La semence est le premier intrant de base en agriculture. La qualité de la semence utilisée par les paysans détermine le type d’agriculture pratiquée. Vu sous cet angle, les semences agricoles représentent un enjeu crucial pour l’Afrique, où l’agriculture emploie 60 % de la population et contribue à plus de 20 % du Pib dans certains pays. Cependant, la dépendance du continent aux semences importées constitue une menace pour sa souveraineté alimentaire. En effet, selon la Fao, jusqu’à 80 % des semences utilisées en Afrique subsaharienne proviennent d’importations, créant une dépendance coûteuse et vulnérable face aux aléas mondiaux.
Le déficit de variétés adaptées aux spécificités climatiques locales accentue les défis posés par le changement climatique. Les sécheresses récurrentes et la dégradation des sols réduisent la productivité des cultures, tandis que les semences traditionnelles, souvent mieux adaptées, sont délaissées au profit de variétés hybrides ou génétiquement modifiées, souvent moins résilientes à long terme. Pour relever ce défi, il est impératif de soutenir les initiatives locales qui promeuvent des semences indigènes, résistantes et adaptées. C’est donc à juste titre qu’il faut saluer la campagne « Ma semence ma vie » que mène l’Alliance pour la souveraineté alimentaire en Afrique (Afsa) ensemble avec la Fédération agroécologique du Bénin (Faeb). Les acteurs de l’Afsa étaient face à la presse le jeudi 05 septembre 2024, selon le reportage réalisé par nos confrères de Crystal News : « 80 à 90 % des semences utilisées en Afrique subsaharienne proviennent des systèmes paysans et sont à la base de la souveraineté alimentaire du continent » a laissé entendre l’activiste de la nature, Patrice Sagbo au cours du rendez-vous médiatique.
Pour plus d’efficacité dans cette lutte, des investissements dans la recherche agronomique et des politiques favorisant la production locale de semences sont essentiels. Un cadre législatif et économique doit protéger les droits des agriculteurs tout en favorisant l’innovation durable. C’est une course contre la montre pour garantir la sécurité alimentaire de millions d’Africains.
Malik SOULEMANE