La Banque mondiale a publié le lundi 13 mai 2024 la deuxième édition du rapport sur les perspectives économiques du Bénin intitulé « S’adapter au changement climatique pour une croissance économique durable et résiliente ». Elle prévoie une croissance de 6,2% en moyenne par an entre 2024 et 2026. Ce dynamisme économique sera principalement alimenté par une augmentation des investissements et l’expansion de la Glo-Djigbé Industrial Zone (Gdiz).
Ulrich DADO TOSSOU
La Gdiz est une zone industrielle située à 45 km de Cotonou. Elle est dédiée à la transformation locale de produits agricoles tels que le coton, les noix de cajou, l’ananas, les noix de karité. Selon le rapport de la Banque mondiale, l’économie béninoise devrait enregistrer une croissance de 6,2% en moyenne par an entre 2024 et 2026. Cette prévision sera possible grâce à la hausse des investissements et l’expansion de cette zone industrielle.
L’institution financière internationale a également salué les efforts d’assainissement budgétaire du Bénin. En 2023, ces efforts ont permis de ramener le déficit budgétaire du pays à 4,1% du Pib. Soit le niveau le plus bas depuis 2019, et en baisse par rapport aux 5,5 % de 2022. Selon le rapport de la banque mondiale, cela est dû à un accroissement des recettes totales de 0,7 % pour atteindre 15 % du Pib. Les dépenses publiques ont diminué de 0,6 % pour se situer à 19,2 % du Pib. L’assainissement budgétaire devrait se poursuivre à moyen terme, le déficit budgétaire diminuant encore pour atteindre 2,7 % du Pib d’ici 2026.
Cependant le rapport souligne les défis liés au changement climatique. En l’absence d’adaptations supplémentaires, les pertes économiques annuelles moyennes de Pib pourraient atteindre 19% d’ici 2050. Le document recommande des investissements prioritaires dans l’adaptation et la résilience, notamment dans le secteur agricole avec l’adaptation des pratiques agricoles et la restauration des forêts, ainsi que des investissements dans les ressources en eau.
La Banque mondiale a également noté les répercussions économiques de la fin de la subvention de l’essence au Nigeria en mai 2023, et des problèmes de la chaîne d’approvisionnement dus à la fermeture de la frontière avec le Niger. Ces facteurs, combinés aux pressions croissantes de la demande, ont conduit à une inflation de 2,8% en 2023, un taux néanmoins inférieur à la moyenne régionale de 3,7%.
Pour assurer une croissance économique durable à long terme, le rapport insiste sur la nécessité de renforcer les systèmes de santé et d’éducation, ainsi que d’investir dans des infrastructures de transport et numériques résilientes. Ces mesures visent à réduire la pauvreté et à améliorer la résilience face aux impacts du changement climatique. Permettant ainsi à près d’un demi-million de béninois de dépasser le seuil de pauvreté par rapport à un scénario sans intervention.
Le Bénin semble sur la voie d’une croissance robuste mais la réalisation de ce potentiel dépendra fortement de sa capacité à s’adapter aux défis climatiques et à poursuivre ses efforts de réformes économiques et budgétaires.