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Nutrition et Santé

Nutrition et Santé, Recherches et innovations agricoles

CONSERVATION DES PRODUITS AGROALIMENTAIRES AU BÉNIN: Le froid est-il une alternative accessible ?

La commission permanente agriculture, élevage et pêche, foresterie et arboriculture (Caepfa) de l’Académie nationale des sciences, arts et lettres du Bénin (Ansalb) a organisé un atelier de formation à Grand-Popo du 26 au 27 août 2024. Cet atelier a réuni des acteurs et expert de l’agroalimentaire, des universitaires ainsi que des académiciens. L’objectif était de renforcer les connaissances des professionnels du secteur sur les bonnes pratiques de gestion de la chaîne du froid, de la production à la consommation. Mouleykatou SOULEYMANE « La gestion du froid en agroalimentaire » est le thème autour duquel s’est réuni; académiciens, acteurs agricoles, enseignants-chercheurs et universitaires lors de cet atelier de renforcement des capacités des professionnels de l’agroalimentaire dans la gestion optimale de la chaîne du froid. En effet, au Bénin, comme dans de nombreux pays africains, la conservation des produits agricoles, notamment les produits carnés constitue un véritable défi. Les conditions climatiques, la mauvaise gestion des stocks, les infrastructures limitées, l’instabilité dans la fourniture en énergie et les problèmes logistiques sont quelques causes fréquentes de rupture de la chaîne du froid. Ce qui entraîne des pertes importantes et une détérioration de la qualité des aliments. Quelques réglementations de la chaîne du froid Selon les informations rapportées par le media Agratime, d’après Ghislain Franck Hubert Do Béhanzin, ingénieur mécanicien, la chaîne du froid est régie par plusieurs normes pour garantir la sécurité et la qualité des denrées alimentaires. Notamment le règlement « Ce n°853/2004 », qui fixe les températures maximales de conservation pour de nombreuses denrées animales. La norme « Nf En 12830 » qui spécifie les exigences pour les enregistreurs de températures utilisés pour le transport, le stockage et la distribution des denrées alimentaires réfrigérées, congelées et surgelées. La norme « En 13485 », qui concerne les thermomètres utilisés pour mesurer la température des denrées alimentaires, en particulier des denrées réfrigérées, congelées, surgelées et des crèmes glacées lors du transport, de l’entreposage et de la distribution. Ainsi que la norme « En 13486 », qui concerne les enregistreurs de température utilisés dans le secteur de la chaîne du froid. Le non-respect de l’une ou de l’ensemble de ces normes peut avoir des conséquences sanitaires, financières, opérationnelles et réputationnelles graves pour les consommateurs et les acteurs impliqués dans ces processus. Températures de conservation des produits agroalimentaires En effet, il existe deux types de conservation des aliments en fonction de leur nature : la conservation de courte durée et la conservation de longue durée. La conservation de courte durée consiste à maintenir les aliments à une température interrompant la décomposition, dans un réfrigérateur ou une petite chambre froide, afin de stopper ou ralentir l’activité des enzymes et bactéries. « Cette durée n’excède pas 5 à 7 jours pour consommer ou vendre le produit encore frais». Cela concerne la tomate, les légumes et les fruits, rapporte nos confrères. Par ailleurs, la conservation de longue durée, prend en compte d’autres facteurs tels que la température et l’hygrométrie. Laurent Favareille, directeur opérationnel de Sofiaa Africa (Isolation agroalimentaire et entrepôt frigorifique au Bénin), dans sa communication, s’est accentué sur la conservation des produits carnés et halieutiques. Selon lui, la conservation des produits carnés se fait à température positive pour une consommation courante. « À une température de 20°C, la putréfaction apparaît en moins de 24 h avant la maturation. Par contre, à 0°C, la phase de maturation est de 10 jours tandis que les premiers signes d’altération ne se manifestent qu’au bout de 12 à 15 jours », a-t-il expliqué, rapporté par Agratime. Laurent Favareille conseille également de ne pas congeler la viande pour une consommation courante, mais uniquement en cas de volonté de la conserver longtemps, et seulement après l’avoir fait « mûrir ». Pour les produits halieutiques, comme les poissons, « leur température de conservation doit être proche de 0°C depuis la capture jusqu’à la remise au consommateur ». La conservation des fruits et légumes, quant à elle, répond à d’autres critères en fonction de leur espèce et variété. Par exemple, le piment doit être conservé à 5°C pour une durée de 3 jours. Pour la patate douce, il faut une température de 7°C pendant 2 semaines. Le professeur certifié en froid et climatisation, Roland Somasse a pour sa part ajouté que pour « conserver des produits frais avec la réfrigération, il faut maintenir ces produits à des températures basses pour ralentir les processus biologiques de décomposition. Avec la congélation, il faut stopper pratiquement toutes les activités biologiques et conserver les produits pendant de longues périodes », rapporte le même media. Ainsi, l’utilisation du froid, à l’aide d’infrastructures et de technologies adaptées, est une solution efficace pour réduire les pertes post-récoltes, améliorer la sécurité alimentaire et augmenter les revenus des producteurs.

Environnement, Nutrition et Santé

SÉCURITÉ ALIMENTAIRE ALARMANTE EN ZAMBIE: Sécheresse et contamination à l’aflatoxine du maïs inquiètent

L’insécurité alimentaire alarmante en Zambie à cause de la grande sécheresse, est désormais aggravée par une contamination du maïs, aliment de base de ce pays, par des champignons producteurs d’aflatoxine. Ces toxines, produites par deux espèces de champignons, sont nocives pour l’homme. Les autorités zambiennes ont ouvert des enquêtes sanitaires pour évaluer l’étendue de la contamination. Mouleykatou SOULEYMANE Le maïs, aliment de base de la population zambienne et principale source de calories, a été gravement affecté par une sécheresse sans précédent dans le pays. Et comme le malheur vient rarement tout seul, cette denrée est l’objet d’une contamination à l’aflatoxine liée à des infections fongiques. Selon les informations relayées par le média africaho, les autorités ont lancé des enquêtes sanitaires après la mort inquiétante de plusieurs chiens ayant consommé de la nourriture contaminée par des aflatoxines. Ces toxines, produites par deux espèces de champignons, sont également nocives pour l’homme et peuvent provoquer des cancers du foie. Cependant, aucun décès humain n’a été signalé jusque-là, et les lots concernés ont été rappelés. Par ailleurs, l’enquête pour évaluer l’étendue de la contamination est toujours en cours sur tout le territoire Zambien. Sur 25 échantillons prélevés dans des minoteries, la moitié est testé positif aux aflatoxines, rapporte le même média. La sécheresse a déjà causé une récolte catastrophique, affectant 1 million d’agriculteurs et laissant les réserves du pays extrêmement faibles. La contamination des stocks de maïs pourrait aggraver encore plus cette situation critique et aggraver la crise alimentaire du pays. Il faut noter que c’est la première fois que la Zambie fait face à une contamination d’une telle envergure. Ce qui complique l’évaluation et la gestion de la crise. La présence d’aflatoxines, jusqu’à présent peu surveillée, devrait dorénavant retenir les attentions afin d’éviter une crise alimentaire des plus graves dans le pays.

Nutrition et Santé

DISTRIBUTION DE KITS ALIMENTAIRES AUX POPULATIONS VULNERABLES DE MATÉRI: Erad-ong et ses partenaires essuient les larmes des cœurs meurtris

Face aux crises alimentaires et aux déplacements forcés dans le département de l’Atacora, Erad-ong et Care international Bénin-Togo, avec le soutien de The Church of Jesus Christ of Latter-day Saints, ont mené une opération de distribution de kits alimentaires et nutritionnels à Matéri. Du 12 au 14 août 2024, cette initiative humanitaire a permis de venir en aide à plus de 2600 personnes vulnérables, renforçant ainsi leur capacité de résilience et leur sécurité nutritionnelle. Ulrich DADO TOSSOU Les bras chargés de vivres et de kits nutritionnels, Erad-ong et Care international Bénin-Togo ont répondu à l’appel de détresse des populations déplacées et vulnérables de Matéri. Entre le 12 et le 14 août 2024, ces organisations, en partenariat avec The Church of Jesus Christ of Latter-day Saints, ont mené une vaste opération de distribution de kits alimentaires et nutritionnels dans cette commune du département de l’Atacora, apportant un soulagement crucial à plus de 2600 personnes en proie à l’insécurité alimentaire. Cette initiative humanitaire s’inscrit dans le cadre du projet Fill the Nutrition Gap (Fngap), un programme conçu pour renforcer la résilience des communautés touchées par les crises alimentaires récurrentes et les déplacements forcés. Les bénéficiaires de cette distribution, notamment des personnes déplacées internes et externes, des familles hôtes, des réfugiés, ainsi que des femmes enceintes et allaitantes, ont reçu des kits alimentaires essentiels pour améliorer leur situation nutritionnelle. Répartis sur les six arrondissements de la commune à savoir Dassari, Gouandé, Matéri, Nodi, Tantéga et Tchanhoun-Cossi, les 24,4 tonnes de kits alimentaires et 2 tonnes de kits nutritionnels distribuées ont touché directement 400 ménages, soit un total de 2656 personnes. Chaque bénéficiaire a reçu un kit contenant 25 kg de riz, 25 kg de maïs, 5 kg de niébé, 5 litres d’huile et 1 kg de sel iodé. Pour les familles ayant reçu des kits nutritionnels, 5 kg de farine enrichie ont été ajoutés afin de prévenir les carences nutritionnelles, notamment chez les femmes et les enfants. Sur chaque site de distribution, les communautés locales ont exprimé leur soulagement et leur gratitude pour cette aide précieuse. Saba Sambiéni, une résidente de Gouandé, a témoigné : « Je suis très contente d’avoir reçu aujourd’hui du riz, du niébé, de l’huile et du sel. Pour cela, je remercie Erad-ong, Care Bénin-Togo et leur partenaire. Je voudrais aussi leur demander de nous apporter régulièrement ce soutien. » Le projet Fngap répond à un besoin urgent de combler les lacunes nutritionnelles laissées par les déplacements forcés, lesquels sont souvent associés à des épisodes de malnutrition et à l’apparition de maladies liées aux carences alimentaires. En apportant cette assistance d’urgence, Erad-ong et ses partenaires entendent restaurer un niveau nutritionnel acceptable chez ces populations fragilisées, tout en contribuant à prévenir les risques de malnutrition à long terme. L’impact positif de cette initiative est indéniable. Pour de nombreuses familles de Matéri, cette aide est synonyme de soulagement dans un quotidien marqué par l’incertitude et la précarité. L’espoir renaît dans cette région touchée par les crises alimentaires, et les bénéficiaires de ces distributions espèrent voir ces actions se renouveler dans un avenir proche. L’opération de distribution a été unanimement saluée comme un véritable succès, démontrant une fois de plus l’engagement d’Erad-ong, de Care international Bénin-Togo et de leurs partenaires à soutenir les populations les plus vulnérables du Bénin.

Droit et politiques agricoles, Nutrition et Santé

LUTTE CONTRE LA MALNUTRITION PAR LE PROJET CASCADE AU BÉNIN: Sbn, un cadre catalyseur mis en place

L’hôtel Golden tulip de Cotonou a servi de cadre pour le lancement du réseau Sun business network (Snb) du Bénin le vendredi 19 juillet 2024. Ce réseau est mis en œuvre par le projet Cascade (Catalyser l’action politique renforcée en faveur d’une alimentation saine et de la résilience) à travers le consortium Care et Gain. Il entend créer un environnement favorable à la nutrition en coordonnant les efforts du secteur privé, des autorités publiques et de la société civile. Particulièrement pour soutenir les micros, les petites et moyennes entreprises, notamment celles dirigées par les jeunes et les femmes. Mouleykatou SOULEYMANE « Derrière chaque repas, des entreprises ! ». C’est le slogan qui a accompagné le lancement officiel du réseau Sun business network (Sbn) du Bénin. Une initiative du Global alliance for improved nutrition (Gain) et ses partenaires contre la malnutrition au Bénin, rapporte Le Rural. Ce réseau est en réponse à la situation alimentaire et nutritionnelle du Bénin qui reste préoccupante. Car un retard de croissance chez 36,5% des enfants de moins de 5 ans et une maigreur chez 11% des femmes de 15 à 49 ans sont enregistrés. Ce qui classe le Bénin au 166è rang sur 191 pays en termes d’indice de développement humain (Idh). Face à ce tableau qui n’est pas reluisant, il faut des innovations fortes pour remonter la pente. L’implication du secteur privé offrirait de bonnes perspectives. C’est pourquoi le Bénin reconnait le rôle crucial du secteur privé dans la lutte contre la malnutrition qui affectent significativement la santé, le potentiel de développement des enfants, des adolescents et des adultes ainsi que leur bien-être. Ainsi, pour coordonner les efforts du secteur privé, des autorités publiques et de la société civile, un cadre s’avère nécessaire. C’est pourquoi le gouvernement et ses partenaires tels que Gain s’engagent à travers des initiatives fortes de lutte contre la malnutrition. L’une de ces initiatives qui a été lancée à Cotonou le 19 juillet dernier est le réseau Sun business network (Sbn). Elle vise à promouvoir des approches basées sur les entreprises du secteur privé pour enrayer ce fléau. « Le réseau Sbn travaillera à préparer les entreprises du Bénin autour d’un vœu commun pour améliorer l’accessibilité et la qualité nutritionnelle de l’alimentation pour tous » a fait savoir Françoise Sayi, Directrice pays de Gain, rapporté par Le Rural. Ce réseau va permettre de créer un environnement favorable à la nutrition, en coordonnant les efforts du secteur privé, des autorités publiques et de la société civile ; soutenir les micros, les petites et moyennes entreprises, notamment celles dirigées par les jeunes et les femmes, dans la production durable d’aliments sains et nutritifs. Il s’agira également de mettre en place des initiatives pour stimuler la demande des produits sains et nutritifs, en particulier auprès des populations du Bénin. L’événement a mobilisé un bon nombre de participants. Cela a permis de présenter le document de la stratégie Sbn du Bénin. Enfin, la visite des stands et la présentation de la première activité du réseau : le Fortify Forward Innovation Challenge 2024. Un instant question-réponse a permis aux participants d’être mieux éclairés sur l’enjeu de la malnutrition. Rappelons que ce réseau mis en œuvre par le projet Cascade à travers le consortium Care et Gain est financé par le ministère des affaires étrangères du Royaume des Pays-Bas. Ce qui renforce l’arsenal de lutte contre la malnutrition au Bénin.

Agriculture, Nutrition et Santé

INSÉCURITÉ ALIMENTAIRE AU NIGER: L’inflation des prix des denrées alimentaires menace les ménages pauvres

Le rapport de Fews Net sur l’Indice des prix à la consommation (Ipc) pour le compte du mois de juin est disponible. Les denrées alimentaires concernées sont le maïs, le sorgho, le mil et le riz. Le moins qu’on puisse dire de ce rapport, c’est que l’insécurité alimentaire aiguë de Crise persiste chez les ménages pauvres et les populations déplacées des régions de Diffa, de Tillabéry, le nord ouest de Tahoua et le sud ouest de Maradi. Les causes de cette inflation sont entre autres liées à l’insécurité dans le pays qui perturbe les sources de nourriture et de nourriture et le fonctionnement des marchés, à la fermeture de la frontière entre le Niger et le Bénin. Lire ici le commentaire de Fews Net sur la situation. Malik SOULEMANE L’insécurité alimentaire aiguë de Crise (Phase 3 de l’Ipc) persiste chez les ménages pauvres et les populations déplacées des régions de Diffa, de Tillabéry, le nord ouest de Tahoua, et le sud ouest de Maradi suite à l’insécurité qui perturbe les sources de revenus et de nourriture, le fonctionnement des marchés et entraîne une hausse des prix. L’insécurité alimentaire est en Stress (Phase 2 de l’Ipc) dans les zones agricoles et agropastorales où le niveau élevé des produits alimentaires limite les revenus des ménages pauvres aux achats des aliments et ne permet pas de faire des dépenses non alimentaires. A la faveur des sélectionnés, les conditions d’abreuvement et de pâturages des animaux se sont améliorées dans les zones pastorales permettant la réhabilitation de l’état d’embonpoint et de la production laitière. Les ménages peuvent accéder aux revenus et aux aliments conduisant ainsi à l’insécurité alimentaire Minimale (Phase 1 de l’Ipc). La réduction significative de l’offre locale et transfrontalière par rapport à la moyenne à cause de l’insécurité sur les corridors habituels et le maintien de la fermeture de la frontière entre le Niger et le Bénin, accentue la baisse des approvisionnements des marchés et de la hausse des prix des produits alimentaires. Les prix des principales céréales atteignent des niveaux plus élevés de 57, 55, 48 et 46% pour le maïs, le sorgho, le mil et le riz importés, respectivement par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Dans les zones pastorales, l’installation des pluies permet d’améliorer les pâturages et les points d’eau, ainsi que l’état physique des animaux, ce qui en résulte l’augmentation des prix des bétails en faveur des éleveurs. Les pluies sont devenues régulières avec des quantités de retenues dépassant la moyenne en général et permettent une installation définitive de la saison en fin juin et début juillet. La moyenne de couverture des villages agricoles en semis est évalué à 95% à la première décade de juillet 2024 contre 90% la même décade de juillet 2023. Selon le Groupe de travail pluridisciplinaire coordonné par la Direction de la météorologie nationale, malgré les séquences sèches enregistrées dans le mois de juin 2024 et qui ont occasionné des pertes de semis, l’installation de la saison des pluies est définitive dans les régions de Zinder, Maradi et Dosso où 100% des villages agricoles ont bouclé les semis à la première décade de juillet. Toutefois, les abandons des champs de cultures dans les zones d’insécurité de Diffa, Tillabéry et Tahoua se traduisent par des taux de réalisation se situant entre 40 et 70%. Selon l’Office des affaires humanitaires des Nations-Unies (Ocha), en juillet 2024, le niveau de financement du Plan national de réponse à l’Insécurité alimentaire et nutritionnelle est de 22,8%. Ce faible niveau de financement conjugué aux contraintes d’accès humanitaires limite les opérations de distribution des aides alimentaires à des faibles proportions de populations bénéficiaires ne dépassant pas 15% des populations ciblées et à des rations alimentaires inférieures aux quantités nécessaires pour couvrir les besoins. Source : FEWS NET Niger Mise à jour des messages clés Juillet 2024 : La hausse atypique des prix des céréales limite la consommation alimentaire des ménages, 2024. »

Nutrition et Santé

INSECTES COMESTIBLES AU BÉNIN: Une alternative moins coûteuse aux sources de protéines habituelles

Les 15 et 16 juillet 2024, Grand-Popo a abrité un atelier de formation organisé par la Commission permanente agriculture, élevage, pêche, foresterie et arboriculture de l’Académie nationale des sciences, arts et lettres du Bénin (Ansalb). Au cœur des échanges était la possibilité d’introduire des insectes dans nos plats afin de répondre aux défis alimentaires. Lors de cette rencontre chercheurs et aviculteurs ont échangé sur les avancées technologiques et les perspectives de l’utilisation des insectes comme source de protéines dans l’alimentation humaine et animale. Mouleykatou SOULEYMANE La demande en protéines est en constante augmentation, du fait de la croissance démographique. Face à cette situation, les insectes, riches en protéines et nécessitant moins de ressources pour leur élevage, constituent une solution durable et écologique. Au cours de cet atelier de Grand-Popo, la lumière a été faite sur les avantages des grillons et des asticots (larves de mouches domestiques et de mouches soldats noires) dans l’alimentation humaine et animale. En effet, la consommation d’insectes, ou entomophagie, permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre par rapport à l’élevage traditionnel. La pratique est reconnue par l’Union européenne comme étant un régime alimentaire durable. Elle contribue également à la lutte contre la déforestation et offre des opportunités économiques significatives. En ce qui concerne l’élevage des grillons Une communication a été faite sur les étapes de l’élevage des grillons. Le procédé démarre par la mise en place du dispositif d’élevage (les cages, les bacs en terre, les mangeoires ou les boîtes de ponte). Ensuite vient la capture des géniteurs, soit dans la nature, soit dans un élevage voisin (avec un filet fauchoir ou en creusant). Après cela suivent la production des œufs par les adultes femelles puis l’incubation et l’éclosion des œufs. La durée d’incubation varie de 10 à 14 jours selon l’espèce en cours d’élevage. L’élevage prend fin avec la croissance des grillons. La communicatrice, Racilia Ganta, a pris la peine de rappeler le phénomène de cannibalisme chez les grillons. Elle a de ce fait invité à ne pas surcharger les cages et à veiller à une alimentation riche et régulière des sujets lors de l’élevage. Par ailleurs, pour soutenir la promotion des insectes comestibles, le projet « Soutien à la filière des insectes comestibles via le développement de projets de tourisme ethno-culinaires au Bénin » a été lancé. Ce projet a permis de créer un catalogue des insectes comestibles et de renforcer les capacités locales à travers le Laboratoire d’entomologie agricole (Leag) de l’Université d’Abomey-Calavi (Uac), qui dispose d’un insectarium où plusieurs espèces sont en cours d’élevage, dont le grillon provençal (Gryllus bimaculatus), le grillon domestique ou grillon comestible (Acheta domesticus) et le grillon domestique tropical (Gryllodes sigillatus) Les asticots une alternative pour nourrir les animaux En effet, face à la hausse des prix des matières premières pour l’alimentation animale, les asticots représentent une alternative prometteuse. Des études menées par l’Institut national des recherches agricoles du Bénin (Inrab) montrent que les asticots, riches en protéines, améliorent significativement la croissance et la santé des animaux d’élevage. Les larves des mouches ou asticots sont une source alternative sous différentes formes : frais, séchés, en farine. Utilisés dans l’alimentation des poulets, les asticots frais boostent de plus de 20% le gain de poids par rapport au régime conventionnel. « Les asticots frais complémentés à la ration alimentaire permettent de déclencher la ponte de manière continue chez les poules en l’absence de coq, avec un nombre moyen de 23 œufs par poule par couvée » a souligné Kocou Aimé Edenakpo, chercheur à l’Inrab et Chef Programme de recherche sur la viande et les œufs au Centre de recherches agricoles en Productions animales et halieutique (Cra Pah). Dans chacun des cas, il y a une amélioration de la santé intestinale de l’animal. Le gain de poids est aussi observé chez les porcs, les poissons et les lapins nourris aux asticots. Ces résultats sont confortés par le rapport « Insectes comestibles : Perspectives pour la sécurité alimentaire et l’alimentation animale » de la Fao (Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture) qui souligne que les insectes représentent une source de protéines viable et durable. Ils peuvent ainsi contribuer à la sécurité alimentaire en fournissant une alternative aux protéines animales traditionnelles, tout en ayant un impact environnemental réduit. Plaidoyer issu de l’atelier de Grand-Popo Afin d’encourager l’adoption des insectes dans l’alimentation, des équipements qui facilitent l’extraction et la conservation des asticots ont été développés. Ces technologies ouvrent de nouvelles opportunités pour les entrepreneurs dans le secteur de l’agrobusiness. La deuxième journée de l’atelier a d’ailleurs été l’occasion de formuler des recommandations aux différents acteurs, comme la Faculté des sciences agronomiques (Fsa), les chercheurs et les décideurs. Également la mise en place d’une structure pour organiser les producteurs d’insectes comestibles et la création d’une plateforme d’échange entre tous les acteurs. Il est également proposé d’étendre la production à d’autres espèces comme les larves de palmier et de promouvoir les insectes comestibles à travers des activités de sensibilisation. Il faut noter que la consommation d’insectes, bien que présente dans plusieurs cultures à travers le monde, reste un sujet délicat et souvent mal perçu. L’un des principaux défis reste la législation encadrant la production et la consommation d’insectes. Un cadre réglementaire clair et adapté est essentiel pour encourager cette pratique. De plus, la patience et la détermination sont indispensables pour changer les mentalités et faire accepter les insectes comme une source alimentaire. Source : Agratime, Juillet 2024.

Nutrition et Santé, Recherches et innovations agricoles

INNOVATION TECHNOLOGIQUE AU BÉNIN: L’amélioration de la qualité sanitaire des produits carnés à l’honneur

Le 05 juillet 2024, l’Académie nationale des sciences, arts et lettres du Bénin (Ansalb) a tenu sa session du vendredi de l’académie. La séance s’est tenue dans les locaux de l’amphithéâtre Isba au champ de foire de Cotonou. L’objectif était d’exposer les limites des procédés traditionnels de grillage, fumage, séchage des poissons et viandes produits localement puis de présenter l’innovation technologique mise sur pied. Mouleykatou SOULEYMANE «Innovation technologique de fumage/grillage et qualité nutritionnelle et sanitaire des produits carnés ». Telle est la thématique sous laquelle a été placée la séance du vendredi de l’académie. Cette rencontre a réuni des académiciens de l’Ansalb, des professionnels et des chercheurs. Face aux effets indésirables des techniques traditionnelles archaïques de fumage, grillade et séchage des viandes et poissons, sur la santé des transformatrices et consommateurs au Bénin, une étude a été menée. Cela dans le but d’améliorer les procédés et obtenir des produits finis de très bonne qualité. En effet, il a été mis sur pied un dispositif de grillage fumage et séchage pour la réduction des hydrocarbures et composés toxiques de la viande de porc et des poissons transformés dans la sous-région Ouest-africaine. Sur le plan chimique, les concentrations sont considérablement plus faibles, répondant ainsi à l’arrêté N°0362-2007/Maep de la République du Bénin qui fixe la limite maximale à 5 microgrammes par kilogramme pour le benzo(a)pyrène. D’après Dr François Mahunan Assogba, spécialiste en nutrition et sciences alimentaires,  l’appareil breveté et dénommé “Qualisani” permet « d’augmenter la quantité des produits transformés par unité de temps et de préserver la santé des transformateurs en évitant leur exposition à la chaleur et à la fumée ». Il convient de rappeller ici que, malgré leur richesse en acides gras essentiels et en protéines, ces denrées alimentaires  issues des procédés traditionnels, présentent des concentrations 30 fois supérieures en hydrocarbures aromatiques polycycliques (Haps). Dans sa présentation, Herbert Iko Afe, Dr en sécurité sanitaire des aliments s’est exprimé sur les apports nutritionnels et les risques chimiques associés à la production de viande de porc grillée et de poisson fumé au Bénin. « Près de 98% des consommateurs dans cette étude avaient une marge d’exposition inférieure à 10000, ce qui traduit qu’il y avait plus de risques d’exposition chez ces derniers », a-t-il signalé. En outre, Dr Dona Gildas Anihouvi, spécialiste en technologie alimentaire et risques microbiologiques, a poursuivi en exposant les problèmes liés à leur qualité microbiologique. Il indique que « les 48 échantillons collectés aléatoirement ont présenté des profils de diversités variés avec la détermination de genres bactériens comme Photobacterium, Vibrio Marganella et Kocuria». Ce qui représente donc un risque élevé de maladies infectieuses et d’intoxication alimentaire. Source: Le rural

Nutrition et Santé

UTILISATION DOMESTIQUE DE PESTICIDES DANS LE MONDE: Alerte sur les intoxications graves avec le Sniper

L’insecticide Sniper interdit en théorie à la vente en France fait exploser les intoxications. Depuis mai 2024, les autorités françaises multiplient les alertes contre le caractère nocif à la santé du produit Sniper. Ce produit utilisé contre les punaises de lit se révèle très dangereux pour les utilisateurs. Du 1er janvier 2018 au 30 juin 2023, les centres antipoison ont été contactés lors de 170 événements distincts, concernant au total plus de 200 personnes exposées au Sniper. Malik SOULEMANE « La scène se joue en mai dernier, à Paris. Un bébé est gravement intoxiqué, passe deux semaines en réanimation et manque de mourir après avoir avalé le tiers d’un flacon de Sniper, un insecticide en théorie interdit à la vente en France qui traînait dans son logement. La famille se l’était procuré au marché Château-Rouge, dans le nord de la capitale (XVIIIe). Sans doute voulait-elle lutter contre des insectes envahisseurs, ce produit toxique étant présenté sur les réseaux sociaux comme miracle contre les punaises de lit et autres nuisibles. » a rapporté Le Parisien en décembre 2023. À la suite cet épisode, « on s’est dit qu’il fallait faire une grande étude de toxicovigilance pour faire vraiment bouger les choses », raconte le Dr. Juliette Bloch, directrice des alertes et des vigilances sanitaires à l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), cité par Le Parisien. Les résultats sont parus. Du 1er janvier 2018 au 30 juin 2023, les centres antipoison ont été contactés lors de 170 événements distincts, concernant au total plus de 200 personnes exposées au Sniper. Le nombre d’appels augmente au fil des années, suivant la même tendance que les recherches Google pour « punaises de lit ». » Sniper 1000 Ec Ddvp, un insecticide à éviter à tout prix ? La réponse par l’affirmative en France ou encore en Europe ne fait plus de doute. Dans un communiqué en date du 18 mai 2024, l’Agence nationale de la sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) rappelle que « la commercialisation de ce produit est interdite depuis 2013 ». Elle fait ce rappel après avoir constaté que depuis plusieurs mois, les centres antipoison reçoivent deux à quatre appels par semaines pour des intoxications suite à l’utilisation de l’insecticide Sniper 1000 Ec Ddvp, utilisé principalement dans les logements infestés par des nuisibles notamment des cafards et punaises. Elle regrette l’achat de ce produit sur des marchés de plein air, dans des petits commerces de proximité, auprès de vendeurs à la sauvette, ainsi que par le biais de certains sites internet malgré l’interdiction et les contrôles intensifs menés par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (Dgccrf).   Une substance nuisible à la santé L’Agence française de la sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail souligne dans son document de rappel, le danger que constitue l’usage du Sniper 1000 Ec Ddvp. « La substance active contenue dans cet insecticide, et nommée dichlorvos, présente un danger mortel par inhalation, par contact avec la peau et par ingestion. La gravité des intoxications est variable. Chez des personnes exposées à ce produit, les médecins ont recensé des symptômes respiratoires, troubles digestifs, troubles neurologiques ou neuromusculaires pouvant aller jusqu’au coma. Des cas d’hospitalisation ont été enregistrés, dans le lot, des enfants. » a indiqué le rapport de l’Anses. Sensibilisation accrue Depuis le communiqué de l’Agence nationale de la sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), les autorités françaises multiplient les alertes sur le Sniper. Sur les réseaux sociaux, Rappel Conso, le site des alertes de produits dangereux, tout comme Frédérique Camilleri, préfète du département d’Essonne ou encore la préfecture du Val-de-Marne attirent l’attention des internautes sur le danger de cet insecticide dans un post le 21 juin 2024.

Nutrition et Santé

PETIT COLA ET SANTE: Les vertus insoupçonnées d’un trésor aux multiples bienfaits

Le Garcinia kola, communément appelé « petit cola », est une plante tropicale originaire d’Afrique de l’Ouest et du Congo, appartenant à la famille des Clusiaceae. Sa partie utilisée qui  est la graine, semblable à une noix, recèle des propriétés médicinales. Utilisées depuis des siècles en médecine traditionnelle, le petit cola constitue un trésor aux multiples bienfaits pour la santé.  Ulrich DADO TOSSOU Le petit cola, avec son goût amer qui s’atténue progressivement, est souvent négligé au profit du cola géant. Pourtant, il offre des avantages surprenants pour la santé grâce à une variété de composés bénéfiques, notamment des antioxydants et des anti-inflammatoires, qui renforcent le système immunitaire et protègent les cellules contre les dommages. Un Remède Traditionnel contre le Paludisme Des recherches ont démontré que le petit cola possède des propriétés antipaludiques. Les guérisseurs traditionnels prescrivent depuis longtemps ce fruit pour traiter les infections paludéennes. Les constituants chimiques du Garcinia kola, notamment les quinones, sont efficaces dans la lutte contre le paludisme. Santé Pulmonaire et Traitement des Affections Respiratoires Le petit cola est également utilisé pour traiter les affections pulmonaires. Selon des études menées par Simon Adekunlé de l’Université d’État d’Ekiti au Nigeria, le petit cola dilate les canaux alvéolaires et les sacs dans les poumons, facilitant ainsi le traitement des rhumes de poitrine et d’autres affections respiratoires. Réduction de la Pression Oculaire et Prévention du Glaucome Un rapport du New York Times Health Guide indique que le petit cola peut réduire la pression oculaire, contribuant ainsi à la prévention du glaucome. Des recherches menées par l’Hôpital Universitaire de Lagos au Nigeria ont montré que des collyres contenant 0,5 % d’extrait de Garcinia kola réduisent efficacement la pression oculaire lorsqu’ils sont utilisés deux fois par jour. Aide à la Perte de Poids Le petit cola est un coupe-faim naturel, important pour les personnes souhaitant perdre du poids. Sa consommation régulière peut aider à contrôler l’appétit et à favoriser la perte de quelques kilos.  Traitement des Infections Associées au Vih Chinyere Nwokeke, chercheuse à l’Agence de développement de la médecine naturelle du Nigeria (Nnmda), affirme que le petit cola pourrait être utilisé pour traiter les infections opportunistes associées au Vih. Grâce à ses propriétés antibactériennes et de détoxification, il est recommandé dans le traitement du Vih et du Sida. Amélioration de la Fertilité Masculine Selon les médecins traditionnels, le petit cola joue un rôle important dans la fertilité masculine. Il aide à traiter l’impuissance et à augmenter le désir sexuel, rendant l’homme plus performant. Soulagement de l’Arthrose L’arthrose, caractérisée par des douleurs, des inflammations et des mouvements limités dans les articulations, peut être soulagée par le petit cola. Des recherches de l’Université Obafemi Awolowo au Nigeria recommandent l’utilisation du petit cola dans le traitement de l’arthrite. Offrant ainsi une alternative naturelle aux analgésiques et autres médicaments. Le petit cola, trésor méconnu de la médecine traditionnelle africaine, offre une multitude de bienfaits pour la santé. Bien que souvent négligé, il mérite une attention particulière pour ses propriétés thérapeutiques variées et ses contributions potentielles à la médecine moderne. Source : Agence Guinéenne de presse

Agriculture, Nutrition et Santé

BÉNIN/CULTURES CÉRÉALIÈRES DANS L’ATACORA: Le fonio, point d’attraction de l’écotourisme

Pour promouvoir l’écotourisme dans le département de l’Atacora, la maison du fonio a lancé le 5 juillet 2024 un projet ambitieux qui met en valeur le patrimoine alimentaire et culturel du fonio. La cérémonie, organisée au Village des Enfants Sos de Natitingou, a réuni des autorités locales, des chefs traditionnels et des partenaires techniques et financiers. Mouleykatou SOULEYMANE Dans son discours d’ouverture, Angèle Batala N’dia, présidente de la Maison du Fonio, a déploré la disparition de cette céréale dans la région de l’Atacora. «La production de fonio n’existe même plus », a-t-elle affirmé. La cérémonie a été lancée par Sa Majesté Okoto Tcha Diéti, chef suprême de culte Tamari, qui a imploré les bénédictions des ancêtres. Il a profité de l’occasion pour rappeler l’importance de la culture du fonio pour les chefs traditionnels de l’Atacora. «Nous, les chefs traditionnels, devons faire de la promotion du fonio notre premier combat et nous nous engageons à accompagner la Maison du Fonio dans cette initiative », a-t-il déclaré. La représentante du Directeur général de l’Agence territoriale de développement agricole du pôle 3 (Atda 3), Géraldine Chaffa, a salué l’initiative et a promis de sensibiliser les producteurs locaux afin d’améliorer les taux de production. « Nous allons toujours vous accompagner et sensibiliser les producteurs pour que nous puissions vraiment embrasser le fonio », a-t-elle dit dans son intervention. En parlant de l’importance de l’intégration de l’art culinaire local dans la promotion de l’écotourisme, Julienne Dakou, représentante du Directeur départemental de la culture a souligné que « Nous ne pouvons pas faire de l’écotourisme sans promouvoir notre art culinaire, dont le fonio est un élément central ». Selon, le Directeur de la Maison du Fonio, Jean M’po Opala, « Ce projet, axé sur l’écotourisme communautaire dans la zone de l’Atacora, vise à valoriser le patrimoine culturel et alimentaire du fonio. Il s’agit de faire découvrir l’Atacora, ses vertus, sa nature et ses montagnes à travers la valorisation du fonio », a-t-il expliqué. A cet effet, des actions de sensibilisation sont prévues pour être menées auprès des écoles et de la jeunesse, afin de leur rappeler l’importance du fonio. Des moyens également seront recherchés pour soutenir les coopératives de fonio existantes. Il faut noter que ce projet bénéficie également du soutien de la mairie de Natitingou, démontrant ainsi l’engagement des autorités locales dans la promotion du fonio et du développement durable dans l’Atacora. Source: Agri Impact

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