Dans un communiqué publié le 7 novembre 2024, le Fonds International de Développement Agricole (Fida) a lancé un appel pressant à une action collective accrue et à un financement adapté pour aider les petits producteurs agricoles à faire face aux effets du changement climatique. Cet appel intervient dans le cadre de la Coo 29, qui se tient depuis le 11 novembre à Bakou, en Azerbaïdjan.
Mouleykatou SOULEYMANE
Le Fond internationale pour le développement agricole (Fida) souligne que les petites exploitations agricoles, qui représentent plus de 500 millions d’unités dans le monde, sont cruciales pour la sécurité alimentaire de nombreuses régions. Environ trois milliards de personnes dépendent directement de l’agriculture de subsistance pour leur alimentation et leurs moyens de subsistance. Ces petits producteurs génèrent près de 35% de la production alimentaire mondiale, un chiffre qui grimpe à 70% en Afrique. Toutefois, ils sont confrontés à de multiples défis qui affectent leur rendement.
Les impacts des changements climatiques sur les petits producteurs
Les petits exploitants agricoles souffrent particulièrement des effets du changement climatique. Ces perturbations affectent directement les cycles de culture et, par conséquent, les rendements agricoles. Par exemple, cet été, une sécheresse en Afrique australe a gravement impacté les récoltes de maïs, tandis qu’en Afrique de l’Ouest, des pluies irrégulières ont réduit de moitié la production de cacao au Ghana. Le Fida avertit que ces événements pourraient précipiter jusqu’à 132 millions de personnes supplémentaires dans l’extrême pauvreté.
Difficultés économiques et sociales
Selon les informations rapportées par le média Agratime, outre les défis climatiques, les petits producteurs sont également confrontés à une crise économique. L’augmentation des coûts des produits alimentaires pèse lourdement sur leurs revenus déjà fragiles. Selon Alvaro Lario, président du Fida, « Les petits producteurs vivent souvent dans la pauvreté et n’ont guère le choix. Ils doivent s’adapter ou sont destinés à mourir de faim […] La hausse des prix des denrées alimentaires, la faim et la pauvreté ont entraîné des migrations forcées et des conflits », rapporté par le même média. La hausse des prix des denrées alimentaires et la faim croissante ont provoqué des migrations forcées et des conflits. L’Onu rapporte qu’environ 735 millions de personnes souffrent de la faim dans le monde, et la situation pourrait s’aggraver dans les années à venir.
Le besoin urgent de financement pour l’adaptation
Pour faire face à cette situation, il est crucial d’investir dans des solutions d’adaptation aux effets du changement climatique. Pourtant, le financement actuel alloué à ces initiatives reste insuffisant. En 2019-2020, le financement climatique consacré à l’adaptation des petits producteurs n’a représenté que 0,8% des financements mondiaux, soit seulement 5,53 milliards d’Usd. Le Fida met en garde que, si des mesures ne sont pas prises, les rendements agricoles pourraient chuter de 25% d’ici la fin du siècle.
Un appel à l’action pour une adaptation durable
Lors de la Cop 29, le Fida appellera à un financement ambitieux pour soutenir l’adaptation des petits producteurs. Alvaro Lario insiste sur le fait que « l’adaptation est une question de sécurité alimentaire mondiale, mais aussi de stabilité géopolitique », rapporté par Agratime. L’organisation exhorte les participants à inclure les petits producteurs comme priorité dans les financements climatiques mondiaux.
Parmi les solutions proposées par le Fida figurent l’adoption de l’irrigation adaptée au climat, le développement de techniques de collecte d’eau, la culture de variétés résistantes à la sécheresse, l’agroforesterie, l’agroécologie et l’amélioration de la gestion des sols. Ces initiatives visent à garantir que les petits producteurs puissent continuer à nourrir la planète, malgré les effets du réchauffement climatique.