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Nutrition et Santé

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CROISSANCE DU COMMERCE DES PRODUITS AGRICOLES SUR LA NUTRITION: Le progrès qui accentue la malnutrition dans les pays sous-développés

Le commerce agricole mondial est à la croisée des chemins : alors qu’il favorise l’accès à une alimentation diversifiée, il alimente également des pratiques alimentaires qui menacent la santé publique. Face à l’essor des produits ultra-transformés et à la double charge nutritionnelle dans les pays en développement, le rapport 2024 de la Fao propose des solutions pour harmoniser commerce et nutrition, un enjeu crucial pour garantir des systèmes alimentaires durables. Ulrich DADO TOSSOU Le commerce agricole, moteur de progrès, peut aussi devenir le terreau de nouvelles crises sanitaires si ses impacts nutritionnels ne sont pas maîtrisés. Depuis deux décennies, l’essor du commerce des produits agricoles a bouleversé les régimes alimentaires à travers le monde, offrant des opportunités pour diversifier l’alimentation, mais exposant aussi les populations à de nouveaux risques. Le rapport 2024 de la Fao sur « The State of Agricultural Commodity Markets » explore ces dynamiques complexes et propose des solutions pour mieux aligner commerce et nutrition. Une dynamique paradoxale L’analyse de la Fao montre que le commerce agricole a permis de combler certaines lacunes nutritionnelles, notamment dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. L’accès à des aliments riches en micronutriments comme le calcium ou la vitamine A s’est amélioré grâce aux importations. Cependant, cette ouverture a aussi entraîné une explosion de la consommation d’aliments ultra-transformés. Riches en sucres, graisses saturées et sel, ces produits contribuent à l’augmentation des maladies non transmissibles, telles que l’obésité et le diabète. Ce paradoxe est particulièrement visible dans les pays en développement, où la double charge nutritionnelle persiste : des communautés continuent de souffrir de malnutrition chronique, tandis que d’autres voient les cas de surpoids et d’obésité augmenter. Cette situation met en évidence les effets contradictoires du commerce sur les habitudes alimentaires mondiales. Dans toute autre pays de l’Afrique subsaharienne, notamment le Bénin, les importations alimentaires ont permis une meilleure diversité alimentaire, notamment dans les zones urbaines. Cependant, les aliments ultra-transformés, souvent plus abordables, dominent les marchés au détriment des produits locaux comme les fruits et légumes. Ces derniers, pourtant essentiels pour une alimentation équilibrée, restent coûteux et moins accessibles, notamment pour les populations rurales. Alors que ces pays poursuivent leurs transitions nutritionnelles, ils font face à un défi majeur : comment tirer parti des avantages du commerce sans compromettre la santé publique ? La dépendance croissante aux produits importés, souvent de faible qualité nutritionnelle, pose la question de l’impact durable de ces choix sur les générations futures. Des solutions pour réconcilier commerce et nutrition Pour inverser cette tendance, le rapport de la Fao propose des mesures concrètes. Parmi elles, la taxation des aliments ultra-transformés et la mise en place d’un étiquetage nutritionnel clair pour informer les consommateurs. Ces initiatives peuvent encourager des choix alimentaires plus sains tout en réduisant l’attrait des produits transformés. En parallèle, promouvoir la production locale de produits nutritifs, comme les fruits et légumes, est essentiel. En soutenant les agriculteurs locaux et en facilitant l’accès à ces aliments pour les populations, le Bénin peut réduire sa dépendance aux importations et renforcer son économie. La sensibilisation des citoyens aux bienfaits d’une alimentation équilibrée doit également jouer un rôle central. Un appel à l’action Le commerce agricole, s’il est bien encadré, peut devenir un outil puissant pour transformer les systèmes alimentaires mondiaux. Cependant, pour que ses bénéfices l’emportent sur ses risques, les pays doivent adopter une approche proactive et cohérente. Intégrer les objectifs nutritionnels dans les politiques commerciales n’est plus une option, mais une nécessité. Pour ces pays comme le Bénin, il s’agit d’une opportunité unique de renforcer sa résilience alimentaire tout en améliorant la santé publique. En repensant ses stratégies, le pays peut non seulement répondre aux défis actuels, mais aussi garantir un avenir plus sain et durable pour ses populations. Le commerce agricole doit évoluer pour soutenir des régimes alimentaires qui, à la fois, nourrissent et protègent.

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JOURNÉE DE DÉGUSTATION DE PRODUITS LOCAUX À PARAKOU: Les impressions des participants

Dans le cadre du « Mois du Consommons Local », la Chambre de commerce et d’industrie du Bénin Cci-Bénin a organisé à Parakou des journées de dégustation dédiée aux produits locaux. Chaque jeudi du mois d’octobre, cette initiative rassemble promoteurs de produits locaux et consommateurs pour valoriser le savoir-faire béninois et encourager la consommation de produits du terroir. Une occasion de sensibiliser la population aux avantages du consommer local et de soutenir les entreprises béninoises dans leur quête de reconnaissance. Ulrich DADO TOSSOU Promouvoir les saveurs locales et encourager l’économie béninoise, tel est l’objectif de la journée de dégustation organisée par la Cci-Bénin. Ce jeudi,24 octobre 2024, producteurs et entrepreneurs se sont retrouvés, une fois de plus pour présenter une variété de produits locaux certifiés, dans le but de sensibiliser le public aux atouts du consommer local et de créer un lien direct avec les consommateurs. Dramane Maroufatou, représentant de l’entreprise Amda Sarl, a profitée de l’événement pour faire découvrir des jus de fruits et des sirops de gingembre fabriqués localement. « Nous voulons montrer à la population la différence entre les produits importés et ceux fabriqués ici », a-t-elle expliquée, rappelant l’importance de valoriser les fruits cultivés au Bénin en les transformant en boissons accessibles et de qualité. D. Maroufatou espère voir, pour les prochaines éditions, un espace plus grand afin de permettre à plus de personnes d’interagir avec les entrepreneurs. Ida, promotrice de l’entreprise Africaroma, a quant à elle exprimé le besoin d’une participation plus large de la population pour soutenir les producteurs locaux. « Nous souhaitons que davantage de gens viennent découvrir et apprécier les produits de chez nous », a-t-elle affirmé, encourageant les consommateurs à privilégier les produits béninois. Les visiteurs ont également entendu Bio Salifou, qui a adressé ses remerciements au chef d’antenne de la Cci-Bénin pour cette initiative. « Longue vie à ces efforts qui encouragent le consommer local et mettent en avant le savoir-faire de nos entrepreneurs », a-t-il déclaré, saluant les efforts de la Cci-Bénin pour promouvoir les entreprises locales. Abdou Chahidath, l’une des collaboratrices à l’antenne de Parakou, a rappelé que ce « Mois du Consommons Local » est une initiative nationale visant à promouvoir les produits béninois tout au long du mois d’octobre. Elle a présenté le projet Cci-Qualité, lancé par la Cci-Bénin pour accompagner les entreprises dans le processus de certification de leurs produits, un gage de qualité et de sécurité pour les consommateurs. « Nous mettons à l’honneur les entreprises que nous avons soutenues pour l’obtention de leurs certifications », a-t-elle souligné, ajoutant que cette démarche permet aux producteurs de présenter leurs produits dans des conditions de qualité reconnues. À travers ces événements de dégustation hebdomadaires, la Cci-Bénin espère sensibiliser davantage la population à l’importance de soutenir les produits locaux et de promouvoir le développement des entreprises béninoises. Ce rendez-vous est donc une véritable opportunité pour les entrepreneurs de se faire connaître et de mettre en valeur les richesses locales, tout en renforçant l’économie nationale. La Cci-Bénin invite la population et les opérateurs économique à participer à la prochaine séance de dégustation. Un moment privilégié pour découvrir, déguster et encourager les produits qui témoignent du savoir-faire béninois.

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JOURNÉE MONDIALE DE L’ALIMENTATION À ZA-KPOTA AU BÉNIN: La sécurité alimentaire au cœur des échanges

Le 16 octobre 2024, la commune de Za-Kpota a accueilli les manifestations officielles de la 44e Journée mondiale de l’alimentation (Jma), couplée à la 28e édition de Téléfood. Cet événement a mobilisé divers acteurs autour du thème « Le droit aux aliments au service d’une vie et d’un avenir meilleur », mettant en lumière les enjeux de la sécurité alimentaire et de la lutte contre la malnutrition. Mouleykatou SOULEYMANE L’alimentation joue un rôle crucial dans la santé et le bien-être des être vivant. C’est à juste titre que la journée mondiale de l’alimentation à été instauré afin de sensibiliser le public à la lutte contre la faim, l’insécurité alimentaire et la malnutrition à travers le monde. Cette année c’est autour du thème « Le droit aux aliments au service d’une vie et d’un avenir meilleur », que les acteurs agricoles se sont mobilisés pour cette journée dans la commune de Za-Kpota. Innocent Togla, représentant du Ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche (Maep), a souligné que ce thème s’inscrit dans la « vision du gouvernement », rapporté par Agri Impact. Il a rappelé que la mise en œuvre du Plan Stratégique de Développement du Secteur Agricole et des Plans Nationaux d’Investissement Agricole et de la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle jusqu’en 2025 a permis de prendre des mesures décisives pour renforcer la sécurité alimentaire nationale. Au cours de cette journée de célébration, Isama Angue Obama Oyana, représentant de la Fao au Bénin, a annoncé l’adhésion du pays à l’initiative « Main dans la main », rapporté par le même média. Il a précisé que le Bénin participera dès 2025 au Forum mondial des investisseurs de la Fao, visant à financer le développement des filières agricoles prioritaires pour améliorer la sécurité alimentaire et réduire la pauvreté. Il faut noter que la célébration à Za-Kpota s’est conclue par la remise d’équipements aux meilleurs groupements de femmes et par la récompense des lauréats d’un concours de posters organisé dans le cadre de la Jma. Lors de cette remise, le représentant du Maep a exprimé le souhait que cette édition contribue à renforcer la mobilisation du Bénin dans les efforts mondiaux pour éradiquer la faim et la malnutrition.

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PROMOTIONS DU « CONSOMMONS LOCAL » AU BÉNIN: La Ccib met en avant le manioc et ses dérivés

La Chambre de Commerce et d’Industrie du Bénin (Ccib) a accueilli à son siège, vendredi 18 octobre 2024, une séance consacrée aux opportunités qu’offre le manioc et ses produits dérivés. La rencontre qui entre dans le cadre du mois de consommons local, a réunie différents acteurs de la filière, ainsi que des exposants. Mouleykatou SOULEYMANE Au Bénin, le manioc se révèle être une culture vivrière fondamentale, se transformant en une multitude de produits tels que la farine panifiable, les chips, les biscuits, le gari, le tapioca et l’attiéké. Récemment, une séance organisée par la Chambre de Commerce et d’Industrie du Benin (Ccib) a permis aux acteurs du secteur de découvrir les potentialités de la filière manioc et de déguster ses divers produits. Selon les informations rapportées par le média « 24 heures au Bénin », Olivier Serge Akpovo, Chef du Projet d’Appui au Développement Agricole et à l’Accès au Marché (Padaam), a mis en lumière les enjeux de la production, de la transformation et de la commercialisation du manioc. Il a souligné les principales contraintes freinant le développement de cette filière. « La vision actuelle, c’est d’améliorer la productivité pour faire passer le rendement moyen de 12,7 tonnes/ ha à 25 tonnes/ ha en racines fraîches dans les Pôles de Développement Agricoles 4, 5, 6 et 7 », a-t-il expliqué, rapporté par le média « 24 heures au Bénin ». Pour atteindre cet objectif, il est essentiel de faciliter l’accès à des boutures certifiées, à des engrais spécifiques et à des équipements modernes. Vers une industrialisation de la transformation La transformation du manioc est une préoccupation majeure. Olivier Serge Akpovo a souligné que l’accent est souvent mis sur les petites unités artisanales, alors qu’il est nécessaire de développer des unités industrielles et semi-industrielles. Il a informé que trois complexes modernes de transformation sont en construction dans le cadre du Padaam, visant à industrialiser la transformation des racines fraîches en produits à forte valeur ajoutée. Le manioc présente également des opportunités d’exportation. « Le manioc et ses dérivés sont fortement demandés dans les marchés locaux et sous-régionaux, avec des possibilités d’élargir l’exportation vers des pays comme le Nigéria, le Ghana ou le Togo », a précisé le chef du Padaam, rapporté par le même média. Pour Olivier Serge Akpovo, la demande croissante pour des produits comme le tapioca sur le marché international constitue une chance supplémentaire pour les exportateurs, élargissant les horizons au-delà de l’Afrique de l’Ouest. Ainsi, les producteurs, transformateurs et commerçants doivent s’organiser pour avoir une certaine performance autour du développement de la filière du manioc. Valorisation du manioc et appel à l’innovation L’événement a mis en avant plusieurs entreprises béninoises transformant le manioc. Bérénice Sounnouvou, une exposante a souligné les atouts de la farine panifiable ; « La farine de manioc est une excellente alternative à la farine de blé. Elle est naturellement dépourvue de gluten et riche en amidon. (…). Pour les amoureux du consommons local, c’est l’aliment qu’il faut vraiment associer à tout ce que l’on consomme pour une meilleure diversification alimentaire », a-t-elle déclaré, rapporté par « 24 heures au Bénin ». De son côté, Suzanne Amoussou a exprimé le besoin de soutien gouvernemental pour encourager la transformation du manioc en pâtes alimentaires au Bénin. Hyppolite Koukou, Chef du Département Informations et Études Sectorielles à la Ccib, a déclaré que le manioc représente un « trésor de notre terroir ». Selon lui, cette culture est plus qu’une simple filière ; elle est porteuse de croissance et d’opportunités économiques. Il a encouragé les acteurs à saisir les nombreuses opportunités offertes par cette filière en plein essor.

Agriculture, Nutrition et Santé

SÉNÉGAL: Le Cres initie un projet novateur pour des régimes alimentaires plus sain

Le 1er octobre 2024, un projet ambitieux a été lancé à Dakar pour transformer les environnements alimentaires au Sénégal, avec pour objectif de promouvoir des régimes plus sains. Initiée par le Consortium pour la recherche économique et sociale (Cres) en collaboration avec le Centre de recherches pour le développement international (Crdi), cette initiative a été présentée lors d’un atelier réunissant des acteurs clés du gouvernement, des experts en santé publique, des chercheurs et des représentants du secteur privé. Mouleykatou SOULEYMANE Réduire de manière significative les cas de malnutrition et les maladies chroniques liées à l’alimentation au Sénégal, est le but de ce projet. Selon les informations rapportées par les confrères d’Agratime, les acteurs et experts présent à cet atelier ont échangé sur les moyens de lutter contre la malnutrition et les maladies non transmissibles (Mnt). Abdoulaye Diagne, directeur exécutif du Cres, a souligné l’importance d’un changement dans les politiques publiques et les comportements des acteurs du système alimentaire afin de favoriser des choix alimentaires plus sains. Toujours selon le même média, les discussions de l’atelier se sont concentrées sur la régulation des environnements alimentaires, la promotion d’aliments nutritifs et l’implication des femmes dans la sensibilisation à une alimentation équilibrée. Le directeur de la Santé de la mère et de l’enfant, représentant le ministre de la Santé, ainsi qu’Aminata Ndoye, Secrétaire exécutive du Conseil national de développement de la nutrition, ont tous deux exprimé leur soutien à cette initiative. Ce projet, qui s’étendra sur deux ans, s’appuie sur une décennie de données collectées par le Cres et ses partenaires, axées sur les comportements alimentaires des ménages sénégalais. Son thème central etant « agir sur les environnements alimentaires pour un accès universel à des régimes alimentaires sains au Sénégal ».

Agrobusiness, Nutrition et Santé

RÉFORME DES ORGANISMES ALIMENTAIRES AU BÉNIN : Une nouvelle ère pour la sécurité nutritionnelle

Ce mercredi 25 septembre 2024, le Conseil des ministres a adopté des décrets clés visant à modifier les statuts de l’Agence nationale de l’alimentation et de la nutrition (Anan) et de l’Agence béninoise de sécurité sanitaire des aliments (Abssa). Ces réformes incluent également l’abrogation du décret n°2009-245 du 09 juin 2009, qui instaurait le Conseil de l’alimentation et de la nutrition (Can). Ces décisions s’inscriraient dans la volonté du gouvernement de moderniser et de renforcer les institutions responsables de la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Bénin. La réorganisation de ces agences par ces nouveaux décrets permettrait une meilleure coordination des actions liées à l’alimentation, à la sécurité sanitaire des aliments et à la lutte contre la malnutrition. Cette réforme offrirait certainement l’opportunité de mettre en place des mécanismes plus efficaces pour garantir aux populations un accès à des aliments sûrs, tout en renforçant la surveillance des risques sanitaires. Dans un contexte où les enjeux de sécurité alimentaire deviennent de plus en plus cruciaux pour le développement durable, cette initiative du gouvernement viendrait soutenir les objectifs nationaux en matière de santé publique et de développement agricole. Malik SOULEMANE

Nutrition et Santé, Recherches et innovations agricoles

INSECTSECU: Une initiative innovante pour lutter contre la malnutrition au Bénin et en Afrique

Alors que la malnutrition et l’insécurité alimentaire augmentent de manière alarmante en Afrique, le projet Insectesécu propose une solution novatrice : la production de farines infantiles à base d’insectes comestibles. Coordonné par l’Université d’Abomey-calavi (Uac), ce projet vise à intégrer la consommation d’insectes dans l’alimentation béninoise, en se concentrant sur les enfants et les femmes en âge de procréer. Mouleykatou SOULEYMANE «Au Bénin, la consommation d’insectes fait partie de nos traditions », explique Polycarpe Kayodé, professeur de chimie et technologie alimentaire à l’Université d’Abomey-Calavi (Uac). Le projet s’articule autour de trois axes principaux, avec pour but d’incorporer des farines d’insectes dans des compléments alimentaires nutritifs. Ces produits seront élaborés localement et distribués à grande échelle pour améliorer la nutrition des populations les plus vulnérables. Ernest Gbaguidi, président d’une association de consommateurs, souligne l’importance des contrôles sanitaires dans cette démarche. « Il ne s’agit pas simplement de récolter des insectes pour les consommer. Un processus rigoureux de sécurisation, en collaboration avec des agences sanitaires, est mis en place pour garantir la sécurité des produits », précise-t-il, rapporté par le média Agri Impact. D’après la Banque mondiale, 29,5 millions de personnes dans le monde ont besoin d’une aide alimentaire urgente, dont 16,5 millions d’enfants en Afrique de l’Ouest souffrent de malnutrition aiguë. C’est pour faire face à cette crise que l’Université d’Abomey-Calavi, en partenariat avec des experts internationaux, a lancé cette initiative. L’objectif est d’incorporer cette source de protéines, à la fois accessible et nutritive, dans l’alimentation. Les premiers échantillons de ces farines devraient être disponibles d’ici trois ans, offrant ainsi une lueur d’espoir pour renforcer la sécurité alimentaire au Bénin et dans l’ensemble de l’Afrique.

Droit et politiques agricoles, Nutrition et Santé

LÉGUMINEUSES ET SÉCURITÉ ALIMENTAIRE AU BENIN: Voici ce qu’il faut retenir de la 7eme conférence mondiale de recherche sur le niébé

Depuis le 23 septembre 2024, Cotonou accueille la septième conférence mondiale de recherche sur le niébé, une légumineuse cruciale pour la sécurité alimentaire. Cet événement, qui se déroule en parallèle avec l’initiative Aïkounzan 2024, vise à formuler des stratégies efficaces pour surmonter les défis liés à la production de niébé. Mouleykatou SOULEYMANE Malgré les efforts pour améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Afrique, les rendements agricoles demeurent faibles, exacerbés par l’insécurité alimentaire et les effets du changement climatique. Abdoulaye Toko, directeur adjoint du cabinet du Ministère de l’agriculture du Bénin, a souligné l’importance de l’innovation, «Pour atteindre l’objectif qui est de produire plus sur une superficie réduite, nos systèmes nationaux et internationaux de recherche agricole ont l’impérieux devoir de favoriser l’innovation par la découverte de nouvelles idées, technologies et méthodes pour renverser la tendance actuelle et rendre durable les systèmes agroalimentaires », rapporté par le média Agratime. Les instituts de recherche ont réalisé des avancées notables, notamment dans la promotion du niébé, qui est une source essentielle de protéines végétales. Cependant, la culture du niébé rencontre plusieurs contraintes socio-économiques qui freinent sa compétitivité. Angelo Djihinto, directeur scientifique de l’Institut National des Recherches Agricoles du Bénin (Inrab), énumère les difficultés suivantes : l’accès difficile aux variétés de qualité, l’absence de stratégies de diffusion des variétés, la sécheresse et la pauvreté des sols, la forte attaque des ravageurs et maladies, ainsi que les pertes post-récolte élevées. Selon les informations rapportées par le média Agratime, cette conférence représente une occasion unique pour renforcer le rôle du niébé dans le système agroalimentaire. Les chercheurs y présentent des travaux sur la production, la transformation et la mise en marché du niébé, en visant à améliorer sa résilience et à favoriser la sécurité alimentaire. Les étudiants présents pourront également établir des contacts précieux avec des experts. « Aïkounzan », une initiative nationale pour valoriser le niébé En parallèle de la conférence, la Journée du Niébé – Aïkounzan 2024 est organisée, visant à sensibiliser le grand public aux enjeux de la filière. Youna Hemery, chercheuse à l’Institut de Recherche pour le Développement (Ird), a expliqué l’importance de cet événement; « Il était normal d’avoir une journée ouverte au grand public pour présenter à la population les enjeux autour de la filière niébé au Bénin, quels sont les problèmes rencontrés par les différents maillons de la filière, et quelles sont les innovations proposées […] de manière à redonner une place au niébé», rapporté par le même média. Des informations sur la lutte biologique contre les ravageurs, les techniques de conservation et les valeurs nutritionnelles du niébé sont accessibles sur place, accompagnées de dégustations de plats à base de cette légumineuse. Cette journée s’inscrit dans une volonté d’améliorer la qualité de vie des acteurs du marché du niébé.

Nutrition et Santé

APPUI D’URGENCE À MATÉRI: 150 ménages bénéficient de kits alimentaires et nutritionnels

Face à une situation alimentaire préoccupante dans la commune de Matéri, les ménages les plus vulnérables ont reçu un soutien essentiel grâce au programme Fill the Nutrition Gap (Fngap). Le 12 septembre 2024, 150 foyers ont bénéficié de kits alimentaires et nutritionnels, avec un accent particulier sur les femmes enceintes et allaitantes, dans le cadre d’une initiative financée par Care International Bénin-Togo et The Church of Jesus Christ of Latter-day Saints. Ulrich DADO TOSSOU À Matéri, l’urgence alimentaire trouve une réponse concrète grâce à la solidarité internationale. Le jeudi 12 septembre 2024, dans les arrondissements de Dassari et de Tchanhoun-cossi, 150 ménages vulnérables ont reçu des kits alimentaires et nutritionnels dans le cadre du programme Fill the Nutrition Gap (Fngap). Financé par Care International Bénin-Togo et The Church of Jesus Christ of Latter-day Saints, ce soutien intervient en réponse à la crise alimentaire qui frappe cette région, où de nombreuses familles sont déplacées ou vivent dans des conditions de grande précarité. Ce programme, qui avait déjà permis d’assister 400 ménages lors d’une première phase, a ciblé cette fois des personnes déplacées internes, externes et d’autres groupes vulnérables. L’accent a été mis particulièrement sur les femmes enceintes, allaitantes et en âge de procréer, considérées comme les plus exposées aux risques nutritionnels. En plus de la distribution de kits alimentaires, ces femmes ont participé à des ateliers de démonstration culinaire. Ces sessions leur ont permis d’apprendre à enrichir l’alimentation de leurs enfants âgés de 6 à 23 mois en utilisant des ingrédients locaux. Ces ateliers visent à prévenir la malnutrition infantile et à promouvoir de meilleures pratiques alimentaires au sein des foyers. Le programme Fngap s’inscrit dans une initiative plus large visant à soutenir les ménages vulnérables de la commune de Matéri, en renforçant leur sécurité alimentaire et en améliorant leur résilience face aux crises nutritionnelles. Alors que la région continue de faire face à des difficultés économiques et à des déplacements de population, cet appui constitue une aide précieuse pour ces familles en détresse. Les bénéficiaires ont exprimé leur gratitude envers les partenaires du programme, soulignant l’importance de cet appui pour leur survie quotidienne. Pour eux, cette intervention arrive à point nommé, apportant non seulement des vivres, mais aussi des connaissances pratiques pour améliorer l’alimentation de leurs enfants. Cette initiative illustre une fois de plus l’impact positif de la coopération internationale pour répondre aux besoins des communautés locales en situation de crise.

Nutrition et Santé

ÉDITO: La Ppa, un vertige à l’économie locale !

En ces temps où la peste porcine africaine (Ppa) menace les élevages à Pèrèrè, il est crucial de prendre conscience des gestes à adopter pour protéger notre bétail, notre économie locale, et nos moyens de subsistance. La peste porcine n’est pas une maladie à prendre à la légère. C’est une menace grave, non seulement pour les porcs, mais aussi pour l’ensemble de nos communautés. Il est donc essentiel de comprendre la menace. La peste porcine africaine est une maladie virale extrêmement contagieuse qui affecte les porcs domestiques et sauvages. Elle ne représente aucun danger pour l’homme, mais elle peut décimer des troupeaux entiers en peu de temps, entraînant des pertes économiques dévastatrices pour les éleveurs. Selon les informations relayées par le quotidien Daabaaru, « plus de 200 porcs ont succombé à la maladie. Les foyers de contamination sont Soubabou et Nassy dans la commune de Pèrèrè. » C’est un gros tribut payé par l’économie locale et particulièrement par les éleveurs. Selon la même source, des mesures drastiques ont été prises par le service de contrôle de la Direction départementale de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche du Borgou. Entres autres, la sensibilisation, l’interdiction de la divagation des chiens, chats et des volailles dans les élevages porcins, l’abattage et la destruction des porcs en divagation sous la supervision du service vétérinaire suivant les réglementations. Ce virus ne se guérit pas, et il n’existe pas de vaccin pour le moment. La seule solution est la prévention rigoureuse. Et c’est sous ce registre s’inscrit les actions de la Ddaep Borgou. Adoptons des gestes de prévention pour circonscrire le mal. Il faut isoler les nouveaux porcs. Lors de l’achat de nouveaux animaux, assurez-vous de les isoler pendant au moins 30 jours avant de les intégrer à votre troupeau. Cela permet de détecter d’éventuels signes de la maladie. Il faut aussi limiter les mouvements. Réduisez au minimum les déplacements des porcs et les visites dans votre exploitation. Chaque visiteur ou déplacement augmente le risque de contamination. Nettoyer et désinfecter aussi vos porcheries. Adoptez des pratiques strictes de nettoyage et de désinfection de vos installations, des équipements, et des véhicules utilisés pour le transport des porcs. Signalez systématiquement tous les cas suspects. En cas de doute, n’hésitez pas à signaler immédiatement tout signe suspect de la maladie aux autorités vétérinaires locales. Une détection précoce peut sauver vos troupeaux et ceux de vos voisins. Évitez la propagation. Si un cas est confirmé dans votre élevage, il est impératif de ne pas vendre, déplacer, ou abattre des porcs malades sans avis vétérinaire. La collaboration avec les services vétérinaires est essentielle pour contenir l’épidémie. L’union fait la force. Et il faut le pratiquer nécessairement dans cette lutte. La lutte contre la peste porcine ne peut être efficace que si nous agissons collectivement. Chaque éleveur, chaque village, doit se sentir concerné. En agissant ensemble, en partageant les informations et en respectant scrupuleusement les mesures de prévention, nous pouvons limiter les dégâts causés par cette maladie. Enfin, n’oublions pas que la transparence et la coopération sont nos meilleures armes contre cette épidémie. Ne cachons pas les cas de peste porcine. En informant et en collaborant, nous protégeons nos familles, notre économie et notre avenir. Soyons vigilants, solidaires, et responsables. Ensemble, nous surmonterons cette épreuve. Votre santé et celle de vos animaux dépendent de votre vigilance. Protégeons ce qui nous est cher. Il faut noter aussi que depuis le 12 juillet 2024, plus aucun cas de sujet malade n’a été enregistré. Malik SOULEMANE

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