Comme la foudre, les coups de machette du bouvier sur une septuagénaire ont semé la terreur à N’dali et même dans tout le pays. Une vieille femme, qui à cet âge, devrait bénéficier du plaisir d’être entourée de ses petits et arrières petits-enfants continuait à fréquenter les champs. Elle continuait à aller à la cueillette des amandes de karité. Avec son énergie aussi robuste que celle d’un beurre de karité sous le soleil, elle arpentait les champs dès l’aube pour reconstituer son stock de karité. Elle parcourait les champs de l’arrondissement de Bori. Quand dans sa cueillette, elle s’est trouvé nez à nez avec un troupeau de bœufs. Confiante en sa « robuste » force et peut-être même à la puissance d’un décret sur le pastoralisme dont le gouvernement a révisé certaines dispositions lors du conseil des ministres du 8 mai 2024 pour le rendre encore plus « efficace », elle se serait battue avec ce troupeau bœufs espérant pouvoir remplir sa bassine d’amandes de karité. Lequel exploit qu’elle aurait réussi et qui aurait certainement mis le bouvier en courroux.
Le bouvier n’a assurément pas apprécié qu’une vieille de plus de 70 puisse vaincre son « vaillant » troupeau et réussir à remplir sa bassine d’amandes de karité. Pour venger ses « vaillantes » bêtes, mal lui en aurait pris de se jeter sur cette vieille qui aurait pu être ta mère ou grand-mère. Il lui aurait roué de coups de machette et du sang aurait coulé. Sous ces coups de machette du bouvier et loin de sa maison, cette vieille femme de plus de 70 ans aurait rendu l’âme. C’est sur le chemin de sa passion du champ qu’elle est tombée ou bien c’est en combattant pour la survie ? Si c’est pour la survie, la mort cruelle dont elle a été victime devrait interpeller notre société pour que plus jamais personne ne soit encore obligée à 70 ans à travailler pour survivre. Ou bien à 70 ans on continue à travailler au Bénin !?
Malik SOULEMANE