Daabaaru Agri

Agriculture et chiffres

Agriculture et chiffres

SÉNÉGAL: Un investissement de 55 millions d’euros pour dynamiser l’agriculture dans neuf régions

Le Sénégal franchit une nouvelle étape dans sa quête d’une agriculture durable et inclusive. Avec un financement de 55,33 millions d’euros approuvé par la Banque africaine de développement (Bad), la deuxième phase du Projet de valorisation des eaux pour le développement des chaînes de valeur (Provale Cv-2) ambitionne d’améliorer la production agricole, de promouvoir l’emploi et de renforcer les revenus dans neuf régions du pays, tout en misant sur une meilleure gestion des ressources en eau. Ulrich DADO TOSSOU Face aux défis agricoles et climatiques, le Sénégal mise sur l’innovation et l’investissement pour transformer son agriculture et stimuler son économie. Le 2 décembre 2024, la Banque africaine de développement (Bad) a approuvé un financement de 55,33 millions d’euros pour la deuxième phase du Projet de valorisation des eaux pour le développement des chaînes de valeur (Provale Cv-2). Ce programme ambitieux vise à augmenter la production agricole, créer des emplois et améliorer les revenus dans neuf régions clés du pays. Fort des résultats encourageants de la première phase, le Provale Cv-2 étend désormais ses actions à la région de Louga, en plus des huit régions initiales. « Les résultats satisfaisants obtenus par la première phase ont fait naître de nouveaux défis, notamment l’accompagnement des jeunes et des femmes pour valoriser au mieux les investissements réalisés », a expliqué Mohamed Chérif, responsable du bureau pays de la Bad au Sénégal. Ce projet s’attaque à deux grands enjeux : l’amélioration des infrastructures agricoles et la promotion de l’entrepreneuriat, en s’appuyant sur une meilleure mobilisation des eaux de surface et souterraines. Le Provale Cv-2 prévoit des aménagements agricoles conséquents, notamment l’aménagement de 9 000 hectares de terres, dont 1 950 hectares pour la restauration de terres salées et 450 hectares de périmètres maraîchers collectifs. Il prévoit également la réhabilitation de 15 périmètres irrigués, la construction de 10 points d’eau pastoraux alimentés par énergie solaire, ainsi que la création de 20 kilomètres de réseaux d’alimentation en eau potable. Par ailleurs, des infrastructures logistiques seront développées, avec la réhabilitation de 130 kilomètres de pistes agricoles, la construction de 20 magasins de stockage de 100 tonnes chacun, et de 4 centres de groupage équipés de chambres froides (300 à 500 tonnes chacun). L’une des priorités du projet est de renforcer l’autonomisation économique des jeunes et des femmes, en développant l’entrepreneuriat agricole. Ainsi, 1 250 fermes seront créées, représentant 2 000 hectares exploités. Des 40 centres de mécanisation agricole et 50 unités de transformation seront mis en place, tous alimentés par énergie solaire. Le projet soutiendra également 180 unités d’élevage et 60 fermes aquacoles, diversifiant ainsi les activités économiques. Avec une couverture élargie à neuf régions, notamment Louga, Thiès, Kaolack, Fatick, Kaffrine, Diourbel, Ziguinchor, Sédhiou et Kolda, le projet bénéficiera directement à près de 57 000 ménages, soit environ 570 000 personnes. En investissant dans des solutions modernes et durables, il vise à améliorer les conditions de vie des populations rurales tout en stimulant la productivité agricole. Le Provale Cv-2 s’inscrit dans les efforts du Sénégal pour relever les défis de la sécurité alimentaire et de la résilience climatique. Avec le soutien de la Bad, ce projet symbolise une volonté ferme de transformer l’agriculture sénégalaise en un levier de développement inclusif et durable.

Agriculture et chiffres

CAMPAGNE COTONNIÈRE 2024-2025 : Le Bénin en passe de prendre sa revanche sur le Mali

Le Mali, traditionnellement leader de la production de coton dans la zone Cfa, fait face à une chute significative de ses rendements pour la campagne 2024/2025. Avec une prévision de production de seulement 569 300 tonnes, soit une baisse de 17 % par rapport à l’année précédente, le pays pourrait perdre sa place de premier producteur de coton au profit du Bénin, qui anticipe une récolte de 669 000 tonnes. Cette situation met en lumière les défis climatiques et structurels croissants auxquels sont confrontés les producteurs de coton en Afrique de l’Ouest, et soulève des questions sur la résilience des politiques agricoles face aux impacts du changement climatique. Ulrich DADO TOSSOU Le Mali, leader historique de la production cotonnière en Afrique de l’Ouest, voit son trône menacé par le Bénin, dont la production pourrait dépasser la sienne dès la campagne 2024/2025. Selon les premières estimations publiées le 19 novembre par le Programme régional de production intégré du coton en Afrique (Pr-pica), la production de coton au Mali devrait chuter de 17 %, passant de 690 000 tonnes à 569 300 tonnes, tandis que le Bénin prévoit une récolte de 669 000 tonnes, relaie Maliactu. Cette évolution marque un tournant majeur dans la dynamique cotonnière de la région et soulève des questions sur l’avenir du secteur pour les deux pays. Plusieurs facteurs expliquent la contre-performance de la production cotonnière au Mali, dont les conditions climatiques défavorables. En octobre dernier, des inondations localisées ont frappé plusieurs zones agricoles, entraînant des pertes de parcelles et des pourritures de capsules de coton, impactant directement les rendements. De plus, la superficie des terres cultivées a diminué de 11 % par rapport à la campagne précédente, passant à 623 042 hectares, selon les données officielles. Les inondations généralisées ont également joué un rôle crucial dans cette baisse de production. D’après la Fao, plus de 875 000 hectares de terres agricoles ont été submergés jusqu’à fin septembre, affectant négativement plusieurs cultures, dont le coton. Ces aléas climatiques ont mis à mal les efforts du Mali pour maintenir sa place de leader dans la production cotonnière, un secteur vital pour l’économie nationale. En revanche, le Bénin semble avoir mieux résisté aux aléas climatiques et aux défis structurels. Avec une prévision de récolte de 669 000 tonnes, le pays pourrait récupérer son statut de premier producteur de coton dans la zone Cfa. Le coton reste un pilier central de l’économie béninoise, représentant une source de revenus essentielle pour des milliers de producteurs et jouant un rôle clé dans les exportations. Le Bénin a su, au fil des années, diversifier ses techniques agricoles et investir dans des politiques de gestion durable des ressources. Des programmes de soutien aux producteurs, l’amélioration des infrastructures agricoles et une meilleure gestion des conditions climatiques ont contribué à renforcer la résilience du pays face aux changements climatiques. Cela pourrait lui permettre non seulement de surpasser le Mali, mais aussi d’établir une position plus solide sur le marché régional et international. La situation actuelle illustre les défis croissants auxquels font face les pays producteurs de coton en Afrique de l’Ouest. Entre la réduction des surfaces cultivées, la dégradation des sols et les impacts du changement climatique, la production cotonnière est de plus en plus vulnérable. Les inondations, la répartition irrégulière des pluies et la hausse des températures affectent la productivité et mettent en péril les rendements, particulièrement dans les pays à forte production comme le Mali et le Bénin. Face à ces enjeux, il devient impératif que les pays de la région renforcent leurs politiques agricoles pour soutenir une production durable et résiliente. Pour le Mali, cela pourrait signifier un retour à des pratiques agricoles plus adaptées aux nouvelles réalités climatiques, avec une gestion améliorée des risques et une augmentation des investissements dans la recherche agronomique et la modernisation des infrastructures. Pour le Bénin, la consolidation de ses acquis sera essentielle pour maintenir sa position dominante et garantir la compétitivité de son secteur cotonnier. À long terme, la capacité des deux pays à faire face aux aléas climatiques et à optimiser l’utilisation de leurs ressources agricoles sera cruciale pour déterminer qui conservera, ou gagnera, le leadership dans la production de coton en Afrique de l’Ouest. Dans tous les cas, cette concurrence entre le Mali et le Bénin montre l’importance de développer des politiques agricoles résilientes pour préserver et accroître les rendements dans un contexte marqué par des changements climatiques de plus en plus sévères.

Agriculture et chiffres, Agrobusiness

HAUSSE DES PRIX DES PRODUITS DE PREMIÈRE NÉCESSITÉ EN OCTOBRE: Un fardeau étouffant pour les ménages béninois ?

En octobre 2024, l’Indice harmonisé des prix à la consommation (Ihpc) a connu une légère hausse, marquée par une augmentation notable des prix des produits agricoles de base. Entre flambée des coûts des légumes frais et stabilisation des prix des tubercules, cette évolution suscite des inquiétudes quant à l’impact sur le pouvoir d’achat des consommateurs et les revenus des agriculteurs. Ulrich DADO TOSSOU La flambée des prix des produits agricoles de base en octobre 2024 ravive les inquiétudes des ménages béninois déjà confrontés à un pouvoir d’achat sous pression. En octobre 2024, les prix des « Produits alimentaires et boissons non alcoolisées » ont été parmi les plus touchés par cette hausse de l’Ihpc, augmentant de 0,7%. Cette tendance reflète les difficultés d’approvisionnement en denrées essentielles telles que les légumes frais, particulièrement les oignons, dont les prix ont bondi de 9,8%. Cette flambée est attribuée à des perturbations dans les importations en provenance du Niger, aggravées par des problèmes logistiques et des tensions commerciales dans la région. Les légumes secs et oléagineux, comme les haricots secs, ont également subi une augmentation notable de 5,9%. Ce phénomène est lié à une demande croissante sur les marchés locaux, combinée à une offre insuffisante en raison des conditions climatiques défavorables qui ont affecté la production agricole. De même, les huiles alimentaires, notamment l’huile de palme et l’huile de coton, ont vu leurs prix grimper de 3,2%, conséquence directe de la hausse des coûts des matières premières et des intrants agricoles. Malgré cette hausse générale des prix, certains produits agricoles ont connu une baisse, ce qui a modéré la progression globale de l’Ihpc. Les tubercules et plantains, particulièrement les ignames fraîches et les bananes plantains, ont affiché une baisse significative de 8,4%. Cette tendance s’explique par le début de la saison de récolte, qui a accru l’offre sur le marché et entraîné une réduction des prix. En parallèle, le prix des épices, comme le piment frais, a diminué de -2,2%, en raison de l’abondance de l’offre pendant cette période. L’augmentation des prix des produits alimentaires de base, notamment des légumes, des haricots secs et des huiles, pourrait peser lourdement sur le budget des ménages béninois, en particulier ceux à faibles revenus. Les familles, déjà touchées par les effets de l’inflation, pourraient être contraintes de réduire leur consommation de ces denrées, limitant ainsi leur accès à une alimentation diversifiée et équilibrée. Pour les producteurs agricoles, cette situation présente un double enjeu. D’une part, la hausse des prix des produits alimentaires pourrait leur permettre d’accroître leurs revenus, surtout pour ceux qui cultivent des légumes secs ou produisent des huiles alimentaires. D’autre part, les coûts élevés des intrants agricoles et l’incertitude climatique peuvent affecter la stabilité de leur production, compromettant ainsi leur capacité à tirer pleinement parti de cette situation de hausse des prix. Dans ce contexte de hausse des prix agricoles, il est essentiel pour les autorités et les acteurs du secteur agricole de mettre en place des mesures visant à stabiliser le marché. Cela pourrait inclure le renforcement de l’approvisionnement en denrées alimentaires, l’amélioration des infrastructures de stockage et de transport, ainsi que le soutien aux producteurs pour faire face aux coûts élevés des intrants. En outre, des politiques de soutien aux ménages vulnérables, telles que des subventions ciblées ou des programmes d’aide alimentaire, pourraient être envisagées pour atténuer l’impact de cette inflation sur le pouvoir d’achat et garantir un accès équitable aux produits de première nécessité. La montée de l’Ihpc en octobre 2024 met en lumière les défis persistants auxquels sont confrontés les ménages béninois, pris entre l’augmentation des prix des denrées alimentaires de base et les pressions économiques globales. Dans ce contexte, il est crucial de renforcer les mesures de stabilisation des prix et de soutien aux ménages, afin d’assurer une sécurité alimentaire durable et de préserver le pouvoir d’achat des consommateurs, tout en soutenant la résilience des producteurs agricoles face aux aléas du marché.

Agriculture, Agriculture et chiffres

COMMERCIALISATION DES AMANDES DE KARITÉ AU NORD BÉNIN: Le prix de la bassine a grimpé jusqu’à 15 000 F à Kakara

La commercialisation des amandes de karité suscite un engouement sans précédent au nord Bénin. Le prix de la bassine vendue à 5 000 F l’année dernière a désormais grimpé à 15 000 F. Une hausse considérable due à la forte demande sur le terrain. Malik SOULEMANE De nombreux acheteurs venus de pays voisins sont à la recherche des amandes de karité au nord Bénin. Ces acheteurs étrangers, selon Mama, offrent de l’argent liquide immédiatement, ce qui rend l’offre irrésistible pour les producteurs locaux : « Plusieurs acheteurs étrangers sont sur le terrain et offrent des prix très attractifs de 15 000 F la bassine qu’ils paient cash sur place ».  Alors que l’année dernière les prix n’étaient pas si attractifs comme cette année. En effet Dèré a renseigné que « La campagne dernière la bassine était achetée à 5 000 F » Aussi, il convient de reconnaître que derrière cette flambée des prix, se cachent à la fois des opportunités et des risques pour l’économie locale. D’un côté, cette hausse représente une aubaine pour les producteurs de karité, qui peuvent ainsi améliorer leurs revenus et investir dans d’autres projets. Le marché s’ouvre à une plus grande compétitivité, créant de nouvelles sources de revenus pour les familles rurales. Cependant, cette situation comporte également des menaces. L’afflux d’acheteurs étrangers peut perturber l’équilibre du marché local, en rendant les producteurs dépendants de ces acteurs extérieurs. De plus, une trop forte demande pourrait épuiser les ressources naturelles, nuisant à la durabilité de la production de karité. Enfin, certains producteurs, tentés par la vente rapide et facile, pourraient négliger les efforts nécessaires pour transformer localement les amandes et en faire des produits à plus forte valeur ajoutée. Il est important que la communauté locale se prépare à ces changements, en équilibrant les profits à court terme avec des stratégies durables de production et de transformation. En attendant le sujet alimente des commentaires sous les arbres à palabres dans les villages.

Agriculture et chiffres

PRODUCTION D’ANACARDE EN AFRIQUE DE L’OUEST 2023-2024: Une chute de 15,3%  met en péril la position de leader mondial

L’Afrique de l’Ouest, leader mondial de la production d’anacarde, fait face en 2024 à une baisse de sa récolte de noix de cajou, marquée par des conditions climatiques défavorables et des défis sécuritaires. Avec une production en recul de 15,3 %, passant de 3,1 à 2,6 millions de tonnes par rapport à l’année record de 2023, la région doit relever des défis pour maintenir sa position dominante sur le marché mondial, tout en soutenant les producteurs locaux impactés par cette conjoncture difficile. Ulrich DADO TOSSOU L’Afrique de l’Ouest, reconnue comme le berceau de la production d’anacarde, traverse une période de turbulences en 2024. Selon les estimations du service de conseil commercial N’kalô, la production de noix de cajou dans la région est projetée à 2 644 500 tonnes, marquant une baisse alarmante de 15,3 % par rapport aux 3 122 372 tonnes récoltées en 2023. Baisse Générale de la Production Les données révélées dans un récent tableau montrent que tous les pays producteurs de la sous-région ont subi des baisses significatives de leur production d’anacarde. La Côte d’Ivoire, principal producteur, a enregistré une chute de 15 %, avec une production estimée à 1 148 000 tonnes contre 1 350 000 tonnes l’année précédente. Le Nigeria et le Ghana suivent également cette tendance, avec des baisses respectives de 14 % et 16 %, portant leur production à 355 000 tonnes et 189 000 tonnes. D’autres pays comme le Bénin avec 203 000 tonnes, pour une baisse de 15 % et le Burkina Faso, 161 000 tonnes, pour -13 % ne sont pas en reste. Cette situation illustre une crise généralisée qui impacte l’ensemble du secteur. Même les producteurs plus petits, tels que le Sénégal et la Gambie, affichent des baisses de 11 % et 16 %. Facteurs Contributifs Plusieurs éléments expliquent cette diminution de la production. Les conditions climatiques défavorables, notamment des vagues de chaleur extrême et une irrégularité des pluies, ont gravement affecté les rendements des vergers d’anacarde. Les experts, comme Boubacar Konta, président de l’Interprofession du cajou au Sénégal, ont mis en avant l’impact des fortes températures sur la floraison et le développement des arbres, entraînant des pertes de productivité allant de 60 % à 70 % dans certaines plantations. L’insécurité, particulièrement au Burkina Faso, où des attaques terroristes perturbent la collecte des noix, aggrave encore la situation. La combinaison de ces facteurs met en péril la sécurité économique des producteurs locaux et soulève des inquiétudes quant à l’avenir de la filière anacarde dans la région. Perspectives et Recommandations Pour faire face à ces défis, il est essentiel que les gouvernements et les acteurs de la filière anacarde adoptent des mesures concrètes. Il est crucial de renforcer les infrastructures de transport et de stockage afin de faciliter la collecte et l’acheminement des produits. L’adoption de pratiques agricoles durables est également primordiale pour améliorer la résilience des cultures face aux conditions climatiques changeantes. De plus, des investissements dans la recherche et l’innovation doivent être encouragés, notamment pour développer des variétés d’anacarde plus résistantes aux aléas climatiques. Il est également vital de soutenir les producteurs à travers des programmes d’assistance et de formation pour améliorer leurs compétences et leurs méthodes de culture. L’année 2024 s’annonce comme un véritable défi pour la filière anacarde en Afrique de l’Ouest. La baisse de production de 15,3 % est un signal d’alarme qui doit inciter à une réflexion approfondie sur les pratiques agricoles, la gestion des ressources et la nécessité de politiques adaptées pour soutenir les producteurs dans un environnement en constante évolution. Pour préserver son statut de leader mondial et assurer la sécurité économique de ses agriculteurs, la région doit agir rapidement et efficacement.

Agriculture et chiffres, Agrobusiness

CONSOMMATION DE RIZ IMPORTÉ EN AFRIQUE: Le continent importera 41% d’ici 2033 face à la demande croissante

Face à une demande croissante de riz en Afrique, la production locale peine à suivre le rythme, poussant le continent vers une dépendance accrue aux importations. Malgré les efforts entrepris, l’Afrique pourrait représenter 41 % des achats mondiaux de riz d’ici 2033. Ce constat, souligné par un récent rapport de l’Ocde-Fao, met en lumière l’urgence pour le continent de renforcer sa souveraineté rizicole et de répondre à ce défi alimentaire stratégique. Ulrich DADO TOSSOU Le riz, deuxième céréale la plus cultivée et troisième la plus consommée en Afrique, joue un rôle clé dans la sécurité alimentaire du continent. Cependant, malgré des efforts considérables à l’échelle nationale et régionale, la production locale reste insuffisante pour satisfaire la demande croissante. Selon le récent rapport Ocde-Fao sur les perspectives agricoles 2024-2033, la dépendance de l’Afrique aux importations de riz est appelée à s’intensifier, représentant jusqu’à 41 % des achats mondiaux d’ici 2033, soit plus de 26 millions de tonnes. Actuellement, l’Afrique importe environ 17 millions de tonnes de riz chaque année, ce qui correspond à 32 % des importations mondiales. Ce chiffre devrait augmenter avec la croissance démographique et l’évolution des habitudes alimentaires. En effet, la consommation de riz par habitant devrait passer de 25,1 kg en 2023 à 28,5 kg en 2033, soit un taux d’augmentation annuel de 0,79 %. Ce phénomène est alimenté par la croissance de la population africaine, qui pourrait atteindre 1,69 milliard d’individus d’ici 2030, exerçant une pression accrue sur les systèmes agricoles locaux. Au sein de la région ouest-africaine, qui concentre 60 % des surfaces rizicoles du continent, le Nigeria se démarque comme le plus grand importateur. D’ici 2033, ses importations de riz pourraient presque doubler pour atteindre 4 millions de tonnes, rivalisant avec les prévisions d’importations de la Chine. Face à cette dépendance, la production locale pourrait néanmoins être améliorée, notamment grâce au développement de l’irrigation. Aujourd’hui, environ 80 % de la culture du riz en Afrique dépend des précipitations, ce qui rend la production vulnérable aux aléas climatiques. Or, les infrastructures d’irrigation permettent de doubler, voire tripler les rendements. Par exemple, au Nigeria, seulement 17 % des 4,2 millions d’hectares de terres rizicoles sont équipés pour l’irrigation. Au Sénégal, le potentiel hydroagricole de la Vallée du fleuve Sénégal pourrait produire entre 5 et 7 tonnes de riz par hectare avec une irrigation contrôlée, contre 2 tonnes dans les zones pluviales. Le Mali possède également 2,2 millions d’hectares de terres potentiellement irrigables, mais seuls 36 % sont actuellement exploités. Consciente des défis posés par la dépendance aux importations, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) a annoncé en octobre 2024 une stratégie de 19 milliards de dollars pour renforcer la production rizicole dans la région d’ici 2035. Ce plan prévoit des investissements massifs dans le stockage, la transformation, l’approvisionnement en engrais et semences, avec pour ambition de sécuriser la chaîne de valeur rizicole et de réduire la dépendance aux importations. L’Afrique se trouve à un tournant crucial pour atteindre une souveraineté rizicole. Bien que les prévisions actuelles indiquent une hausse de la dépendance aux importations, des initiatives comme celle de la Cedeao montrent qu’il est encore possible d’inverser la tendance. Si les investissements prévus sont réalisés et que des politiques de soutien au développement de l’irrigation et des infrastructures agricoles voient le jour, l’Afrique pourrait renforcer sa résilience alimentaire et réduire sa dépendance aux marchés internationaux.

Agriculture et chiffres

COMMERCE EXTÉRIEUR EN BERNE: Le Bénin enregistre une baisse de 12,9 % des exportations et 13,2 % des Importations

Le secteur du commerce extérieur béninois se retrouve dans une situation précaire, marquée par une contraction inquiétante des échanges. D’après les dernières statistiques de l’Institut national de la statistique et de la démographie (Instad), le pays a enregistré une baisse significative tant des exportations que des importations au cours du deuxième trimestre 2024. Cette situation soulève des inquiétudes quant à l’impact potentiel sur l’économie nationale, alors que des facteurs externes et internes exacerbent cette tendance préoccupante. Ulrich DADO TOSSOU Le commerce extérieur du Bénin, autrefois moteur de l’économie nationale, s’enlise dans une crise sans précédent, menaçant la stabilité économique du pays. Les exportations béninoises ont subi une chute de 12,9 % par rapport au trimestre précédent. Bien que cette contraction soit mitigée par une augmentation annuelle de 25,6 %, la situation reste préoccupante. Les produits clés tels que les tourteaux, les huiles minérales et les fruits à coque ont connu une forte baisse, affectant ainsi les recettes d’exportation du pays. Parmi les quelques points positifs, le « coton (à l’exclusion des linters), non cardé ni peigné » et les « tourteaux et autres résidus solides » ont été les principaux contributeurs à l’augmentation annuelle des exportations, avec des hausses respectives de 11,5 et 9,8 points de pourcentage. Toutefois, cette performance annuelle ne saurait masquer la chute trimestrielle inquiétante. Le tableau est tout aussi sombre pour les importations, qui ont chuté de 13,2 % au deuxième trimestre 2024. Cette baisse est particulièrement marquée dans les achats d’engrais, d’herbicides et d’autres produits agricoles, avec une diminution annuelle de 27,7 %. Les principaux produits touchés incluent les huiles de pétrole, les engrais chimiques et l’huile de palme. Plusieurs facteurs contribuent à cette contraction des échanges commerciaux. La conjoncture économique mondiale, exacerbée par la crise sanitaire liée à la Covid-19 et la guerre en Ukraine, a perturbé les chaînes d’approvisionnement et fragilisé la demande pour les produits béninois. De plus, la chute des prix des matières premières exportées a pesé sur les recettes d’exportation, rendant la situation encore plus critique. Les efforts renforcés du gouvernement béninois dans la lutte contre la fraude et la contrebande, bien qu’importants pour la transparence économique, pourraient également avoir un impact négatif sur le volume des échanges. La baisse des échanges commerciaux pourrait avoir des répercussions significatives sur l’économie béninoise. Le commerce extérieur étant un moteur important de la croissance, sa contraction pourrait freiner l’activité économique du pays. De plus, la réduction des importations pourrait entraîner une diminution des recettes douanières, limitant les marges de manœuvre budgétaires du gouvernement. Le déséquilibre entre exportations et importations pourrait également détériorer le solde commercial du Bénin, rendant la situation encore plus préoccupante pour les décideurs politiques. Face à cette situation alarmante, il est essentiel de suivre de près l’évolution des échanges commerciaux et de mettre en place des mesures pour soutenir le secteur du commerce extérieur. Parmi les recommandations, on peut citer la nécessité d’un soutien accru aux exportateurs, la diversification des produits exportés et des investissements dans les infrastructures logistiques pour améliorer les chaînes d’approvisionnement. Le secteur du commerce extérieur béninois se trouve à un tournant crucial. La mise en œuvre de stratégies adaptées est primordiale pour soutenir la résilience de l’économie et favoriser une reprise dynamique.

Agriculture et chiffres, Agrobusiness

FINANCEMENT AGRICOLE: 30 millions d’euros pour l’agriculture sénégalaise

La Banque Agricole du Sénégal (Lba) vient de signer un accord de prêt de 30 millions d’euros avec la Banque européenne d’investissement (Bei) le vendredi 6 septembre 2024. Ce partenariat, soutenu par l’Union européenne, vise à renforcer les chaînes de valeur agricoles au Sénégal, tout en promouvant l’autonomisation des femmes et la durabilité climatique. Plus de 3 000 agriculteurs sénégalais devraient bénéficier de ce soutien financier, qui permettra de moderniser les équipements agricoles et d’accroître la résilience du secteur face aux changements climatiques. Ulrich DADO TOSSOU Face à l’accès limité du financement agricole dans la majorité des pays d’Afrique Subsaharienne, comme le Sénégal, un nouvel accord de prêt de 30 millions d’euros signé entre la Banque agricole du Sénégal (Lba) et la Banque européenne d’investissement (Bei) pourrait redéfinir l’avenir de milliers de producteurs et entrepreneures rurales. Selon l’information relayée dans le rapport Ecofin du du 9 septembre 2024, cet accord signé le 6 septembre 2024, vise à renforcer les chaînes de valeur agricoles dans les filières céréales, horticulture, arachide et anacarde, tout en offrant des opportunités cruciales pour l’entrepreneuriat féminin. Bien que l’agriculture représente environ 15 % du Pib sénégalais et emploie plus de 20 % de la population active, l’accès au crédit demeure un obstacle majeur à la modernisation du secteur. En 2021, seuls 6,2 % des ménages agricoles ont pu accéder à des prêts, dont plus de la moitié auprès d’institutions formelles, selon les données de la Direction de l’analyse, de la prévision et des statistiques agricoles (Dapsa). Le prêt de 30 millions d’euros, dont 70 % (soit 23,2 millions $) sont spécifiquement alloués à l’achat d’équipements agricoles, arrive à point nommé. Irrigation, mécanisation et infrastructures de stockage sont des investissements essentiels pour améliorer la productivité et atténuer les effets des conditions climatiques de plus en plus imprévisibles. En facilitant l’accès à ces équipements, ce financement pourrait considérablement réduire la vulnérabilité des exploitants et augmenter leurs rendements. Outre le soutien général aux agriculteurs, ce prêt se distingue par sa volonté de promouvoir l’entrepreneuriat agricole des femmes. L’inclusion des femmes dans le développement agricole est indispensable dans un pays où elles jouent un rôle central dans la production, mais restent sous-représentées en matière d’accès aux ressources financières et aux technologies modernes. Une part importante des fonds sera donc dédiée à soutenir ces agricultrices, contribuant ainsi à une autonomisation qui pourrait avoir des répercussions positives sur l’économie rurale dans son ensemble. Un autre aspect prometteur de cet accord réside dans l’adaptation des mécanismes de prêt aux réalités du secteur agricole. Contrairement aux crédits à court terme souvent inadaptés aux cycles de production, la Lba entend proposer des financements de plus longue durée, y compris des prêts saisonniers pluriannuels. Cette flexibilité permettra aux agriculteurs de mieux gérer la variabilité de leurs revenus, tout en leur offrant des ressources pour des investissements durables dans la mécanisation et l’irrigation. Cette approche innovante répond directement à la demande croissante de solutions de financement adaptées aux particularités de l’agriculture, un secteur où les revenus sont souvent irréguliers et fortement dépendants des conditions météorologiques. Bien que cet accord soit une avancée majeure, il ne suffit pas à résoudre l’ensemble des défis auxquels fait face l’agriculture sénégalaise. Avec un taux d’accès au crédit aussi faible, de nombreux agriculteurs, en particulier ceux possédant de petites exploitations, continuent d’être exclus des circuits financiers. L’absence de garanties solides, les coûts élevés des services bancaires et l’instabilité des revenus demeurent des obstacles majeurs à l’inclusion financière. Le prêt de la Bei, aussi important soit-il, devra donc être accompagné d’autres réformes structurelles pour élargir l’accès au crédit et toucher les exploitations les plus modestes. Des initiatives complémentaires, telles que des programmes de formation financière et des efforts pour améliorer la connectivité des zones rurales aux institutions bancaires, seront essentielles pour renforcer l’impact de ce financement. L’accord de prêt de 30 millions d’euros entre la Banque agricole du Sénégal et la Banque européenne d’investissement, comme rapporté par l’agence Ecofin, marque une étape cruciale dans la modernisation du secteur agricole sénégalais. En facilitant l’accès aux équipements agricoles et en soutenant l’entrepreneuriat féminin, cet investissement pourrait transformer durablement les chaînes de valeur agricoles et améliorer la résilience des exploitants face aux aléas climatiques. Cependant, pour que cette transformation soit véritablement inclusive et durable, il faudra aller au-delà de ce financement en mettant en place des réformes plus larges en matière d’inclusion financière et d’accompagnement des petites exploitations. Le succès de cette initiative dépendra donc de la capacité à démultiplier les efforts pour assurer que le financement agricole soit accessible à tous, dans un secteur qui reste le moteur de l’économie sénégalaise.

Agriculture et chiffres

AGRICULTURE BÉNINOISE: L’évolution des filières agricoles selon l’Ocis

L’agriculture, pilier central de l’économie béninoise, sa contribution au Pib est de  22,8% en 2021 et génère près de 75% des recettes d’exportation d’origine intérieure. Le Plan Stratégique de Développement du Secteur Agricole (Psdsa) 2025 a identifié des filières clés pour des investissements ciblés, classées en trois grandes catégories telles que les filières à haute valeur ajoutée,  conventionnelles et les filières animales et halieutiques. La quatrième édition du magazine « Chiffres Clés » de l’Observatoire du commerce, de l’industrie et des services (Ocis) propose une analyse approfondie des principales filières agricoles du Bénin, offrant des données essentielles pour les décideurs et les acteurs économiques afin de saisir les dynamiques et défis du secteur. Ulrich DADO TOSSOU Dans un Bénin où l’agriculture est la colonne vertébrale de l’économie, la récente publication de l’Observatoire du Commerce, de l’industrie et des services (Ocis) met en lumière l’évolution des principales filières agricoles du pays. Alors que l’agriculture continue de représenter un pilier fondamental en matière de production et d’exportation, comprendre les dynamiques de filières comme le coton, le maïs,  le riz, le manioc, l’arachide, le soja, l’igname, l’anacarde, l’ananas, le piment, la tomate, le Gombo et l’oignon devient essentiel pour appréhender les défis et opportunités à venir. Ce rapport dévoile non seulement les succès mais aussi les enjeux auxquels sont confrontées les différentes filières, offrant un panorama détaillé pour les décideurs et les acteurs du secteur.  Ainsi, la filière coton, a connu une période de croissance continue jusqu’à atteindre 766 036 tonnes pour la campagne 2021-2022. Cependant, cette dynamique s’est interrompue lors de la campagne 2022-2023, avec une baisse de plus de 23%. Les rendements ont également fluctué considérablement, allant de 716 kg/ha à 1199 kg/ha au cours de cette période. Les départements de production majeurs sont l’Alibori avec 357 671 tonnes, le Borgou, 172 309 tonnes et l’Atacora avec 117 898 tonnes, qui concentrent la majeure partie des activités de culture du coton. En 2022, le coton représentait 8,3% de la valeur ajoutée du secteur primaire et contribuait à 2,2% du Pib agricole, soulignant ainsi son importance malgré les défis rencontrés.  Quant au maïs, sa production a considérablement augmenté, passant de 1 012 630 tonnes en 2010-2011 à 1 619 605 tonnes en 2022-2023. Cette croissance est accompagnée d’une variation des rendements, oscillant entre 1075 kg/ha et 1422 kg/ha. Les départements clés pour la production de maïs incluent le Plateau, l’Alibori et le Borgou. En 2022, cette culture a contribué à 7,2% de la valeur ajoutée du secteur primaire et à 1,9% du Pib agricole, illustrant son rôle crucial dans la sécurité alimentaire et la stabilité économique.  Depuis l’implémentation de programmes de soutien et de modernisation, la production de riz a connu une expansion significative. Elle est passée de 124 986 tonnes en 2010-2011 à 525 014 tonnes en 2022-2023. Les rendements ont fluctué, allant de 2656 kg/ha à 4100 kg/ha. Les principaux départements producteurs de riz sont l’Alibori, l’Atacora et les Collines. En 2022, le riz représentait 1,1% de la valeur ajoutée du secteur primaire et contribuait à 0,3% du Pib agricole. Cette croissance est le résultat de l’amélioration des techniques de culture et de la mise en place de politiques de soutien. Cette filière comporte 70% d’hommes et 30% de femmes en 2020. Le manioc est une culture stratégique pour l’alimentation et l’économie du Bénin. Sa production a considérablement augmenté, passant de 3 444 947 tonnes en 2010-2011 à 4 350 054 tonnes en 2022-2023. Les rendements ont varié, oscillant entre 12 055 kg/ha et 17 377 kg/ha. En 2022, le manioc représentait 15,1% de la valeur ajoutée du secteur primaire et 4,1% du Pib agricole, soulignant son importance pour la sécurité alimentaire et les revenus des producteurs Les départements de production majeurs incluent le Plateau avec 1 125 991 tonnes, les Collines et l’Atlantique qui enregistrent respectivement 841 892 tonnes et 805 217 tonnes. Outre les principales cultures, d’autres spéculations jouent également un rôle significatif dans l’agriculture béninoise. La production d’arachide, par exemple, a montré une dynamique positive, variant entre 121 510 tonnes en 2012-2013 et 177 876 tonnes en 2021-2022.  Les départements de l’Atacora (33 196 tonnes), Collines (24 414 tonnes et Zou (22 189 tonnes) sont les principaux producteurs de cette légumineuse à graine. Le soja a également connu une croissance, passant de 59 458 tonnes en 2010-2011 à 421 886 tonnes en 2022-2023, grâce aux initiatives de soutien à cette culture. Il en est de même que la superficie emblavée par les producteurs de soja. Quant au rendement, il a évolué en dents de scie au cours de la période sous revue (2010-2023) variant entre 863 Kg/ha et 1336 kg/ha. Les trois (03) principaux départements de production de soja sont le Borgou  avec 89 993 tonnes, Atacora 76 210 tonnes et Collines 51 454 tonnes.   L’igname, essentielle pour l’alimentation locale, a atteint 3 365 500 tonnes en 2019-2020. La production la plus faible est enregistrée au cours de la campagne 2010- 2011 avec 2 624 011 tonnes. Les départements  de Borgou avec 1 077 129 tonnes, de Collines, 776 596 tonnes  et de l’Atacora 632 438 tonnes sont les trois principaux de production d’igname. D’autres cultures comme l’anacarde, l’ananas, le piment, la tomate, le gombo et l’oignon montrent des dynamiques variées. A cet effet, la production nationale d’anacarde a fortement augmenté depuis 2014, passant de 82 354 tonnes en 2014-2015 à 187 033 tonnes en 2022-2023. La superficie emblavée et le rendement ont également suivi cette tendance à la hausse. Les principaux départements producteurs d’anacarde pour la campagne 2019-2020 sont Donga (46 813 tonnes), Borgou (30 713 tonnes) et Couffo (18 723 tonnes). En 2022, l’anacarde a contribué à hauteur de 2,3% à la valeur ajoutée du secteur primaire et 0,6% au Pib du secteur. La filière de l’ananas occupe une place importante au Bénin, à l’instar des filières du coton ou encore de l’anacarde. La production nationale d’ananas a connu une tendance au cours de la période sous revue (2010-2023) passant de 266 039 tonnes

Agriculture, Agriculture et chiffres

POUR LA PROMOTION DU MARAÎCHAGE AGROÉCOLOGIQUE: Le Fida accorde 1,5 milliard Fcfa au Togo

Le Fonds international de développement agricole (Fida) renforce son engagement envers l’agriculture togolaise avec un financement de 1,5 milliard Fcfa. Ce soutien vise à promouvoir des pratiques agroécologiques à travers le Projet de soutien à la promotion du maraîchage agroécologique paysan (Prosmat). En mettant l’accent sur l’amélioration des rendements, la qualité des légumes et la réduction des pertes post-récoltes, le projet cible près de 10 000 agriculteurs et soutient les initiatives locales pour une agriculture plus durable et inclusive. Ulrich DADO TOSSOU Dans un contexte mondial où la durabilité agricole devient une nécessité impérieuse, le Togo franchit une nouvelle étape décisive avec un soutien financier majeur du Fonds international de développement agricole (Fida). En investissant 1,5 milliard Fcfa dans le Projet de soutien à la promotion du maraîchage agroécologique paysan (Prosmat), le Fida annonce un tournant stratégique pour l’agriculture togolaise, visant à transformer les pratiques agricoles et à renforcer la sécurité alimentaire du pays. Cet investissement, équivalent à environ 2,4 millions de dollars, sera dédié à la mise en œuvre du Projet de soutien à la promotion du maraîchage agroécologique paysan au Togo (Prosmat). L’accord de financement a été signé récemment à Lomé, avec la présence de Kabore Jean Pascal, directeur pays du Fida, et Ayéfoumi Olou-Adara, président du conseil d’administration de la Coordination togolaise des organisations paysannes et de producteurs agricoles (Ctop). Ce soutien financier a pour objectif de renforcer la politique de sécurité alimentaire du Togo et de promouvoir des pratiques agricoles durables à travers le pays. Le Prosmat mettra l’accent sur l’appui technique aux maraîchers dans 16 préfectures réparties sur les six régions agricoles du Togo. Le projet vise à introduire et à développer des méthodes agroécologiques pour améliorer les rendements et la qualité des légumes tout en minimisant la pollution des sols et des eaux. En outre, le Prosmat abordera les défis liés aux pertes post-récoltes et facilitera la commercialisation des produits maraîchers agroécologiques. Une part importante du financement sera allouée au soutien des unités de transformation dirigées par des coopératives de femmes et des jeunes, engagées dans la production d’intrants agroécologiques. Le projet, qui s’étendra sur une période de 40 mois, devrait bénéficier à environ 10 000 agriculteurs, dont 58% de femmes. Ce financement s’ajoute aux autres initiatives du Fida en faveur de l’agriculture togolaise, notamment le Projet de transformation agricole dans les régions togolaises visant à atteindre la faim zéro. En soutenant ce projet, le Fida réaffirme son engagement envers le développement durable de l’agriculture en Afrique, en mettant l’accent sur l’amélioration des conditions de vie des agriculteurs et la préservation de l’environnement. Source : Rapport Ecofin du 04 Août 2024.