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Recherches et innovations agricoles

Agriculture, Recherches et innovations agricoles

SOCIÉTÉ BÉNINOISE DE DÉVELOPPEMENT DES SEMENCES VÉGÉTALES ET DES PLANTS: Balbir Singh prend les rênes

Un nouveau souffle pour l’agriculture béninoise. Le Conseil des ministres du mercredi 09 octobre 2024 a annoncé la nomination de Monsieur Balbir Singh en tant que Directeur général de la Société béninoise de développement des semences végétales et des plants (Sbdsp). Cette société créée le mercredi 24 janvier 2024 en Conseil des ministres est chargée de promouvoir le développement des variétés de semences et plants, la conservation des souches des variétés adaptées aux exigences des utilisateurs ainsi qu’au changement climatique. La nomination de Singh à la tête de la Sbdsp semble s’inscrire dans la volonté du gouvernement de renforcer ce secteur clé de l’agriculture, un secteur vital pour la sécurité alimentaire et le développement économique du pays. Elle marque ainsi un tournant stratégique pour le secteur agricole béninois. Sous la direction de Singh, la Sbdsp jouera un rôle clé dans l’amélioration de la disponibilité et de la qualité des semences, un facteur essentiel pour renforcer la productivité des cultures. Cette institution aurait pour mission de promouvoir l’innovation dans la sélection végétale et la diffusion de semences certifiées, contribuant ainsi à la sécurité alimentaire et à l’augmentation des rendements agricoles. Il n’en demeure pas moins que plusieurs défis existent dans le secteur. Car dans l’agriculture béninoise et celle africaine en général, le système semencier traditionnel est de loin le plus dominant et il résisterait souvent aux innovations. Bonne chance au nouveau Dg qui va rendre opérationnelle cette société semencière du Bénin Malik SOULEMANE

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INNOVATIONS ET SOUTIEN MATÉRIEL A SÈMÈ-PODJI: Le projet d’appui aux infrastructures agricoles transforme la vie des producteurs

Dans la commune de Sèmè-Podji, au sud-est du Bénin, un projet ambitieux transforme la vie des agriculteurs locaux. Le Projet d’appui aux infrastructures agricoles dans la vallée de l’Ouémé (Paia-Vo) a permis à des producteurs comme Justine Gantekpin et Jean Loupeda de moderniser leurs exploitations et d’améliorer leur rendement. Grâce à des infrastructures adaptées et un soutien matériel, ces agriculteurs témoignent d’une réelle évolution de leur activité, tant sur le plan économique que social. Découvrez comment cette initiative contribue à dynamiser le secteur agricole et à améliorer le quotidien des producteurs. Ulrich DADO TOSSOU À Djeffa, le soleil se lève sur une nouvelle ère pour l’agriculture, où des agriculteurs prennent le contrôle de leur destin grâce à des innovations et un soutien décisif. Aux premières lueurs du jour, Justine Gantekpin, une agricultrice âgée de cinquante ans, observe fièrement sa ferme maraîchère. Selon le rapport de la Banque africaine de développement du 7 octobre 2024, il y a quelques années, elle cultivait une petite surface, mais aujourd’hui, elle exploite deux hectares de terre où poussent des tomates, des aubergines et de la salade, arrosées régulièrement grâce à un forage construit à proximité et à l’installation de tuyaux de qualité. « Ce projet a été très bien pensé et mis en œuvre. J’en suis fière ! Il a mis à notre disposition les moyens matériels adéquats pour réaliser une agriculture moderne. Aujourd’hui, nos activités ont prospéré », s’enthousiasme-t-elle. À quelques pas de là, Jean Loupeda partage également son expérience positive. « Avant, j’avais un sérieux problème de main-d’œuvre. Pour arroser un hectare, il fallait employer au moins six ouvriers pendant six heures. Grâce au matériel déployé par le projet, je n’ai besoin que de deux ouvriers seulement. Cela me fait gagner du temps, de l’énergie et de l’argent », confie-t-il. Jean ajoute que le soutien du projet a également été crucial pour l’acquisition d’intrants agricoles. « Au moment où nous avions du mal à acheter des intrants, le projet nous a apporté un appui salutaire. Nous travaillons maintenant avec beaucoup plus de facilité. Tout cela nous a permis de stimuler notre production tout en faisant des économies. » Justine et Jean, comme d’autres agriculteurs de la région, bénéficient du Projet d’appui aux infrastructures agricoles dans la vallée de l’Ouémé (Paia-Vo). Lancé en 2014 et financé à hauteur de 63,63 millions d’euros par le Fonds africain de développement, ce projet a touché 14 communes dans les départements de l’Ouémé, du Zou et de l’Atlantique, le long du Golfe de Guinée, selon le même rapport. En favorisant la promotion de trois filières porteuses telles que le riz, le maïs et le maraîchage, le projet a permis de réaliser des aménagements hydro-agricoles pour sécuriser les productions et de construire des infrastructures de stockage et de commercialisation pour assurer une meilleure prise en compte des chaînes de valeur. Les résultats parlent d’eux-mêmes. Au terme du projet, prévu pour décembre 2023, la production agricole vivrière (riz, maïs) a augmenté de 70 100 tonnes avant le projet à 90 300 tonnes durant les campagnes 2021-2022 et 2022-2023. Le revenu annuel moyen des producteurs rizicoles a considérablement progressé, passant d’environ 108 euros à 358 euros, dépassant l’objectif initial de 220 euros. « Le projet nous a permis de développer notre productivité, témoigne Enock Koumagnon, agriculteur à Sèmè-Podji. Nous avons pu scolariser nos enfants et les inscrire dans de grandes universités. Moi qui suis un paysan, j’ai pu envoyer mes enfants à l’université… C’est vous dire si ce projet nous a fait du bien ! Nous pouvons dire que le projet est notre bienfaiteur. » L’histoire de Justine, Jean et Enock illustre l’impact significatif que des initiatives comme le Paia-Vo peuvent avoir sur la vie des agriculteurs, en transformant non seulement leurs méthodes de production, mais également leur qualité de vie. En mettant à disposition des ressources et des infrastructures adaptées, le projet contribue à une agriculture moderne et durable, essentielle pour le développement économique de la région.

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GESTION DES PERTES POST-RECOLTE AU BÉNIN: Des agriculteurs du Nord bénéficie de renforcement de capacité

L’Institut national des recherches agricoles du Bénin (Inrab) a organisé, les 2 et 3 octobre 2024 à Parakou, un atelier de formation destiné aux producteurs agricoles du Nord Bénin. Cette initiative s’inscrit dans le cadre du projet Technologies et Innovations Agricoles de la résilience des systèmes de production et des exploitations familiales en Afrique de l’ouest et du centre (TarsPro), qui vise à renforcer la résilience des systèmes de production agricole en Afrique de l’Ouest et du Centre. Mouleykatou SOULEYMANE Intitulé « Atelier d’identification des types de perte post-récolte et des technologies de gestion des pertes », cet atelier allie théorie et pratique et cible cinq filières agricoles majeures : le maïs, la mangue, l’oignon, la pomme de terre et le soja. L’objectif est de réduire les pertes post-récolte subies par les agriculteurs membres des plateformes d’innovation, qui comprennent également des filières comme le lait et la viande. Selon Dansou Valère, Attaché de recherche au programme Technologies Agricoles et Alimentaire de l’Inrab et formateur lors de l’atelier ; de nombreux agriculteurs, souvent limités par des moyens techniques insuffisants, enregistrent des pertes importantes au cours du processus de production et de transformation. Il a déclaré « A la fin de cet atelier, nous voudrions que les producteurs puissent savoir et maîtriser les différentes pertes qu’ils enregistrent, afin d’y apporter comme solution des technologies d’innovation et se familiariser aussi avec celles mise en place par l’Inrab pour réduire les pertes post-récolte », rapporté par nos confrères d’Agri Impact. Adam Kora Aboubakari, président de la Plateforme d’innovation Maïs blanc de Sinendé, a souligné l’importance de cette formation ; « Effectivement nous sommes confrontés régulièrement à des pertes de nos produits agricoles chaque saison. Cet atelier va nous permettre de réduire ces pertes. C’est une grande satisfaction pour nous producteurs à voir l’intérêt que le gouvernement, le projet TarsPro et l’Inrab portent à notre égard pour l’amélioration de nos productions agricoles » a-t-il laissé entendre, rapporté par Agri Impact. Le projet TarsPro, initié par le Conseil Ouest et Centre Africain pour la Recherche et le Développement Agricoles (Coraf), vise à promouvoir la diffusion des résultats de la recherche agricole dans la région, en s’appuyant sur des plateformes d’innovation comme levier d’action.

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RENFORCEMENT DES CAPACITÉS AGRICOLES DANS LE BORGOU: L’Adecob reçoit un soutien matériel stratégique

Dans le cadre du Projet d’appui au développement des investissements agricoles productifs (Padiap), l’Association pour le développement des communes du Borgou (Adecob) a reçu, le lundi 30 septembre 2024, un important lot de matériel roulant et d’équipements informatiques. Financé par des partenaires internationaux et le gouvernement béninois, cet appui vise à renforcer les capacités opérationnelles de l’association. Si ce soutien promet d’améliorer la productivité agricole et les revenus des exploitations familiales, il reste à évaluer son impact concret sur le développement durable du Borgou. Ulrich DADO TOSSOU Renforcer les moyens d’action des acteurs locaux, c’est garantir un avenir plus prometteur pour l’agriculture dans le Borgou. C’est dans cet esprit que l’Association pour le développement des communes du Borgou (Adecob) a bénéficié, le lundi 30 septembre 2024, d’un important lot de matériel roulant et d’équipements informatiques dans le cadre du Projet d’Appui au Développement des Investissements agricoles productifs (Padiap). Ce soutien, financé par l’Agence française de développement (Afd), l’Union européenne (Ue) et le gouvernement béninois, représente un investissement stratégique pour améliorer la productivité agricole et les revenus des exploitations familiales dans les communes de N’Dali, Nikki, Pèrèrè, Parakou et Tchaourou. La dotation inclut six motos, un véhicule pick-up, ainsi que des équipements informatiques tels que des ordinateurs, des imprimantes, des disques durs et des vidéoprojecteurs, le tout évalué à 41 954 000 Fcfa. Cette remise de matériel marque un tournant pour l’Adecob, en améliorant la mobilité des agents sur le terrain et en facilitant la collecte et l’analyse de données agricoles. Pour Tidjani Bani Chabi, président de l’Adecob, ces équipements permettront d’optimiser les interventions auprès des communautés agricoles ciblées, augmentant ainsi l’efficacité des actions menées dans le cadre du Padiap. Grâce à ces nouveaux outils, les points focaux, facilitateurs communaux et superviseurs pourront intervenir plus rapidement et de manière plus proactive auprès des exploitants agricoles. Le suivi de proximité des producteurs sera amélioré, favorisant l’adoption de pratiques agricoles innovantes et durables, indispensables à l’augmentation des rendements. L’apport d’équipements informatiques permet à l’Adecob de franchir une étape importante dans la modernisation de la gestion des données agricoles. La collecte et l’analyse d’informations précises sur les pratiques et besoins des exploitants deviendront plus rigoureuses, facilitant ainsi la prise de décisions éclairées. La centralisation des données permettra d’évaluer avec plus de précision l’impact des interventions et de mieux orienter les actions futures. De plus, ces équipements favoriseront l’organisation de formations plus interactives et pédagogiques, grâce à l’utilisation de supports multimédias. Cela renforcera les capacités techniques des producteurs en matière de gestion durable des ressources agricoles et d’amélioration des rendements. Malgré ces avancées, l’impact réel de cet apport dépendra fortement de l’usage qui en sera fait. Bertin Tamegnon, coordinateur du Padiap, a rappelé lors de la cérémonie de remise l’importance d’une gestion responsable de ce matériel. « Je ne voudrais pas qu’avec le véhicule ou les motos, on fasse des courses personnelles ou qu’on oublie la raison de notre présence ici », a-t-il averti. Une telle déclaration souligne la nécessité d’une rigueur dans l’utilisation de ces ressources pour garantir l’atteinte des objectifs du projet. Dans un contexte où les moyens sont limités, il est primordial que ces équipements soient utilisés exclusivement pour les interventions liées au développement agricole, afin d’optimiser leur efficacité et de maximiser les bénéfices pour les producteurs. Le Padiap, lancé en décembre 2023 à Parakou, a pour objectif d’améliorer de manière durable la productivité des filières agricoles dans les communes du pôle 4. Ce renforcement des capacités opérationnelles de l’Adecob contribuera sans aucun doute à la réalisation de ces ambitions, notamment en permettant un accompagnement plus efficace des agriculteurs familiaux. En renforçant la mobilité des agents et la gestion des données, cette dotation devrait permettre d’accroître les rendements agricoles et, par ricochet, les revenus des producteurs. Cependant, pour garantir un impact durable, il sera crucial que les agents sur le terrain fassent preuve de responsabilité dans l’usage des équipements et que l’Adecob poursuive ses efforts de formation et d’accompagnement technique. Le soutien matériel offert à l’Adecob représente bien plus qu’une simple amélioration logistique. Il s’agit d’un levier stratégique pour renforcer l’efficacité des interventions dans le Borgou et contribuer au développement durable des filières agricoles locales. Toutefois, la réussite de cette initiative repose sur une gestion rigoureuse des ressources et un engagement collectif à maximiser leur utilisation au service des communautés agricoles. Source : Quotidien Daabaaru, Octobre 2024.

Nutrition et Santé, Recherches et innovations agricoles

INSECTSECU: Une initiative innovante pour lutter contre la malnutrition au Bénin et en Afrique

Alors que la malnutrition et l’insécurité alimentaire augmentent de manière alarmante en Afrique, le projet Insectesécu propose une solution novatrice : la production de farines infantiles à base d’insectes comestibles. Coordonné par l’Université d’Abomey-calavi (Uac), ce projet vise à intégrer la consommation d’insectes dans l’alimentation béninoise, en se concentrant sur les enfants et les femmes en âge de procréer. Mouleykatou SOULEYMANE «Au Bénin, la consommation d’insectes fait partie de nos traditions », explique Polycarpe Kayodé, professeur de chimie et technologie alimentaire à l’Université d’Abomey-Calavi (Uac). Le projet s’articule autour de trois axes principaux, avec pour but d’incorporer des farines d’insectes dans des compléments alimentaires nutritifs. Ces produits seront élaborés localement et distribués à grande échelle pour améliorer la nutrition des populations les plus vulnérables. Ernest Gbaguidi, président d’une association de consommateurs, souligne l’importance des contrôles sanitaires dans cette démarche. « Il ne s’agit pas simplement de récolter des insectes pour les consommer. Un processus rigoureux de sécurisation, en collaboration avec des agences sanitaires, est mis en place pour garantir la sécurité des produits », précise-t-il, rapporté par le média Agri Impact. D’après la Banque mondiale, 29,5 millions de personnes dans le monde ont besoin d’une aide alimentaire urgente, dont 16,5 millions d’enfants en Afrique de l’Ouest souffrent de malnutrition aiguë. C’est pour faire face à cette crise que l’Université d’Abomey-Calavi, en partenariat avec des experts internationaux, a lancé cette initiative. L’objectif est d’incorporer cette source de protéines, à la fois accessible et nutritive, dans l’alimentation. Les premiers échantillons de ces farines devraient être disponibles d’ici trois ans, offrant ainsi une lueur d’espoir pour renforcer la sécurité alimentaire au Bénin et dans l’ensemble de l’Afrique.

Droit et politiques agricoles, Recherches et innovations agricoles

ACCAPAREMENT DES TERRES EN AFRIQUE: Les ingénieurs agronomes réunis pour discuter des impacts sur la sécurité alimentaire

La deuxième Conférence Internationale des Ingénieurs Agronomes Africains (Ciiaa) s’est ouverte ce lundi 23 septembre 2024 à l’Institut International des Technologies Agricoles (Iita) à Abomey-Calavi. Réunissant plus de 20 acteurs du secteur agricole, y compris des ingénieurs agronomes et des juristes, cette deuxième édition est axée sur l’accaparement des terres arables et la sécurité alimentaire en Afrique. Mouleykatou SOULEYMANE Dans de nombreux pays africains, la tradition affirme que « la terre ne se vend pas ». Cependant, l’accaparement des terres constitue un phénomène inquiétant, remettant en question des pratiques ancestrales et menaçant l’avenir des générations futures. Ce phénomène, qui s’est intensifié après la crise alimentaire de 2008, est souvent lié à l’agrobusiness et privilégie le profit, comme l’indiquent de nombreux exemples en Afrique de l’Ouest et du Centre. Selon les informations rapportées par le média Agratime, l’honorable Henri Gbone, président de la Commission agriculture, économie rurale et ressources naturelles du parlement panafricain, décrit ce processus comme « l’achat à grande échelle par des investisseurs étrangers de vastes superficies de terres agricoles dans les pays en développement, sans tenir compte des besoins alimentaires des populations locales ». Il implique trois principaux acteurs : l’État, les investisseurs étrangers et les communautés locales, a ajouté le Dr Azizou El-Hadj Issa, ancien ministre béninois de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche. « S’accaparer la terre d’un citoyen, c’est non seulement complexifier son existence, mais aussi compromettre son avenir », a regretté Euden Dossou, Secrétaire général adjoint de l’union des ingénieurs agronomes africains. En réponse à cette situation, incompatible avec les objectifs de souveraineté alimentaire, plus de 20 acteurs du secteur agricole, y compris des ingénieurs agronomes et des juristes, se sont réunis pour discuter des impacts sur la sécurité alimentaire et explorer des solutions pour protéger les terres agricoles. En ce qui concerne Mamadou Konaté, conseiller politique et représentant du représentant de la Cedeao au Bénin, « c’est une occasion propice non seulement pour partager des compétences et des expériences, mais aussi pour échanger des idées et trouver des solutions face à l’accaparement des terres», rapporté par le même média. Accaparement des terres en Afrique en chiffres Les statistiques concernant l’accaparement des terres en Afrique sont préoccupantes. « Sur 416 cas d’accaparement recensés à l’échelle mondiale, 228 se situent en Afrique », a déclaré Euden Dossou. Environ 25 millions d’hectares, soit 50 % des terres accaparées, se trouvent sur le continent, comparé à 20 % en Asie-Pacifique et en Asie de l’Est. Au total, 203 millions d’hectares ont été accaparés dans le monde, avec 730 transactions analysées, sans application effective des règles internationales. Au Bénin, 236 100 hectares ont été loués ou vendus en 2020, représentant 0,75 % des terres. Au Gabon, 415 000 hectares ont été cédés (1,32 %), tandis qu’au Ghana, 907 000 hectares sont en cours de location ou de vente à des investisseurs étrangers. Ces pratiques entraînent le déplacement des populations, l’aggravation de la pauvreté, des famines, des conflits croissants, ainsi que la perte des droits fonciers et des moyens de subsistance. Réglementer pour sauver l’agriculture Face aux défis posés par l’accaparement des terres et ses conséquences sur la sécurité alimentaire, des solutions urgentes doivent être envisagées. Selon Abdoulaye Toko, directeur adjoint au ministère de l’Agriculture du Bénin, il est crucial de promouvoir des politiques protégeant les droits des agriculteurs locaux et assurant une gestion durable des terres. Moutaouekkel Abdelali, président de l’Association des ingénieurs agronomes du Maroc, a ajouté qu’il est nécessaire de revoir le modèle de développement agricole actuel en adoptant un approche plus inclusive et durable, centrée sur les besoins des populations locales, en diversifiant les cultures et en préservant la biodiversité. Rappelons que l’Union des ingénieurs agronomes africains a été fondée lors d’un congrès constitutionnel en Égypte les 8 et 9 février 2020, et a tenu son premier congrès organisationnel à Rabat du 25 au 27 mars 2022.

Recherches et innovations agricoles

CONSERVATIONS DES CHAMPIGNONS ET BIODIVERSITÉ EN AFRIQUE: Le projet Fc-Ssa pour plus d’impact en Afrique subsaharienne . Prof Norou Yorou fait la genèse du projet

Le continent africain est riche en biodiversité, mais un élément clé de celle-ci reste largement négligé dans les politiques de conservation : les champignons. Pourtant, ces organismes discrets jouent un rôle crucial dans la stabilité des écosystèmes et le bien-être humain. Face à cette réalité, le projet Fc-Ss (Conservation des champignons en Afrique subsaharienne) a démarré depuis juin 2023 avec pour mission de corriger cette lacune. Nous avons rencontré le Prof. Dr Ir. Nourou Soulemane Yorou, mycologue et titulaire de la chaire de mycologie tropicale à la Faculté d’agronomie de l’Université de Parakou, pour mieux comprendre l’importance de cette initiative. Le Professeur Yorou souligne que malgré les avancées en matière de biodiversité depuis la Convention de Rio en 1992, les champignons n’ont toujours pas été pris en compte de manière significative dans les politiques de conservation. Malik SOULEMANE « Les champignons constituent un maillon indispensable pour la stabilité des écosystèmes forestiers et sont d’une grande importance pour le bien-être de l’homme. » affirme le Prof Yorou. Bien que dans d’autres régions du monde, une prise de conscience ait émergé grâce à l’activisme des associations de mycologues, des agences et Ongs (Orgaismes non gouvernementaux) engagées dans la conservation de la nature, en Afrique subsaharienne, la situation reste préoccupante. Le manque de données fiables sur les champignons, combiné à une absence de directives politiques claires, limite leur intégration dans les stratégies de conservation de la biodiversité. « C’est dans cette logique que le projet Fc-Ssa est pensé et vise à fournir des données sur les champignons et des orientations politiques nécessaires pour leur intégration aux stratégies de conservation dictée par la Cdb (Convention sur la diversité biologique), à sensibiliser sur la conservation des champignons et leur habitats dans toute l’Afrique subsaharienne, à renforcer le centre unique d’excellence mycologique de l’Afrique tropicale qu’est le Laboratoire Mytips (Mycologie tropicale et interactions plantes-champignons) à l’Université de Parakou, et à encourager des efforts communautaires pionniers et reproductibles visant à réduire la perte de diversité fongique, de la pauvreté, assurer l’autonomisation financière des femmes et pour réduire les inégalité des sexes au Bénin, grâce à la restauration des forêts sous gestion communautaire, où l’exploitation forestière illégale et la production de charbon de bois menacent les moyens de subsistance durables des femmes, actrices prioritaire de la filière des champignons comestibles et médicinaux » a-t-il fait savoir. C’est donc pour répondre à ce besoin urgent que le projet Fc-Ssa a été lancé en juin 2023, avec un financement de la fondation « The darwin initiative », une organisation caritative britannique. Ce projet, d’une durée de 34 mois, vise à collecter des données scientifiques rigoureuses sur les champignons, tout en formulant des recommandations politiques pour leur intégration dans les stratégies nationales de conservation dictées par la Convention sur la diversité biologique (Cdb). « Ce projet impacte directement sur 1000 ménages dans 20 villages à raison de 50 ménages par village dans les arrondissements de Birni, Perma et Koutoupounga au nord Bénin. Dix autres villages seront sélectionnés au Zimbabwé. Principalement les femmes sont les bénéficiaires directes car elles sont formées sur divers aspects de la production des espèces d’arbres autochtones et employées dans les activités de restauration des habitats, depuis la mise en place des pépinières, à l’entretien des plants et leur mise sous terre, ce qui leur permet de gagner d’argent nécessaire pour leur ménage respectif. », a-t-il précisé. L’Université de Parakou pilote ce projet, en partenariat avec des institutions de renom, notamment Cabi et la permaculture association du Royaume-Uni, ainsi que Matobo conservation society, une Ong zimbabwéenne. Ensemble, ces organisations unissent leurs forces pour sensibiliser les décideurs politiques et les acteurs de la conservation à l’importance des champignons dans les écosystèmes africains. « Ensemble, faisons en sorte que les champignons trouvent leur place légitime dans nos politiques de conservation de la biodiversité. » exhorte le Professeur Yorou. Si nous continuons à ignorer les champignons, nous risquons de compromettre la stabilité de nos écosystèmes forestiers et de priver les générations futures d’un capital naturel essentiel. Le projet Fc-Ssa est donc une réponse concrète à cette urgence. En fournissant des données essentielles et des orientations politiques claires, il offre l’espoir d’une meilleure intégration des champignons dans les politiques de conservation, contribuant ainsi à préserver la biodiversité pour les générations à venir. Le service national des eaux et forêts accompagne la mise en route du projet et prend activement part à ces activités.

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RENTRÉE UNIVERSITAIRE 2024-2025 AU BÉNIN: L’Una ouvre les inscriptions en Master professionnel jusqu’au 25 septembre

L’Université Nationale d’Agriculture (Una) du Bénin ouvre son registre d’inscriptions pour les étudiants souhaitant poursuivre un Master en agriculture. Pour la première année, les filières proposées sont l’aquaculture et le management des ressources halieutiques. Les candidats sont donc invités à soumettre leur dossier avant le 25 septembre 2024 à 16h00. Il faut noter que les dépôts peuvent se faire au secrétariat administratif du rectorat à Porto-Novo ou à l’École d’Aquaculture à Adjohoun, du lundi au vendredi entre 8h et 16h. Les documents peuvent également être envoyés par voie électronique. Mouleykatou SOULEYMANE Source: Agri Impact

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MÉCANISATION AGRICOLE EN AFRIQUE: Ce qui éloigne le petit producteur du tracteur

L’accès à la mécanisation agricole pour les petits producteurs est entravé par plusieurs défis. Selon la Fao, seuls 10 à 15 % des exploitants utilisent des équipements modernes, en raison des coûts élevés d’achat et d’entretien. La majorité des agriculteurs disposent de faibles revenus, rendant l’accès aux crédits difficiles. Les infrastructures inadéquates et le manque de formation limitent également l’utilisation efficace des machines. Cette situation freine l’augmentation des rendements et la compétitivité du secteur agricole en Afrique. Découverte dans cette réflexion de Dirane Anock ! Malik SOULEMANE La mécanisation de l’agriculture, parlons-en pour clôturer cette journée. Qu’est-ce que la mécanisation de l’agriculture ? La mécanisation de l’agriculture fait référence à l’utilisation de machines et d’équipements pour effectuer des tâches agricoles qui étaient traditionnellement réalisées à la main ou avec des animaux. Cela inclut l’utilisation de tracteurs, de moissonneuses-batteuses, de semoirs, de systèmes d’irrigation automatisés et d’autres technologies. La mécanisation vise à améliorer l’efficacité, la productivité et la rentabilité des exploitations agricoles. À quoi bon mécaniser l’agriculture en Afrique ? La mécanisation de l’agriculture en Afrique présente plusieurs avantages importants : Augmentation de la productivité. Les machines permettent d’effectuer des tâches agricoles plus rapidement et plus efficacement, ce qui peut augmenter les rendements des cultures. Réduction de la main-d’œuvre. La mécanisation peut réduire le besoin de main-d’œuvre pour certaines tâches, ce qui peut être bénéfique dans les régions où la main-d’œuvre est rare ou coûteuse. Amélioration de la qualité des produits. L’utilisation de machines peut contribuer à une meilleure uniformité et qualité des produits récoltés, ce qui est essentiel pour répondre aux normes du marché. Réduction des coûts. À long terme, la mécanisation peut réduire les coûts de production en diminuant le temps et les efforts nécessaires pour cultiver et récolter les cultures. Facilitation des cultures intensives. Avec la mécanisation, les agriculteurs peuvent adopter des pratiques agricoles plus intensives et diversifiées, ce qui peut améliorer la sécurité alimentaire. Accélération des cycles de production. Les machines permettent de réaliser plusieurs opérations (labour, semis, récolte) en moins de temps, ce qui permet aux agriculteurs de maximiser leurs cycles de production. Adaptation au changement climatique. La mécanisation peut aider les agriculteurs à s’adapter aux variations climatiques en facilitant l’irrigation et en permettant une gestion plus précise des cultures. Développement rural. La mécanisation peut stimuler le développement économique dans les zones rurales en créant des emplois dans la fabrication, la vente et l’entretien d’équipements agricoles. Intégration dans les chaînes de valeur. En améliorant la productivité et la qualité, la mécanisation peut aider les agriculteurs à mieux s’intégrer dans les chaînes d’approvisionnement locales et internationales. Cependant, plusieurs agriculteurs, notamment les petits producteurs, sont confrontés à des défis financiers qui les éloignent du tracteur et par ricochet de tous les avantages de la mécanisation agricole. D’aucun témoignent que « Même si j’avais une machine, je ne saurais pas l’entretenir. » Ce qui dénote que même si l’État offrait des tracteurs à cette catégorie de producteurs, la mécanisation agricole n’aura que l’effet d’un feu de paille. L’agro-entrepreneur et écrivain, Dariane Anock, à une idée de leurs défis qu’ils doivent surmonter. Les défis à surmonter. Cependant, la mécanisation de l’agriculture en Afrique ne va pas sans défis. Coûts d’investissement élevés. L’achat de machines peut nécessiter un investissement initial important que tous les agriculteurs ne peuvent pas se permettre. Formation et compétences. Les agriculteurs doivent être formés à l’utilisation et à l’entretien des machines. Au Cameroun par exemple, on achète des machines il y a de cela quelques années et par faute de manque de compétences pour la manipulation, ces machines sont restées pourries. Dans le budget il n’y avait pas la formation. Erreur ! Infrastructure inadéquate. Les routes et les installations nécessaires pour transporter et entretenir les équipements peuvent faire défaut dans certaines régions. On ne le dira jamais assez ! Apparemment c’est de la sorcellerie hein ! Ce sont les zones grandement agricoles qui n’ont pas de bonnes routes. Accessibilité au financement. Les agriculteurs peuvent avoir du mal à accéder à des financements pour acheter des équipements. Si le ministère de l’agriculture est bondé de bureaucrates.. Comment le financement va faire pour arriver aux agriculteurs ? Comment les agriculteurs seront bien dirigés vers une bonne discipline agricole ? En conclusion, bien que la mécanisation de l’agriculture en Afrique présente des avantages significatifs, il est essentiel de surmonter les défis associés pour en tirer pleinement parti. Des politiques appropriées, des investissements dans les infrastructures et des programmes de formation sont nécessaires pour réussir cette transition. Et c’est ce qui peut davantage approcher le petit producteur du tracteur pour sécurité alimentaire plus souveraine en Afrique.

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AGRICULTURE HORS-SOL AU BURKINA: Le salut des femmes déplacées internes

L’agriculture hors-sol joue un rôle crucial pour améliorer la sécurité alimentaire des personnes déplacées internes (Pdi) au Burkina.  Elle est pratiquée dans de petits espaces permettant aux femmes déplacées internes de subvenir aux besoins de leurs familles sous la coupole du centre d’une association de femmes mise en place pour s’occuper de l’intégration de ces femmes déplacées en raison de la crise sécuritaire dans le pays. Elles ont fait de l’agriculture hors-sol une source de revenus. Découverte ! Malik SOULEMANE En agriculture hors-sol, les femmes déplacées internes du Burkina ont trouvé un salut pour ne pas vivre dans la précarité. Elles sont nombreuses à se donner à cette technique. Selon Burkina 24, Minata Bamogo, âgée de 40 ans, vivait dans la commune rurale de Namissiguima dans la province du Sanmatenga. Elle accepte sacrifier une partie de son temps pour une causette. Comme beaucoup d’autres femmes, elle a été contrainte de fuir son domicile avec ses quatre enfants à la recherche d’une zone plus sécurisée à cause des attaques répétées des terroristes. Les violences et les menaces vécues ont fait de sa vie une lutte pour la survie. Arrivée à Kaya, elle apprend à ses dépens que les réalités sont toutes autres. Une réadaptation s’impose. Elle trouve un abri de fortune. Mais les conditions de vie sont précaires. C’est un accès limité à l’eau potable et à la nourriture. Elle vivait principalement de l’agriculture dans sa zone d’origine. Impossible pour elle de pratiquer aujourd’hui cette activité en zone urbaine. Malgré les difficultés, Minata montre une résilience remarquable pour éviter la mendicité. C’est ainsi qu’elle décide de rejoindre un groupe de femmes, organisées en association pour produire dans un jardin communautaire. Quant à Pingréwaoga Ouédraogo, elle est aussi membre de l’association. Elle est originaire de Namissiguima, et trouve sa pitance quotidienne grâce à la culture hors-sol. Cela fait plusieurs mois qu’elle pratique cette technique de production qu’est l’agriculture hors-sol. En plus d’avoir un revenu constant grâce à cette activité, elle contrôle également ce qu’elle consomme. « Ça fait plus de 6 mois que j’ai débuté l’agriculture hors-sol ici. Cette technique est très pratique. Je produis de l’oseille, les feuilles du niébé, de l’aubergine sauvage, du gombo, etc. Depuis que j’ai commencé à produire, je n’achète plus de condiments au marché. C’est très bénéfique pour moi. Au lieu d’acheter des condiments, c’est moi qui les commercialise. Après la commercialisation, le reste, je fais la cuisine avec. Cette pratique agricole a permis d’améliorer la qualité de mes plats. Avec mes économies, j’arrive à acheter les semences et à aider mon mari et à prendre soin de mes enfants », relate-t-elle. Elle révèle que pour chaque récolte, elle peut avoir entre ses mains 4 000 Fcfa. « Quand je repartirai, je pratiquerai cette agriculture hors-sol qui ne prend pas trop d’espaces, et qui ne demande pas beaucoup d’efforts. En saison sèche, on peut pratiquer cette technique qui permettra de cueillir des feuilles vertes pour notre alimentation », indique-t-elle. Mariam Ouédraogo, également membre de l’association, est originaire de Namissiguima. La cinquantaine bien sonnée et mère de 8 enfants. Elle a été contrainte de fuir son village aussi avec sa famille en raison de l’insécurité. Elle laisse derrière elle, sa maison, des terres agricoles et ses souvenirs. Arrivée à Kaya, elle fait face à des conditions de vie précaires et une incertitude constante de l’avenir de sa famille. Pour trouver son pain quotidien et vivre dignement, elle s’est donnée également à la pratique de l’agriculture hors-sol. A notre retour, en saison sèche on peut produire pour la commercialisation et la consommation. C’est très rentable l’agriculture hors-sol. « Pour produire, on doit créer des espaces entre les jours pour les semis afin que l’on puisse récolter graduellement dans le temps. Pendant les évènements sociaux, je commercialise mes feuilles », souligne-t-elle fièrement. Originaire de Barsalogho, 26 ans et mère de 5 enfants, Alizéta Sawadogo, soutient que l’agriculture hors-sol est très bénéfique. « Avec un petit espace, on arrive à produire plusieurs variétés. Même avec les caprices de la pluviométrie, on arrive à produire sereinement. Avec cette technique, on n’a même pas de souci… », dit-elle en arrachant de mauvaises herbes dans son espace, relayé par Burkina 24. Rasmata Ouédraogo, quant à elle, précise que l’agriculture hors-sol se fait dans des outils sans contact direct avec le sol et permet aux familles à faibles revenus notamment les Personnes déplacées internes (Pdi) d’y produire des légumes, de disposer en toute saison de condiments et de fruits frais et sains pour la consommation familiale à moindre coût. L’agriculture hors-sol offre ainsi une voie prometteuse pour renforcer la résilience des femmes déplacées, en améliorant leur sécurité alimentaire, en créant des opportunités économiques, et en soutenant leur bien-être psychologique et social. Elle constitue une piste, parmi tant d’autres, à l’atteinte de la souveraineté alimentaire. C’est aussi une piste pour booster l’agriculture urbaine pour être plus résilient face au changement climatique.

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