

L’Organisation non-gouvernementale (Ong) Ensemble Main dans la Main Niger-Russie (Emmnr) a organisé, le 14 décembre 2024 à Niamey, une conférence internationale d’envergure sur la souveraineté alimentaire, un enjeu majeur pour les pays de l’Alliance des États du Sahel (Aes). Malgré plus de 60 ans d’indépendance, ces pays dépendent encore des importations pour 90 % de leur alimentation de base, ce qui génère des pertes économiques importantes chaque année. Mouleykatou SOULEYMANE « Souveraineté alimentaire des pays de l’Aes : enjeux, défis et perspectives » est le thème de la conférence qui a réuni des experts, des responsables gouvernementaux du Burkina Faso, du Mali et du Niger, ainsi que plus de 250 participants. L’objectif était de réfléchir à des solutions pour rompre avec cette dépendance alimentaire et repenser les politiques agricoles. En effet, des produits essentiels comme les céréales, les produits laitiers, les fruits et légumes proviennent en grande partie de l’extérieur, fragilisant davantage des économies déjà affectées par des défis sécuritaires et climatiques majeurs. Amadou Tidjani Maman, de l’Ong Emmnr, a souligné l’importance de cette réflexion, rappelant que la souveraineté alimentaire reste une quête inachevée dans la région. Le Dr Abdel Kader Naino Jika, enseignant-chercheur à l’Université Abdou Moumouni de Niamey, a présenté un exposé sur la souveraineté alimentaire au Niger et les défis spécifiques rencontrés. Il a évoqué les vastes ressources inexploitées du Niger, comme les nappes phréatiques et les terres agricoles. Par ailleurs, il a dénoncé la centralisation des financements, soulignant que l’absence de politiques inclusives empêche l’optimisation des projets agricoles et a plaidé pour une réforme des politiques agricoles. « Il est temps de revoir nos politiques agricoles pour valoriser nos ressources locales et adapter nos approches aux réalités du terrain », a-t-il exhorté. Fatimata Segda, ingénieure agroalimentaire a proposé une stratégie en trois volets basés notamment sur la diversification de la production locale, l’investissement dans des systèmes d’irrigation durables et la promotion des produits nationaux à travers des initiatives de labellisation, afin de renforcer la souveraineté alimentaire du Burkina Faso. Quant au Dr Fatoumata Tounkara, experte malienne en sciences alimentaires, elle a insisté entre autres sur l’importance de soutenir l’agriculture familiale et d’adapter les pratiques agricoles au changement climatique. Ainsi que l’intensification des productions agricoles, tout en préservant l’environnement, pour garantir une souveraineté alimentaire résiliente au Mali. La conférence a mis en lumière l’urgence d’adapter les stratégies agricoles aux réalités des pays du Sahel. Les experts ont plaidé pour la valorisation des ressources locales, la diversification des pratiques agricoles et le renforcement de la coopération régionale, afin de garantir une souveraineté alimentaire durable. La mise en œuvre de politiques adaptées, l’amélioration de la gestion des ressources naturelles et le soutien à une agriculture durable seront essentiels pour relever les défis alimentaires actuels et garantir un avenir plus résilient et autonome pour les pays de l’Aes. Source : VivAfrik.com , décembre 2024

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COP16 SUR LA DESERTIFICATION A RIYAD: Le Rwanda se distingue avec une innovation coopérative caféière durable

La 16e édition de la Conférence des Parties (Cop16) sur la désertification a débuté le 2 décembre 2024 à Riyad, en Arabie Saoudite avec pour objectif principal de protéger les sols de la planète. Pendant deux semaines, gouvernements, scientifiques et acteurs de la société civile se réuniront pour négocier des solutions à la dégradation des sols, un problème de plus en plus aigu en raison du changement climatique. Parmi les initiatives notables, celle du Rwanda se distingue. Mouleykatou SOULEYMANE Dans les collines du nord du pays, la coopérative caféière Dukunde Kawa illustre parfaitement comment une approche innovante peut lutter contre l’érosion des sols tout en garantissant la durabilité des terres agricoles. En effet, dans cette zone, l’érosion des sols représente une menace sérieuse, augmentant les risques de glissements de terrain et affectant la productivité des terres agricoles. Pour lutter contre l’érosion, la coopérative Dukunde Kawa a mis en place un modèle agricole diversifié, combinant cultures et préservation de la biodiversité locale. Les caféiers sont associés à des bananiers et à d’autres cultures végétales comme le chou. Ces plantes jouent un rôle crucial pour maintenir l’humidité du sol et limiter le ruissellement des eaux, surtout pendant la saison des pluies. D’après Ernest Nshimyimana, Directeur de la coopérative caféière, « Les racines des arbres et des plantes de couverture, comme les bananiers, réduisent l’érosion en stabilisant le sol. C’est une approche naturelle pour maintenir la fertilité des terres ». En outre, l’ajout de fumier autour des racines des caféiers permet d’améliorer la qualité du sol, contrairement aux engrais chimiques. Le fumier enrichit naturellement la terre en nutriments essentiels et améliore sa structure, transformant ainsi des sols sableux ou argileux en sols fertiles et durables. Grâce à ces techniques de gestion durable des sols, plus de 1 000 agriculteurs membres de la coopérative ont été formés à des méthodes agricoles respectueuses de l’environnement. L’objectif est double : améliorer la production de café, une des principales sources d’exportation du pays, tout en préservant la fertilité des sols pour les générations futures. L’initiative de Dukunde Kawa incarne une réponse locale aux enjeux mondiaux de la désertification et de la dégradation des sols, mettant en lumière des solutions concrètes pour un avenir plus durable. Source: vivAfrik.com

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MISE EN ŒUVRE DU PROJET BIOSTIMULANTS AU BÉNIN: L’utilisation des micro-organismes du sol pour la durabilité de l’agriculture

Le Bénin franchit une étape majeure vers une agriculture durable avec le lancement du projet Biostimulants. Soutenu par le Coraf (Conseil ouest et centre africain pour la recherche et le développement agricoles) et coordonné par le professeur Lamine Baba-Moussa, ce programme ambitieux mise sur l’utilisation de micro-organismes naturels pour améliorer la fertilité des sols et augmenter les rendements agricoles. Avec un financement de 300 millions Fcfa, il vise à transformer les pratiques agricoles au Bénin, au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire, tout en offrant une alternative écologique aux engrais chimiques. Ulrich DADO TOSSOU « Amélioration du rendement du maïs et de la fertilité des sols à partir des biostimulants à base de micro-organismes du sol », tel est le thème de ce projet révolutionnaire coordonné par le professeur Lamine Baba-Moussa. Ce dernier s’appuie sur l’utilisation de micro-organismes naturels pour améliorer la fertilité des sols et augmenter les rendements agricoles, particulièrement celui du maïs. Officiellement lancé à l’hôtel Azalaï de Cotonou, le projet Biostimulants bénéficie d’un financement de 300 millions de francs Cfa. Il vise à produire des biostimulants à base de champignons mycorhiziens arbusculaires (Cma) et de rhizobactéries favorisant la croissance des plantes (Pgpr). Ces substances naturelles, qui agissent comme des fertilisants biologiques, constituent une alternative écologique aux engrais chimiques, dont l’usage excessif dégrade les sols et menace la santé des agriculteurs. Le lancement dudit projet a réuni des personnalités importantes telles qu’Innocent Togla, Secrétaire général adjoint du ministère de l’agriculture, Comlan Hervé Sossou, Directeur général de l’Institut national de recherche agricole du Bénin (Inrab), et Dr Fatou Dieng, représentante du Coraf. Des coordonnateurs du projet pour le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire étaient également présents, marquant ainsi la dimension régionale de cette initiative. Ce projet se concentre sur l’importance stratégique du maïs dans l’alimentation et l’économie des populations. Cependant, ses effets positifs s’étendront à d’autres cultures. « Les biostimulants ne visent pas à remplacer les engrais chimiques, mais à compléter ces derniers de manière durable et écologique », a expliqué le professeur Baba-Moussa. Cette approche innovante permettra de réduire les coûts de production pour les agriculteurs tout en protégeant l’environnement. Quant à Innocent Togla, il a salué cette initiative, soulignant qu’elle pourrait transformer l’ensemble de la production agricole, au-delà du maïs. Il a également encouragé les chercheurs à élargir leurs travaux à d’autres cultures pour maximiser les retombées économiques et sociales du projet. Par ailleurs, le projet s’appuie sur des institutions locales comme L’Inrab au Bénin, l’Ujkz au Burkina Faso, et l’Upgc en Côte d’Ivoire pour mener les activités sur le terrain. Selon Comlan Hervé Sossou, cette synergie régionale permettra d’atteindre des résultats significatifs, reproductibles et adaptés aux spécificités locales. Le projet Biostimulants marque un tournant pour l’agriculture au Bénin et en Afrique de l’Ouest. En offrant une alternative viable aux engrais chimiques, il ouvre la voie à une agriculture respectueuse de l’environnement, économiquement accessible et résiliente face aux défis climatiques. Les résultats attendus de ce programme sont prometteurs. En réduisant la dépendance aux intrants chimiques tout en augmentant la productivité, le Bénin pourrait devenir un modèle à suivre pour d’autres pays du continent en quête d’innovation agricole.

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ADOPTION DES MESURES AGROÉCOLOGIQUES POUR LA PRÉSERVATION DE L’ENVIRONNEMENT: Le Cevaste imprime une synergie d’actions communautaires à Pahou

Le jeudi 28 novembre 2024 à Pahou, le Centre d’expérimentation et de valorisation de l’agroécologie et des sciences et techniques endogènes (Cevaste) a organisé une rencontre stratégique sous le leadership du père Jah. C’était dans le cadre de son projet qui vise à renforcer le réseautage et influencer les politiques sur la souveraineté alimentaire, la résilience communautaire et la régénération de la diversité biculturelle en Afrique. Mouleykatou SOULEYMANE Promouvoir l’agroécologie, la gestion durable de l’eau et la préservation des sols au Bénin, c’est l’engagement qu’a pris le Cevaste en partenariat avec le Réseau africain de la biodiversité (Abn). Selon les informations rapportées par le Journal Santé Environnement, l’objectif de cette rencontre majeure est de sensibiliser les décideurs et de formuler des recommandations pour l’adoption de pratiques agricoles écologiques. Un objectif qui a fait écho chez de nombreux acteurs. Pour Jean Daniel Edwens, chargé de projet au Cevaste, il s’agit d’impulser des réformes favorables à l’agroécologie, les politiques et l’opinion publique. Le président de la Fédération d’agroécologie du Bénin (Faeb), dans sa prise de parole, a exposé les avantages de l’agroécologie, notamment son rôle dans la préservation des ressources naturelles. Il a également exprimé son inquiétude face à la disparition progressive de certains plats traditionnels. Toujours selon le même journal, cette journée stratégique a connu la présence des chefs de villages, agriculteurs, chercheurs, et membres d’organisations partenaires. Ces parties prenantes ont apporté leurs perspectives pour enrichir les discussions. Par ailleurs, un documentaire illustrant des techniques agroécologiques a été projeté, suscitant des échanges parmi les participants. Des discussions qui ont porté sur des stratégies concrètes pour intégrer l’agroécologie dans les pratiques agricoles et les politiques publiques. Pour Gbedewa Bernard, chef du village de Tori-Gbedewahoué, l’agroécologie constitue une voie essentielle pour garantir la sécurité alimentaire et, par conséquent, une meilleure santé pour les communautés. Les producteurs, quant à eux se sont réjouis et ils ont exprimé leur gratitude au Cevaste pour leur avoir donné cette opportunité de renforcer leur capacité et de réseauter sur l’agroécologie au Bénin. Dorénavant mieux aguerris ils comptent restituer à leurs différentes bases l’importance d’adopter les techniques agroécologiques pour une prise de conscience générale, face aux défis environnementaux et climatiques auxquels fait face le pays.

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AGROÉCOLOGIE ET DÉVELOPPEMENT DURABLE: L’Una organise un colloque scientifique majeur à Sakété

Du mardi 26 au vendredi 29 novembre 2024, l’Université Nationale d’Agriculture (Una) du Bénin organise à Ahita, à Sakété, la deuxième édition de son Colloque Scientifique International (Csi-Una) sous le thème « Agroécologie et Développement Durable en Afrique ». Cette rencontre rassemble universitaires, chercheurs, enseignants-chercheurs, innovateurs et étudiants autour d’une plateforme de réflexion et de partage de connaissances et d’innovations. Mouleykatou SOULEYMANE D’après l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao), « le changement climatique a des répercussions directes et indirectes sur la productivité agricole du fait de la modification du régime des précipitations, des sécheresses, des inondations et de la redistribution géographique des parasites et des maladies », rapporté par le média Agratime. De plus, les catastrophes environnementales, combinées à la croissance démographique et à l’urbanisation, affectent la productivité agricole. Face à cette situation, il devient impératif de transformer les systèmes agricoles en adoptant des pratiques durables qui valorisent les ressources naturelles. C’est dans ce contexte que l’Université Nationale d’Agriculture organise la deuxième édition du Csi-Una, centrée cette année sur l’agroécologie et le développement durable en Afrique. Ce thème prend une dimension particulière à une époque marquée par les effets du changement climatique et la crise alimentaire. Le colloque vise à favoriser les échanges de savoirs, à promouvoir l’innovation en agroécologie et à renforcer les collaborations interdisciplinaires. Selon les informations rapportées par le média Agratime, le Professeur Pascal Olounlahe, Vice-recteur chargé de la recherche universitaire à l’Una a souligné que cet événement constitue une occasion exceptionnelle pour faire connaître les résultats des recherches et les partager avec la communauté locale, notamment les agriculteurs. Les participants, venus de 18 pays d’Afrique et d’Europe, auront ainsi l’opportunité de découvrir des solutions novatrices en agroécologie. Au cours de l’événement sont prévus des conférences, des panels de discussion et des présentations scientifiques sur divers sous-thèmes, tels que l’intégration des savoirs endogènes dans l’agroécologie, la conservation des ressources génétiques face aux changements climatiques, la santé des écosystèmes via l’approche One Health, ainsi que la gestion durable des sols et de l’eau. D’autres sujets abordés incluront également les politiques et les cadres institutionnels nécessaires pour promouvoir l’agroécologie. Des prix seront remis lors du colloque pour récompenser les meilleures propositions, notamment le meilleur poster, la meilleure innovation, ainsi que la meilleure communication présentée par une femme. Des stands sont également prévus pour promouvoir les produits agricoles locaux. Il convient de rappeler que la première édition du Csi-Una, qui s’est tenue en novembre 2022, avait pour thème : « Agriculture entre crise économique, environnementale, sanitaire et politique : enjeux et réponses adaptatives pour l’Afrique de l’Ouest ». L’Université Nationale d’Agriculture, fondée en 2016 par le Décret n°2016-638 créant quatre universités nationales au Bénin, est la première institution d’enseignement supérieur agricole en Afrique de l’Ouest francophone.

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LUTTE CONTRE LA CHENILLE LÉGIONNAIRE: Une innovation béninoise prometteuse à base de palmida

La lutte contre la chenille légionnaire d’automne (Cla), ravageur majeur du maïs, prend un tournant au Bénin. Des chercheurs de l’Institut national de recherches agricoles du Bénin (Inrab) ont mis au point une solution écologique et accessible pour les agriculteurs : l’utilisation du savon palmida. Présentée lors du Marché des Innovations et Technologies Agricoles (Mita) 2024, cette technologie a attiré l’attention des 264 participants, parmi lesquels de nombreux producteurs. Mouleykatou SOULEYMANE Apparue en 2016 au Bénin, la Cla a causé des pertes importantes de récoltes. Selon la FAO, 40 000 hectares de maïs ont été touchés dès 2016. Face à ce fléau, les méthodes chimiques classiques ont montré leurs limites. « La méthode de lutte développée par les producteurs est généralement basée sur la lutte chimique à base de produits de synthèse. Ces produits sont toxiques à l’environnement et à la santé humaine. Les chercheurs de Inrab et ceux de l’Université d’Abomey-Calavi, à travers le projet Spodoben, ont initié des tests avec des solutions savonneuses de palmida pour lutter contre ce ravageur », précise Dr Sharif Boukari, chercheur au laboratoire d’appui à la défense des cultures de l’inrab, rapporté par le média Agratime. Une solution économiquement écologique Le savon palmida, largement disponible au Bénin, est utilisé en diluant un pain (coûtant entre 200 et 250 Fcfa) dans 20 litres d’eau. Les tests ont montré qu’une concentration de 0,5 % est efficace pour éliminer les chenilles. « Les résultats au laboratoire ont montré que la dose léthal est autour de 0,3 %. Des tests ont montré que la concentration de 0,5 % est efficiente pour gérer correctement cette chenille », indique Dr Boukari, rapporté par le même média. Cette méthode s’avère bien plus économique que les insecticides chimiques, dont le coût peut varier entre 5 000 et 15 000 CFA par hectare. En comparaison, l’utilisation de 15 pains de savon pour traiter un hectare coûte environ 3 000 CFA. « Il faut 15 pains de palmida pour 300 litres d’eau. 15 pains de palmida peuvent gérer 1 hectare. Un pain vaut 200 francs. 15 pains font environ 3 000 francs par rapport aux insecticides chimiques qui coûtent entre 5 000 et 15 000 francs », explique le docteur. Toujours selon le média Agratime, l’innovation a suscité un fort intérêt parmi les agriculteurs. « Certains ont même testé ça dans leur culture devant nous et on a vu tout de suite les chenilles sortir des plantes et mourir », a confié Dr Boukari Sharif, rapporté par le média. Le Parc de technologies et d’innovations du Bénin, dans le cadre des projets Taspro et Fsrp, a formé près de 1 000 producteurs dans le pays. Dr Alice Djinadou Kodoura, coordonnatrice du parc, souligne l’efficacité de cette technologie, qui reste abordable et sans danger pour les cultures de maïs. Lors du Mita 2024, cette solution a été saluée comme une avancée majeure dans la gestion de la Cla. Patrice Sewade, représentant du secteur privé au Conseil d’administration du Coraf, a exprimé son admiration pour l’innovation béninoise. Des recherches comparatives seront menées pour adapter cette méthode à d’autres pays. Le partage de ces innovations et la formation des producteurs restent au cœur des préoccupations des chercheurs, avec des projets d’extension vers d’autres régions. Il faut noter que l’Inrab prévoit de développer d’autres parcs de technologies pour offrir aux agriculteurs des solutions variées adaptées à leurs besoins, incluant des innovations dans les domaines végétal, animal et aquacole. Ces initiatives visent à améliorer la productivité agricole tout en préservant l’environnement.

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ÉLABORATION DE PROJETS DE RÉSILIENCE CLIMATIQUE: Météo-Bénin, avec l’appui de l’Afd, consulte les communautés locales

Le 29 octobre 2024, l’Agence nationale de la Météorologie (Météo-Bénin) a tenu une consultation à Parakou, en collaboration avec l’Agence Française de Développement (Afd). L’objectif principal de cette rencontre était d’identifier les priorités des communautés locales face aux impacts croissants des changements climatiques, en vue de soumettre deux projets au Fonds d’Adaptation (Fa) et au Fonds Vert pour le Climat (Fvc), pour renforcer la résilience des populations vulnérables. Mouleykatou SOULEYMANE « Nous sommes là pour recueillir des informations qui nous permettront de bâtir des solutions bénéfiques pour nos communautés, en adaptant nos réponses aux défis locaux », à laisser entendre Alexandre Zoumènou, consultant pour le projet lors de la rencontre, rapporté par le média Agri Impact. La rencontre qui a rassemblé des représentants des communes de Boukoumbé, Kandi, N’Dali, Malanville et Parakou, ainsi que divers acteurs locaux. Selon les informations rapportées par le média Agri Impact, les discussions ont mis en évidence des préoccupations récurrentes parmi les participants, telles que les inondations, les vents violents et les sécheresses prolongées, qui ont des répercussions sur l’agriculture et mettent en péril les infrastructures locales. Un besoin urgent d’informations météorologiques actualisées a également été souligné, afin de mieux anticiper et réagir face aux aléas climatiques. Diane Laourou, responsable de mission à Météo-Bénin, a affirmé ; « Face aux phénomènes extrêmes, nous devons unir nos forces et exploiter l’expertise de chacun pour proposer des solutions adaptées », rapporté par le même média. Houndjo Emma, une participante à la rencontre, a partagé ses inquiétudes, évoquant des pertes de bétail dues à la montée des températures cette année, en insistant sur l’importance d’inclure les agriculteurs dans l’élaboration des mesures préventives. Marc Pognon, entrepreneur dans le secteur du bâtiment et des travaux publics, a également souligné la nécessité d’adapter les infrastructures aux nouvelles réalités climatiques pour prévenir de futures pertes. Les participants ont proposé plusieurs solutions, notamment le renforcement de l’accès aux données météorologiques, le développement de stratégies d’adaptation spécifiques aux régions et l’amélioration de la sensibilisation aux risques climatiques. Cette démarche s’inscrit dans un objectif plus large de mobilisation des fonds climatiques et d’accompagnement des projets de résilience pour atténuer les vulnérabilités régionales. Météo-Bénin s’engage à intégrer ces contributions dans les projets destinés aux fonds climatiques, avec l’espoir de sécuriser les financements nécessaires pour soutenir la résilience des communautés.

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SYSTÈMES AGROALIMENTAIRES DURABLES: La Fao et le Cirad mettent en avant les technologies émergentes

Dans un rapport intitulé « Façonner un avenir agroalimentaire durable : Technologies et innovations pré-émergentes et émergentes pour un impact », l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao) et le Cirad ont mené une analyse prospective sur 32 technologies et innovations pré-émergentes et émergentes prometteuses (Petias). Ce document examine comment ces solutions peuvent contribuer à surmonter les défis auxquels font face les systèmes agroalimentaires à l’échelle mondiale. Mouleykatou SOULEYMANE Au total, 20 technologies et innovations, classées en sept catégories, y compris les biotechnologies avancées et les technologies numériques, ont été analysées dans une étude prospective, pour leur contribution à la durabilité du secteur de la transformation agroalimentaire. Ce rapport explore également dix domaines d’innovation émergents, tels que l’agriculture verticale, les systèmes agroalimentaires de précision et l’agriculture circulaire. Selon les informations relayées par le média Le Rural, le rapport se concentre sur « le rôle que les technologies numériques peuvent jouer dans la mobilisation des jeunes pour la transformation des systèmes agroalimentaires par une approche multidimensionnelle ». À cette fin, des études de cas illustrent comment les jeunes ont utilisé ces technologies dans des projets de recherche et d’entrepreneuriat. En développant ces outils, les jeunes pourraient être encouragés à participer à des initiatives et à s’impliquer dans les processus décisionnels. Il montre ainsi comment diverses technologies numériques ont permis aux jeunes de s’engager activement dans la transformation des systèmes agroalimentaires. Néanmoins, l’application de ces technologies rencontre plusieurs obstacles. Le rapport note que « dans l’utilisation des technologies numériques, les résultats de la littérature et de notre enquête signalent qu’il existe des défis liés à l’accessibilité des technologies numériques par les jeunes et d’autres acteurs liés aux jeunes », rapporté par le même média. Ce problème est particulièrement prononcé dans les régions isolées ou mal desservies, aggravé par la fracture numérique, qui implique des limitations en matière d’infrastructure et un manque d’investissements dans la technologie et la formation. Bien que les outils numériques aient le potentiel d’atteindre un public plus large, leur utilisation ne garantit pas une inclusion effective dans les processus décisionnels. Les conclusions de cette étude soulignent l’importance d’approfondir les recherches et de mettre en œuvre des politiques qui favorisent l’adoption des technologies numériques pour renforcer la participation des jeunes à la transformation des systèmes agroalimentaires, tout en prenant en compte les défis identifiés. Huit recommandations pratiques ont été formulées pour améliorer l’utilisation et les avantages des technologies numériques, afin de soutenir l’engagement multidimensionnel des jeunes dans ce secteur.

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VERS UNE RÉVOLUTION NUMÉRIQUE: Le Parsad et la Fenapab digitalisent la filière anacarde au Bénin

Dans un contexte où la digitalisation devient essentielle pour garantir la compétitivité des filières agricoles, le partenariat entre le Projet d’Appui à une Agriculture Résiliente et à la Construction de Systèmes Alimentaires Durables (Parsad) de la coopération belge Enabel et la Fédération Nationale des Producteurs d’Anacarde du Bénin (Fenapab) se distingue par son engagement à moderniser la filière anacarde. À travers un atelier de perfectionnement organisé à Djougou les 2 et 3 octobre 2024, cette initiative vise à renforcer les compétences des producteurs en matière de traçabilité digitalisée, symbolisée par la remise de vingt tablettes neuves. Cette avancée représente non seulement un progrès technologique, mais également un pas vers une agriculture plus résiliente et durable au Bénin. Ulrich DADO TOSSOU Dans un monde où la traçabilité et la transparence sont devenues des impératifs pour le secteur agricole, le partenariat entre le Projet d’Appui à une Agriculture Résiliente et à la Construction de Systèmes Alimentaires Durables (Parsad) de la coopération belge Enabel et la Fédération Nationale des Producteurs d’Anacarde du Bénin (Fenapab) ouvre une nouvelle ère pour la filière anacarde au Bénin. Les 2 et 3 octobre 2024, un atelier de perfectionnement s’est tenu à Djougou, visant à renforcer les compétences des membres de la Fenapab dans la gestion des systèmes de traçabilité digitalisée. Cette initiative se concrétise par la remise de vingt tablettes neuves à la fédération, symbolisant l’engagement d’Enabel à accompagner la transformation numérique des organisations agricoles locales. Cet atelier de Djougou s’inscrit dans une dynamique plus large de modernisation des outils de suivi et de gestion des opérations au sein de la Fenapab. Les tablettes mises à disposition vont révolutionner la collecte et la gestion des données relatives à la production et aux transactions dans la filière anacarde. Dans un contexte où la traçabilité est un enjeu crucial pour le développement de ce secteur en pleine croissance, cette initiative de digitalisation ne peut être qu’une avancée bénéfique. Avec ces nouveaux équipements, la Fenapab pourra suivre l’origine des produits à chaque étape de la chaîne de valeur, garantissant ainsi une transparence accrue à ses partenaires commerciaux. Cela représente un enjeu majeur pour les producteurs locaux qui doivent établir des relations de confiance avec les transformateurs et acheteurs, tant nationaux qu’internationaux. La traçabilité digitalisée est désormais un atout indispensable pour répondre aux exigences croissantes en matière de qualité et de sécurité alimentaire. Le Parsad vise à promouvoir une agriculture plus résiliente, inclusive et durable au Bénin. Cette initiative s’aligne parfaitement avec ces objectifs. La digitalisation des processus de traçabilité permettra non seulement de mieux structurer la filière anacarde, mais aussi d’accroître sa compétitivité sur les marchés. Enabel, par ce soutien, réaffirme son rôle d’acteur clé dans l’accompagnement des efforts déployés par la Fenapab pour améliorer la transparence de ses opérations et renforcer la confiance avec ses partenaires. En facilitant l’accès mobile aux plateformes de gestion des données de traçabilité, ces tablettes offrent une réponse efficace aux défis de gestion des volumes de production, de prévention des fraudes, et de coordination avec les partenaires économiques. De plus, elles favorisent une gestion optimale de l’information, permettant un suivi en temps réel depuis les champs jusqu’aux centres de transformation. L’atelier a permis aux participants d’apprendre à utiliser les nouvelles technologies, de saisir les enjeux de la traçabilité digitalisée, et d’échanger sur les meilleures pratiques à adopter. La formation continue est essentielle pour permettre aux producteurs de s’adapter aux défis actuels et futurs, qu’ils soient liés aux fluctuations des marchés internationaux ou à la nécessité d’assurer une production de qualité dans un contexte environnemental de plus en plus contraignant. Cette initiative de digitalisation représente une étape importante pour la Fenapab, qui s’équipe progressivement des outils nécessaires pour moderniser et professionnaliser ses activités. Enabel, par ce geste, confirme sa volonté de soutenir les acteurs agricoles béninois dans leur transition numérique, renforçant ainsi leur résilience face aux défis environnementaux et économiques. En somme, la collaboration entre le Parsad/Enabel et la Fenapab est un bel exemple d’innovation au service d’une agriculture durable et performante. En plaçant les technologies au cœur du développement rural, cette initiative ouvre de nouvelles perspectives pour la filière anacarde au Bénin. Elle illustre un modèle de partenariat stratégique qui pourrait inspirer d’autres filières agricoles dans le pays, contribuant ainsi à la transformation numérique du secteur agricole béninois. Le soutien à la digitalisation est plus qu’un simple équipement : c’est un vecteur de changement, d’efficacité, et de développement durable.

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PROJET FISELEA: Un nouveau cap pour la filière légumineuse et la durabilité agricole au Bénin

Depuis le 27 septembre 2024, le projet d’Appui aux Filières et Semences de Légumineuses pour la Transition Agroécologique (Fiselae) est lancé. Soutenu par le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) au Bénin, et financé par le ministère français de l’Agriculture, ce projet ambitionne de transformer l’agriculture béninoise. En se concentrant sur les légumineuses, il entend renforcer les capacités des agriculteurs tout en promouvant des pratiques agroécologiques novatrice. Mouleykatou SOULEYMANE Le projet Fiselae se focalise sur le développement des filières semencières de légumineuses, cultures cruciales pour la restauration des sols et la durabilité des pratiques agricoles. Lalaina Ranaivoson, chercheur au Cirad et coordonnateur du projet, précise « Que ce soit une légumineuse à grain comme le niébé, le soja, ou encore des légumineuses de couverture ou fourragères, qui sont encore peu connues et peu intégrées dans les systèmes de culture des producteurs, le Fiselae ambitionne de développer leur adoption pour diversifier et renforcer la résilience des cultures », rapporté par le média Agri Impact. Toutefois le projet ne se limite pas à la promotion des semences de légumineuses ; il inclut également la mécanisation agricole, un élément clé pour soutenir cette transition. Privat Coffi Ahimihouè, directeur exécutif de l’Union nationale des coopératives de producteurs de soja au Bénin, souligne l’importance de la rotation des cultures. « Le même producteur pratique plusieurs spéculations à la fois. Dans un système de rotation, après avoir cultivé le coton, il utilise la même parcelle pour planter du maïs, puis, la campagne suivante, il y introduit une légumineuse pour redonner de la force à la terre », a-t-il expliqué pour justifier l’importance du projet pour les producteurs en général et particulièrement pour les sojaculteurs. En effet, les producteurs béninois sont confrontés à des défis de plus en plus pressants en raison des effets du changement climatique. Autrefois, la jachère était une pratique courante pour restaurer la fertilité des sols, mais elle est devenue presque impossible de nos jours à cause de la pression foncière. Marie Aguewe, productrice et présidente de l’Association des femmes agricultrices du Bénin, souligne « De nos jours, nous sommes affectés par les effets néfastes du changement climatique qui perturbent nos productions. Tout ce que nous pouvons faire, c’est utiliser intelligemment des éléments nutritifs sur les petites parcelles que nous exploitons », rapporté par le même média. À travers ses initiatives, le Fiselae ouvre de nouvelles perspectives pour les agriculteurs béninois, en particulier ceux qui cultivent des légumineuses. Ce projet vise à améliorer la productivité et à instaurer une gestion plus durable des terres, tout en contribuant à la transition agroécologique nationale. En intégrant les légumineuses dans les systèmes de culture, Fiselae s’engage à rendre l’agriculture béninoise plus durable et résiliente face aux défis climatiques.

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