INNOVATION TECHNOLOGIQUE AU BÉNIN: L’amélioration de la qualité sanitaire des produits carnés à l’honneur
Le 05 juillet 2024, l’Académie nationale des sciences, arts et lettres du Bénin (Ansalb) a tenu sa session du vendredi de l’académie. La séance s’est tenue dans les locaux de l’amphithéâtre Isba au champ de foire de Cotonou. L’objectif était d’exposer les limites des procédés traditionnels de grillage, fumage, séchage des poissons et viandes produits localement puis de présenter l’innovation technologique mise sur pied. Mouleykatou SOULEYMANE «Innovation technologique de fumage/grillage et qualité nutritionnelle et sanitaire des produits carnés ». Telle est la thématique sous laquelle a été placée la séance du vendredi de l’académie. Cette rencontre a réuni des académiciens de l’Ansalb, des professionnels et des chercheurs. Face aux effets indésirables des techniques traditionnelles archaïques de fumage, grillade et séchage des viandes et poissons, sur la santé des transformatrices et consommateurs au Bénin, une étude a été menée. Cela dans le but d’améliorer les procédés et obtenir des produits finis de très bonne qualité. En effet, il a été mis sur pied un dispositif de grillage fumage et séchage pour la réduction des hydrocarbures et composés toxiques de la viande de porc et des poissons transformés dans la sous-région Ouest-africaine. Sur le plan chimique, les concentrations sont considérablement plus faibles, répondant ainsi à l’arrêté N°0362-2007/Maep de la République du Bénin qui fixe la limite maximale à 5 microgrammes par kilogramme pour le benzo(a)pyrène. D’après Dr François Mahunan Assogba, spécialiste en nutrition et sciences alimentaires, l’appareil breveté et dénommé “Qualisani” permet « d’augmenter la quantité des produits transformés par unité de temps et de préserver la santé des transformateurs en évitant leur exposition à la chaleur et à la fumée ». Il convient de rappeller ici que, malgré leur richesse en acides gras essentiels et en protéines, ces denrées alimentaires issues des procédés traditionnels, présentent des concentrations 30 fois supérieures en hydrocarbures aromatiques polycycliques (Haps). Dans sa présentation, Herbert Iko Afe, Dr en sécurité sanitaire des aliments s’est exprimé sur les apports nutritionnels et les risques chimiques associés à la production de viande de porc grillée et de poisson fumé au Bénin. « Près de 98% des consommateurs dans cette étude avaient une marge d’exposition inférieure à 10000, ce qui traduit qu’il y avait plus de risques d’exposition chez ces derniers », a-t-il signalé. En outre, Dr Dona Gildas Anihouvi, spécialiste en technologie alimentaire et risques microbiologiques, a poursuivi en exposant les problèmes liés à leur qualité microbiologique. Il indique que « les 48 échantillons collectés aléatoirement ont présenté des profils de diversités variés avec la détermination de genres bactériens comme Photobacterium, Vibrio Marganella et Kocuria». Ce qui représente donc un risque élevé de maladies infectieuses et d’intoxication alimentaire. Source: Le rural