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TRANSFORMATION AGROALIMENTAIRE À PARAKOU: Rolande tisse sa toile « Rode Natura » depuis 2020

Diplômée en nutrition et technologies alimentaires, Rolande est la promotrice de l’entreprise « Rode Natura », une entreprise spécialisée dans la transformation agroalimentaire à Parakou. Passionnée par la valorisation des produits locaux, elle transforme des fruits et céréales en produits alimentaires variés tels que les purées, jus, biscuits et boissons traditionnelles. Malgré des débuts modestes avec un budget de 5000F en 2020 Rolande continue de développer son entreprise, prônant le travail acharné comme clé de la réussite. Mouleykatou SOULEYMANE Originaire de Dassa dans le département des Collines Rolande a un Diplôme d’étude en agriculture tropicale (Deat) qu’elle a obtenu en 2018 au lycée technique agricole (Lta) de Kika. Passionnée d’agroalimentaire, après l’obtention de son parchemin, la jeune femme fait des stages dans diverses structures agricoles de la cité des Kobourou. Son passage notamment à Tolaro Global, au centre Songhaï et à l’Agence Territoriale de Développement Agricole (Atda) de Parakou lui ont permis de se familiariser avec les enjeux et les opportunités du secteur agroalimentaire. Avec ses bagages de compétences et sa volonté de valoriser les produits locaux, Rolande se lance dans l’aventure entrepreneuriale en 2020 avec la création de sa propre entreprise dénommé « Rode Natura ». Son entreprise est spécialisée dans la transformation de produits agroalimentaire et propose une gamme variée de produits. A savoir, les purées de tomates, les jus et sirops de fruits (ananas, tamarin, baobab, citron). Des amuses-bouches tels que des biscuits et chips de soja, des biscuits de maïs au lait de soja et du maïs concassé. L’entreprise se diversifie également dans la pâtisserie artisanale et dans la production de boissons traditionnelles locales, telles que le tchakpalo et le tchoukoutou, disponibles en bouteilles. Ces produits sont principalement distribués à Parakou, dans le quartier Wansirou, près de la gare de Rimbo, ainsi qu’à Tchatchou, au carrefour des jeunes. Le début de l’aventure n’a pas été facile pour la jeune femme. Elle se souvient de ses débuts modestes : « Je me suis lancée avec un budget de seulement 5 000 Fcfa, et j’ai travaillé dur pour arriver où j’en suis ». Les difficultés auxquelles elle a dû faire face, comme la mévente, le manque de soutien financier et parfois le découragement, ont mis sa détermination à l’épreuve. Mais aujourd’hui, les beaux jours succèdent aux temps dures. Quatre années après la création de son entreprise, Rode Natura génère un chiffre d’affaires annuel de 500 000 Fcfa, et Rolande a pu investir dans des équipements indispensables à sa production et au développement de son activité. Malgré les obstacles, Rolande reste optimiste et déterminée. Elle encourage les jeunes à se lancer et à croire en leur potentiel. « Le travail paie toujours. C’est bien d’entreprendre soi-même, car cela permet d’être libre et de travailler à son rythme. Il faut oser et se donner les moyens de réussir », a-t-elle conseillé. Aujourd’hui, Rode Natura continue de se développer, tout en contribuant à la valorisation des produits locaux et en créant des opportunités économiques dans la cité. Le parcours de Rolande Balaro démontre qu’avec une formation solide, un travail acharné et une vision claire, l’entrepreneuriat peut être passionnant et contribuer à l’autonomisation de la femme.

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VALORISATION DU NIÉBÉ ET DU SÉSAME DANS LA CITÉ DES KOBOUROU: Le parcours atypique de Thèkle Alao

Originaire de Bantè dans le département des Collines et précédemment secrétaire d’une Organisation non gouvernementale (Ong), Thèkle Alao est la promotrice de l’entreprise « Atobi Agribusiness ». Spécialisée dans la valorisation du niébé et du sésame, deux produits locaux qu’elle a su réinventer avec ingéniosité, Thèkle crée son entreprise en 2020 dans la cité des Kobourou. Avec un modeste budget de départ de 5 000 Fcfa la jeune femme a su transformer sa passion pour les produits agricoles en une entreprise prospère dont le chiffre d’affaires annuel atteint les 7 chiffres aujourd’hui. Découvrez l’histoire palpitante de cette brave entrepreneure. Mouleykatou SOULEYMANE Titulaire d’un diplôme en agronomie avec une spécialisation en production végétale, obtenu en 2017 à l’Université de Parakou, après l’obtention de son parchemin, Thèkle Alao a exercé pendant un an en tant que secrétaire dans une organisation non gouvernementale locale, avant de se lancer dans l’entrepreneuriat. C’est sa conviction profonde que l’agriculture locale recèle un potentiel immense qui a orienté son parcours professionnel vers l’entrepreneuriat. « Je suis convaincue qu’on peut faire des merveilles avec les produits issus de nos champs et même les vendre à l’international », affirme-t-elle avec enthousiasme. Ce n’est qu’en 2020, avec un modeste budget de 5000 Fcfa et une bonne dose de courage, que l’entrepreneure lance son entreprise Atobi Agribusiness. Dès le début, elle se donne pour mission de réinventer le niébé et le sésame, des produits riches et nutritifs. C’est ainsi que Atobi Agribusiness met au point son « Niébé Léger », un niébé décortiqué entier, conçu pour faciliter la cuisson et réduire les effets indésirables dû à la consommation du niébé, tels que les ballonnements, constipation et gaz. « Le niébé léger évite les inconforts digestifs tout en restant un aliment nutritif et sain », explique l’entrepreneure. L’entreprise propose également du sésame au miel sous forme de biscuits croustillants, décliné en biscuit de sésame au miel et au gingembre, biscuit de sésame au miel et au clou de girofle. Ce produit, qui allie plaisir et bien-être, est conçu pour les consommateurs désireux de grignoter tout en préservant leur santé. « Au plaisir de grignoter, nous associons le bien-être, sachant les bienfaits du sésame et du miel qui ne sont plus à prouver », précise-t-elle. L’entrepreneuriat n’étant pas un long fleuve tranquille Thèkle à fait face à d’énorme difficultés, notamment financières et techniques. Elle a dû réaliser plusieurs essaies infructueux, essuyé des pertes de produits avant de enfin mettre sur pied son produit phare qu’est le Niébé léger. Sa persévérance inébranlable et son abnégation au travail ont permis à l’entrepreneure de surmonter les obstacles et de bâtir une entreprise florissante dans ce secteur exigeant. Aujourd’hui, Atobi Agribusiness enregistre un chiffre d’affaires annuel à sept chiffres. Une présence en ligne et une distribution stratégique L’ère numérique a également joué un rôle clé dans le succès de l’entreprise. Atobi Agribusiness est très actif sur les réseaux sociaux, utilisant ces plateformes pour la promotion et la vente de ses produits. En parallèle, ses produits sont également disponibles dans plusieurs supermarchés à travers le pays, notamment le supermarché la Franchise à Parakou. Forte de son expérience, la jeune entrepreneure encourage les jeunes et les femmes à se lancer dans l’entrepreneuriat. Toutefois, elle prévient que « En dehors de votre projet entrepreneurial, surtout s’il s’agit de la transformation agricole, il est essentiel d’avoir une autre source de revenus. L’entrepreneuriat agricole ne procure pas immédiatement un salaire ». La jeune entrepreneure encourage surtout les femmes à trouver un équilibre entre leur vie professionnelle, familiale et sociale. « Il est crucial de ne pas négliger sa vie de famille et ses relations sociales, car un bon équilibre personnel est le fondement d’une réussite professionnelle durable », a-t-elle laissé entendre. Thèkle Alao, à travers son entreprise Atobi Agribusiness, incarne l’exemple même d’une entrepreneure déterminée à valoriser les produits agricoles locaux. Son parcours, marqué par des débuts modestes et des défis surmontés grâce à sa ténacité, est une source d’inspiration pour toutes celles et ceux qui croient en la transformation agricole et l’innovation.

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ENTREPRENANTE ET PASSIONNÉE D’AGROALIMENTAIRE: Gaya, une entrepreneure née

Originaire de la commune de Kouandé, dans le département de l’Atacora, Sero Bakiri A. Gaya incarne la détermination et la passion pour l’agroalimentaire. Détentrice d’un Diplôme d’étude d’agriculture tropicale (Deat) en Nutrition et technologies alimentaires, ainsi que d’une licence en conditionnement, emballage et stockage des produits agricoles, Gaya a toujours baigné dans la transformation agroalimentaire. Elle a débuté son activité avec seulement 15 000 Fcfa, qu’elle officialisera en 2019 en lui donnant notamment un nom : Gaya’s health secret. Aujourd’hui Gaya’s health secret spécialisée dans la production de farine de « côme » et « d’Ablo », les purées et pelées de tomates ainsi que les amuses-bouche atteint un chiffre d’affaires annuel avoisinant les 2 millions de Fcfa. Mouleykatou Souleymane Dès son plus jeune âge, Gaya montre un intérêt marqué pour la transformation agroalimentaire. Au primaire, elle produisait et vendait des sucettes comme le tôffi et des en-cas comme le souchet torréfié. Sa passion se renforce au secondaire, où elle élargit son activité à la production d’amuse-bouche tels que les petits cailloux et le popcorn. Cette vocation la conduit à exprimer à ses parents son désir de suivre une formation professionnelle pour approfondir ses connaissances dans le domaine de la transformation agroalimentaire. Toute suite elle obtient le soutien de son père qui l’inscrit au Lycée Technique Agricole (Lta) de Djougou où elle obtient son Diplôme d’Etudes Agricoles et Tropicales (Deat) en 2019. Son Diplôme en main Gaya consacre une année à développer son activité de transformation agroalimentaire avant de reprendre ses études pour approfondir ses connaissances à l’Université Nationale d’Agriculture. Là-bas elle obtient sa Licence en conditionnement, emballage et stockage des produits agricoles en 2023 à l’Ecole des Sciences et Techniques de Conservation et de Transformation des Produits Agricoles (Estctpa). Gaya’s Health Secret est « officiel » Bien que la jeune femme a toujours baignée dans l’environnement de transformation agroalimentaire, ce n’est qu’en 2019 qu’elle officialise son activité, en lui donnant notamment un nom ; « Gaya’s Health Secret », qui signifie « Le Secret de santé de Gaya ». Avec son entreprise la jeune entrepreneure de 27 ans propose une gamme variée de produits alimentaires nutritifs et savoureux. Sa production inclut des farines de Côme et d’Ablo, diverses purées concentrées de tomates, épicées et non épicées, des pelées de tomates et du piment noir. Des amuses-bouche comme des chips de banane plantain, des chips de patates douces, des arachides beurrées, des cacahuètes, du riz soufflé des petits cailloux et du coco râpée. « Nos produits sont naturels, sans conservateurs ni additifs », souligne la jeune entrepreneur, fière de garantir la qualité de ses produits. Aujourd’hui Gaya vie de son activité qui lui génère un chiffre d’affaires annuel avoisinant les 2 millions de Fcfa. En développant son activité Gaya a non seulement acquis une autonomie financière mais elle a également découvert une passion profonde pour ce qu’elle sait faire. « Cette entreprise est bien plus qu’un simple travail, c’est une source de satisfaction personnelle et professionnelle. Chaque jour, je me sens motivé à relever des défis, à innover et à créer des produits qui répondent aux attentes de mes clients », à laisser entendre la jeune entrepreneure. Les Défis de l’Entrepreneuriat Malgré ses succès, Gaya fait face à plusieurs défis. Le financement reste une barrière significative, limitant sa capacité d’expansion, tout comme la concurrence accrue dans le secteur. Pour surmonter ces obstacles, elle a su identifier des programmes gouvernementaux et non gouvernementaux de soutien aux femmes entrepreneures et utilise les réseaux sociaux pour accroître la visibilité de son entreprise. De plus, elle participe à des foires pour promouvoir ses produits et créer des liens. Gaya ne se repose pas sur ses lauriers. Elle exprime le souhait de suivre des formations spécifiques sur la gestion d’entreprise le marketing et l’innovation de produits. La jeune femme souhaite également trouver un mentor ou rejoindre des réseaux d’entrepreneurs pour bénéficier des conseils et des partages d’expériences. La jeune entrepreneure encourage les jeunes et les femmes souhaitant se lancer dans l’entrepreneuriat agricole à réaliser une étude de marché, à élaborer un plan d’affaires solide, à se faire former et à rechercher des financements pour leurs projets si nécessaire. « Il est essentiel de rester flexible face aux défis et de cultiver sa motivation et sa passion », conclut-elle. Sero Bakiri A. Gaya est un exemple inspirant de persévérance et d’engagement. Avec son entreprise Gaya’s Health Secret, elle prouve que passion et professionnalisme peuvent s’allier pour bâtir un avenir meilleur, non seulement pour elle-même, mais aussi pour sa communauté. Ses produits, accessibles sur tout le territoire national, témoignent de son désir profond de contribuer à l’autosuffisance alimentaire et à la santé de ses concitoyens.

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D’UN MASTER EN DIPLOMATIE A L’ENTREPRENEURIAT AGRICOLE: Parcours de Alimatou Assa, promotrice de la marque Al Sabr juices

Native de Gamia dans la commune de Bembéréké au Nord-Bénin, Alimatou Assa est la promotrice de l’entreprise de production de jus de fruits « Ash Sharh ». Titulaire d’un diplôme de Master en diplomatie et mère célibataire, Alimatou lance son entreprise en 2021 dans la cité des Kobourou avec un modeste prêt de 10 000 Fcfa. Son entreprise spécialisée dans la production notamment de jus de mangue, jus de baobab, jus de tamarin naturels sans additifs ni conservateurs ajoutés, sous sa marque « Al Sabr juices», cumul aujourd’hui un chiffre d’affaires annuel avoisinant les 2 millions de Fcfa. Plongez dans le parcours atypique de cette entrepreneure résiliente. Mouleykatou SOULEYMANE Titulaire d’un diplôme de master en diplomatie et relations internationales, obtenu en 2008 à l’Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature (Enam) de l’université d’Abomey-Calavi (Uac), Alimatou Assa incarne la résilience et la détermination. Après l’obtention de son parchemin Alimatou réalise plusieurs stages, notamment au ministère des Affaires étrangères à Cotonou, avant de travailler comme secrétaire dans diverses entreprises de la place. En 2015, elle va s’installer à Parakou pour une opportunité de travail à « Média contact », une société de communication spécialisée dans les prestations de service client aux réseaux de téléphonie ; grâce au projet « Allô service public » mis en place par l’ancien régime, pour créer de l’emploi pour les jeunes. Après ce contrat elle rejoint une entreprise chinoise de la place en tant que secrétaire pendant environ deux ans. Malgré que les réalités de la vie aient éloignés Alimatou de ce qu’elle avait appris à l’université, comme chez beaucoup de diplômés, la jeune femme caressait tout de même l’idée de créer sa propre entreprise un jour. Au départ, Alimatou et un de ses amis ayant découvert que le corossol pouvait aider à prévenir les cancers voulaient se lancer dans la transformation de ce fruit en jus, afin d’aider leur communauté. Mais l’installation d’Alimatou à Parakou a mis en stand-by ce vertueux projet. Après son contrat chez les chinois, elle s’essaye à plusieurs activités commerciales, notamment la vente de prêt-à-porter, mais sans grand succès. C’est alors qu’une de ses sœurs lui parle d’une de leurs tantes qui faisait de la production de jus de fruits. Cette information piqua la curiosité d’Alimatou qui chercha à en savoir plus. C’était le début d’une aventure entrepreneuriale passionnante. Naissance d’une marque En 2021, Alimatou lance son entreprise de transformation agroalimentaire à Parakou avec un prêt de seulement 10 000 Fcfa. Son entreprise dénommée « Ash Sharh », en allusion à une sourate du Saint Coran, dénommée « L’ouverture », est spécialisée dans la transformation des fruits en jus naturels et thérapeutiques, sous la marque « Al Sabr juices ». Le choix du nom arabe « Al Sabr », signifiant « la patience » en français, reflète le parcours jalonné de défis et de persévérance de l’entrepreneure. L’entreprise d’Alimatou produits du jus de mangue, du jus de baobab, du jus d’ananas, du jus de tamarin, des cocktails de jus ananas-gingembre et bissap-gingembre sous sa marque Al Sabr juices. D’après la promotrice de l’entreprise Ash Sharh, ses jus sont 100% naturels, sans ajout d’additifs, ni conservateurs et thérapeutiques. Notamment à cause de leur fort taux en vitamines et nutriments. « Par exemple le bissap au gingembre, on sait que le bissap lutte contre l’anémie et le gingembre fortifie le système immunitaire. Quant au baobab il est plein de fer et de calcium », explique Alimatou. Une femme déterminée et résiliente Très entreprenante, Alimatou combine la production de ses jus avec de la production d’autres produits, comme le miel aromatisé thérapeutique. Aujourd’hui, son entreprise génère un chiffre d’affaires annuel avoisinant les 2 millions de Fcfa. Certe, l’entrepreneure ne vit pas encore entièrement de son affaire, mais cela reste quand même un beau parcours qui mérite d’être encouragé. A noter que les jus de la marque Al Sabr juices sont disponibles à Parakou « Chez Gi », une supérette au quartier Dépôt et chez l’Epicière Bio ainsi qu’à Natitingou, dans les hôtels et restaurants. Malgré les défis de la vie de mère célibataire, Alimatou reste résiliente. Elle doit jongler entre ses responsabilités familiales et ses ambitions professionnelles, mais elle reste déterminée à mener son entreprise vers un succès international. Forte et fière de son expérience entrepreneuriale, la promotrice de l’entreprise Ash Sharh conseille aux jeunes et aux femmes qui souhaitent se lancer dans l’entrepreneuriat d’être tout simplement passionnés par ce qu’ils vont faire, « car lorsque les coups vont venir [..] c’est cette passion qui vous amène à tenir, quel que soit la situation », a-t-elle souligné. Le parcours de Alimatou Assa témoigne d’une résilience remarquable et d’un engagement à impacter positivement sa communauté. Elle est un modèle pour de nombreuses femmes, prouvant qu’avec détermination, persévérance et courage, il est possible de surmonter les obstacles et de réaliser ses rêves.

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A LA DECOUVERTE DE DAME CASSOULET: Rahimatou Zoumarou, d’une découverte fortuite à une entreprise florissante

Dans un pays où l’entrepreneuriat féminin émerge progressivement, Rahimatou Zoumarou se distingue par son parcours inspirant et sa détermination à offrir des produits de qualité tout en promouvant la consommation locale. Fondatrice de la marque « Dame Cassoulet » dans la cité des Kobourou, elle a su transformer une découverte fortuite en une entreprise florissante, alliant passion et innovation. La marque, spécialisée dans la valorisation des légumineuses, spécialement le cassoulet, a été lancée en 2019 avec un investissement de départ de moins de 5000 Fcfa. Grâce à sa résilience, l’entreprise de Rahimatou Zoumarou côtoie aujourd’hui le million de chiffre d’affaires annuel. Mouleykatou SOULEYMANE Originaire de Sèmèrè dans le département de la Donga, Rahimatou décroche sa Maîtrise en marketing et management des organisations à la Faculté des sciences économiques et de gestion (Faseg) de l’Université de Parakou (Up) en 2013. Le parchemin alors obtenu elle décide de faire une pause pour se marier et fonder sa famille. En 2016, de retour sur le terrain elle fait une brève expérience à la Banque Sahélo-Saharienne pour l’Investissement et le commerce (Bsic) en tant qu’assistante commerciale. Où confrontée à des problèmes de santé et obliger de quitter son emploi à la banque, Rahimatou voit son rêve de faire carrière à la Bsic se briser. Le chômage a été une période difficile, mais un voyage dans un village du sud a marqué un tournant décisif. Là, elle y découvre le prix dérisoire du cassoulet, contrairement à ce qu’elle connaissait en ville. Cette découverte inattendue marque le début de son aventure entrepreneuriale. En 2019, avec un investissement initial de moins de 5000 Fcfa, Rahimatou lance sa marque « Dame Cassoulet » spécialisée dans la valorisation des variétés 1 et 2 du cassoulet. Les produits de Dame Cassoulet La marque est spécialisée dans le conditionnement et la commercialisation des deux variétés de cassoulet, mais se concentre principalement sur la deuxième, plus demandée, pour notamment sa saveur et sa cuisson rapide. Enrichissant son offre, Rahimatou propose également le niébé blanc et rouge ainsi que le voandzou. Les produits de Dame Cassoulet sont soigneusement triés et conditionnés et proposés à des prix défiants toute concurrence. Une de ses innovations les plus marquantes est le cassoulet précuit en bocal, qui peut être conservé à température ambiante pendant plusieurs mois. Il faut dire que chez Dame Cassoulet tout est pensé et fait de sorte à faciliter le quotidien des consommateurs. Donc plus d’excuses pour ne pas manger du cassoulet à l’envie. « …continuez à travailler, ça paie toujours » Il faut noter que Rahimatou s’efforce à travailler avec des producteurs bio des légumineuses qu’elle propose, toujours dans le souci d’offrir des produits sains de qualité aux consommateurs. Véritable autodidacte, la jeune maman entrepreneure profite des ressources numériques pour renforcer ses compétences, se former continuellement et développer son entreprise. Aujourd’hui Dame Cassoulet côtoie le million de chiffres d’affaires annuel et continue de faire son petit bout de chemin afin d’asseoir sa notoriété, tout en restant accessible et proche de ses consommateurs. Ses produits sont disponibles sur toute l’étendue du territoire national et expédiés partout. Le parcours de Rahimatou n’est pas qu’une simple histoire d’entrepreneuriat, c’est une véritable leçon de vie. « Commencez petit, analysez le terrain. Ne soyez pas pressés [..], peu importe le domaine choisi il faut se faire former. Visez l’objectif à long terme, continuez à travailler, ça paie toujours », conseille-t-elle à toute personne qui aspire à l’entrepreneuriat. Rahimatou Zoumarou incarne la force de l’initiative féminine au Bénin. Avec Dame Cassoulet, elle prouve que la passion et le travail bien fait peut transcender les obstacles et ouvrir la voie à une réussite inspirante. Osons consommer local, car derrière chaque produit se cache le combat, le récit d’un rêve devenu réalité.

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FEMME ET ENTREPRENEURIAT: Marie Bio, la tisserande chanteuse promotrice de « Shalom Tissage » se dévoile

Marie Bio, mieux connue sous le nom de « Star Glory », incarne la résilience et la passion dans le monde du tissage traditionnel au Bénin. Fondatrice de l’entreprise « Shalom Tissage » à Parakou, elle a débuté son aventure entrepreneuriale en 1999, en se lançant dans le tissage des pagnes traditionnels, après avoir abandonné l’école en classe de CM2 pour des raisons financières. Zoom sur une entrepreneure au parcours inspirant. Mouleykatou SOULEYMANE Native de la commune de Kouandé, dans la commune de l’Atacora, Marie a d’abord été orientée par ses parents vers l’apprentissage de la couture. Cependant, sa vocation pour le tissage s’est révélée lorsqu’elle a décidé de se former auprès de sa sœur aînée. Cette passion pour l’art et la culture l’a conduite à choisir le tissage comme métier de vie. Marie n’a jamais cessé de défendre la valeur des métiers manuels et l’importance de la formation technique, un message qu’elle transmet régulièrement ; « Allez apprendre un métier. C’est mieux de souffrir pour apprendre aujourd’hui et s’en sortir demain. Je conseille aux femmes qui restent à la maison, les jeunes filles sur les bancs de même que les étudiantes à l’université de trouver un bout de temps, même si c’est seulement les week-ends, pour apprendre un métier. Ça va beaucoup les aider dans la vie active. Mettez les temps libres à profit pour apprendre un métier à côté des études. Avec la formation technique on ne chôme pas. Même les mamans de 40 – 45 ans peuvent encore apprendre un métier et s’épanouir dedans, ce n’est pas encore tard », conseille-t-elle. En parallèle de son activité de tisserande, Marie s’est également lancée dans la musique Gospel en 2006, publiant son premier album en 2008. Bien que la musique ait temporairement pris le pas sur le tissage, Marie a finalement réorienté sa carrière vers ce qu’elle connaissait le mieux. Son retour au tissage fut marqué par un succès éclatant, permettant à « Shalom Tissage » de prospérer et de se faire une place de choix sur le marché national et au-delà des frontières du Bénin. Son entreprise, réputée pour son professionnalisme et la qualité de ses produits, utilise des fils « premium » pour créer des pagnes d’une finesse remarquable. Ces créations sont prisées pour leur élégance et leur adaptabilité aux modèles les plus variés, répondant ainsi aux attentes d’une clientèle diversifiée. Il est important de souligner ici que les pagnes traditionnels tissés sont particulièrement prisés lors de la fête culturelle de la Gaani, une célébration au cours de laquelle les dignes filles et fils du « Barutem » entendez « terre des Bariba » portent fièrement leurs vêtements en pagne traditionnel localement appelé « taco » et « tassigui » pour réaffirmer leur identité culturelle. Fervente chrétienne et mère de famille, Marie Bio ne se contente pas de gérer son entreprise avec rigueur ; elle s’investit également pour sa communauté. Elle prend sous son aile des orphelins et des apprentis défavorisés, les loges et les nourrit, tout en leur transmettant son savoir-faire. Marie a également mis en place des facilités de paiement pour ses clients, leur permettant de régler leurs commandes par petites contributions. Malgré les défis, comme la pression des délais serrés et les difficultés avec certains apprentis, Marie fait preuve d’une patience et d’une abnégation à toute épreuve. Sa capacité à s’adapter et à répondre aux exigences de ses clients tout en maintenant une haute qualité de travail est la clé de son succès. Aujourd’hui, Marie Bio est non seulement une entrepreneuse accomplie qui gagne bien sa vie, mais aussi une source d’inspiration pour celles et  ceux qui aspirent à suivre ses traces. Son histoire est un témoignage de la force de la détermination et de l’importance de préserver les traditions culturelles tout en s’adaptant aux exigences contemporaines.

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FEMME ET AGRICULTURE: Zoom sur Faysalath Gado, la productrice de couscous sans gluten

Originaire de Mon kassa à Malanville, Faysalath Gado est la promotrice de l’entreprise de transformation agroalimentaire « Al-heri G ». Elle lance son entreprise en 2018 à Parakou, avec un budget de seulement 30000 Fcfa. L’entreprise évolue notamment dans la production de couscous sans gluten à base d’amidon de maïs, la production de foura instantanée, la production de la farine de « Bita » ou encore des granulés d’aklui pour la bouillie facile. Mouleykatou SOULEYMANE Titulaire d’une licence en marketing et commerce international, après l’obtention de son parchemin en 2013, Faysalath Gado se retrouve sur le marché de l’emploi comme tous les autres diplômés. Elle se fait alors recruter au service commercial de l’entreprise de télécommunication, Bénin Telecom Sa où elle travaille pendant deux ans en tant que commerciale. Ensuite, elle fait un bref passage à la Société pour le Développement du Coton (Sodéco) en tant que commis d’usine, puis chez l’opérateur téléphonique Mtn en tant que superviseur mobile money. C’est en parallèle de son emploi qu’elle décide de suivre une formation technique hors cursus d’un an, en transformation agroalimentaire et cosmétiques. Cela fut une révélation. La jeune femme ayant toujours rêvé de créer sa propre entreprise de transformation agroalimentaire a maintenant les bases pour se lancer dans l’aventure entrepreneuriale. Naissance du « bonheur » En 2018, Faysalath Gado lance son entreprise « Al-heri G », avec sa défunte sœur Ramziath avec un budget de 30000 Fcfa. Leur motivation ? La passion de la transformation agroalimentaire et la volonté de produire des aliments de qualité pour la consommation de leur propre famille. L’entreprise Al-heri G est spécialisée dans la transformation des céréales et tubercules locales tels; le maïs, le sorgho, le mil, le soja et les cossettes d’igname, riches en glucides, vitamines, sels minéraux et calcium, en grains d’aklui de qualité, facile et rapide à préparer. Al-heri G compte également parmi ses produits la farine de « Bita » ou « sorou » fait à base de mil. Une bouillie recommandée pour les nourrices, car elle favoriserait la montée rapide du lait maternel, selon les dires de l’entrepreneure. La farine instantanée de « foura au lait », le maïzena qui est de la farine d’amidon de maïs qu’on peut utiliser pour la bouillie ou pour faire de l’akassa ou encore en pâtisserie pour faire des gâteaux. L’entreprise produit aussi de la farine « Nour » enrichie, à base de soja et moringa, idéal pour le régal et la croissance des tous petits et des grands. Ainsi que le « wassa wassa » précuit ou couscous de cossettes d’igname. Par ailleurs, l’innovation de l’entreprise reste son couscous sans gluten fait à base d’amidon de maïs, digeste et bon pour tout le monde. D’après l’entrepreneure, « Al-heri » signifierai « Le bonheur » en langue arabe. L’entreprise avec ses différents produits naturels, sans ajout d’additif et de conservateur chimique fait donc le bonheur des petits et des grands. Pour l’entrepreneure, maman de trois enfants, le plus gros défi était d’allier vie professionnelle et vie de famille. Grâce à sa ténacité, le soutien de sa famille et avec des accompagnements et coachings, la promotrice d’Al-héri G à su s’adapter et évoluer. «Avec les enfants en bas âge, il faut faire la production très tôt avant leur réveil avant de venir s’occuper de la famille ou le soir quand ils sont couchés pour ne pas être dérangé», a fait savoir la jeune maman entrepreneure. D’un autre côté, le manque de personnel de confiance et de qualité est aussi un casse-tête pour l’entrepreneure qui travaille avec une main d’œuvre « saisonnière ». Pour Faysalath Gado, aimer ce que l’on fait et être patient est indispensable pour tenir à long terme en entrepreneuriat et aller jusqu’au bout des choses, malgré les difficultés. Il est également important de se fixer des objectifs clairs et spécifiques et de se faire former. En ce qui concerne la jeune maman entrepreneure, «on ne finit jamais d’apprendre », a-t-elle laissé entendre. D’ailleurs, l’entrepreneure prend aujourd’hui encore, des cours de sociologie à l’Université de Parakou, en parallèle de son affaire, afin de comprendre le fonctionnement de l’humain.  Il faut noter que la promotrice de l’entreprise Al-heri G est membre et conseillère du Réseau des jeunes entrepreneurs pour la promotion du consommons locale (Rejepcl). Et aussi la chargée à la commercialisation de la Coopérative communale des transformateurs de soja (Ccts).

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ZOOM SUR UNE ENTREPRENEURE AGRICOLE SOCIALE: Célia Chabi, la pionnière de la production de baobab

Elle est la fondatrice, directrice générale de Kiel Bien-être. Son entreprise, créée en 2017 à Parakou, est dédiée à la valorisation du baobab. L’entreprise fait la production du baobab, sa commercialisation et sa transformation en huile de baobab, en café de baobab, en poudre de feuilles et de pulpe de baobab et en baume. Dans une interview exclusive accordée à notre rédaction, Célia Chabi nous partage son parcours enrichissant. Mouleykatou SOULEYMANE Psycho-sociologue de formation, Célia Chabi a exercé le métier de psychologue pendant longtemps. Spécialisée dans l’accompagnement psychologique et psychosocial des jeunes et adolescentes, Célia a eu à accompagner nombre de jeunes et de femmes souffrants des problèmes psychologiques. Engagée et impliquée pour le bien-être des plus vulnérables, la jeune femme a beaucoup milité dans ce sens avec des organisations locales et internationales, comme Care Bénin, Médecins du monde, Partage, ainsi que la Fondation des jeunes amazones pour le développement (Fjad). Avec laquelle elle a beaucoup travaillé et continue à répondre présent lorsque le devoir l’appel. Naissance d’une entreprise sociale et lucrative Issue d’une famille de tradi-thérapeute, Célia a grandi dans cet environnement où les arbres, les plantes, l’environnement font partir du quotidien. Très curieuse et courageuse, elle a commencé l’étude des plantes depuis le bas âge. Mais le déclic qui l’a poussé à se consacrer à la production et à la transformation du baobab est parti d’une maladie du fils aîné de Célia, dont le prénom « Kiel » à d’ailleurs été donné à son entreprise. D’après le récit de la jeune maman entrepreneure, l’enfant souffrant de la dysenterie, c’est une recette à base de feuilles de baobab de sa grand-mère qui a instantanément arrêté le malaise, alors qu’ils avaient passé plusieurs jours à la pédiatrie de l’hôpital sans amélioration. C’est à ce moment que Célia a décidé d’approfondir ses recherches sur cet arbre vertueux de la feuille à la racine. Et c’est ainsi qu’est né « Kiel Bien-être » en 2017. L’objectif de départ était de valoriser les produits locaux du nord. Mais la passion du mystérieux baobab a pris le pas sur le reste. Aujourd’hui, Kiel Bien-être est dédié à la valorisation des produits issus du baobab. Célia a fait de Kiel Bien-être une entreprise hybride, avec un volet à but lucratif naturellement, mais également un volet social, qui notamment, concoure à l’autonomisation des femmes en milieu rural et à la protection de l’environnement. « Chez nous, on parle de biodiversité, de changement climatique, on parle de respect de l’environnement. Kiel Bien-être prend en compte tous ces domaines-là, chez nous, rien ne se perd, tout se transforme », a fait savoir la jeune entrepreneure. Les produits de Kiel Bien-être et leurs bienfaits Kiel Bien-être compte à ce jour cinq produits dérivés du baobab sur le marché. Il s’agit de la poudre de feuilles de baobab, de la poudre de pulpe de baobab, de l’huile de baobab, du café de baobab et du baume de baobab. La poudre de feuilles de baobab est beaucoup plus connue pour faire la sauce dans le nord Bénin ainsi que dans les pays du Sahel. C’est une sauce facile à faire qui accompagne tout, notamment la pâte, l’igname pilée, le riz et le couscous chez les communautés Zarma. Selon Célia, les feuilles de baobab sont efficaces pour lutter contre la malnutrition infantile et celle des femmes enceintes grâce à sa richesse en vitamines A. Elles sont aussi connues pour faciliter l’accouchement chez la femme enceinte. Et sont également utilisées en cosmétique pour la confection des produits pour la pousse des cheveux, des produits contre les pellicules et les casses des cheveux. Quant à la poudre de pulpe de baobab, elle est riche en vitamines C et est utilisée pour faire du jus de fruits. Selon l’entrepreneure, la pulpe de baobab peut être utilisée comme complément alimentaire et est recommandée pour les sportifs, les personnes qui font des activités physiques intenses. Afin de renforcer leur capacité et augmenter leur vitalité. Elle est également utilisée en cosmétique comme masque de visage pour son effet rajeunissant. En ce qui concerne le café de baobab qui a été le produit innovant de Kiel Bien-être et qui a boosté l’entreprise, ce café est obtenu à partir des graines de baobab et est sans caféine. Contrairement à tout ce qu’on trouve comme café sur le marché. Et donc pas de risques d’accident vasculaire cérébral ou de palpitations avec le café de baobab de chez Kiel Bien-être. Ce café permet également la montée de lait chez la femme allaitante, la régénération des nerfs et soulage de la fatigue et de l’épuisement. L’entreprise Kiel Bien-être a reçu le prix de l’innovation en 2018 grâce à cette nouveauté. L’huile de baobab est également issue des graines de baobab et est pressée à froid. Cette huile conserve donc toutes ses valeurs nutritives. L’huile de baobab est comestible, mais elle est beaucoup plus utilisée en cosmétique. Pour les traitements de cheveux, les soins du corps et du visage. C’est aussi un bon lubrifiant thérapeutique et soulage la fièvre chez les enfants. « Les restaurants achètent cette huile pour faire la cuisine et les entreprises cosmétiques pour la fabrication de produits cosmétiques, les particuliers, également, en achète pour diverses utilisations », a laissé entendre l’entrepreneure. Le baume de baobab quant à lui est fait à base des feuilles de baobab, qui aide à la guérison rapide des plaies, arrête les hémorragies et lutte contre les courbatures. Le baume permet de soulager les douleurs articulaires, rhumatismes, toux, fièvre et la drépanocytose. Il faut noter que, depuis 2021 l’entreprise fait elle-même sa propre production de baobab. L’entreprise de Célia a mis en place une technique maraîchère de production de baobab qui leur permet d’avoir beaucoup plus de rendement. Ainsi le baobab qui selon certains préjugés, on ne peut commencer à jouir de ses fruits qu’après 7 ou 10 ans, Kiel Bien-être à trouver la technique pour jouir de ses fruits dès 3 à 4 ans après plantation. Femme sociale de terrain « Moi j’ai beaucoup appris sur le terrain,

Femmes et Agriculture

FEMME ET AGRICULTURE: A la découverte de Ghislaine da Silva, baronne de mangues découpées

Ghislaine da Silva épouse Ayissi, brave femme de 52 ans, est la promotrice de l’entreprise de transformation agroalimentaire Yon-na J qui signifie faveur de Jésus. Officiellement lancée en 2018 et basée dans la cité des Kobourou, l’entreprise Yon-na J évolue dans la transformation de tomate et piment en purée et la transformation de mangue en nectar et mangue découpée. Malgré des débuts difficiles, et les défis liés au développement de l’entreprise, six ans plus tard Yon-na J côtoie les 4 millions de chiffre d’affaires annuel. Mouleykatou SOULEYMANE Après l’obtention de son Brevet de technicien supérieur (Bts) en marketing et actions commerciales, Ghislaine da Silva a occupé le poste de gestionnaire pour le septentrion de “Iziphone”, une entreprise de téléphonie d’alors au Bénin. La promotrice de Yon-na J a toujours eu une vision de créer sa propre entreprise peu importe le temps que cela prendrait. Néanmoins, avec sa vision bien portée sur sa tête, elle a fait d’abord un détour par l’entreprise de téléphonie “Iziphone” d’antan afin d’acquérir les compétences pratiques et l’expérience nécessaire pour mettre sur pied et développer sa propre entreprise. Comme on pouvait s’y attendre, elle n’a pas abandonné sa vision. Naissance d’une marque Après deux années de bons et loyaux services à “Iziphone”, l’appel de l’entrepreneuriat se fit encore plus strident pour Ghislaine da Silva. C’est alors qu’elle démissionna de son confortable poste de gestionnaire pour s’accrocher à ses rêves. Entre temps, elle a répondu au devoir de maternité. Ghislaine da Silva fit ainsi une longue pause pour fonder et s’occuper de sa famille. Comme à “Iziphone”, la maternité non plus n’eut point éblouir sa vision. D’ailleurs tous les vents sont favorables à celui qui sait là où il va. Eureka ! En 2018 enfin, soit après 10 autres bonnes années de travail acharné, de testing, d’échantillonnage, d’échecs, de doute, de persévérance et de résilience que l’entreprise agroalimentaire Yon-na J vit le jour avec toutes les autorisations et certifications nécessaires. L’entreprise Yon-na J fait la transformation de tomate fraîche en purée naturelle, la transformation du piment “Gbataki” rouge et vert en purée naturelle. Elle fait également de la transformation des mangues ordinaire et greffée, respectivement en nectar de mangue et en découpe de mangue, pour le plaisir des consommateurs. « Nous avons eu l’idée de faire des morceaux de mangue greffée en bocal. Nous faisons en sorte que cela soit vraiment naturel, que les gens aient de la mangue à manger à la cuillère même hors saison. Et tous ces produits sont certifiés par l’Agence béninoise de la sécurité sanitaire des aliments » a laissé entendre la promotrice. Il faut noter que les produits Yon-na J sont naturels, sans ajout d’additifs chimiques. Courage et détermination Ce sont les pertes post récolte observées lors des périodes d’abondance de ces matières premières qui ont poussé l’entrepreneure à s’orienter vers l’agroalimentaire. Elle était animée d’une volonté irrésistible d’apporter des solutions aux vendeuses de ces matières premières qui se retrouvent en période d’abondance avec beaucoup de produits non écoulés qui pourrissent sous les bras. En vue d’apporter de la valeur ajoutée à la matière première et de faciliter le quotidien des consommateurs, l’entreprise Yon-na J a été créée. Ghislaine da Silva s’est lancée avec les moyens de bord et une bonne dose de courage et de détermination. « Je suis allée voir les bonnes dames du marché, je leur ai montré ce que je faisais. J’ai commencé par la tomate et le piment. Je leur demandais de me fournir la matière première et les payer après transformation et vente » a confié l’entrepreneure. Six ans plus tard l’entreprise Yon-na J continue son petit bonhomme de chemin avec plus de 4 millions de chiffres d’affaires par an. Pour la promotrice de Yon-na J, l’agriculture en général et particulièrement la transformation agroalimentaire est un domaine porteur, si on est passionné et on n’a pas peur du travail. De ce fait, Ghislaine da Silva encourage les jeunes et les femmes à s’y lancer, et à le faire au plus tôt. « Quand vous avez une idée et qu’il y a du potentiel, n’écoutez pas les découragements. Si vous faites une étude de marché et que vous voyez la faisabilité de la chose, et que vous aimez la chose, foncez seulement », a encouragé la promotrice de Yon-na J. Il faut noter que les produits Yon-na J peuvent être retrouver dans les supermarchés, les restaurants et poissonneries sur toute l’étendue du territoire national. Réclamez les produits “Made in Benin”. Osons le “consommons locale” pour soutenir l’économie locale ainsi que nos entrepreneurs engagés.

Femmes et Agriculture

DU REVE D’ACTRICE DE CINEMA A L’ENTREPRENEURE AGROALIMENTAIRE : Zoom sur Nawal Idrissou, la reine du Tôfi

Watôfi est une entreprise de transformation du lait de vache frais en tôfi, plébiscité par les connaisseurs. Sa promotrice Nawal Idrissou s’y est aventurée après que son environnement a étouffé à l’œuf son rêve d’actrice Hollywoodienne. Elle a lancé sa marque de confiserie « Watôfi » en 2021 à Kandi avec un capital financier de 100 mille francs Cfa au départ. Malgré les difficultés pour passer watôfi à un niveau supérieur de croissance, la jeune entrepreneure est quand même parvenue à faire connaître ses produits au-delà des frontières continentales. Voici l’histoire passionnante de Nawal Idrissou et de son entreprise watôfi. Mouleykatou SOULEYMANE Plus jeune, Nawal Idrissou rêvait d’être actrice de cinéma et le disait à qui voulait bien l’entendre. Mais selon elle, la famille musulmane traditionnelle dont elle est issue, n’aurait certainement pas vu d’un bon œil à l’époque ce métier. « A vrai dire on me décourageait. Sinon que je me voyais déjà à Hollywood » ; a-t-elle confié. C’est ainsi que le rêve hollywoodien de Nawal fut étouffé dans l’œuf. Après une licence professionnelle en gestion commerciale à l’Institut universitaire technologique (Iut) de l’Université de Parakou, la jeune femme démarre son expérience professionnelle en tant que stagiaire puis intérimaire Assistante de Direction en 2015, à l’Association pour la promotion de l’intercommunalité dans le département de l’Alibori (Apida) à Kandi. Trois ans plus tard, en 2018, Nawal est confirmée à ce poste, compte tenu de ses compétences et de ses engagements. Entrepreneure dans l’âme, ce n’est qu’en 2021, parallèlement à son poste dans l’Apida que la jeune femme, mère de trois enfants, lança sa marque de confiserie « watôfi ». Pourquoi Watôfi ? En effet, la volonté de faire connaître au monde ce qui se fait chez elle, la volonté d’innover dans la production d’un produit de qualité fait avec des matières premières du terroir, la volonté de valoriser les différentes races de vaches laitières du territoire ont été les motivations qui ont conduit à la création de watôfi. «Je veux faire voyager loin l’Alibori en particulier et le Benin en général »; a déclaré la jeune dame. Watôfi est une petite entreprise de confiserie traditionnelle locale. Les tôfis y sont produits à base du pur lait de vache frais, contrairement au tôfi fait à base de lait industriel qui domine le marché. Watôfi décline ses tôfis sous 3 formats, à savoir les watôfi tablettes, les watôfi dragées et les watôfi sucettes. Avec différentes saveurs naturelles telle la citronnelle, le gingembre, le mélange de  citronnelle et du gingembre, le coco râpée, la menthe fraîche, la noix de cajou, l’arachide et le watôfi nature. Selon la promotrice de watôfi, les produits sont riches en sel minéraux, en calcium et en vitamine A et D, bon pour l’organisme. Watôfi est un produit pour petits et grands et à la portée de toutes les bourses. D’où le fameux slogan «Watôfi, on grandira demain ». Les watôfi sont aujourd’hui de plus en plus présents aux réjouissances familiales, dans les superettes et super marchés et aux foires commerciales. Lancer en 2021 avec un budget de seulement 100 milles Fcfa, le watôfi a commencé à être exporté dans les pays comme le Niger, la Côte d’Ivoire et la France. Le « Made in Benin » en marche. Défis et engagements Pour Nawal Idrissou, entreprendre c’est avant tout une question de volonté quant aux changements qu’on veut apporter et l’impact qu’on veut avoir.  « Je voulais être utile à ma communauté, je voulais apporter du nouveau, je savais que j’en étais capable »; a-t-elle fait savoir. Par ailleurs, la jeune maman entrepreneure fait face à un certain nombre de defis quant au développement de sa marque de confiserie. Il s’agit notamment de la rupture de stock par saison de la matière première du watôfi qu’est le lait de vache. La modernisation du procédé de fabrication tout en conservant la qualité nutritionnelle du produit et la sauvegarde de l’environnement. Ainsi que la conquête de plus gros marchés. Il y a encore du chemin à faire pour que watôfi s’impose en tant que marque incontournable de confiserie dans le pays et au-delà. Le rêve est permis, et Nawal Idrissou reste optimiste et engagée sur cette voie.  « J’ai foi que watôfi voyagera à travers des générations. En entrepreneuriat vous devez être tenaces et courageux. C’est aussi très important d’être patients et de travailler avec intelligence » ; a-t-elle confié. En attendant, la jeune maman entrepreneure carbure aux encouragements, félicitations et messages de satisfaction de ses clients, qui lui donnent la force de continuer à avancer.

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