Au Ghana le gouvernement veut promouvoir la culture de semences génétiquement modifiées. Ceci dans le but d’accroître la production agricole et potentiellement développer l’économie agricole. Mais les acteurs du secteur n’y adhèrent pas.
Mouleykatou SOULEYMANE
Le Ghana est l’un des derniers pays africains à s’engager en faveur des cultures génétiquement modifiées. Pour le gouvernement, les cultures génétiquement modifiées résistent mieux aux parasites et aux maladies, et peuvent permettre d’accroître la production. C’est ainsi que la vente de 14 produits Ogm (Organismes génétiquement modifiés) sont mis sur le marché. Ces produits concernent 8 semences pour le maïs et 6 semences pour le soja. Cependant pour certains activistes, les Ogm sont à laisser car leur utilisation détruit les semences locales. Selon ces derniers, cette pratique est à l’origine de l’apparition des nuisibles pour les plantes. Alidu Ayuba, agriculteur depuis plus de 30 ans, affirme que les ravageurs détruisent les cultures Ogm avant la récolte. « Nous perdons une grande partie de notre production et les produits chimiques pour lutter contre les maladies ne sont pas toujours bons à utiliser », a-t-il déclaré. Selon cet agriculteur, les semences Ogm sont mauvaises car elles contribuent plutôt au faible rendement des produits alimentaires.
Bismak Tetteh, un membre de l’association des paysans Ghanéens explique que, « Si vous regardez les Ogm eux-mêmes, la technologie n’appartient pas aux scientifiques ghanéens ; c’est une technologie importée et les variétés ne nous appartiennent pas. Si nous permettons aux Ogm d’entrer dans le pays et de dominer le système alimentaire, il arrivera un moment où nous aurons besoin de semences et où nous devrons compter sur des sources extérieures pour les obtenir». Pour l’association des paysans, l’amélioration des semences locales doit être privilégiée au détriment des semences génétiquement modifiées importées.
En dépit de l’opposition des acteurs agricoles, le gouvernement ghanéen maintenant sa position et assure qu’il veillera à ce que les producteurs de cultures génétiquement modifiées respectent les procédures et les directives strictes afin de protéger les cultures indigènes du Ghana. Il faut noter que, l’introduction des Ogm en Afrique est plus observée en Afrique du Sud, au Nigéria et au Burkina Faso.