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NOUVEAUX TUBERCULES D’IGNAME AU NORD DU BENIN: Entre rareté et cherté, le choix du luxe des consommateurs

Les premiers tubercules d’igname de la campagne 2024-2025 sont déjà disponibles et se retrouvent dans quelques marchés de Parakou. Au moment de l’enquête sur l’offre et le prix de ces tubercules, on ne les retrouve qu’au marché Guèma à Parakou chez une seule commerçante. Il ne restait que trois (3) tas de 5 tubercules aussi gros que le pouce de la main. Le prix du tas de 5 tubercules varie entre 2500 et 3500 Fcfa. Les producteurs et commerçants approchés pour comprendre cette rareté et la hausse des prix des tubercules d’igname accusent tous le changement climatique.

Malik SOULEMANE

La fête de l’igname aura lieu dans deux semaines à Savalou. Mais la matière principale de cette fête qu’est l’igname se fait encore plus ou moins rare dans le pays et montre un visage désarmant de la cherté. En effet, selon les commerçantes et les producteurs rencontrés, l’offre d’ignames est insuffisante parce que les champs n’ont pas suffisamment été arrosés par les pluies. Ce qui a, sans doute, contribué aux prix élevés. La hausse des prix, selon une commerçante du marché Guèma n’est pas du goût des commerçants et cette dernière espère que très bientôt l’offre sera abondante et les prix vont descendre pour le bonheur des populations.

Cependant, pour Roufaï Koriko, producteur à Djougou, l’offre insuffisante des tubercules d’igname est due à un fort ensoleillement au moment de la mise en terre des semenceaux : « Cette année nous avons connu un fort ensoleillement de mars à mai au moment où la plupart des producteurs ont semé les semenceaux ». Non de lui, toujours dans la même commune, le producteur Kadiri dans le village de Monè abonde dans le même sens et pose un diagnostic un peu plus profond. Selon ce dernier, « cette année il y a eu tellement de poches de sécheresse qui ont contribué à détruire les pousses d’ignames dans les champs. Aussi, on n’a pas enregistré de bonnes pluies pour favoriser la croissance et le développement des tubercules. »

Par ailleurs au Ghana pas très loin du Bénin, selon les informations rapportées par Citi Newsroom le lundi 29 juillet 2024, cent (100) tubercules d’igname sont vendus entre 6 000 et 7 500 cédis Ghc (soit environ entre 234 000 et 293 000 Fcfa) dans les fermes de la région de Bono. Selon la même source, le prix d’igname est actuellement plus élevé sur le marché Nana Bosoma à Sunyani par rapport à la même période en 2023. Les vendeurs d’ignames de ce marché attribuent la hausse des prix des ignames aux précipitations irrégulières de cette année et au coût élevé des intrants agricoles. On peut donc être tenté de dire, en face de cette situation que les problèmes d’hommes sont planétaires et leurs résolutions doivent être planétaires. Mais en attendant, quel que soit le visage que présentent les ignames, la fête du 15 août aura lieu à Savalou. Que chacun se prépare !

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