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Recherches et innovations agricoles

Nutrition et Santé, Recherches et innovations agricoles

CONSERVATION DES PRODUITS AGROALIMENTAIRES AU BÉNIN: Le froid est-il une alternative accessible ?

La commission permanente agriculture, élevage et pêche, foresterie et arboriculture (Caepfa) de l’Académie nationale des sciences, arts et lettres du Bénin (Ansalb) a organisé un atelier de formation à Grand-Popo du 26 au 27 août 2024. Cet atelier a réuni des acteurs et expert de l’agroalimentaire, des universitaires ainsi que des académiciens. L’objectif était de renforcer les connaissances des professionnels du secteur sur les bonnes pratiques de gestion de la chaîne du froid, de la production à la consommation. Mouleykatou SOULEYMANE « La gestion du froid en agroalimentaire » est le thème autour duquel s’est réuni; académiciens, acteurs agricoles, enseignants-chercheurs et universitaires lors de cet atelier de renforcement des capacités des professionnels de l’agroalimentaire dans la gestion optimale de la chaîne du froid. En effet, au Bénin, comme dans de nombreux pays africains, la conservation des produits agricoles, notamment les produits carnés constitue un véritable défi. Les conditions climatiques, la mauvaise gestion des stocks, les infrastructures limitées, l’instabilité dans la fourniture en énergie et les problèmes logistiques sont quelques causes fréquentes de rupture de la chaîne du froid. Ce qui entraîne des pertes importantes et une détérioration de la qualité des aliments. Quelques réglementations de la chaîne du froid Selon les informations rapportées par le media Agratime, d’après Ghislain Franck Hubert Do Béhanzin, ingénieur mécanicien, la chaîne du froid est régie par plusieurs normes pour garantir la sécurité et la qualité des denrées alimentaires. Notamment le règlement « Ce n°853/2004 », qui fixe les températures maximales de conservation pour de nombreuses denrées animales. La norme « Nf En 12830 » qui spécifie les exigences pour les enregistreurs de températures utilisés pour le transport, le stockage et la distribution des denrées alimentaires réfrigérées, congelées et surgelées. La norme « En 13485 », qui concerne les thermomètres utilisés pour mesurer la température des denrées alimentaires, en particulier des denrées réfrigérées, congelées, surgelées et des crèmes glacées lors du transport, de l’entreposage et de la distribution. Ainsi que la norme « En 13486 », qui concerne les enregistreurs de température utilisés dans le secteur de la chaîne du froid. Le non-respect de l’une ou de l’ensemble de ces normes peut avoir des conséquences sanitaires, financières, opérationnelles et réputationnelles graves pour les consommateurs et les acteurs impliqués dans ces processus. Températures de conservation des produits agroalimentaires En effet, il existe deux types de conservation des aliments en fonction de leur nature : la conservation de courte durée et la conservation de longue durée. La conservation de courte durée consiste à maintenir les aliments à une température interrompant la décomposition, dans un réfrigérateur ou une petite chambre froide, afin de stopper ou ralentir l’activité des enzymes et bactéries. « Cette durée n’excède pas 5 à 7 jours pour consommer ou vendre le produit encore frais». Cela concerne la tomate, les légumes et les fruits, rapporte nos confrères. Par ailleurs, la conservation de longue durée, prend en compte d’autres facteurs tels que la température et l’hygrométrie. Laurent Favareille, directeur opérationnel de Sofiaa Africa (Isolation agroalimentaire et entrepôt frigorifique au Bénin), dans sa communication, s’est accentué sur la conservation des produits carnés et halieutiques. Selon lui, la conservation des produits carnés se fait à température positive pour une consommation courante. « À une température de 20°C, la putréfaction apparaît en moins de 24 h avant la maturation. Par contre, à 0°C, la phase de maturation est de 10 jours tandis que les premiers signes d’altération ne se manifestent qu’au bout de 12 à 15 jours », a-t-il expliqué, rapporté par Agratime. Laurent Favareille conseille également de ne pas congeler la viande pour une consommation courante, mais uniquement en cas de volonté de la conserver longtemps, et seulement après l’avoir fait « mûrir ». Pour les produits halieutiques, comme les poissons, « leur température de conservation doit être proche de 0°C depuis la capture jusqu’à la remise au consommateur ». La conservation des fruits et légumes, quant à elle, répond à d’autres critères en fonction de leur espèce et variété. Par exemple, le piment doit être conservé à 5°C pour une durée de 3 jours. Pour la patate douce, il faut une température de 7°C pendant 2 semaines. Le professeur certifié en froid et climatisation, Roland Somasse a pour sa part ajouté que pour « conserver des produits frais avec la réfrigération, il faut maintenir ces produits à des températures basses pour ralentir les processus biologiques de décomposition. Avec la congélation, il faut stopper pratiquement toutes les activités biologiques et conserver les produits pendant de longues périodes », rapporte le même media. Ainsi, l’utilisation du froid, à l’aide d’infrastructures et de technologies adaptées, est une solution efficace pour réduire les pertes post-récoltes, améliorer la sécurité alimentaire et augmenter les revenus des producteurs.

Droit et politiques agricoles, Environnement, Recherches et innovations agricoles

NIGER/FACE AUX ÉVENEMENTS CLIMATIQUES EXTRÊMES EN AFRIQUE DE L’OUEST: Le Cilss organise bientôt la 3è conférence scientifique internationale sur le climat

Du 9 au 11 septembre 2024, à Niamey au Niger, se tiendra la troisième conférence scientifique internationale sur le climat. Le thème retenu pour cette rencontre est « Évènements climatiques extrêmes et risques de catastrophes en Afrique de l’Ouest et au Sahel ». L’ambition du Comité permanent inter-États de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (Cilss) et ses partenaires serait de dresser un bilan des acquis et des besoins concernant les extrêmes climatiques. Mouleykatou SOULEYMANE « L’Afrique de l’Ouest est bien connue pour être l’une des régions les plus vulnérables au changement climatique. Les moindres variations des facteurs climatiques par rapport à la normale peuvent avoir des conséquences désastreuses sur la sécurité alimentaire, la sécurité des personnes et de leurs biens, ainsi que sur les écosystèmes. Les secteurs de l’agriculture, des ressources naturelles, de la santé et de l’énergie sont particulièrement impactés par l’augmentation des risques de catastrophes », indique la note conceptuelle de l’événement scientifique, rapporté par Agratime. Ainsi la conférence vise à faire le point sur tous les phénomènes climatiques extrêmes tels les sécheresses, les vagues de chaleur, les vents violents, etc. Avec un accent particulier sur les inondations. Cela dans l’optique de définir des plans d’action efficaces de résilience face à ces catastrophes climatiques. Il s’agira également de présenter des projections futures sur les impacts de ces aléas sur les secteurs de développement socio-économiques comme l’agriculture, les ressources en eau, la santé dans la région Ouest africaine et au Sahel. Il convient de rappeler que la première édition de cette conférence scientifique internationale sur le climat a eu lieu en 2007, et portait sur la réduction de la vulnérabilité des systèmes naturels, économiques et sociaux en Afrique de l’Ouest face au changement climatique. Des recommandations avaient été formulées à l’issue des échanges. Quinze ans plus tard, les organismes impliqués ont décidé de faire le point sur l’amélioration des connaissances climatiques et leurs impacts. Ce qui a conduit à la deuxième édition de cette conférence, au terme de laquelle  ‘‘l’appel de Niamey’’ a été lancé. Depuis, les pays, les organisations intergouvernementales et les partenaires du Cilss ont recommandé « l’institutionnalisation de la Conférence scientifique internationale sur le climat », rapporte Agratime. Il faut noter que la Conférence scientifique internationale sur le climat est organisée par le Cilss à travers le Centre régional agrhymet pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (Ccr-Aos). Cette troisième édition se donne pour mission, de proposer et de soutenir des orientations claires pour la prise de décisions en matière de gestion des risques et des catastrophes climatiques. Il est donc attendu à cette rencontre cruciale des scientifiques, des décideurs et des praticiens.

Agriculture, Recherches et innovations agricoles

MÉCANISATION AGRICOLE EN AFRIQUE: Ce qui éloigne le petit producteur du tracteur

L’accès à la mécanisation agricole pour les petits producteurs est entravé par plusieurs défis. Selon la Fao, seuls 10 à 15 % des exploitants utilisent des équipements modernes, en raison des coûts élevés d’achat et d’entretien. La majorité des agriculteurs disposent de faibles revenus, rendant l’accès aux crédits difficiles. Les infrastructures inadéquates et le manque de formation limitent également l’utilisation efficace des machines. Cette situation freine l’augmentation des rendements et la compétitivité du secteur agricole en Afrique. Découverte dans cette réflexion de Dirane Anock! Malik SOULEMANE La mécanisation de l’agriculture, parlons-en pour clôturer cette journée. Qu’est-ce que la mécanisation de l’agriculture ? La mécanisation de l’agriculture fait référence à l’utilisation de machines et d’équipements pour effectuer des tâches agricoles qui étaient traditionnellement réalisées à la main ou avec des animaux. Cela inclut l’utilisation de tracteurs, de moissonneuses-batteuses, de semoirs, de systèmes d’irrigation automatisés et d’autres technologies. La mécanisation vise à améliorer l’efficacité, la productivité et la rentabilité des exploitations agricoles. À quoi bon mécaniser l’agriculture en Afrique ? La mécanisation de l’agriculture en Afrique présente plusieurs avantages importants : Augmentation de la productivité. Les machines permettent d’effectuer des tâches agricoles plus rapidement et plus efficacement, ce qui peut augmenter les rendements des cultures. Réduction de la main-d’œuvre. La mécanisation peut réduire le besoin de main-d’œuvre pour certaines tâches, ce qui peut être bénéfique dans les régions où la main-d’œuvre est rare ou coûteuse. Amélioration de la qualité des produits. L’utilisation de machines peut contribuer à une meilleure uniformité et qualité des produits récoltés, ce qui est essentiel pour répondre aux normes du marché. Réduction des coûts. À long terme, la mécanisation peut réduire les coûts de production en diminuant le temps et les efforts nécessaires pour cultiver et récolter les cultures. Facilitation des cultures intensives. Avec la mécanisation, les agriculteurs peuvent adopter des pratiques agricoles plus intensives et diversifiées, ce qui peut améliorer la sécurité alimentaire. Accélération des cycles de production. Les machines permettent de réaliser plusieurs opérations (labour, semis, récolte) en moins de temps, ce qui permet aux agriculteurs de maximiser leurs cycles de production. Adaptation au changement climatique. La mécanisation peut aider les agriculteurs à s’adapter aux variations climatiques en facilitant l’irrigation et en permettant une gestion plus précise des cultures. Développement rural. La mécanisation peut stimuler le développement économique dans les zones rurales en créant des emplois dans la fabrication, la vente et l’entretien d’équipements agricoles. Intégration dans les chaînes de valeur. En améliorant la productivité et la qualité, la mécanisation peut aider les agriculteurs à mieux s’intégrer dans les chaînes d’approvisionnement locales et internationales. Cependant, plusieurs agriculteurs, notamment les petits producteurs, sont confrontés à des défis financiers qui les éloignent du tracteur et par ricochet de tous les avantages de la mécanisation agricole. D’aucun témoignent que « Même si j’avais une machine, je ne saurais pas l’entretenir. » Ce qui dénote que même si l’État offrait des tracteurs à cette catégorie de producteurs, la mécanisation agricole n’aura que l’effet d’un feu de paille. L’agro-entrepreneur et écrivain, Dariane Anock, à une idée de leurs défis qu’ils doivent surmonter. Les défis à surmonter. Cependant, la mécanisation de l’agriculture en Afrique ne va pas sans défis. Coûts d’investissement élevés. L’achat de machines peut nécessiter un investissement initial important que tous les agriculteurs ne peuvent pas se permettre.Formation et compétences. Les agriculteurs doivent être formés à l’utilisation et à l’entretien des machines. Au Cameroun par exemple, on achète des machines il y a de cela quelques années et par faute de manque de compétences pour la manipulation, ces machines sont restées pourries. Dans le budget il n’y avait pas la formation. Erreur ! Infrastructure inadéquate. Les routes et les installations nécessaires pour transporter et entretenir les équipements peuvent faire défaut dans certaines régions. On ne le dira jamais assez ! Apparemment c’est de la sorcellerie hein ! Ce sont les zones grandement agricoles qui n’ont pas de bonnes routes. Accessibilité au financement. Les agriculteurs peuvent avoir du mal à accéder à des financements pour acheter des équipements. Si le ministère de l’agriculture est bondé de bureaucrates… comment le financement va faire pour arriver aux agriculteurs ? Comment les agriculteurs seront bien dirigés vers une bonne discipline agricole ? En conclusion, bien que la mécanisation de l’agriculture en Afrique présente des avantages significatifs, il est essentiel de surmonter les défis associés pour en tirer pleinement parti. Des politiques appropriées, des investissements dans les infrastructures et des programmes de formation sont nécessaires pour réussir cette transition. Et c’est ce qui peut davantage approcher le petit producteur du tracteur pour sécurité alimentaire plus souveraine en Afrique.

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BÉNIN/LUTTE CONTRE LES MALADIES ET RAVAGEURS DU GOMBO: Ce qui se fait déjà et les travaux de recherches en cours

Le gombo, un légume-fruit de très grande consommation au Bénin et dans la sous-région est produit dans presque toutes les localités du pays. Sa culture se fait en toute saison, en jardin de case, en plein champ ou encore sur des sites maraîchers. Malgré son importance, il est menacé par plusieurs ravageurs et maladies tels que les altises, les jassides, la cercosporiose. On en parle ici dans un entretien exclusif avec un spécialiste de la question à l’Inrab Joël Azagba. Mouleykatou SOULEYMANE Les ravageurs et maladies exercent une pression suffocante sur les cultures. Certains insectes ravageurs sont en plus porteurs des pathogènes nuisibles à la plante. En ce qui concerne le gombo, dès l’apparition des premiers feuilles jusqu’à la formation du légume-fruit, en passant par la floraison, la plante est sujette à diverses maladies ainsi qu’à des menaces de différents groupes et espèces de nuisibles, à chaque étape de son développement. Les maladies Les maladies du gombo sont causées par des microbes ou des virus, qui parfois sont transmises par des insectes piqueurs-suceurs comme les pucerons ou encore les mouches blanches. Entre autres maladies du gombo il y a la fonte de semis qui survient dès la germination de la semence. Selon Joël Azagba, Spécialiste en gestion des nuisibles au Programme cultures maraîchères de l’Institut national des recherches agricoles du Bénin (Inrab), les symptômes de cette maladie se présentent s’observent généralement une à deux semaines après le semis. « Quand la plante commence à germer, la partie du plant qui est en contact avec le sol commence à pourrir. Et parfois, on voit quelque chose comme du coton blanc autour du collet. Et le plant finit par mourir », a précisé le Spécialiste. Il y a aussi des maladies comme la cercosporiose qui peuvent survenir sur le plant de gombo au cours de son développement. Il y en a de plusieurs formes. A savoir la cercosporiose noire qui se manifeste par des taches huileuses qui couvrent entièrement toute la feuille. « C’est un peu comme si on a versé de l’huile de vidange sur les feuilles », a-t-il indiqué. Il y a également la cercosporiose rouge qui se manifeste par des taches rouges sur les feuilles de gombo. A noter que ces deux formes de cercosporiose sont causées par des champignons. Quant aux maladies causées par des virus il y en a de plusieurs sortes, dont la mosaïque et le tic. Les ravageurs Selon Joël Azagba, il y a entre autres les altises, qui sont des petits insectes coléoptères qui interviennent dès l’apparition des premières feuilles du gombo et perforent ces feuilles. De plus, quand les feuilles sont encore jeunes, les pucerons qui sont des insectes piqueurs-suceurs piquent la feuille et sucent la sève dans la feuille. Ils transmettent ainsi des virus à la plante, qui entraîne des maladies qui jusqu’à ce jour n’ont pas de remède chez le gombo. Également il y a les jassides qui sont des insectes piqueurs-suceurs qu’on retrouve sur le plant de gombo, qui, dès qu’ils commencent à piquer le plant, sécrètent des substances qui désorganisent totalement le fonctionnement de la plante. On remarque que « les feuilles de gombo sont recroquevillées, et les bordures de la feuille commencent à jaunir». Parfois, les gens confondent ça à une maladie, ou soit on pense que c’est parce qu’on n’a pas bien nourri la plante ou que le sol est peu fertile. Mais ce sont les jassides qui causent cela. À l’étape de l’apparition des fleurs de la plante de gombo, interviennent les Mylabris qui sont des coléoptères ainsi que les chenilles qui sont des larves de papillon qui attaquent et dévorent ces fleurs. Et à l’étape de formation du légume-fruit peuvent intervenir les punaises qui transpercent le fruit pour sucer le liquide contenu dans les graines. Ce qui entraîne la déformation des fruits de gombo. Les chenilles également peuvent intervenir à cette étape et attaquer les jeunes fruits de gombo. Prévention et lutte contre les maladies et ravageurs Il y a des moyens de prévention, de lutte biologique et des insecticides de synthèse homologués sur les cultures maraîchères au Bénin qui peuvent être utilisés contre les ravageurs et les maladies de la culture de gombo. Pour ce qui est des moyens de prévention et de lutte naturels, selon le spécialiste en gestion des nuisibles, l’huile de neem, la triture des feuilles de neem, une solution des feuilles de tabac peuvent être pulvérisées sur les feuilles du plant de gombo. Aussi, de la cendre peut être épandue sur les feuilles de gombo afin de repousser un certain nombre de nuisibles. Il y a également des produits de lutte biologique qui sont sur le marché, notamment  « Top bio » qui est un insecticide à base de plantes qui peut être utilisé sur le plant de gombo. En ce qui concerne les produits de synthèse, il en existe un bon nombre homologué sur les cultures maraîchères au Bénin, qui peuvent être utilisés sur la culture du gombo. D’après Joël Azagba, il y a notamment le « Pacha 25 Ec » qui peut être utilisé contre les pucerons et les altises, « Emaco » contre les chenilles et « Cogar » contre les maladies causées par les champignons. Les produits utilisés pour la prévention sont les mêmes à utiliser lorsque la culture est infestée. Il est recommandé de commencer le traitement préventif de sa culture de gombo une à deux semaines après les semis et de répéter le traitement une fois toutes les deux semaines. Avec les produits naturels, le traitement peut être poursuivi jusqu’à la récolte. Tandis que, avec les produits chimiques de synthèse « au moins à une semaine avant la récolte, il faut arrêter tout traitement pour éviter que les gens qui consommant ces légumes ne soient intoxiqués ». Quant aux viroses qui sont des maladies causées par certains nuisibles n’ayant pas de produits efficaces contre ces viroses à ce jour le spécialiste recommande d’attaquer la source du problème. « Pour éviter les virus, il faut lutter contre les insectes qui transmettent cette

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PARAKOU / ATELIER SUR LES INNOVATIONS EN CONSERVATION OIGNON ET POMME DE TERRE: Ce que les producteurs gagnent en adoptant ces innovations

Pour réduire les pertes post-récoltes de l’oignon et de la pomme de terre en vue d’améliorer la rentabilité de l’activité, le laboratoire Hydro-Mode-Lab de l’Université de Parakou mandaté par le consortium Swisscontact-Lares, dans le cadre de la mise en œuvre du Pasder 3, a mené une recherche-action sur le stockage et la conservation de ces produits dans les communes de Péhunco, Malanville et Karimama. Les résultats de cette recherche-action ont été présentés au cours d’un atelier tenu à l’hôtel Kinyao de Parakou les 13 et 14 août 2024 en vue de leur dissémination. Tous les acteurs ayant pris part à cette étude à savoir les producteurs, les Udp Ba/Ad, Hydro-Mode-Lab, le consortium Swisscontact-Lares ainsi que les autorités de l’Atda 1, Ddaep Atacora et de l’Inrab étaient présents ou représentés à cet atelier. Voici ce que les producteurs peuvent gagner en adoptant ces innovations. Malik SOULEMANE Les pertes post-récoltes constituent un enjeu majeur pour le maraîchage au Bénin. Car on produit beaucoup mais on arrive à conserver très peu. Afin de réduire ces pertes et d’améliorer la rentabilité de l’activité, le Programme d’appui au secteur du développement rural phase 3 (Pasder 3) a soutenu une recherche-action sur les techniques de conservation de l’oignon et de la pomme de terre. C’est dans cette optique que le consortium Swisscontact-Lares (Fondation swisse pour la coopération technique-Laboratoire d’analyse régionale et d’expertise sociale) a mandaté le laboratoire d’Hydraulique et de modélisation environnementale (Hydro-Mode-Lab) de l’Université de Parakou pour mener une étude approfondie sur le stockage et la conservation de l’oignon et de la pomme de terre dans les communes de Péhunco, Malanville et Karimama. Cet atelier avait pour objectif de présenter les résultats, de susciter des échanges entre les différents acteurs et de définir une feuille de route pour la mise en œuvre des recommandations de la recherche-action. Le Professeur Alex Servais Affouda du consortium Swisscontact-Lares, Alexandre Godonou Dossou de la Direction départementale de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche (Ddaep) Atacora et Gilbert Tankpinou de la Fédération nationale des maraîchers du Bénin (Fenoma-Bénin) ont officiellement procédé à l’ouverture des travaux du présent atelier. Communication sur les résultats Dans sa présentation, le Professeur Ouorou Barre d’Hydro-Mode-Lab a d’abord rappelé la problématique, les objectifs de l’étude et l’approche méthodologique avant de se focaliser sur les résultats saillants de la présente recherche-action. En effet, la communication du Professeur a mis en exergue les facteurs influençant la conservation de l’oignon et de la pomme de terre dans les communes de Péhunco, Malanville et Karimama. Au nombre de ces éléments nous pouvons retenir : les facteurs agronomiques, socio-économiques et de durabilité de conservation, les facteurs micro-météorologiques influençant les techniques de stockage et de conservation, les performances des systèmes de stockage et conservation, et la qualité nutritionnelle. Au terme de cette étude, des systèmes innovants de stockage et de conservation ont été proposés. Il convient de noter que pour l’oignon, l’étude recommande le système en paille ou construction simple mur selon les moyens des producteurs. Pour la pomme de terre le meilleur système est le système en paille suivi de la construction double mur selon les moyens des producteurs. Enfin, pour les deux spéculations, la disposition en vrac est à proscrire. La disposition en étagère de claie est plus performante que les caissettes encore plus onéreuses. Au terme de cette présentation et avant le débat général, des témoignages éloquents ont été exposés par les producteurs pilotes. Témoignages de producteurs pilotes Les producteurs ayant mis la main à la pâte au cours de la recherche-action ont donné des témoignages éloquents. A en croire ces témoignages, les producteurs qui adopteront ces innovations réussiront à réduire les pertes poste-récoltes en conservant les produits pendant une longue durée tout en préservant leur qualité nutritionnelle puis les vendre à prix rémunérateur. Pour Bello Samsou, producteur de pomme de terre à Malanville « Grâce à cette étude, j’ai appris beaucoup de nouvelles informations sur la conservation de la pomme de terre. Avant, je perdais presque la moitié de ma récolte à cause de la pourriture. Je ne savais pas qu’on pouvait conserver la pomme de terre pendant longtemps. J’ai même commencé à adopter cette technique dans mon champ ». Quant à Salé Idé, producteur d’oignon à Karimama, a soutenu que : « Grâce à la nouvelle technique de stockage, j’ai pu conserver mes oignons pendant plusieurs mois et les vendre à un meilleur prix. Je retiens aussi pour une meilleure conservation, il faut appliquer les bonnes pratiques de production ». Avec ces innovations qu’apportent les résultats de cette recherche-action, c’est une nouvelle corde que cette étude ajoute à l’arc des producteurs. Ainsi, les producteurs arriveront à mieux conserver leurs produits et à les vendre à un meilleur prix. C’est une préoccupation vieille de 34 ans qui vient d’être soulagée. Car comme le Professeur Alex Servais Affouda l’a dit dans son discours d’ouverture : « c’est depuis 1990 que les producteurs s’en préoccupent et des recherches sont initiées ». Une feuille de route a été définie et adoptée lors de cet atelier pour la mise à échelle des recommandations de l’étude. C’est le Directeur des programmes par intérim, Dr Bouraima Kabirou, de l’Agence territoriale de développement agricole pôle 1 (Atda 1) qui a clôturé les travaux de l’atelier en exhortant les participants à « partager les recommandations dans le cadre de concertation afin que des Ongs prennent en compte cela dans leurs plans de travail annuel ».

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POUR RÉUSSIR SA MISSION DE FERTILISATION DE PLANTATIONS D’ANACARDIERS DANS 43 COMMUNES: La Fenapab renforce les capacités de conseillers agricoles et Psp

La Fédération Nationale des Producteurs d’Anacarde du Bénin (Fenapab) adjudicataire du marché de fertilisation de 150 hectares de plantations d’anacardiers lancé par l’Atda 4, ne perd pas du temps dans l’exécution de son plan d’action. En effet, dans le cadre de l’amélioration de la productivité de l’anacardier, l’Atda 4 a lancé une offre pour l’application des biofertilisants (Bio+) dans les plantations d’anacardiers des 43 communes de production d’anacarde à partir du matériel de pulvérisation approprié. Laquelle offre a été remportée par la Fenapab. Et c’est dans ce cadre, que du 24 au 27 juillet 2024, la fédération a organisé des sessions de formation et de recyclage au profit des prestataires de services privés et des conseillers agricoles. Les formations se sont déroulées dans quatre communes notamment Dassa-Zoumé pour le compte des départements du Zou, des Collines, de l’Ouémé, du Plateau et du Couffo, Djougou regroupant les communes de la Donga et de l’Atacora ; Parakou pour le Borgou et Kandi qui prend en compte les communes de l’Alibori. Deux équipes de formateurs ont été mises en place avec deux communes prises en compte par chaque équipe de formateurs. Par ailleurs, pour la mission de fertilisation, la Fenapab aura entre autres à caractériser 150 hectares de plantations d’anacardiers réhabilitées avant l’application du Bio+; réaliser l’application de biofertilisants foliaires sur 159 hectares de plantations d’anacardiers réhabilitées dans les différentes communes de production conformément au mode opératoire et calendrier de traitement avec les ouvriers spécialisés précédemment formés. Aussi sera-t-il question d’organiser la matérialisation des sites et assurer le suivi et l’appui-conseil dans le cadre de la mise en œuvre des opérations et la collecte des données. Il faut noter que les formations sont financées par l’Agence Territoriale de Développement Agricole (Atda) pôle 4. Samira ZAKARI

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WEBINAIRE SUR LA FERTILITÉ DES SOLS EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE: Le phosphate naturel activé, une panacée

Un webinaire organisé le 11 juillet 2024, par le projet Feed the future EnGrais a révélé le potentiel du phosphate naturel activé comme solution économique pour améliorer la fertilité des sols en Afrique subsaharienne. Cette approche innovante, présentée par Dr Ekwe Dossa du Centre international de développement des engrais (Ifdc) pourrait transformer la production agricole dans une région confrontée à une croissance démographique rapide et à une insuffisance alimentaire croissante. Découvrez comment cette méthode pourrait offrir une alternative durable aux engrais chimiques et soutenir la sécurité alimentaire en Afrique de l’ouest. Ulrich DADO TOSSOU Face à une population en pleine expansion et à des rendements agricoles stagnants, l’Afrique subsaharienne est à un tournant crucial dans la quête de solutions durables pour améliorer la fertilité des sols. Lors d’un webinaire révolutionnaire le 11 juillet 2024, le projet Feed the future EnGrais a dévoilé une approche prometteuse qui pourrait transformer l’agriculture dans la région : l’utilisation du phosphate naturel activé. Cette méthode innovante, présentée par Dr Ekwe Dossa du Centre international de développement des Engrais (Ifdc), propose une alternative économique aux engrais chimiques, offrant ainsi un espoir tangible pour renforcer la productivité agricole tout en réduisant les coûts et l’impact environnemental. Dr Dossa a expliqué que le phosphate naturel, abondant en Afrique, pourrait résoudre le problème de la déficience phosphatée des sols. Bien que ces phosphates soient généralement moins réactifs que les engrais phosphatés solubles, leur activation non acide avec des phosphates solubles tels que le phosphate monoammonium (Map) ou le phosphate diammonium (Dap) peut considérablement améliorer leur efficacité agronomique. La conférence a souligné que cette méthode d’activation pourrait s’avérer cruciale pour les pays d’Afrique de l’Ouest et du Sahel, où la population croît rapidement alors que la production alimentaire peine à suivre. Actuellement, la consommation d’engrais dans ces régions est bien inférieure à l’objectif de 50 kg par hectare fixé lors des assises d’Abuja en 2006. Cependant, des progrès notables ont été réalisés avec l’augmentation des unités de production d’engrais locales, passant de 32 en 2018 à 94 en 2024. Il a présenté des résultats prometteurs d’essais menés au Ghana et au Niger, où le phosphate naturel activé a montré une efficacité agronomique comparable à celle des engrais solubles. L’activation améliore la réactivité du phosphate naturel, en fonction de divers facteurs tels que les pratiques agronomiques, la finesse des particules, le pH du sol et la disponibilité en eau. Le webinaire a également mis en avant le rôle crucial des politiques publiques dans la promotion de cette approche durable et économique. Dr Sansan Youl, chef du projet Feed the future EnGrais, a souligné l’intérêt croissant des décideurs politiques pour les engrais et la santé des sols, comme en témoigne le récent sommet africain à Nairobi. Le projet EnGrais financé par l’Usaid pour une période de huit ans vise à renforcer la sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest en augmentant la disponibilité et l’utilisation d’engrais abordables pour les petits exploitants agricoles, avec un focus particulier sur les femmes et les jeunes. Cette initiative s’inscrit dans la feuille de route de la Cedeao (Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest) sur les engrais et la santé des sols, contribuant ainsi à un développement agricole durable dans la région. Source: Agratime, Juillet 2024

Recherches et innovations agricoles

DÉVELOPPEMENT DE L’AGRICULTURE EN AFRIQUE: Un colloque met en exergue le rôle des collectivités territoriales

La récente tenue du colloque international à l’Université d’Abomey-Calavi, du 23 au 25 juillet, a réuni des experts de divers horizons pour repenser les politiques agricoles en Afrique. Sous le thème « Politiques publiques agricoles et rôle des collectivités territoriales dans la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Afrique : quels leviers de prospective ? ». Cet événement a mis en exergue le rôle central des collectivités territoriales. Les débats ont souligné leur importance dans la formulation et la mise en œuvre de stratégies agricoles adaptées et résilientes face aux défis contemporains comme l’insécurité alimentaire et le changement climatique. Ulrich DADO TOSSOU L’Afrique, continent aux potentialités agricoles immenses, fait face à des défis multiples allant de l’insécurité alimentaire aux impacts sévères du changement climatique. Le colloque de trois jours à l’Université d’Abomey-Calavi est initié par le département de sociologie-anthropologie de la Flash-Adjarra et du département de sociologie de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar et autorisé par le Conseil scientifique de l’Université d’Abomey-Calavi sous le n° 009.2024/Uac/Sp-Sc/Sa, à en croire Crystal News. Il a mis en lumière le rôle central des collectivités territoriales dans la gestion de ces défis. En effet, les politiques agricoles doivent être ancrées dans les réalités locales pour être efficaces. La proximité des collectivités territoriales avec les populations rurales en fait des acteurs incontournables dans la mise en œuvre de stratégies agricoles adaptées et résilientes. Le Maire Coffi Dieudonné Gbedjekan, désigné président du présidium, a apporté une perspective essentielle à ces discussions. En soumettant à la réflexion des chercheurs les problématiques liées à la sécurisation foncière, l’accès des femmes et des jeunes à la terre, le changement climatique, et l’accès aux intrants agricoles, il a mis en avant les défis concrets auxquels sont confrontées les collectivités locales. La vision qu’il porte pour sa commune de Klouékanmè  est de devenir une « commune de paix, aménagée, bien gouvernée, à économie prospère basée sur une agriculture résiliente pour le bien-être social » d’ici 2030, laisse entendre Le monde local. Elle est exemplaire et souligne l’importance d’une approche intégrée et locale du développement agricole. Le colloque a été structuré autour de plusieurs axes de réflexion cruciaux pour l’avenir de l’agriculture en Afrique. Les discussions sur les défis et enjeux de la souveraineté agricole alimentaire ont souligné la nécessité de politiques qui renforcent l’autosuffisance alimentaire tout en répondant aux besoins nutritionnels des populations. L’évaluation des politiques publiques agricoles a mis en évidence la nécessité de les réadapter pour mieux répondre aux réalités actuelles, incluant les défis environnementaux et économiques. La sécurisation foncière a été identifiée comme essentielle pour le développement agricole, avec des droits fonciers clairs et équitables encourageant les investissements et la stabilité rurale. L’inclusion des femmes et des jeunes dans les politiques foncières est également cruciale pour un développement agricole équitable et durable. Les impacts des mutations climatiques sur les systèmes agricoles ont été abordés, soulignant l’importance des stratégies de résilience et d’adaptation. Les échanges ont également porté sur les mouvements des populations et leurs répercussions sur l’agriculture, avec un appel à des solutions pour stabiliser les populations rurales. Le rôle des collectivités locales dans la relance agricole a été mis en avant ainsi que la nécessité de renforcer ces entités pour une mise en œuvre efficace des politiques agricoles. Le financement de l’agriculture reste un obstacle majeur, nécessitant des mécanismes innovants et adaptés aux réalités locales. Enfin, la mécanisation agricole a été discutée, avec un focus sur la nécessité de l’adapter aux contextes locaux pour augmenter la productivité. Ce colloque a permis de mettre en exergue l’importance d’une approche décentralisée et inclusive dans la formulation des politiques agricoles. Les collectivités territoriales, en raison de leur proximité avec les populations et de leur connaissance des réalités locales, sont des acteurs essentiels pour la mise en œuvre de stratégies agricoles durables et résilientes. Le rôle du Maire Coffi Dieudonné Gbedjekan dans ces échanges a été déterminant, illustrant comment les leaders locaux peuvent influencer positivement le développement agricole. Les débats et les conclusions de ce colloque doivent servir de base pour des actions concrètes et coordonnées, intégrant les réalités locales et les aspirations des populations. Seule une telle approche permettra de relever les défis de la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Afrique, tout en assurant un développement agricole durable et inclusif.

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TESTS DE SEMOIRS A OKPARA : Sonama et ses partenaires vulgarisent le semis mécanisé de coton, maïs et soja

Le semis mécanisé n’est pas encore répandu chez les producteurs béninois. Ceci pour plusieurs raisons. Pour pallier ces problèmes et promouvoir le semis mécanisé, la Sonama et ses partenaires de l’Irc/Aic, Ctaer, Dgr, Fsa/Uac, Egr/Una et la Fa/Up ont lancé le 17 juillet 2024 les tests de semoirs pour mécaniser le coton, le maïs et le soja. Cette activité qui est à sa deuxième édition s’étendra sur 45 jours et plusieurs résultats sont attendus à la fin. Lire ici le compte rendu intégral de la Sonama. Malik SOULEMANE Cérémonie de lancement des tests de semoirs pour mécaniser le coton, le maïs et le soja Le 17 juillet, les représentants de la Sonama, de l’Irc/Aic, du Maep (Ctaer et Dgr), de la Faculté des sciences agronomiques de l’Université d’Abomey-Calavi (Fsa/Uac), de l’École du génie rural de l’Université nationale d’agriculture (Egr/Una), de la Faculté d’agronomie de l’Université de Parakou (Fa/Up) et des producteurs ont assisté au lancement officiel des tests de semoirs. La cérémonie s’est déroulée à Opara dans la commune de Tchaourou. Ce test en est à sa deuxième édition. L’objectif est de tester différents types de semoirs disponibles (manuels et tractés) afin d’apporter, si nécessaire, les ajustements pour réussir le semis mécanisé du coton, du maïs et du soja au Bénin. De façon spécifique, il s’agira de : caractériser les semences des différentes spéculations (coton, maïs et soja) ; caractériser les semoirs ; évaluer en conditions réelles les performances des semoirs sur le terrain ; retenir un semoir témoin qui servira de référence pour les futurs tests de semoirs. La mécanisation agricole est l’un des leviers importants pour la croissance de la production agricole. Afin d’accroître le niveau de mécanisation agricole au Bénin, la Société nationale de mécanisation agricole (Sonama), dans sa mission de mise en œuvre de la politique nationale de mécanisation, a introduit divers types d’équipements agricoles pour accompagner les différentes étapes de la production. Toutefois, certaines opérations culturales, dont le semis, restent peu mécanisées. Le semis mécanisé n’est pas encore répandu chez les producteurs béninois. Ceci est dû soit à la méconnaissance des types de semoirs disponibles, à la non-maîtrise des réglages et de l’utilisation des semoirs, ou encore à l’absence de semoirs de référence. Par ailleurs, le non-calibrage des semences constitue également un frein à l’adoption du semis mécanisé. Pour pallier ces problèmes et promouvoir le semis mécanisé au Bénin, des tests/démonstrations de semoirs en milieu paysan sont nécessaires afin d’avoir des semoirs performants et de référence à proposer aux producteurs. Il s’agit d’une collaboration technique entre la Sonama, l’Irc/Aic, le Maep (Ctaer et Dgr), la Faculté des sciences agronomiques de l’Université d’Abomey-Calavi (Fsa/Uac), l’École du génie rural de l’Université nationale d’agriculture (Egr/Una) et la Faculté d’agronomie de l’Université de Parakou (Fa/Up). À l’issue de cette activité, qui s’étendra sur 45 jours, les caractéristiques des semences de coton, de maïs et de soja seront connues ; une description des rôles des principaux organes de chaque semoir sera réalisée ; les conditions nécessaires pour réussir le semis mécanisé seront identifiées (type de sol, préparation du sol, humidité relative du sol, etc.) ; les performances techniques des semoirs en conditions réelles seront relevées (distribution, dose, écartements, profondeur de semis, taux de brisure des graines, ouverture des sillons, recouvrement des semences) ; les atouts et/ou les insuffisances de chaque semoir seront identifiés ; et un semoir témoin sera retenu. Pour atteindre les objectifs assignés, trois types de préparation de sol seront utilisés : le travail conventionnel (labour) ; le Strip tillage ; le semis direct. Trois unités motrices seront utilisées durant les tests : motricité humaine (4), motoculteur (4), tracteur (10). Dix-huit différents semoirs seront utilisés. Source : SoNaMA, juillet 2024

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AGRICULTURE DE PRÉCISION AU BÉNIN : Le projet Path lancé pour améliorer la résilience des systèmes alimentaires

L’Université d’Abomey-Calavi a accueilli le mercredi 17 juillet 2024 le lancement officiel du projet Path (Formation des jeunes étudiants et chercheurs africains en agriculture de précision à travers des mobilités académiques inter-régionales pour un système agricole amélioré et intelligent face au climat). Soutenu par l’Union européenne (Ue), le projet vise à améliorer la résilience des systèmes alimentaires en formant les jeunes chercheurs africains sur l’agriculture de précision. Mouleykatou SOULEYMANE Face aux effets néfastes du changement climatique sur les systèmes alimentaires, l’agriculture de précision se présente comme une solution alternative. Celle-ci permet aux producteurs de prendre des décisions éclairées sur les cultures et les intrants agricoles en tenant compte des facteurs environnementaux. Le projet Path met l’accent sur cette approche pour améliorer la productivité et la durabilité des exploitations agricoles. Ainsi, ce projet entend répondre aux problématiques que pose le changement climatiques et améliorer la résilience des systèmes alimentaires. Au Bénin, l’ananas, le maïs, l’arachide et l’amarante africaine ou Gboma sont les principales cultures prises en compte dans le projet. Selon le Professeur Bonaventure Ahohuendo, Doyen de la Faculté des sciences agronomiques (Fsa), « L’émergence de l’agriculture de précision est un enjeu majeur qui doit conduire à un développement économique durable et accompagner une évolution sociétale profonde. Le projet Path construit sur ces opportunités pour contribuer à mieux piloter et mieux gérer les exploitations agricoles ». La cérémonie de lancement du projet a réuni les coordonnateurs et les partenaires du projet, les Doyens des écoles impliquées, les autorités universitaires à divers niveaux, les représentants des organisations paysannes, les enseignants, le personnel administratif et technique, ainsi que les étudiants. Dans son intervention, le responsable de la génétique et de la sélection végétale et fondateur, chef de l’Unité de génétique, biotechnologie et science des semences (Gbios), Professeur Dr Ir Enoch G. Achigan-Dako a mis l’accent sur l’importance de l’agriculture de précision et de l’intégration des technologies avancées pour moderniser le secteur agricole africain. « Il se trouve que le projet concerne essentiellement la mobilité des apprenants, un projet qui va renforcer les compétences en agriculture digitale, en agriculture de précision, en modernisation des pratiques de production, mais en même temps une intégration de l’intelligence artificielle pour assurer un bon développement du secteur agricole » a-t-il expliqué. Une vision commune d’un avenir agricole durable Pour les quatre prochaines années, le projet ambitionne de former 32 étudiants de niveau master et 12 doctorants en agriculture de précision. De plus, des étudiants de licence bénéficieront de stages en entreprise pour renforcer leurs compétences. Les étudiants sélectionnés bénéficieront de bourses mensuelles et auront l’opportunité de réaliser des recherches dans des universités partenaires à travers l’Afrique et l’Europe. Cinq instituts académiques à travers le monde sont inclus dans cette initiative. A savoir l’Université de Cape Coast au Ghana, l’Université du Rwanda, l’Université d’Eswatini, l’Institut Agro-Montpellier en France et l’Université Mohammed VI Polytechnique du Maroc. Ces Universités se sont regroupées pour une vision commune d’un avenir agricole durable et innovante pour l’Afrique. Au Bénin, l’unité Gbios de la Fsa et l’Institut de formation et de recherche en informatique (Ifri) collaborent pour réaliser ce programme. « À travers ces bourses, nous offrons aux jeunes chercheurs et praticiens béninois et africains ayant reçu des formations en sciences agronomiques et en sciences informatiques l’opportunité unique d’acquérir des compétences avancées en agriculture de précision dans ces institutions de renommée internationale et de vivre les réalités culturelles de leur continent » a fait savoir Juan Luis Barbolla Casas, représentant de l’Ue. Combler les lacunes en formation spécialisée Professeur Nelly Kelome, troisième vice-recteur de l’Université d’Abomey-Calavi, représentant le recteur, a mis en avant le rôle crucial de ce projet pour combler les lacunes en formation spécialisée et pour renforcer la capacité à relever les défis agricoles actuels. « Nous devons unir nos forces, en tant que parties prenantes, et trouver des solutions aux problèmes de nos milieux respectifs » a-t-elle exhorté. Par ailleurs, le Professeur Philippe Laleye, représentant le ministre de l’enseignement supérieur, a salué cette initiative qui renforce les capacités des Universités africaines et soutient les objectifs de développement durable. Le projet Path marque ainsi une évolution vers une agriculture plus durable et efficiente en Afrique, grâce à l’engagement et à la coopération entre institutions académiques et partenaires internationaux. Il représente donc une initiative cruciale pour le développement de l’agriculture de précision en Afrique, en formant une nouvelle génération de chercheurs et de professionnels capables de renforcer la résilience des systèmes alimentaires face aux défis climatiques et aux besoins croissants du marché agricole. Source: Agratime

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