Ghislaine da Silva épouse Ayissi, brave femme de 52 ans, est la promotrice de l’entreprise de transformation agroalimentaire Yon-na J qui signifie faveur de Jésus. Officiellement lancée en 2018 et basée dans la cité des Kobourou, l’entreprise Yon-na J évolue dans la transformation de tomate et piment en purée et la transformation de mangue en nectar et mangue découpée. Malgré des débuts difficiles, et les défis liés au développement de l’entreprise, six ans plus tard Yon-na J côtoie les 4 millions de chiffre d’affaires annuel.
Mouleykatou SOULEYMANE
Après l’obtention de son Brevet de technicien supérieur (Bts) en marketing et actions commerciales, Ghislaine da Silva a occupé le poste de gestionnaire pour le septentrion de “Iziphone”, une entreprise de téléphonie d’alors au Bénin. La promotrice de Yon-na J a toujours eu une vision de créer sa propre entreprise peu importe le temps que cela prendrait. Néanmoins, avec sa vision bien portée sur sa tête, elle a fait d’abord un détour par l’entreprise de téléphonie “Iziphone” d’antan afin d’acquérir les compétences pratiques et l’expérience nécessaire pour mettre sur pied et développer sa propre entreprise. Comme on pouvait s’y attendre, elle n’a pas abandonné sa vision.
Naissance d’une marque
Après deux années de bons et loyaux services à “Iziphone”, l’appel de l’entrepreneuriat se fit encore plus strident pour Ghislaine da Silva. C’est alors qu’elle démissionna de son confortable poste de gestionnaire pour s’accrocher à ses rêves. Entre temps, elle a répondu au devoir de maternité. Ghislaine da Silva fit ainsi une longue pause pour fonder et s’occuper de sa famille. Comme à “Iziphone”, la maternité non plus n’eut point éblouir sa vision. D’ailleurs tous les vents sont favorables à celui qui sait là où il va. Eureka ! En 2018 enfin, soit après 10 autres bonnes années de travail acharné, de testing, d’échantillonnage, d’échecs, de doute, de persévérance et de résilience que l’entreprise agroalimentaire Yon-na J vit le jour avec toutes les autorisations et certifications nécessaires.
L’entreprise Yon-na J fait la transformation de tomate fraîche en purée naturelle, la transformation du piment “Gbataki” rouge et vert en purée naturelle. Elle fait également de la transformation des mangues ordinaire et greffée, respectivement en nectar de mangue et en découpe de mangue, pour le plaisir des consommateurs. « Nous avons eu l’idée de faire des morceaux de mangue greffée en bocal. Nous faisons en sorte que cela soit vraiment naturel, que les gens aient de la mangue à manger à la cuillère même hors saison. Et tous ces produits sont certifiés par l’Agence béninoise de la sécurité sanitaire des aliments » a laissé entendre la promotrice. Il faut noter que les produits Yon-na J sont naturels, sans ajout d’additifs chimiques.
Courage et détermination
Ce sont les pertes post récolte observées lors des périodes d’abondance de ces matières premières qui ont poussé l’entrepreneure à s’orienter vers l’agroalimentaire. Elle était animée d’une volonté irrésistible d’apporter des solutions aux vendeuses de ces matières premières qui se retrouvent en période d’abondance avec beaucoup de produits non écoulés qui pourrissent sous les bras. En vue d’apporter de la valeur ajoutée à la matière première et de faciliter le quotidien des consommateurs, l’entreprise Yon-na J a été créée. Ghislaine da Silva s’est lancée avec les moyens de bord et une bonne dose de courage et de détermination. « Je suis allée voir les bonnes dames du marché, je leur ai montré ce que je faisais. J’ai commencé par la tomate et le piment. Je leur demandais de me fournir la matière première et les payer après transformation et vente » a confié l’entrepreneure. Six ans plus tard l’entreprise Yon-na J continue son petit bonhomme de chemin avec plus de 4 millions de chiffres d’affaires par an.
Pour la promotrice de Yon-na J, l’agriculture en général et particulièrement la transformation agroalimentaire est un domaine porteur, si on est passionné et on n’a pas peur du travail. De ce fait, Ghislaine da Silva encourage les jeunes et les femmes à s’y lancer, et à le faire au plus tôt. « Quand vous avez une idée et qu’il y a du potentiel, n’écoutez pas les découragements. Si vous faites une étude de marché et que vous voyez la faisabilité de la chose, et que vous aimez la chose, foncez seulement », a encouragé la promotrice de Yon-na J. Il faut noter que les produits Yon-na J peuvent être retrouver dans les supermarchés, les restaurants et poissonneries sur toute l’étendue du territoire national. Réclamez les produits “Made in Benin”. Osons le “consommons locale” pour soutenir l’économie locale ainsi que nos entrepreneurs engagés.