La sixième édition de la Journée mondiale du coton, célébrée sous le thème « Le coton pour le bien de tous », met en lumière un enjeu crucial pour le futur du continent africain. Cet événement, organisé à Cotonou au Sofitel Hôtel, a rassemblé des personnalités de premier plan telles que le Ministre d’État Abdoulaye Bio Tchané et la vice-présidente Mariam Chabi Talata, soulignant l’importance que les autorités béninoises accordent à cette filière stratégique.
Le coton, cultivé par des millions d’agriculteurs africains, joue un rôle fondamental dans l’économie et l’identité culturelle du continent. Mais pour que cette filière atteigne son plein potentiel, l’Afrique doit impérativement moderniser ses pratiques agricoles. L’objectif est d’améliorer les rendements tout en protégeant l’environnement. Parallèlement, l’investissement dans la transformation locale du coton est indispensable. Réduire la dépendance à l’exportation brute permettrait non seulement de créer davantage de valeur ajoutée sur le continent, mais aussi de générer des emplois durables, en particulier pour les jeunes et les femmes dans les zones rurales.
Sur le plan économique, le coton peut devenir un puissant moteur de développement durable, surtout à travers des initiatives telles que la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). Toutefois, l’Afrique doit absolument s’attaquer aux déséquilibres du commerce international pour garantir des prix équitables à ses producteurs, souvent victimes des fluctuations du marché mondial.
Culturellement, le coton est aussi le pilier de savoir-faire traditionnels uniques, tels que la fabrication de tissus comme l’indigo ou le bogolan. La valorisation de ces trésors culturels peut renforcer le « Made in Africa » sur les marchés internationaux tout en protégeant un patrimoine ancestral. Promouvoir ces créations, c’est aussi mettre en avant l’identité africaine dans un monde globalisé.
Pour que le coton bénéficie véritablement à tous, il est crucial de miser sur trois axes : l’innovation, l’équité dans le commerce et la préservation des traditions locales. Ces leviers, s’ils sont bien actionnés, ouvriront la voie à une émancipation économique et culturelle durable pour l’Afrique. La participation de la Ministre du commerce du Bénin, de la Directrice de l’Organisation mondiale du commerce (Omc) et de près de 400 acteurs de la filière coton témoigne d’un engagement collectif pour des pratiques agricoles durables, essentielles à l’avenir de cette filière. En somme, l’or blanc peut devenir un pilier de la transformation du continent, à condition que l’Afrique adopte une stratégie qui conjugue innovation et justice économique.
Malik SOULEMANE