Le Projet de développement des chaînes de valeur des racines et tubercules (Pdcv-Rt) qui est le projet phare du Ministère de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche (Maep) pour l’année 2025, représente une initiative ambitieuse visant à renforcer la sécurité alimentaire et à stimuler l’économie locale. Avec un financement de 41 milliards Fcfa de la Banque islamique de développement (Bid), ce projet met l’accent sur l’amélioration de la production, de la transformation et de la commercialisation des racines et tubercules, principalement le manioc, la patate douce et l’igname, qui occupent une place centrale dans l’agriculture béninoise.
Malik SOULEMANE
Des opportunités à saisir
L’une des principales opportunités de ce projet réside dans sa capacité à améliorer la productivité agricole et à structurer des chaînes de valeur efficaces. Les Agences territoriales de développement agricole (Atda) des pôles 4, 5, 6 et 7, qui couvrent 93,44% de la production nationale du manioc, bénéficient d’une attention particulière. En renforçant les infrastructures de transformation et en soutenant la participation du secteur privé, le projet devrait stimuler la création d’emplois, particulièrement pour les jeunes et les femmes. Cela pourrait également permettre une augmentation significative des revenus des ménages agricoles, réduisant ainsi la pauvreté et renforçant la résilience des communautés rurales. De plus, ce projet s’inscrit dans un contexte global de croissance de la demande des produits dérivés du manioc, de l’igname et de la patate douce, en particulier à l’exportation. Le développement des chaînes de valeur permettra donc de mieux intégrer l’agriculture béninoise dans les circuits économiques régionaux et internationaux.
Les probables défis et Obstacles
Cependant, plusieurs défis pourraient entraver la réussite de ce projet. Le principal obstacle réside dans les contraintes infrastructurelles existantes. La qualité des routes rurales et l’accès limité aux marchés peuvent freiner la distribution des produits agricoles et leur valorisation sur le marché local et international. En outre, la transformation des racines et tubercules nécessite un investissement dans des technologies modernes, ce qui pourrait poser des défis en termes de formation et de financement pour les acteurs locaux. Par ailleurs, un autre défi majeur concerne la gestion des ressources humaines. L’implication des acteurs privés, bien que bénéfique, peut être compliquée par la faible culture entrepreneuriale dans certaines régions, ainsi que par la dépendance continue des agriculteurs à des pratiques traditionnelles.
En définitive, bien que le Pdcv-Rt présente un potentiel important pour dynamiser l’agriculture béninoise, sa réussite dépendra d’une gestion efficace des ressources, de l’amélioration des infrastructures et de la formation des acteurs du secteur agricole, ainsi que d’un soutien constant de l’État pour lever les obstacles à la mise en œuvre. Il faut signaler par ailleurs que le budget total alloué au Maep pour 2025 est de 146 904 938 746, soit une hausse de 25,16% par rapport à l’année 2024 et contient entre autres, 31 projets d’investissement publics d’un montant total de 86,05 milliards Fcfa.