En 1791, naît la Déclaration des droits des femmes et de la citoyenne qui réclame l’égalité juridique et légale des femmes par rapport aux hommes. Cependant en 1804 dans le code civil, Napoléon infériorise la femme en droit. Ce n’est qu’en 1946 qu’apparaît officiellement ce principe fondamental. Dès lors, la Constitution de la cinquième République « garantit à la femme dans tous les domaines des droits égaux à ceux des hommes. » 1965 : les femmes peuvent gérer leurs biens propres et exercer une activité professionnelle sans le consentement de leur mari. 1982 : officialisation de la journée internationale des droits des femmes. 1983 : loi Roudy pour l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes qui travaillent en entreprise.
Le monde agricole se féminise. Si les femmes ont depuis toujours joué un rôle crucial dans la vie des exploitations, celui-ci n’a pas toujours été reconnu comme tel. Leur statut de conjointe ou d’aide occasionnelle en atteste. Jusqu’au début des années 60, le rôle de la femme dans l’agriculture n’était pas considéré. Le terme d’agricultrice n’existait pas. Il ne rentrera dans le dictionnaire français qu’en 1961. Aujourd’hui, elles restent minoritaires en tant qu’agricultrices à part entière et leur proportion stagne depuis quelques années mais leur place dans le monde agricole a nettement évolué. Elles sont devenues des « actrices » incontournables du paysage agricole, tant parmi les chefs d’exploitations, que parmi les salariés. Au Bénin et particulièrement au nord, nous rencontrons chaque jour des femmes qui révolutionnent le paysage agricole. Notre rédaction va chaque fois à leur rencontre ; elles sont nombreuses. Qu’elle soit d’Ida Pascaline Houédoté, transformatrice agroalimentaire ; de Dorcas Akouété, productrice Agricole, transformatrice agroalimentaire et éleveur. D’Emma Mahoussi Houndjo épouse Onibon, éleveur. De Charlène Pénielle Zougnon, transformatrice agroalimentaire. Ou d’Annick Laurelle Aborodé, transformatrice agroalimentaire. Elles ont un parcours d’entrepreneuriat brillant.
Toutes ces femmes et même celles encore dans l’ombre qui transforment l’agriculture au féminin méritent respect et appuis divers pour une réelle transformation de notre agriculture. Souvent habile dans la gestion de l’exploitation, les démarches administratives, l’art de la négociation avec les organisations agricoles, le contact avec le public ou encore à l’aise pour la vente, la femme agricultrice dispose de qualités essentielles pour l’agriculteur d’aujourd’hui. D’une façon plus générale, les « jeunes » exploitantes ont souvent des parcours et une approche du métier bien différents des hommes.
Malik SOULEMANE