En ce mois d’octobre, des pluies diluviennes continuent de s’abattre sur le nord du Bénin, bouleversant la vie des producteurs et mettant en péril les récoltes. En parcourant les fermes touchées, nous avons recueilli les témoignages de producteurs et d’experts agronomes qui décrivent une situation alarmante.
Malik SOULEMANE
Zimè Saka, producteur local, déplore la situation : « Ça joue un impact négatif dans nos champs. Nos récoltes pourrissent et d’autres qui sont bien sèches repoussent en champ. La famine frappe déjà nos portes. » Un sentiment d’inquiétude partagé par plusieurs agriculteurs qui voient leurs efforts menacés par ces pluies tardives. Pour certains, comme Roufaï et Yarou, ces pluies pourraient cependant bénéficier aux cultures à semis tardif, même si cela reste une minorité. Gounou, quant à lui, trouve ces intempéries problématiques : « Ces dernières pluies constituent un obstacle pour nous. Elles nous empêchent de récolter nos vivres déjà prêts au champ. » Au-delà des témoignages poignants, l’ingénieur agronome Samir apporte des conseils pratiques pour atténuer les pertes. « Pour limiter les pourritures des récoltes dans les champs, il faut récolter et sécher celles qui sont en contact direct avec le sol. » Sourokou, un autre producteur, illustre bien cette approche : « Tout mon maïs que j’ai semé précocement a pourri en contact avec le sol. Je suis en train de les récolter et les sécher en même temps. »
Comment circonscrire les dégâts ? Face à ces aléas climatiques imprévisibles, les producteurs doivent repenser leurs stratégies de récolte en suivant quelques recommandations. Faire la récolte échelonnée : Il est conseillé de ne pas attendre que toutes les cultures arrivent à maturité avant de commencer la récolte. En échelonnant les récoltes, les producteurs pourront limiter les pertes dues aux intempéries. Sécher les récoltes rapidement : Pour éviter que les récoltes en contact direct avec le sol ne pourrissent, il est crucial de récolter et de sécher rapidement, comme l’a souligné l’ingénieur agronome Samir et pratiqué par Sourokou. Anticiper les semis : Pour les producteurs qui ont semé tardivement, les pluies actuelles peuvent être bénéfiques. Cependant, pour les prochaines saisons, une meilleure planification des semis pourrait aider à éviter les semis précoces trop vulnérables aux fluctuations climatiques.
Alors que les agriculteurs du nord du Bénin sont sous la menace de pluies destructrices, des actions concertées et une adaptation rapide peuvent permettre de limiter les dégâts. La vigilance s’impose, et la clé réside dans la gestion proactive des récoltes.