Après une campagne 2023-2024 mitigée, la Côte d’Ivoire prévoit une amélioration significative de sa production de coton graine pour la campagne 2024-2025. Avec une projection de 367 000 tonnes, soit une hausse de 6 % par rapport à la dernière campagne, le gouvernement mise sur une augmentation de la productivité grâce à des subventions importantes pour les intrants agricoles et au maintien des prix d’achat attractifs pour les producteurs.
Ulrich DADO TOSSOU
La Côte d’Ivoire, pilier de la production cotonnière en Afrique de l’Ouest, s’apprête à entamer une campagne 2024-2025 prometteuse marquée par des prévisions optimistes et un soutien gouvernemental sans précédent. Après une année 2023-2024 en demi-teinte, les autorités prévoient une augmentation de 6% de la production de coton graine, atteignant 367 000 tonnes. Cet exploit se voit possible grâce à des mesures visant à booster la productivité et à stabiliser les revenus des agriculteurs. Cette perspective de croissance est principalement attribuée à une amélioration notable de la productivité.
En effet, le rendement du coton devrait grimper de 13%, pour atteindre 1 tonne par hectare en 2024-2025 contre 0,88 tonne par hectare enregistré lors de la précédente campagne. M. Adjoumani a souligné que cet objectif est réalisable grâce aux efforts continus du gouvernement pour soutenir les agriculteurs. Pour accompagner cette ambition, le gouvernement a alloué une enveloppe de 8,6 milliards de Fcfa soit 14,2 millions de dollars pour subventionner l’achat d’intrants agricoles à coût réduit. « Cet effort du gouvernement correspond à un appui de 44 Fcfa pour le kg de Npk, de 23 Fcfa pour le kg d’urée et de 10 000 Fcfa par hectare pour l’application des insecticides » a expliqué M. Adjoumani. Par ailleurs, le ministre a annoncé que le prix d’achat à la production du kilogramme de coton graine de premier choix sera maintenu à 310 Fcfa (0,51 $) pour la campagne 2024-2025, le même tarif qu’en 2023-2024.
Ce prix est le troisième plus élevé au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), après celui du Sénégal fixé à 350 Fcfa et du Burkina Faso à 325 Fcfa, d’après le dernier bulletin d’information publié par le Comité de pilotage du Programme régional de production intégrée du coton en Afrique (Pr-Pica) le 15 juillet 2024. La Côte d’Ivoire consacre chaque année environ 400 000 hectares à la culture de coton, principalement dans le Nord et le Centre du pays. Cette culture joue un rôle crucial dans l’économie nationale, fournissant des revenus à de nombreux agriculteurs et contribuant de manière significative aux exportations du pays. Les efforts déployés par le gouvernement pour améliorer la productivité et soutenir les producteurs montrent une volonté de renforcer ce secteur vital.
Avec ces prévisions optimistes et les mesures de soutien mises en place, la Côte d’Ivoire s’engage sur la voie d’une campagne cotonnière réussie, augurant des bénéfices économiques et sociaux importants pour les agriculteurs et le pays dans son ensemble.
Source : Rapport Ecofin du 26 Juillet 2024.